20 - Le Soleil de Colombie, vendredi 23 octobre 1987 _INFORMATION Radio-Canada: toujours plus! Ottawa -- Lors de sa réunion des 28 et 29 septembre derniers, a Ottawa, le Conseil d’administra- tion de la Société Radio-Canada a pris des décisions audacieuses pour les trois prochaines années, en ce qui a trait a sa programmation radiophonique et télévisuelle, en francais et en anglais. C’est ce qu’a annoncé le président de la société, Pierre Juneau. «La société a jugé qu'elle devra maintentr des niveaux de service adéquats dans les deux langues st elle veut s‘acquitter de son réle national, a une période ou le Canada s’efforce de préserver sa souveramneté culturelle», a décla- ré M. Juneau. «Et comme la concurrence des missions amért- caines ne cesse de s'intensifier, le maintien de niveaux de service adéquats signifie l'investissement de ressources suffisantes dans les Emissions». «ll est impérieux d'augmenter la teneur canadienne a la télévision anglaise. Toutefots, la société s inquiéte également de la concurrence crowssante des émts- stons américaines auprés des auditotres francophones, @ mesu- re que de nouvelles chaines de télévision apparaissent sur le marché, de méme que du danger que la qualité des émissions en langue francaise ne diminue. Cela est vrai des auditoires du Québec, mais plus particuliére- ment des minorités francophones du reste du pays. La soctété estime donc essentiel que les émissions de la télévision et de la radio frangaises demeurent d’excellente qualité et d'un grand intérét. Cela s'applique autant aux émissions régionales qu'aux émissions des réseaux», a dit M. Juneau. Le Conseil d’administration a pris ces décisions en s’appuyant sur les recommandations faites par la direction, dans le cadre des plans d’exploitation de Radio- Canada pour les trois prochaines années. Ces décisions comportent notamment les points suivants: -La_ télévision anglaise de Radio-Canada fera passer a 95 pour cent la teneur canadienne des émissions, aux heures de grande écoute, d'ici 1990-1991; -La_ télévision et la_ radio francaises seront renforcées afin qu’elles contribuent a préserver et .A améliorer la _ culture francophone au Canada; - La qualité de la radio anglaise sera préservée ; - Toutes les stations régionales francaises et anglaises seront maintenues en exploitation. Du fait des restrictions budgé- taires actuellement imposées aux organismes gouvernementaux, la direction de Radio-Canada prévoit des manques a gagner de 56,5 millions de dollars pour 1988, de 71,5 millions pour 1989 et de 97,3 millions pour 1990. La société estime malgré tout qu'elle pourra réaliser les objectifs énoncés grace a une gestion efficace, a des orienta- tions internes de fonds et a un modeste soulagement des con- traintes budgétaires actuelle- ment imposées par le gouverne- ment. Le conseil considére que cette aide financiére est absolu- ment indispensable si l’on veut éviter de réduire de facon significative les services que Radio-Canada fournit au public. Selon le conseil, il est impératif de ne ménager aucun effort pour canadianiser aussi rapidement que possible la programmation de la télévision anglaise de Radio-Canada, un objectif sur lequel tout le monde s’entend depuis longtemps. Tout nouveau retard dans la réalisation de cet objectif risque de compromettre les grands succés que la société a remportés par ailleurs. Le conseil affirme en outre que la programmation radiophoni- que et télévisuelle des réseaux francais de Radio-Canada ne saurait étre affaiblie davantage. Les réseaux de télévision et de radio francais de Radio-Canada sont des outils indispensables a la survie culturelle et 4 ]’épanouis- sement des canadiens franco- phones et du Canada dans son ensemble. Les émissions diffusées en francais doivent s’adresser au grand public; elles doivent également présenter une grande valeur culturelle si Radio- Canada doit satisfaire aux exigences de son mandat. Le conseil pense fermement qu'il faudra renforcer davantage les dramatiques et les émissions d'information, tant a la radio qu’a la télévision frangaises. Ces objectifs, auxquels le conseil d’administration a sous- crit, sont conformes aux opinions que la Ministre des communica- tions, Mme Flora MacDonald, a