Vancouver mon village | par Roger DUFRANE Il faut de temps en temps partir pour apprécier le lieu ou on vit. Pour ma part, il m’a fallu, entre autres, Montréal, Mexico, Los An- geles, pour que je me félicite secrétement de m’étre fixé a Vancouver La ecéte du Pacifique 1c . mot méme implique le soleil et les fleurs, gaité et lumié- re, malgré les pluies inter- mittentes et le puritanisme qui pousse bien encore un bout de son nez pointu ici et la. Montréal, Mexico, Los Angeles! Des métropoles! Cela suppose plus de pierres que de verdures, des foules a l'ombre des gratte-ciels, trop dautos, trop d’asphalte. Je ne conteste pas la richesse fourmillante des métropoles: rctivités culturelles, femmes élégantes, vitrines alléchan- tes, de quoi ennivrer ceux qui s’ennuient. I] fait bon y séjourner. Mais a Vancouver _ilnest pas seulement bon de séjourner: il fait bon y vivre. Ses bétons trempent dans la nature, de sorte qu’en y bénéficiant des avantages du eonfort, nous y cédtoyons sans cesse les verdures vivi- fiantes. Mer, montagne, fo- rét, plaine, nous environnent de leurs diversités et s’insi- nuent jusque dans nos quar- tiers sous la figure de pares, de collines, de jardins. Ce qui frappe le visiteur descen- du d’avion, c'est l’opulence des verdures, la senteur des fleurs, une splendeur et des effluves qu’on ne s’attend pas a goiter dans une région tempérée. Gazons si verts! Montagnes si bleues, alors qu’ailleurs les plaines se déroulent toutes pelées et les montagnes couvertes de rouille. Vancouver est un grand village m’a dit un Anglais. Une grande ville qui a gardé le charme d'un village ai-je rétorqué, ou plutét un amas de villages, ses quartiers résidentiels. Les villages de l'Europe se sont formés autour d’une église. Ceux de Vancouver autour d’un magasin, signe des temps! Arbutus Village! Il n'y a pas si longtemps, le site ot s’étalent ses pelouses et ou se dressent édifices et villas autour d'une assem- blée de magasins, était re- eouvert d'un bois hirsute, vestige de la forét indienne. Tl ne manquait pourtant pas de charme, avec sa pinéde, sa sablonniére, ses chemins ereux entre les bouleaux et les peupliers. Certes les sentiers n'y menaient nulle part et, perdu devant quel- que marécage, je révais de V'aménagement du lieu en pare municipal, avec con- certs les dimanches, repo- soirs de guinguettes, et filles endimanchées qui aguichent les garcons. Un jour, j'ai trouvé ma gatine envahie par une dizai- ne d’iguanodons a gueules de métal et qui broyaient de la terre quiils rejetaient dans des camions. Les hommes casqués qui dirigeaient ces étranges animaux ont tout bouleversé. Je le déplorais. Mais voila que peu a peu s‘élevaient des édifices, se tracaient des rues, se replan- taient des arbustes. Aujour- d'hui, Arbutus Village est devenu une de mes prome- nades favorites. Ses maisons non peintes et d’un brun terreux ne m’enchantent pas yutre mesure. Je ris a part moi de la vanité des gens qui iiment vivre en cité pour sisoler de leurs congénéres. Mais le décor paysager me olait. Circuit des allées, fleurs, verdures, balcons, ga- leries couvertes et bordées de magasins de luxe, cour intérieure, et le grand maga- sin ol se cachent, dans un eoin, prunelles a l'eau de vie et rillettes, tout ca me plait. On sait que les édiles de Vancouver ont aménageé, au centre, quelques promena- _des souterraines, sur le mo- déle de celles de Montréal et iilleurs. Elles scintillent de lumiéres et d’articles d’arti- sanat. On y a disposé des banes pour -les acheteurs. Mais je préfere, et de loin, les rayons de soleil sur les oarterres d’Arbutus Village. Réglement des revendications autochtones Revendications globales - Réglement par voie de négociation Comme il est dit dans la déclaration de 1973, le régle- ment des revendications glo- bales. vise 4 promouvoir "épanouissement — culturel, rinsi que la croissance écono- mique et sociale des intéres- sés. On y propose, en outre, In négociation comme moyen ‘© plus sir d’en venir a un reglement. Puisque les “droits au- tochtones” n'ont jamais été établis dans les lois cana- diennes, les négociations ont principalement pour but de traduire ces droits en des avantages concrets et dura- bles dans le cadre de la société actuelle. Le régle- ment des revendications oeut se faire de diverses facons, soit en donnant des terres aux Indiens, en leur versant de l’argent, en leur accordant des droits de chas- se, de péche et de piégea- ge,en leur assurant une part