Au tour de Vautomne... _ Vous voyez | depuis bien-~ tot —-vingt- cinq ans, et pour cer~ tains, depuis siécles, Von une attention toute particuliére aux fleurs, aux arbres, a la pelouse; en somme, a tout ce qui verdit notre belle pla~ néte, abeilles comprises. Et ce qui est tout a fait tendance de nos jours, c’est le légume ; et tout ce qu’il peut nous procurer de bien étre et de paix intérieure. Je ne veux pas vous catéchiser; mais je remarque. Lorsque j’étais petit, on avait un potager (on disait au Canada: jardin) dans lequel ne poussait que des choses a manger. Evi- demment, ce n’est pas moi qui m’en occupais sinon que d’aller cueillir 4 la course, deux tomates, rouge de préférence. Durant des décennies, hélas! Le potager ne répondait plus a la norme. La piscine sous ou sur terre, les mo- biliers de jardin et autres se sont imposés victorieux dans l’espace réservé a la cour. On avait tout et de partout a l’épicerie et a bon prix. Pourquoi cultiver et pour~ quoi se cultiver 4 manger? Au~ jourd’hui, c’est le retour du pen~ dule et on tente de passer le mes- sage qu’il est peut-étre préférable et plus sage de s’agenouiller au pied de son petit potager et récol- ter la joie de notre effort. En ce XXI siécle, et de prospérité, on quitte la maison avec nos sacs vides se procurer l’indispensable. Longtemps plus tard, l’ail est sorti du néant et j’ai commencé a m’intéresser a cette culture. Je savais qu’on faisait beaucoup defforts en Ontario et dans la région de I’Ile de Vancouver pour développer cette production ab- sente au Canada mais abondante aux USA (Gilroy) et en Chine. Je vous l’assure, la culture de l’ail a Victoria est une pratique tout aussi simple que de se procurer quelques graines de persil et les déposer sur un terreau de culture et, finement recouvertes de ce dernier. D’accord, ensuite, il faut arroser. L’ail est une plante de zone froide qui peut trés bien se récolter de notre ile a Tile du Prince- Edouard. Octobre et novembre sont les périodes idéales de plan-~ tation. Mais, pourquoi? C’est que Pail, tout comme le bulbe de tu~ lipe déploie ses racines a basse température. La gousse ou caleux simple que vous plantez a quatre cm de profondeur aura dévelop- pé cent jours plus tard un bulbe réunissant plusieurs gousses, en~ tre cing et neuf. Ses conditions de culture sont a V’opposé de ce que demandent le basilic et la Depuis 1941... tomate, plantes de chaleur, trio incontestable et indissociable. Pour éviter toutes complications, planter l’ail en élévation, dans des bacs de trente cm de haut, d’un métre de large et six de long. De plus, le lieu doit étre trés ensoleillé, son sol bien drainé et riche en matiéres organiques. Je tiens a vous prévenir, il se peut qu’une maladie fongique puisse survenir, et vous décevoir. Une sorte de pourriture du plateau le Sclerotium cepivorum est de plus en plus répandue dans le sol. Si votre lieu est intact et votre four~ nisseur fiable, vos chances de perdre votre récolte seront mini- mes. Enfin, en plus de Vail, il est en- core temps de semer des épi- nards, et sous abri, toutes sortes de légumes-feuilles croustillants. Ainsi, vous pourrez vous adonner au jardinage d’hiver et deéfier limaces, escargots et coups de froid inattendus. Et, tard en au~- tomne, si vous étes saisis d’un soudain découragement, tour~ nez-vous vers la germination, les lentilles, les arachides, les tour~ nesols, les feves mung et autres, votre ultime jardin intérieur. Bon mois d’octobre et au suivant. Normand Hébert louisjardin@hotmail.com 19