2 Le Soleil-de Colombie, vendredi 5 janvier 1979 PUBLIE PAR Téléphone: 879-6924 ed a LES HEBDOS REGIONAUX NaS CS EE DNR ( ) ica ¢ > el ¢ LE MREIL ve covonte | LE MINI-QUOTIDIEN DE LANGUE FRANCAISE DE LA COLOMBIE-BRITANNIQUE Directeur: André Piolat Rédacteur: Jean-Claude Arluison Mise en pages: Yvon Thivierge _ Composition: Lyne Paradis Secrétaire: Xuén Cam Dao LE SOLEIL DE COLOMBIE LTEE, $213, rue Cambie, Vancouver, C.B. V5Z 2W3 Courrier de deuxiéme classe sous le numéro d’enregistrement 0046 UF Association de la Presse francophone Hors-Québec Pensez aux petits Les cuisines secretes de la politique Aucun homme politique ne saurait échapper & cette exi- gence fondamentale: étre élu avant d’appliquer ses politiques, et étre réélu pour les poursuivre. Malheureusement pour toutes les parties en cause - les politiciens comme les électeurs - le candidat cherchant a se faire réélire doit prendre en public les mesures que les élec- teurs considérent les plus ap- propriées - peu importe si elles sont vraiment les plus appro- priées. Les premiers ministres pro- vinciaux, eux aussi, doivent étre élus et réélus. Ils doivent, pour ce faire, plaire aux élec- teurs. Mais, comme ils tien- nent & leurs principes, ils sa- vent également faire adopter discrétement des décisions qui, tout en étant les plus avanta- geuses pour le public, ne de- vraient pas trop attirer l’atten- tion. En d’ autres termes, la plu- part des dirigeants ont besoin qu’on leur accorde une paix relative pour protéger efficace- ment l’intérét du public. Il suf- fit de les forcer a agir en ter- rain découvert pour compro- mettre leurs aptitudes 4 gou- verner avec sagesse. Et cela nous améne a la Conférence des Premiers Mi- nistres. Si on organisait un con- cours national pour élaborer la méthode la moins efficace d’aboutir a un accord entre politiciens, cette conférence remporterait le premier prix. Dés que dix Premiers Ministres provinciaux et un Premier Mi- nistre fédéral prennent place devant les caméras des stations de télévision nationales, on ne peut espérer obtenir qu’un seul résultat: une démonstration d’acrobaties et de chassés- croisés politiques. Comme nous avons connu des jours meilleurs, les gou- vernements.de. tout poil ef de. _ | tout acabit se trouvent con- frontés a un pénible dilemme: il n’existe en effet pas de so- lution politiquement élégante capable de mettre fin au gachis économique actuel. Les poli- ticiens assez téméraires pour dire au public la vérité - toute la vérité - risquent de devenir rapidement des politiciens sans emploi. Dans une réunion a huis clos. la plupart des problémes économiques pourraient étre réglés rapidement et 4 l’amia- ble, chacun étant prét a faire des concessions réciproques. Cela devient impossible sous Poeil des caméras. Les élec- teurs attendent de leurs diri- geants qu’ils tirent toute la couverture de leur cété, et qu’ ils la gardent. Soumis a toutes ces con- traintes, les Premiers Minis- » tres auraient bien du mal a se mettre d’accord sur quoi que ce soit. C’est ainsi que les con- férences qui les rassemblent ne servent qu’aé montrer com- bien il est nécessaire d’avoir un gouvernement fédéral suf- fisamment puissant pour in-. citer. ces intéréts divers et op- posés & se mettre d’accord. A part cela, nous galvaudons argent des contribuables pour organiser des conférences moins efficaces qu’un bon ma- quignonnage dans le coin som- bre d’un salon. Les politiciens sont hom- mes d’honneur. Mais nous de- vons comprendre les problémes inhérents a leur profession et leur donner toutes les occa- sions possibles de nous aider tout en se protégeant. Il est temps de refermer les portes des cuisines secrétes oi1 se mi- jote la politique. “Pensez aux petits” est un message adressé Sous forme d'éditorial parla Fédération canadienne de l'entreprise indépendante es SSS SS SS Editorial Résolutions pour 1979 ; Le moment est venu, pour vous comme pour nous, de prendre de bonnes résolutions pour l’année nouvelle. Efforcons-nous, efforcez-vous, de ne pas les oublier en cours de route... : Les noétres Nous poursuivrons nos efforts afin d’améliorer le journal, de le rendre plus intéressant.. Nous nous efforcerons de trouver des correspondants a travers la province. . Nous publierons des questionnaires destinés a recueillir les opinions de nos lecteurs sur divers sujets. . Nous-continuerons 4 informer nos lecteurs de la situation et des difficultés du journal, ce qui leur fournira des réponses a bien des questions qu’ils se posent. . Nous soutiendrons au maximum les divers organismes et associations franco-colombiens. . Nous nous soucierons de mieux servir les trés nombreux francophiles, anglo- phones et d’autres origines, qui sont abonnés au Soleil. Les vétres Je prendrai part, aussi souvent que possible, a des activités francophones. Je deviendrai membre d’une association franco-colombienne [ou mieux, de