des revenus tirés des res- sources naturelles et en leur permettant d’accéder 4 cer- _ tains postes de l’administra- tion municipale ou régionale. L'objet du réglement défini- tif est de consacrer ces vantages par des mesures \égislatives pour les rendre permanents et leur donner force de loi. Il est trés important de conférer au reglement un earactére définitif pour évi- ter de devoir reprendre' des négociations tous les dix ans. De méme, le réglement des revendications relatives aux droits fonciers ne doit pas &tre envisagé séparément, mais doit se faire en fonction des intéréts de tous les habitants de la région et du pouvoir prédominant de la Couronne. Les revendications globa- les des autochtones du Yu-. kon et des Territoires du Nord-Ouest différent de cel- les qui sont présentées dans - les provinces sur un point essentiel. En effet, les terres territoriales appartiennent a ln Couronne du chef du Canada. En conséquence, le. gouvernement fédéral a le pouvoir, bien qu'il ne puisse Vexercer qu’avec l'accord des administrations territo- riales, de s’occuper *des droits s’y rapportant. Ce pouvoir ne s'étend toutefois pas aux terres des provin- ees. Ilest done nécessaire que les autorités provincia- les prennent part active- ment aux négociations sur Jes revendications globales qui y sont présentées pour que soit conclu un accord fructueux. Revendications particuliéres Le réglement des revendi- cations particuliéres a pour but de corriger les erreurs q'administration touchant les réserves et d’autres va- leurs indiennes, ou de re- dresser les torts causés par "exécution ou linterpréta- tion imparfaites ou mal fon- dées des conditions des trai- tés et des divers accords relatifs aux Indiens et aux | Pour les jeunes de Le Soleil de Colombie, Vendredi 2 Juin 1978 Ti CAMP CHEHALIS DANS LA VALLEE DU HEMLOCK PRES DE HARRISON HOT SPRINGS INFO: Suzanne Morin 3170 Willow Vancouver B.C. V5Z3P5 »'Tél:873-3581 LE MaRI moderne estime encore que la place de la femme est au foyer... et il entend bien que la sienne le réintégre chaque jour dés qu'elle a fini sa journée’ de travail. ee ea réserves. Plusieurs revendications particuliéres qui ont été soumises a l’attention du Ministére font actuellement Vobjet de négociations ou d'une étude préliminaire qui sera éventuellement suivie de négociations. Plusieurs bandes ont, en outre, fait parvenir au Minisiére un avis précisant qu’elles expo- ses revendications ont été réglées. En Saskatchewan, en 1976, on a réglé en espéces une revendication présentée oar la bande de Canoe Lake. Cette derniére, en effet, se olaignait que méme si elle était signataire du traité no. 10. on ne lui avait accordé, pendant plusieurs années, que la quantité de munitions orévue dans le traité no. 6. En Saskatchewan toujours, la Fédération des Indiens de ', Saskatchewan et les admi- nistrations fédérale et pro- vinciale se sont entendues, en aofit 1977, sur les moyens \ prendre pour respecter les engagements fonciers pris a la signature d'un traité avec les bandes de la Saskat- ehewan. Au Manitoba, les négociations entreprises en- tre le Northern Flood Committee et les autorités fédérale et provinciale au sujet de lindemnisation de- . mandée au nom de cing handes du nord du Manitoba ‘représentées par ce Comi- seraient leurs revendica- . tions dans un avenir plus ou moins lointain. Le ministére attend que certaines bandes | poussent plus avant leurs revendications. Dans d’au- tres cas, on fait appel aux tribunaux pour déterminer la validité d’une revendica- tion. Jusquiici, de nombreu- ! ee +6) pour les dommages cau- sés dans leurs localités par des travaux effectués par la Provincial Hydro ont abouti ilasignature, le 31 juillet 1977, d'un protocole d’enten- 'e tripartite. Ce protocole a servi de base a la conclu- sion, le 16 décembre 1977, dun accord officiel qui doit tre ratifié par les bandes au début de mars ]978. En Colombie-Britannique, une {fre fédérale-provincizle de reglement corcernant — le retranchement de certaines ~ireelles de terre des réser- ves indiennes proposé par la Commission royale d’enqué- te de 1913-1916, a été pré- sentée, le 19 janvier 1978, au Comité des bandes de la Colombie-Britannique = qui soecupe de cette question. Les négociations avec le Somité se poursuivront au ‘ours du mois de mars sur ‘os principes géneraux du “szlement qui devront étre appliqués lors des “négocia- tions avec les 22 bandes touchées. (A SUIVRE) le francais, je le parle par a )