Le Soleil de Colombie, Vendredi 22 Juillet 1977 7 NUER: U VILLAGE AISTORIQUE N Dek Re D —~«LE 28 JU OUVERTU AGCADIE Mardi le 28 juin dernier, les journalistes envahissaient en effet le Village historique acadien venant tout juste d‘étre aménagé entre les localités de Caraquet et de Grande Anse, sur la céte nord-est du Nouveau-Bruns- wick. A la fois -coquet et repré- sentatif du mode de vie de \'Acadien de |’aprés-déporta- tion,” le Village historique, dont Radio-Canada a mon- tré d‘éblouissantes images 4 son bulletin de fin de soirée au réseau national, constitue a la fois un attrait touristi- que de premier ordre et un lieu de pélerinage. 1605 a 1755 C‘est en 1605 que les premiers Acadiens mettaient pied sur la terre d’Amérique, en territoire colonial fran- cais, sur la céte atlantique. Durant 150 ans, ils ont fait ’ leur cette nouvelle terre d’a- doption, et leur colonie appe- iée Acadie regroupait quelque 15,000~ habitants ‘lorsque “les conquérants anglais les forcé- rent a s’exiler aux quatre coins du continent. La déportation était obli- getoire et nécessaire. Les Anglais ne voulaient plus voir sur les lieux de leur conquéte des gens qui refu- saient de porter allégéance & Ja- couronne d’Angleterre. Leur dédain_ Atait tel que. avs Verse vey la téte des Acadiens était méme mise a prix. De fait, le nouveau conquérant n’envi- sageait que l’ultime solution du génocide, advenant que ces colons originaires de Fran- ce n’acceptent I’exil. Devant une situation aussi dramatique, les Acadiens ont donc prix la mer pour se diri- ger vers des rivages plus ac- cueillants: la Louisiane, par exemple. Nombre d’entre eux. ne pouvant supporter cette sé- paration d'avec eur terre natale, ont repris ja mer en sens inverse pour débarquer de nouveau sur les rives du golfe St-Laurent entre 1763 et 1780. UN RETOUR AMER Mais fe bercail n‘était pas aussi prometteur qu’ils au- raient bien voulu qu'il soit. De terre riche et féconde, il n’en restait que pour les Anglo-saxons. L’héritage des Acadiens de vieilie souche ne consistait qu’en ter- rains impropres & Ja culture: marécages et basses terres balayées par la marée haute, cest ainsi & cette époque que sont nés les géfricheurs d'eau: ceux Quj ont su repousser la mer et tirer profit du sol qu'elle. laissait derriére elle aprés un com- bat long et acharné_ C'est sur la Rividye-du-Nord bres de l’Association de la presse francophone hors @, Construite entre 1831 et - qua 606 reconstitug le village- 1836. ~ pir ee kfate Wh ene N DU type habité par les Acadiens de la fin du XVII et du dé- but de X1IXe siécle. Cet emplacement a été choisi en raison de ce qu'il représente d'historique. C'est dans cette région de Caraquet et de Grande Anse que les premiers réseaux de canaux d’asséchement ont été creusés, et c’est la que ré- sident le plus grand nombre d’Acadiens au Canada, en Proportion du __ territoire. Aujourd’hui, les Acadiens ont passé le cap des 240,000 habitants, et la presque tota- lité de cette population vit dans les Maritimes. Au Nouveau-Brunswick, leur concentration est ‘elle qu‘ils forment prés de 40 0/0 de lta population totale. 15. BATIMENTS SURGIS DU PASSE Dans le village, on retrouve hommes, bétes, maisons et batiments. On y montre certaines acti- vités de I'ancien temps: le cardage de ta laine, le filege et le tissage; des guides por- tent méme des costumes d’é- poque filés sur place. Des artisans nous initient a l’ancienne méthode de fa- brication des’ bardeaux de cédre, du savon, des chan- delles et des objets en fer forgs st nous montrent comment faire sécher la morue et la mettre en tonneau. Tout, dans le __ village, nous rappelle la période en- tre 1770 et 1880. Les deux seules exceptions sont un