Sa 2 - Le Soleil de Colombie, vendredi 21 septembre 1990 INFORMATION : Francophone: ton frangais...( suite de la Une ) est tombée aujourd'hui a2 5% (recensement 1986). Cruelle loi des nombres, ce sont les provinces affichant le plus faible pourcentage de Franco- phones qui enregistrent durant cette période les plus fortes baisses: -30% et -40% respec- tivement pour I’lle du Prince- Edouard et la Saskatchewan par exemple. Exception notable, cependant, la Colombie-Britan- nique dont la _ population francophone a augmenté cons- tamment durant ces 25 dernié- res années (voir encadré). Le présent est gris mais l'avenir s'annonce, lui, franche- ment noir. Canada, a l'image de tous les pays occidentaux, enregistre une baisse de la fécondité, les Francophones battent dans ce domaine tous les records. «Au cours des derniers cing ans, la population francophone hors Québec enregistrait un nombre de naissances inférieur a celui dela population anglaise. C'est /a une situation tout a fait nou- velle et d'autant plus renversan- te quill y a 30 ans a peine, son indice de fécondité était de 20% supérieur a celui des anglo- phones», note ainsi le rapport. Si les bébés francophones sont de plus en plus rares, ils le seront encore davantage dans les années avenir, la population des jeunes se réduisant a la ~ peau de chagrin. Ainsi la part des moins de 20 ans est de 23,33% dans la population francophone contre 32% chez les anglophones. Une inversion de la pyramide des Ages qui n’est pas uniquement le résultat de la dénatalité: «Une partie seulement des parents franco- phones en milieu minoritaire réussissent a transmettre a leurs enfants leur langue maternelle, ce qui a pour effet de diminuer encore l/a_ part relative des jeunes _ franco- phones au sein del'ensemble de la population». Un phénoméne ‘plus connu sous le nom d’assimilation. Une assimilation qualifiée de «galopante», illustrée parfaite- ment par ce jeux de poupées russes lorsqu’il s’agit de cerner La Colombie-Britannique est la seule province de (‘Ouest ou la communauté francophone (langue mater- nelle francaise) a augmenté constamment entre 1951 et 1986, passant ainsi de 19 000 a 38 000. Elle est ainsi l’une des seules provinces ot la proportion de francophones (1,6%) est restée stable vis-a-vis de la population totale. Voila pour le chapitre des bonnes nouvelles. En effet, les Franco-Colombiens se distinguent, également, avec un indice de fécondité le plus faible de toutes les provinces pour la période En effet, si le Colombie-Britannique L’assimilation bat des records numériquement la réalité de la langue frangaise. Le nombre de Francophones hors Québec dé- passe légérement le million si l'on prend comme référence Vorigine ethnique (1): Seule- ment, si le critére devient la langue maternelle (2), il tombe aux environs de 700 000, pour atteindre finalement 500 000 si l'on s’appuie, cette fois, sur la langue parlée a la maison (3). Ce dernier critére est présenté comme «le véritable indicateur Lors de la conférence de presse du Conseil jeunesse dans toutes les _ provinces, chutant particuliérement dans |’Quest canadien. L’assimilation frappe partout mais pas a n’importe quel moment. Sa proie favorite reste le Francophone jeune, entre 15 et 34 ans plus exactement. Période ot il rentre dans la vie active et se marie. L’étude rappelle les conclusions récen- tes dela Commission nationale des parents francophones: Franco-Colombien: Nicole Lizée (présidente) et Serge Couture (directeur). Le Conseil manque d'argent pour organiser des activités en frangais. de la vitalité du francais». Et personne n'est épargné par le mal. Entre 1981 et 1986, le taux de continuité linguistique (ef- fectif de langue maternelle francgaise en regard du francais parlé a la maison) a diminué 1981-1986 et un pourcentage de moins de 20 ans extrémement bas (9% contre 30,8% cdté anglais). De méme, |’assimilation bat ici tous les records puisqu’en 1986, 2 personnes sur 10 de langue maternelle francaise utilisaient habituellement le francais ala maison. Tout de méme, une note d'espoir pour conclure. En 1971, 58% des Franco-Colombiens dgés de moins de 24 ans ne parlaient pas le francais ala maison. En 1986, ils ne sont plus que 48%. Be «Lorsque /es deux parents sont francophones, 84% des enfants continuent de parler francais, mais seulement 20% le font quand l'un des deux parents nest pas francophone». Cependant pour Roger Ber- nard, le grand responsable est ailleurs et se nomme bilinguis- me culturel, qu'il resume par le passage «du catholique francais au bilingue franco- phone». «Le bilinguisme rem- place la religion en tant que valeur dominante. |! devient élément qui cimente notre mosaique culturelle et déter- mine notre identité... Notre idéal est de connaitre |’anglais, de!’