Photo: The Vancouver Sun mais leur fidélite envers le Canada Pemporte. Ailleurs qu’au Québec, un petit nombre de participants ont précon- is¢é un renforcement des régions au détriment du pays dans son ensem- ble. «Il nous faut un gouvernement central fort, qui sache percevoir le bien commun au-dela de toutes les petites querelles régionales.» Nouveau-Brunswick «Ce serait une grave erreur que d’affaiblir les pouvoirs actuels d’Ottawa sans réfléchir pleinement a toutes les ramifications (...) Il ne faut pas amoindrir les pouvoirs fédéraux, plutét les renforcer et méme les élargir, si possible.» Ontario Nous laissons le mot de la fin sur Pidentité et les valeurs canadiennes a un citoyen de Braeside, en Ontario : «Nous sommes pour l’humilité, Pégalité et la tolérance. Nous sommes les «Américains tranquilles». Assemblage de minorités, nous essayons et réussissons la plupart du temps a vivre ensemble dans l’harmonie, méme si ce n’est pas toujours facile. Le monde extérieur sait nous décrire mieux que nous n’en sommes capables nous-mémes. C’est peut-étre di au fait que la remise en question perpétuelle de notre identité fait partie de notre identité. Oh oui, les Canadiens ont une identité. En fait partie notre croyance que nous avons tous un droit égal d’étre différents.» CCCP CSCO EDEL eEErereeeeereoeeeesooeS Le Québec et unite canadienne En 1965, la Commission royale sur le bilinguisme et le biculturalisme lancait une mise en garde, estimant que le pays traversait la plus grave crise de son histoire. En 1979, le Groupe de travail sur l’unité cana- dienne réitérait l’avertissement et VPamplifiait disant que le Canada était entré dans une phase encore plus grave et plus critique. Cette fois, en 1991, ce ne sont pas les élites, les universitaires, les gens d’affaires, les politiciens et les journalistes qui nous parlent de crise, ce sont les gens, Monsieur et Madame Tout le monde, d’un bout Pautre du pays. «... Si les Canadiens anglais n’ont pu se résoudre ne serait-ce qu’aux concessions minuscules et défensives de l’Accord du lac Meech, comment pourraient-ils accepter une modification substantielle de la Constitution actuelle?» Québec «Je ne veux pas de la séparation. Comme me 1’a dit ma femme canadienne-francaise, avec des larmes dans les yeux: ‘Ne me dis pas que j’aurai besoin d’un passeport pour aller voir ma famille’.» Nouveau-Brunswick «Le Canada ne peut pas étre sauvé : depuis le début il y a une différence de perception - le Québec se voit comme un demi, le Canada le voit comme un dixieme (...) L’avenir du Québec ne doit pas se décider a Terre- Neuve - ou au Manitoba (...) Le Québec n’est pas une région, c’est une nation» Groupe de discussion au Québec Pour la plupart des participants ailleurs qu’au Québec, il ne faut pas acheter le maintien de la province dans la Confédération au prix de la destruction ou de latteinte a ce qu’ils chérissent le plus. Ils sont conscients de la possibilité réelle que le Québec se sépare. «Cette lettre émane d’un Canadien qui préférerait vivre en harmonie a coté d’un Québec étranger, amical, plut6t qu’avec une province mécontente et réticente.» Colombie-Britannique «Cessons de parler dans le vague de souveraineté-association jusqu’a ce que tout le monde sache ce qu’elle représente. Les politiciens du Québec ont amené Des sans-abri dans une discussion de groupe a Vancouver 4 ant Echanges sur l’avenir du Canada avec des Albertains dans un restaurant de Manyberries les Québécois a croire qu’ils pourront survivre en tant qu’Etat séparé avec tous les avantages de Pappartenance au Canada, sans connaitre aucun des problémes associés a l’indépendance. Que Pon fixe les conditions maintenant, afin que tout le monde sache bien ce que signifie la séparation véritable.» Ontario «Je veux que le Québec reste dans. la Confédération, mais comme un égal, pas comme un supérieur. L’avidité et ’égoisme du Québec me troublent. Si le Québec se sépare, il ne faut pas qu’il y ait de souveraineté-association, ni d@union économique, ni de monnaie commune. Si le Québec fait éclater le pays, il deviendra un ennemi, et