We QC fo ee. se ee een ee. ae ee a, ee ene, ee ee ss 6 Le vendredi 27 juin 1997 ans quelques jours, le 30 juin 1997 & minuit, le compte 4 rebours qui a commencé il y a 99 ans, suite a Pentente de 1898 entre la Chine et la Grande-Bretagne, prendra officiellement fin. Hong Kong qui est sous juridiction britannique depuis 155 ans tombera dans le giron chinois le ler juillet 1997. Cette prise de possession de Hong Kong est le résultat de la victoire de la Grande-Bretagne sur la Chine, en 1842, dans ce qu’il est convenu d’appeler la premiére guerre de l’Opium. En 1984, la Chine obtenait de la Grande-Bretagne le droit de prendre également le contréle de la péninsule de Kowloon et des Nouveaux Territoires juxtant Hong Kong & Pissue du bail de 99 ans. La péninsule de Kowloon et les Nouveaux Territoires qui sont sous administration — britan- nique depuis 1860, suite a lépopée —_victorieuse — de l’Angleterre sur la Chine lors de la seconde guerre de Opium, font maintenant partie de Hong Kong. En échange, la Chine s’engage & accorder & Hong Kong un « degré élevé d’autonomie » pendant 50 ans. La formule de Deng Xiaoping, « un pays, deux systtmes >, _ tiendra-t-elle jusqu’en 2047 ? Nombre d’observateurs, tant 4 Hong Kong que dans le reste du monde, s’inquiétent du devenir des libertés civiles et des droits de la personne aprés le premier juillet 1997. Christopher Paten, l’actuel gouverneur britannique de Hong Kong se_ positionne comme la figure de proue des défenseurs de la démocratie. Mais peut-on parler de processus démocratique dans une colonie ? Christopher Panten semble oublier, qu’exception faite des élections de 1995, aucun vote démocratique n’a eu lieu a Hong Kong pendant les 155 ans du régne britannique. En quoi la désignation depuis Londres de tous les _ précédents gouverneurs de Hong Kong est- elle plus vertueuse que la nomination de Tung Cheehwa ala téte de Pile par un comité de 400 personnes qui avait le choix entre 3 candidats ? La Chine est loin d’étre considérée comme un modéle de démocratie. Le Groupe des 7 (G7) pays industrialisés a donc raison de s’inquiéter, comme il l’a fait ‘dimanche dernier 4 Denver, de ce que sera la démocratie a Hong Kong aprés le 1 er juillet 1997. Mais pourquoi le G7 ne s’est-il pas occupé de l’état de la démocratie dans cette partie de PAsie durant le régne britannique? La Grande- Bretagne, membre du G7, a-t- elle des legons A donner & la Chine sur la maniére d’instaurer la démocratie A Hong Kong ? Nous avons demandé a deux natifs de Hong Kong, Miulin Tsoi, étudiante a la maitrise en francais A PUniversité Simon Fraser et John Choy, gestionnaire dans le secteur du transport maritime, de nous parler du _ futur immédiat de Hong Kong. Pour Miulin Tsoi, « le fait que Hong Kong fasse partie de la Chine est quelque chose de trés positif du point de vue économique, compte tenu de Yimportance des __ relations commerciales qui lient les deux partenaires. I] sera beaucoup plus facile de faire des affaires ». Par ailleurs, ajoute-t-elle, « il est grand temps que l’argent durement gagné par les gens de Hong Kong serve les intéréts de cette ville et non ceux de la Grande-Bretagne ». Miulin Tsoi voudrait que la Chine laisse intact, voire assouplisse les régles qui régissent l’import- export. L’apprentissage de la langue anglaise et la liberté d’expression constituent, pour elle, des éléments clés pour le développement et |’épa- nouissement des gens de Hong Kong. John Choy, qui a déja vécu au Canada, est actuellement en vacances & Vancouver. Il a quitté le Canada il y a 15 ans quand, — dit-il, canadienne entrait dans une économie phase de récession. « Je ne voulais pas perdre mon temps & ne rien faire ou & faire des. choses inintéressantes. Je suis resté & Hong Kong parce que c’est un endroit que j’aime et parce qu’il est facile d’y trouver du travail avec un niveau de salaire satisfaisant. » Selon lui, la plupart des gens qui ont peur de la transition de juillet 1997 ont probablement déja quitté Hong Kong. Cependant, « je suis de ceux qui pensent que rien ne va fondamentalement changer & Hong Kong en juillet 1997 ou dans les 10 ans a venir. Il est de l’intérét des autorités chincises que Hong Kong demeure une importante place financiére, un pont entre la Chine et le reste du monde. » Pourquoi la Chine, qui est de plus en plus sensible a l’économie de marché, devrait- elle affaiblir une place financiére qui procure a son économie 60 % des nouveaux investissements ? Les entre- preneurs canadiens semblent donner raison 4 John Choy. En effet, selon un sondage réalisé par la Chambre de commerce canadienne, seul 1 % des compagnies canadiennes basées 4 Hong Kong envisagent de partir aprés le ler juillet 1997. Du point de vue de John Choy, Hong Kong est loin d’étre la seule place importante financiére que comptera la Chine. Shanghai constitue déja un intéressant centre financier. « Les Chinois ont maintenant, au niveau économique, autant de liberté que les gens de Hong Kong. Il convient, affirme-t-il, — de mettre en place un systéme de collaboration fructueux entre les deux _ places financiéres. » Le peuple de Hong Kong semble étre le grand oublié de ces tractations sino-britan- niques. Selon David Bottomley, directeur général d’Asian Commercial Research Ltd., si prés de 40 % des gens intérrogés voient d’un bon oeil le retour de Hong Kong sous administration chinoise, 60 % des sondés déclarent préférer | Yindépendance. Ni Chine, ni Grande-Bretagne. LIBASSE NIANG Le systéme de santé dans tous ses états a fin de semaine derniére avait lieu 4 Kelowna une convention fort attendue, celle de la British Columbia Medical Association (BCMA) qui représente plus de 8 000 médecins de la Colombie-Britannique. Moment privilégié choisi par les professionnels de Ja santé afin d’établir les paramétres d’action et de donner la tribune aux médecins de la province. Sans faiblir, un message revient chaque année avec la méme récurrence : offrir aux britanno-colombiens des services améliorés en matiére de santé. Et selon le nouveau président de la BCMA, le Dr Granger Avery, Punique fagon de remédier & lengorgement des hdpitaux et des cliniques et d’enrayer la frustration du public est de faire prendre conscience a la population et adopter des mesures de pression. Toujours selon le Dr Avery, luicméme généraliste & Port McNeill, les patients sont exaspérés de devoir attendre ind(iment sur une longue liste d’attente. « La situation est critique. Lorsque des patients meurent faute d’intervention chirurgicale, parce que la liste d’attente est trop longue, il y a un grave probléme », mentionne-t-il. ~ «Ona parlé dans les médias aprés la convention, de la volonté de la BCMA de pousser la privatisation des soins de santé. En fait, cette mesure n’arrive qu’en dernier recours dans notre plan d’action », poursuitil, La British Columbia Medical Association préconise la réduction de certains services, une augmentation de la part du financement gouvernemental et une partie du systéme public confiée au domaine privé. « Le conseil d’administration se réunira en septembre prochain et si rien n’a bougé d’ici ld au niveau gouvernemental, la BCMA veillera & mettre les bouchées doubles afin de se faire entendre, en espérant fortement avoir l’'appui du public », conclut Dr Avery. / JOHANNE CORDEAU