Le Soleil de Vancouver,page 8, 17 avril 1970 CARNET D’ UN PROMENEUR par Roger DUFRANE Le matin arpgente fréquentée.Le domaine de l'Université au long de "Chancellor Boulevard", en acquiert une fraicneur singuliere. De belles maisons, de beaux jardins defi- la route peu lent dans un site lectriques, : Sur "Marine Drive" entre les sa- pins, parmi les soucnes hirsutes et les pierres moussues,grimacent des po- teaux sculptés, Ce soat quelques to- tems des: Indiens Kwakiutl, restaurés par Mungo Martin,tailleur d'inages,et recueillis ici et 1a dans la province. Sur un de ces mits recouverts d'emblé- mes, un corbean geant aux ailes dé- ployées, s'assied a califourchon, Sur d'autres,d'inégales prandeurs,des mons tres tout en bec .se superposent, A y repardee de pres, je discerne aussi des museanx de castor, et des gu:ales a’ours,. Et toutes ces sentinelles aux visares de bois, montent la parde au- toar dtune maison indienne, aux pou- tres Cnormes,tl paraTt que les totems racontent 4 gai sait les lire l'his- Loire des familles indiennes qui les ont Grigés.Dans l"humidite du pare se eachs un hangar a la vitre duquel je me penche, Hallucinant spectacle! Des moastres eenilleux et gris, les ums couches, les autres debouts ou tilu- bants, ricanent a pleines dentures et m'observent d"un oeil terrible. Ce sont des debris de totems,aux figures ronsees par le Lemps,et qui attendent le pinceau du rajeunisseur. "South West Marine!" serpente en- tre les massifs.Lla collins de Burnaby déploie ses maisons blanches sous le vide immense du ciel.4e long de notre route, granges, serres et cultures al- ternent. Au-dela, vers 1'Que t,brille parfois le ruban argente du Fraser. New Westminster dort encore... Chromes des autos a4 l'abandon, maga- Sins aux portes closes, lignes de che- min de fer,qui se rouillent de solitu- de! La-bas,un cargo tout blanc semble une baleine d'acier echouee dans un port fantome., En coatinuant sans ja- mais trop nous écarter de l'eau, nous atteignons Maillardville, Fondee voila soixante ans par les travailleurs des scieries, elle doit son nom au pere Edmond “aillard de Saint-Malo, décedé en France en 1966, J'ai vu naguére a Maillardville un mariage ou l'on buvait la goutte de cerise,des danses bretonnes,des po- tagers soignes comme des coutils nor- mands, avee au bout, le clapier a la- pins. Aujourd'hui j/apergois surtout des pelouses Pour demeler ici les ap- ports québecois et frangais, il fau- drait heurter aux portes des maisons. Je demande la route du retour 4 un ha- désaze de cables é- bitant qui nettoie sa voiture et il m'invite a prendre le cafe. Nous par- lons du Québec, de la Belgique, de la oll déplore le peu de compréhen- sion des rares.Frangais qu'il a con- mus, 4 l'épard des moeurs canadiemes frangaises, .Dans le feu de la discus- sion,mon interlocuteur agite les bras, "Vous avez beau dire, lui dis-je, de temperament, vous serez toujours un Frangais; et de mocurs aussi puisque votre hospitalité m'a ouvert la porte! Ei je suis-retourné chez moi pourvu d'une nouvelle amitié. Canadiens frangais et Frangais déplorent de ne pouvoir se rejoindre. On déploie pourtant de part et d'an- tre, de la bonne volonté, Mais il s'a- git de deux peuples distincts, Seuls le temperament, la langue et quelques traditions s'apparentent. Pour le res- te, trois siecles d'histoire et trois mille milles d'ocean séparent les deux groupes,Les difiérences, je crois,s'at- ténuzront,L'homme, grace aux communica- tions modernes,s'humanise et s'univer-— salise davantage. [En attendant, Fran- gais d'Amérique et Frangais d'Europe faisons-nous