l’on ne fréquente pas ses ennemis.) Colombie-Britannique «... Si le Québec se sépare, cela devrait se faire a l’amiable, mais sans maintenir d’attaches. Je n’atrive pas a croire que nous puissions réaliser des progrés avec une monnaie commune. Le Canada devrait pouvoir maintenir un couloir a travers le Québec et avoir librement accés a la voie maritime du Saint-Laurent.» Ile-du-Prince-Edouard Les participants au Forum se disent souvent disposé a reconnaitre le particularisme culturel et linguis- tique du Québec. Ce qu’ils éprou- vent toutefois de la difficulté a accepter, c’est que le gouvernement provincial du Québec tire de la dif- férence culturelle des pouvoirs spé- ciaux tels que l’on aurait deux définitions différentes des droits et obligations attachés a la citoyenneté canadienne. Le fait francais au Canada, représenté dans une large mesure par le Québec, est vu par nombre de participants comme Pune des caractéristiques qui dis- QUE NOUS AVONS ENTENDU { On menléve mon pays (...) Radio-Canada se meurt, tinguent notre pays. Ceux qui Papprécient le plus sont également les plus attristés a la perspective de perdre le Québec. «La plupart des gens avec qui j’en ai parlé ne veulent pas d’un pays divisé. Ils ne nient pas non plus aux Québécois le droit de préserver leur langue et leur culture.» Ontario «Rendons donc obligatoire pour tous les Canadiens, a tout le moins, de bien connaitre l’anglais et le francais, vraiment bien. -Combien nous serions fiers d’étre différents des Américains. Combien ce serait amusant de pouvoir nous écouter raisonner et déraisonner.» Colombie-Britannique «Je ne peux pas plus imaginer le Canada sans le Québec que la Nouvelle-Ecosse sans le Cap Breton. Le Québec représente un gros morceau de mon ame culturelle de Canadien.» Nouvelle-Ecosse «Le Québec doit faire partie du Canada pour toujours. Perdre le Québec serait a peu prés aussi grave que de perdre ses jambes. La langue francaise fait partie intégrante de notre patrimoine. Tant pis si les autres Canadiens ne savent pas ce que signifient ‘sud’ et ‘nord’.» Lettre de Colombie-Britannique «Il y a le Québec qui n’arréte pas de dire ‘moi, moi, moi’, le Canada anglais qui n’arréte pas de dire ‘moi, moi, moi’, et d’autres groupes culturels qui font de méme. Personne ne dit ‘nous’.» Un éléve de la Colombie-Britannique Une écrasante majorité des par- ticipants pensent que la séparation du Québec aurait une incidence néfaste sur le Québec et sur le reste du Canada. Les minorités franco- phones ailleurs qu’au Quebec s’inquiétent beaucoup de la place qui leur reviendrait dans un Canada sans Québec. Les Québécois anglo- phones, qui sont nombreux a appuyer les aspirations culturelles et linguistiques des francophones, ont des préoccupations analogues quant a leur avenir advenant la séparation du Québec. «C’est peut-étre psychologique, mais le Canada sans le Québec serait exposé encore plus a l’érosion, la dissipation et aux dissensions régionales.» Yukon «Les francophones hors Québec seraient encore plus une minorité qu’a l’heure actuelle. Nous devrons lutter pour ne pas étre assimilés. C’est trés inquiétant pour les Acadiens du Nouveau- Brunswick - nous avons tout a craindre d’une union avec les autres provinces maritimes.» Nouveau-Brunswick «...Nous craignons que si le Québec se séparait, notre pays soit avalé par les Etats-Unis.» Ontario POPC o oo eee reese eeeesereeeEEEesEeseLE Les peuples autochtones Le guide de discussion du Forum invitait les participants a se pronon- cer sur trois questions.: les rapports entre les autochtones et les non- autochtones, le réglement des revendications territoriales et Paccession a l’autonomie politique. Des citoyens de partout au pays ont avoué étre mal renseignés sur le dossier autochtone, ce qui explique leur réticence 4 formuler des recom- mandations précises. Les revendications et les aspira- tions des autochtones comptent Via Rail dépérit et il est question de jeter la culture sur la table des négociations avec le Mexique.» Toronto j Le Soleil de Colombie Vendredi 5 juillet 1991 Photo: Medicine Hat News