plusieurs]. J’inscrirai mes enfants au programme-cadre de frangais qui débutera en septembre. J’écouterai CBUF-FM et regarderai CBUFT autant que possible et j’inviterai mon entourage a faire de méme. En ce qui concerne Le Soleil: Je n’oublierai pas de renouveler mon abonnement et je ne téléphonerai pas pour demander quand il va expirer, puisque la date figure sur mon journal, en-dessous de mon adresse. Si j'ai besoin de renseignements [ne portant pas sur Le Soleil de Colombie], je ne téléphonerai pas au bureau du journal, mais au Centre Info [Tél. 873-1011] dont la raison d’étre est de renseigner les francophones dans les domaines les plus divers: logement, emploi, services en frangais, et qui posséde une trés large documentation. : : Si je ne regois pas mon journal le jeudi ou le vendredi, j’enver- rai une lettre de plainte au service des postes. Je parlerai du Soleil de Colombie et j’en montrerai des exemplai- res a mes parents, amis et connaissances. Je prendrai connaissance de. Vhistoire du Soleil de Colombie et de sa situation actuelle, puis jenverrai mes. commentaires et mes suggestions. Je rendrai visite au bureau du journal, le mercredi, le jeudi ou le vendredi, mais pas le lundi ou le mardi qui sont les journées les plus chargées. al | Si je suis professeur, je prendrai rendez-vous pour venir visiter avec mes éleves, le bureau du Soleil et poser toutes les questions possibles, voire impossibles. J’utiliseraile service des petites annonces gratuites et je n’oublierai pas de téléphoner pour faire annuler mes annonces dés que je n’en aurai plus besoin. Je répondrai aux sondages qui paraitront dans Le Soleil. Je communiquerai au journal toute information concernant la francophonie. * * * Nous sommes résolus a ne pas ménager nos efforts pour réaliser, au cours de l’année, plusieurs projets, certains trés “spéciaux”. Jean-Claude ARLUISON L’influence du P.Q. en Colombie-Britannique | par Jacques BENJAMIN et Christiane COTE L’INFLUENCE DES ME- DIA A Yopposé les milieux d'affaires, les media et 1’opi- nion publique ne retiennent que le théme de la sépara- tion et continuent de s’y opposer de facon trés émoti- ve, deux ans aprés le choc du 15 novembre. La victoire du Parti québécois a surpris a peu pres tout le monde. Les milieux d'affaires, soudain inquiets de la situa- tion économique, se sont tournés vers la biographie de René Lévesque rédigée . par Peter Desbarats dans l'espoir, disaient-ils, d’y dé- couvrir des explications. Le volume, publié plusieurs mois avant l’élection, ne se vendait pas bien en Colom- bie-Britannique. Durant les “Semaines Gui suivirentle1S [Cet article a été publié le 18 novembre dans Le Soleil de Québec]. novembre, le livre s’écoula tout a coup trés rapidement. La lecture du volume ne fut cependant pas trés rassu- rante puisque les premiers chapitres rappellent les con- sultations fréquentes que le nouveau ministre René Lé- vesque entretenait auprés de P.E. Trudeau. “Trudeau et Lévesque sont de vieux amis qui referont mainte- nant la constitution sur le dos des provinces riches”, pouvait-on entendre rue Howe, |’équivalent 4 Van- couver de la rue Saint- Jacques 4 Montréal. Aussi bl4me-t-on volontier René Lévesque encore au- jourd’hui pour la chute verti- gineuse du dollar canadien, pour le maintien au poste de _ son “ami Trudeau”, pour les difficultés d’obtenir plus d’autonomie économique dans la province, ete. Ceci en ce inter-provincial entre le Québec et la Colombie-Bri- tannique est proportionnel- lement le plus faible de tout le pays. S: Bref, les distances géogra- phiques contribuent a faire ‘de la situation québécoise une question bien lointaine. En fait, au-dela des Rocheu- ses, le PQ demeure peu connu et mal compris. ; L’influence exercée par les deux seuls quotidiens de Vancouver n’est pas étran-— gére a cette situation. Le mois dernier, par exemple, le journal du matin, The Province, traitait en édito- rial du projet de souverai- neté-association de René Le- vesque en l’appelant “René au pays des merveilles”. Une dépéche de la Presse canadienne portant sur le dixiéme anniversaire du PQ méritait 4 peine une bréve dien de |’aprés-midi, le Van- couver Sun, quelques jours plus tard. De fagon générale, les habitants de la Colombie- Britannique ignorent a peu prés tout de la vie politi- que québécoise. “S’ils veu- lent se séparer, bon débar- ras’, peut-on entendre fré- quemment sur la rue. ATTITUDE DES FRANCO- PHONES Assez étrangement, mé- me les propos tenus par les francophones de la province ne témoignent pas d’une compréhension trés lucide de la situation. Conscients que l'information ayant trait au Québec demeure depuis 10 ans trés limitée et que les éditoriaux s’opposent au projet péquiste sans en men- tionner tous les éléments, beaucoup de Franco-Colom- biens préférent ne pas abor- ' Ldépit.du-fait.que-le.commer~»--mention-erpage 8-du-quoti- der te sujet.- - << Suitep2¢)