bon visage, fermons les yeux sur nos défauts,et mettons en re- lief nos qualités communes, Dans le cadre d’u1 exercise de deux semaine des mem-- bres des Forces Armees canadienne, ces dernier se sont rendus en Floride pour participer a la mise en feu d’un missile BOMARC , Nettoyage des vétements aux ultrasons... Les ultrasons, ces merveilleux auxiliaires de 1'honme,déja utilises dans bien des domaines, notamment en électronique et en’recherche spatiale, vont se voir confier d'ici peu une des besognes les plus terre-a-terre. On va leur demander tout simplement de nettoyer les vétements. On a constaté en effet que les ultrasons ont la particularité, lors- qu'or, en bombarde sous vide un objet, d'en détacher les substances @trangé- res, Par exemple,une piéce métallique rouillée perd sa couche de rouille sous l'effet des ultrasons, De meme A « sale des vetements enfermés dans une cabi- ne speciale ou circulent ces oscilla- tions acoustiques de haute fréquence, sont rapidement débarrasses de toutes les taches qui les maculent. ee. > a ars a => a Prop.: J.Bauché. Hotel Metropole VHotel de famille-Prix raisonnables { on parle frangais { 320 ABBOTT STREET VANCOUVER 4, B.C. peleree oy Introduction au Francais parlé par le professeur Henri Nguyen Nous retenons pour notre part les termes d'occlusion et d'occlusive pour identifier le mode d'articulation des consonnes fermées. Voici maintenant 4 nouveau leur classement d'aprés leur lieu d'articu- lation, ORALES NASALES CORRESPONDANTES sourde sonore sourde sonore bilabiales /p/ /b/ /m/ —/m/ dentales ~ /5/ /a/ [af /n/ vélaires /g/ /k/ |e oy la nasale / /, phonéme en an- glais (finale de "king") n'existe pas en tant que telle en frangais, Articu- latoirement, c'est l'exacte correspon- dante des orales frangaises /g,k/.les nasales sourdes frangaises /mfet /n/ ne se produisent que par suite du voi- Ssinage avec une consonne sourde. Les initiales des mots suivants donnent une idée des consonnes femmées francaises, /p/ 3 pis, pa, poux, pa(che),peut, pot pont, paix,pain,peur (em)p(r) ant ,po (rb) par, pas, pan(salon) /o/ : pilnaire),bu,bout,be(be}, boeufs, beau, bon, baie, bain,beu(rre),b(r)un, bo(rd), ba(teau), bas, blanc. /m/ : mie, mue,mou,mes,meu(nier),mot, mon, mais, main, meu(ble), (mé)me un., mo(ral), mat, mat, man(dat), /n/ ; prisme,asthme, rnumatisme, enthou- siasme, : _/t/ + ti(tulaire),tu,toux,tes,teu(ton) tot,ton,taie, (cet)te heu(re),(ctes)t un...,to(rt), ta, tas, tant, thym. /a/ 3 dit, du, doux, de, deux,dos,don, _des,daim (vendeur (ver)dun,do(cille), ata(bord), Ap Game dans, > /n/ 3 ni,nu, oan nez, noeud,nos,non, © nei(ge), nadine ne heu(re);(u)a hum (ble)..., no(rd), na(vrant), na(sal), Nana(tes). /n/; se trouve seulement dans la pro- nonciation familiére. Ex: "je ne sais pas", Transcription: /nsépa/. /2e/ 3; Guy, gu(turral), gout, gué, (rm) gueux, (ma)zot,gond,gué(re), gain, (bla)gueur, (bla)gue,un (peu), go(rdi- en), sal(eaueea (chia) gant. k/ 3 qui,cu(iot),cou,quai, queue, (co)— CO, com(pter) ,quéte) Quint coeu(r), (quel )qu'un, colr) ,qua(1ité),cas, se. La semaine prochaine: la réduction de l'aspiratior et la consonne nasale. LES COUPS Eugéne dit a son jeune fils agé de douze ans : — Tout 4 l’heure, je t’ai apergcu dans le jardin en train de donner des coups 4 ton petit ami Fernand. Pour quelle raison ? — Parce que je ne voulais plus jouer avec lui. Je voulais qu’il s’en aille. — Et il ne voulait pas partir ? — Je ne le lui ai pas demandé. Ce n’aurait pas été poli. Te Martel FRANCE SPRCIAL NOEL 1 ice a. NOELSSPECIA European News 1044,rue Robson i, ‘ A A LP I I a A | ead Ware