exprimées devant le comité permanent sur les communica- tions et la culture de la chambre des communes, lorsqu’elle parlait de la nécessité d’accroitre la programmation canadienne. Compte tenu de la taille et dela diversité du Canada, le conseil rappelle également que Radio- Canada, conformément aux dispositions de la loi sur la radiodiffusion, se doit de répondre aux besoins des régions du Canada et doffrir 4a l'ensemble du pays un miroir de ses régions. C’est pourquoi il a approuvé la recommandation de la direction selon laquelle, quels que soient les efforts déployés pour réorienter les ressources internes, les stations régionales devraient occuper une plus large place dans les grilles-horaires, en particulier au réseau de télévision anglais. Comme il a déja été mentionné, l’objectif fondamental de la télévision anglaise est d’atteindre un contenu canadien de 95 pour cent aux heures de grande écoute et de plus de 90 pour cent dans ensemble de la grille-horaire, d'ici 1991. Les dramatiques canadiennes seront: augmentées de quatre heures par semaine et bon nombre d’entre elles seront produites ailleurs qu’a Toronto. La programmation comportera également davantage d’émissions culturelles et de prestations artistiques, et également d’émis- sions pour les enfants d’age pré-scolaire. Afin de réaliser ces objectifs, la télévision anglaise compte réali- ser davantage de coproductions, et accroitre sa productivité et ses recettes commerciales. Plus de 20 millions de dollars actuellement consacrés aux émissions améri- caines seront réaffectés aux émissions canadiennes. Le réseau anglais augmentera considérablement la part des émissions régionales dans sa grille-horaire, grace a une réaffectation de certains budgets régionaux actuels et a l’injection de fonds nouveaux. «Plus de 40 pour cent des émissions de la _ grille-horaire proviendront des régions, par rapport @ 26 pour cent actuellement», a déclaré Denis Harvey, vice-président de la télévision anglaise. «Nousnommerons, a Halifax et Vancouver, des responsables de la conception des émissions dans Vest et Vouest du Canada, qui auront pour tache de générer des thémes et de dépister des auteurs. Il n’y aura aucune fermeture de station et les émissions d’informa- tion du début de soirée resteront al’horaire partout au pays», a-t-il poursuivi. Les objectifs stratégiques que la télévision francaise s'est fixés pour les trois prochaines années impliqueront les mesures suivan- tes: - Une amélioration de la qualité des émissions ; - Lemaintien d’une programma- tion distinctive et populaire; - Un enrichissement de la qualité - des dramatiques et des émissions de divertissement; les lieux des téléromans seront plus variés, afin de mieux réfléter le cadre de vie et de travail des canadiens; - Une plus large place, dans les grilles-horaires, pour les auteurs canadiens contemporains et les grandes institutions d’interpréta- tion artistique des secteurs de la musique sérieuse, du théatre et de la danse; - Davantage de collaboration avec l’Office National du Film; la société diffusera tous les films del’ONF qui pourront convenir a la programmation télévisuelle ; - Un renforcement des émissions d'information ; - Une confirmation de l’engage- ment pris par la société pour confier au secteur privé 50 pour cent de ses productions dans le secteur de la fiction et des émissions pour enfants; - Une meilleure représentation des minorités ethniques. «Ces objectifs seront poursutvis tout en maintenant les ressources des stations régionales; celles-ct fonctionnent déja avec un strict minimum que lon pourrait réduire sans mettre leur existence _ en danger», a déclaré Franklin Delaney, vice-président de la télévision francaise. «La télévision frangatse de Radio-Canada rejoint un audt- toire considérable. Elle domine généralement le marché aux heures de grande écoute avec une programmation canadienne a 92 pour cent, sans compter les longs métrages. Nos efforts des trots prochaines années, les ressources le permettant, devraient viser des niveaux d’excellence encore plus élevés», a-t-il indiqué. La présentation des plans d’exploitation triennaux a donné au conseil d’administration de Radio-Canada l'occasion d’éva- luer en profondeur la radio