écrire et de le parler comme les anglophones... Nous de- vons maitriser l'anglais mais nous pouvons baraguiner le frangais», explique-t-il. Aprés avoir introduit le loup dans la bergerie, i! est temps selon lui de remettre les langues a leur place: «Les Franco- phones minoritaires doivent 6tre bilingues, la situation pratique lexige, mais le bilinguisme doit étre fonction- . nel. Ils doivent ~ apprendre l'anglais comme une langue seconde essentielle au Canada, et le francais comme une langue culturelle et historique, comme une langue premiére». Parmi les autres principes devant conduire a |’adoption d'un projet de communauté canadienne-frangaise, le socio- logue insistesur la nécessité de «faire de la culture et de la langue francaise une valeur fondamentale», mettant en garde contre les dangers d’un régionalisme exacerbé: «Autre- ment le ghetto et /a folklorisa- tion nous attendent. La culture du Canada francais doit s installer dans la sphére de la francophonie mondiale et de la civilisation francaise». Reste a savoir, maintenant, comment ce rapport sera accueilli lors de la tournée dans tout le Canada E des membres delaCommission _ nationale d’étude sur |’assimila- quelles en — tion et surtout, seront les retombées concré- tes... Tirer la sonnette d’alarme — ne suffit pas, il faut également — pouvoir éteindre le feu. Frangois Limoge — (1) Groupe ethnique ou culturel auquel appartenaient le recensé _ OU Ses ancétres. (2) Premiére langue apprise dans l’enfance et encore comprise par le recensé au moment du recensement. (3) Si le recensé parlait plu- sieurs langues, il devait indiquer celle utilisée le plus fréquemment. COURRIER Recevez-vous 5 sur 5 ? Chers amis de TV5, Maintenant que TV5 est en ondes, certains d’entre vous font peut-étre face a quelques problémes. D'ici quelques semaines, nous pensons avoir une rencontre avec: la direction de TV5 au Canada et Roger’s Cable. TV 5, ll serait bon de regrouper ces problémes afin de les présenter a cette occasion. Vos lettres au Soleil de Colombie seront donc les bienvenues. Lecomite de citoyens pour TV5 D‘aprés Renoir, Le déjeuner des canotiers UN GOUT VENU D/AILLEURS Un gout venu d’ailleurs, c’est un choix de magazines d’infor- mation, d’émissions de varié- tes, de dramatiques et d’événe- ments culturels internationaux. Un gout venu d’ailleurs, c’est l’Eurotélé, -heureux téléspec- tateurs! L’Eurotélé, TV5*. *Consultez votre cablodistributeur pour la position de TV5. “Bye SAUROTELE LA TELEVISION INTERNATIONALE DE LANGUE FRANCAISE pie! Sr ene ae Moi aussi je mraponne au soleil de colom 4&3 S©{1i3]2 Le seul journal en francais “ge Cahors . de la-Colombie-Britannique Président-Directeur : Journaliste responsable de |'APF: Yves Lusignan Photocomposition: Suzanne Bélanger Coordonnateur administratif: Jacques Tang Journaliste-Coopérant: Francois Limoge Jacques Baillaut Publié par le Soleil 980 Main, Vancouver, V6A 2W3 de Colombie Ltée Association de la APF Y \ Presse francophone At. Aors-Québec #)| 683-7092 E2 683-8487 Fax: 683-9686 Abonnement 7 an: Canada, 20$ - Etranger, 25$ Numéro d’enregistrement: 0046 Courrier de 2éme classe pourront ne pas étre publiés. Les lettres adressées au Soleil de Colombie par ses lecteurs doivent étre lisiblement signées par leur(s) auteur(s). La rédaction se réserve le droit de Corriger ou de raccourcir le texte s'il est trop long. Les lettres doivent étre accompagnées d'un numéro de téléphone et d'une adresse afin de pouvoir, au besoin, communiquer avec ‘nos correspondants. 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