gn ct Nl Rt RO Le Soleil, octobre 1992 Huit espéces d'ours L’OURS BRUN (Ursus arctos) Répandu dans l’hémisphére nord, cet ours y est repré- senté par diverses formes: Ours brun en Eurasie, ours grizzly (Ursus arctos horribilis), et ours kodiak (Ursus arctos middendorfi) en Amérique du Nord. Au gré des saisons, les ours bruns et grizzlys parcourent inlassablement leurs territoires 4 la recherche de nourriture. Originaire de l’Asie, ours brun a profité de la glaciation du détroit de Béring pour passer en Amérique du Nord. D’aspect lourdaud, il est pourtant capable de grimper aux arbres avec beaucoup de dextérité. Habile pécheur, il raffole du poisson. En automne, il se tient sur le bord des rivigres pour y guetter les saumons lors de leur montaison. A sa naissance, l’ourson ne pése que 350g, mais il connait une croissance rapide, I5kg un an et 50kg a 3 ans. L’ourse est trés protectrice de ses petits. Pendant trois ans, les oursons suivent leur mére qui les protége farouchement. L’OURS POLAIRE (Ursus maritimus) Parfaitement adapté au climat des régions polai- res, l’ours blanc habite le Groenland, les cétes de |’Arcti- que canadien, de l’Alaska, et celles dela Russie. L’ours polaire vit en partie sur la terre ferme et en partie sur la banquise. Eternel’ vaga- bond, il suit le mouvement migratoire saisonnier, montant en été jusqu’au Péle nord pour redescen- dre en automne, aprés avoir dérivé sur les glaces flottantes, vers les zones plus au sud. L’ours polaire est isolé du froid par son pelage extrémement épais. Ses poils sont saturés de graisse qui les empéche de geler. L’abondance de poils qui recou- vrent la plante des pattes de l’ours blanc lui permet de se déplacer facilement sur la glace et dene jamais attraper d’engelures. L’OURS LIPPU (Melursus ursinus) Encore appelé ours a miel ou ours jongleur, il habite les foréts de faible altitude de l’Himalaya, de I’Inde et du Sri Lanka. Omnivore, il est friand tout particuligrement de termites et de miel, d’ot sonnom. II pése de 90a 1 40kg. Sousla pression * démographique, il tend a se raréfier. L’OURS A LUNETTES (Tremarctos ornatus) Ours d’Amérique du Sud, peu connu. Il habite les foréts du nord de la Cordillére des Andes, (Vénézuela, Colombie, Equateur, Pérou et Bolivie). ll est plutét végétarien. Ila la réputation de construire un nid de branchages dans les arbres. L’ours 4 lunettes est une des espéces les plus me- nacées, car les populations locales le chassent pour sa viande. Son pelage est épais et noir, a l'exception d’une bande claire prés des yeux qui parfois prend la forme de lunettes. Il pése de 40 a 200kg en fonction du sexe. L’OURS NOIR ou BARIBAL (Ursus americanus) C'est l’ours de nos foréts canadiennes. Il est bien connu des campeurs et des touristes auprés des- quelsila pris ’habitude de venir quémander sa nour- riture. Il adore fouiller dans les poubelles, ce qui n’est pas sans créer de problémes. Il pése de 70 4 270kg en fonction du sexe et de la nourriture qu'il peut trouver. L’OURS DES COCOTIERS (Helarctos malayanus) C'est le plus petit des ours ac- tuels. Il pése de 30 a 60kg. Il vit dans les foréts tropicales de Birmanie, de Malaisie, dans la péninsule del’ Asie du Sud-Est et en Indomalaisie. Il se nourrit de petits animaux, de fruits et de miel. Son pelage noir trés ras présente une marque blanchatre en forme de "v" sur la poitrine. L’OURS DU TIBET (Ursus thibetanus) Encore appelé ours a collier, il vit dans les foréts de montagnes. On peut le rencontrer a trés haute altitude dans la chaine himalayenne. Il est surtout végétarien. Plutét petit, il pése entre 45 et 120kg. A L"'OURS une espece menacee urs polaires parcourant les espaces glacés du grand Nord, rarissime ours a lunettes des Andes, ours lippu de l’Inde, ours des cocotiers, depuis des milliers d’années ces animaux mystérieux occupent des territoires qui leur sont propres. Mais aujourd’hui l'homme dans son désir jamais assouvid’espace, menace l’existence de ces grands mammiferes. Il faut sauver les ours Tout le monde, ou presque, est d’accord sur le principe. Mais sommes-nous véritablement préts a faire les sacrifices nécessaires qui permettront a la famille des ursidés de continuer 4 peupler nos espaces vierges? L’avenir de |’ours est entre nos mains. II nous appartient de prendre les décisions qui le protégeront. L’OURS N’EST-IL PAS NOTRE PATRIMOINE A TOUS? Des rapports ambigus Depuis toujours nous entretenons des rapports contradictoires avec l’ours. D’une part, il est la béte sauvage que l’on redoute pour sa force et sa ruse, le rodeur qui attaque les troupeaux, le monstre muselé que l’on montre sur les places publiques, la proie que l’on chasse pour sa chair et sa fourrure. Mais d’autre part l’ours, c’est aussi le gentil «nounours» (teddy bear) inventé au début du XXe siécle qui devient le compagnon du petit de ’homme. Plus vendu que n’importe quel autre jouet, |’ours en peluche reste pour les enfants, le grand confident, le consolateur que I’on serre dans ses bras. Le gros «nounours» Avecsa démarche claudicante, sa fourrure qu’il porte comme un pantalon trop large, ses balancements de téte lui donnant un air bonhomme, |’ours éveille en nous la sympathie. C’est peut-€tre sur cette bonne impression qu’est venue se greffer l’idée de fabriquer le fameux «nounours». Mais bien imprudent serait celui quis’aviserait de faire «joujou» (jouer) avec un ours. Sa force est incroyable, ses griffes longues et acérées, ses canines redoutables. Et puis ne dit-on pas qu’il est «mal léché» (grincheux, ronchon, grognon etc...) dés que I’on touche a son territoire. Mais de Ja a dire qu’il est cruel et féroce... non! Il est tout simplement sauvage et plutét solitaire. Alors prudence! L’ours est un animal beau et drdle 4 observer mais il est trés prudent de ne pas empiéter sur le territoire de cet ermite des grands espaces. Synonyme de printemps Mystérieux animal qui chaque printemps, au sortir d’un long sommeil, apparait sur le seuil de sa taniére comme le symbole de la . résurrection, l’ours reste, aux yeux de l’homme, sensible, une magnifique force de la nature. Afin, que de temps 4 autre nous . puissions venir admirer ces magnifiques créatures et renouer le contact avec la grande nature sauvage, nous devons accepter de limiter notre conquéte de l’envifonnement. C’esta ce prix seulement que nous serons capables d’assurer la survie de l’ours. 0 OEE RE OR