francaise et anglaise. «J'ai bon espoir qu'avec lappur que le conseil d'administration de Radio-Canada a donné a la radio anglaise, nous pourrons éuiter certaines compressions de service importantes quil aurait fallu envisager autrement», a dit Michael Mcewen, vice-président de la radio anglaise. «La radio anglaise a toujours puisé ses forces dans les régions et ce plan protége non seulement leur habilité @ s’adresser a leur propre communauté, mats éga- lement celle de se fatre connaitre entre elles, au réseau national. Moyennant des remaniements et des réaffectations dans notre grille-horatre et dans nos activités, nous devrions pouvoir maintenir et, dans _ certains domaines, améliorer notre niveau de service actuel», a-t-il dit. Le conseil refuse également de consentir 4 toute autre réduction des services MA et MF de la radio francaise. Les niveaux de la programmation culturelle seront maintenus et, dans la mesure du possible, améliorés. Ainsi, les neuf concours nationaux qui étaient menacés seront préservés. On s’efforcera tout particulié- rement d’améliorer les émissions d'information. «Le conseil d’administration a adopté plusieurs mesures judi- cieuses relativement a la radio francaise. Il a réaffirmé sa volonté que la radio publique soit distinctive et qu'elle poursuive des activités auprés des milieux de création, pour fatre connaitre leurs travaux et leurs oeuvres aux canadiens, tout en ouvrant ses auditotres aux courants artisti- ques et culturels du monde daujourd’hum, a déclaré Jean Blais, vice-président de la radio francaise. «Les décisions de la haute direction et du conseil sont des’ plus encourageantes pour tous les artisans de la radio et pour les auditotres de l'avenir, a-t-il dit. Par la méme occasion, le conseil asignalé qu'il faudrait faire subir de nouvelles compressions a son administration et a ses services de soutien, en plus de _ celles. effectuées au cours des deux derniéres années. «Grace a une gestion efficace et a@ une réaffectation de fonds internes, la société Radto- Canada réussira a résorber en trés grande partie les manques a gagner projetés dans le plan d'entreprise; toutefots, elle ne _ pourra contréler seule tous les éléments qui y contribuent», a déclaré M. Juneau. «Afin de réaliser ces grands objectifs auxquels le conseil et la direction sont désormats acquts, Radio-Canada devra pouvoir compter sur un engagement financier de la part du gouvernement et du parlement», a-t-il affirmé. _ INFO... Un départ “regretté” par les Fransaskoise! Pour André Deschamps, rédacteur en chef de L'Eau Vive de la Saskatchewan, le départ d'Allan Blakeney, chef néo-démocrate et ancien premier ministre de la province, sera un ... départ regretté! André souligne d'ailleurs cette célébre déclaration du politicien alors qu'il éiait premier ministre: "Je suis disposé a mettre en oeuvre quelques services en francais. Cependant, que la minorité francophone ne s'y trompe pas: ce n'est pas pour elle que je le ferais mais pour les francophones de passage dans nos, grandes villes." Mise a jour des archives fransaskoises Les Archives de la Saskatchewan annonce la mise a jour de leur inventaire des documents sur microfilm traitant de l'histoire des francophones de la province. Ce document d'une cinquantaine de pages comprend des entrées em anglais et en francais disposées en deux index, l'un alphabétique et l'autre, humérique et descriptif. Les chercheurs peuvent consulter sur place ou demander des copies de pages choisies au prix de la photocopie (20¢ la page). Cet instrument de recherche est maintenu sur ordinateur. INFO: Marie-Louise Perron, archiviste francophone, Saskatchewan Archives Board, Université de Régina, Régina (Saskatchewan) S4S 0A2. En Huronie, on veut l'embauche focal Dans le journal Le Goiit de Vivre de Penetanguishe en Huronie, prés de Barrie en Ontario, Denise Jaiko préconise qu'il devrait y avoir une solidarité chez la communauté franco- huronnienne en matiére d'embauche. I] serait donc souhaitable, selon elle, d’adopter une politique d'embauche qui favorise Ies francophones ‘de la région. "Ne pas adopter une telle politique revient a mettre en question le besoin méme de nos — écoles frangaises dans la région" conclu Denise. Nos teen