grand parc de sta- tionnement et le Centre d‘accueil; ils sont modernes. Tous les batiments, sauf la chapelle, ont été démolis puis reconstruits sur place; ils viennent.d’un peu partout au Nouveau-Brunswick. Le Centre d'accueil abrite un cinéma une salle d‘expo- sition, une cafétéria et des bureaux. Ailleurs se trouvent une pécherie et cing fermes avec maison et batiments. ly a, en tout, 10 maisons reconstruites; ~ un magasin général, une taverne, tne école, une forge, la repro- duction d'un pont de 1827 et la réplique d’une chapelle de 1831. Deux batiments qui sem- blent surgir d‘un autre monde, tranchent sur le reste; il s‘agit de l’entrepét Robin et de la maison Blackhall. Les Acadiens, trés pauvres, dépendaient largement de la compagnie Robin, Jones and Whitman pour leur subsis- tance; ce qui explique la pré- sence de I’entrepdt au village historique acadien. La compagnie troquait Je matériel de péche et la nour- riture, contre le poisson. Des bons permettaient aux villegeois d’acheter le nécessai- re, mais uniquement de la compagnie. Le b&timent Robin, cons- truit vers 1855, a été trans- porté de Caraquet. L'importance du rdle de James Blackhall dans la ré- gion de Caraquet était plus politique que commercial. L’architecture de sa mai- son s‘inspire du style écossais et c'est de loin la maison la plus cossue du village. Les autres sont des mai- sons de colons: solides, pra- tiques, ne contenant que le strict nécessaire. La plus ancienne, construite’ en 1783, appartenait 4 Jean- Baltazar Martin, un fermier. C'est la seule dont le plancher soit en __ terre. La maison la plus récente, construite par Charles Godin, . Gate de 1889. Elle contenait un magasin et, pendant un Certain temps, un bureau de _ poste. La maison de Louis Poi- “rier vendait des boissons alcooliques que |’on pouvait aussi consommer sur place. En ce temps4a, on buvait surtout du vin et du rhum. La petite école vient de Chockpish, prés de Richi- bucto dans le comté de Kent. Ouverte en 1879, elle comp- tait 32 éléves rassembiés autour du poéle a bois. _La_ chapelle blanche est une réplique faite a partir Cet espace est acheté par le Secrétariat d’Etat. Les textes de photographies d'une cha- qui s'y trouvent sont publiés dans les 14 journaux mem- Pelle de Sainte-Anne-du-Boca- Que bee, APFHQ. ‘ raaayp or Jove eters gril as Poe py KAA OHB. NOUVEAU-BRUNSWICK Tous les meubles_ des maisons sont authentiques et fabriqués 4 la main par des Acadiens. Ils viennent d’un peu partout dans la province et, 4 l'occasion, ont été réparés. La plupart des vieilles mai- sons viennent du comté de Gloucester, région voisine immédiate de Caraquet, qui attire sa part de touristes. Caraquet a jadis eu la plus longue rue principale de tous les villages du Canada (7 milles ou 11 kilométres). Cette distinction, elle la perdit en devenant une ville, mais elle sut garder son charme original, celui d’un impor- tant centre de péche. L’hébergement dans la ville est bon et I’hétel Paulin, doté d’un permis pour servir des boissons alcooliques, offre d’excellents repas. Les amateurs de sports peu- vent combiner une visite du village historique acadien a une journée de péche. Le thon rouge géant de |’Atian- tique pése parfois plus de 1,000 livres (450 kg.). Caraquet est situé a 152 milles (253 km) de Monc- ton et est desservie par Air Canada et Eastern Provincial ~ Airways. Elle. se trouve a 125 milles de Matapédia (237 km), a la frontiére séparant le Québec du Nouveau- Brunswick, et 4 575 milles (926. km) de Montréal. Pour plus de renseignements au sujet des voyages organi- sés dans votre région, com- Mmuniquez avec votre agent de voyages ou avec I'Office de tourisme du Canada, 150, rue Kent, Ottewa, Connie,