t | | | ; | i 4 { | | | “Deux 6pisodes dans la vie d’'Hubert Victoria: 33 8 Chilliw Pour le _ dimanche. Deux épisodes dans la vie d’Hubert Aquin le 30, 21h30 Hommage a Hubert Aquin En hommage a Hubert Aquin, Radio-Canada et |’ONF présentent aux Beaux Dimanches le 30 aout a 21h30, Deux épisodes dans la vie - d’Hubert-Aquin. Chaque 6crivain laisse Geux oeuvres. L’une est son Oeu- vre écrite et ‘autre, peut-étre la plus importante pour fa gloire ou la renommée, est son image. Borges Un certain 15 mars 1977, l’écri- vain Hubert Aquin se tuait dans les jardins du collége Villa Maria, a Notre-Dame-de-Grace, d'une dé- charge d’‘un fusil de calibre 12 dans la téte. !i entrait dans la légen- de. Réalisé par Jacques Godbout et produit par {Office national du film jb nsciuncteoesmerematae BERNE ET abies Culture et information Portrait de femmes LUND! 31 AOUT La femme vue par Erica Jong et _ Federico Fellini Ce sont deux visions diamétrale- ment opposées de la femme qu seront présentées a Portrait de fem- mes, le lundi 31 aodt a 23h15, sur les ondes de Radio-Canada. En pre- miére partie, Erica Jong parlera de son roman Fanny et en deuxi¢me lieu, trois hommes et trois femmes feront part des réflexions qu’ils ont tirées du film /a Cité des femmes de Federico Fellini. Le mercredi 29 avril Erica Jong est I’un des écrivains les plus populaires aux Etats-Unis et son roman /e Complexe d‘Icare (Fear of Flying) est en voie de devenir un classique. Récemment, elle était de passage & Montréal et Carmel Dumas |’a rencontrée lors du lance- ment de l'édition francaise de son dernier roman Fanny. ‘. Ce roman picaresque raconte la VOL. 5 No.9 VENDREDI 28 AOUT 1981 Aquin est, avant tout, une évocation de l'univers de l’écrivain et de l'hom- me qu'il fut. . Né en 1929 dans te quartier du parc Lafontaine a Montréal, !’hom- me était un personnage éblouissant aux multiples visages, un esprit supérieur en quéte d‘absolu, un héros shakespearien qui a, en toute lucidité, mis en scéne sa propre mort: «C’est un choix, je me sens paisible, mon acte est positif, c’est lacte d'un vivanbl». Les auteurs de Deux épisodes dans la vie d’Hubert Aquin: Fran- cois Ricard et Jacques Godbout, ont cherché a montrer quelques-uns des aspects de cet homme qui passa de {action politique a |’action littéraire et qui se disait «écrivain faute d’étre banquierm. § Le spectateur est alors confronteé, comme dans les livres d’Aquin, a une part d‘imaginaire et a une part de réel (car tout est vrai et faux a la fois chez Aquin). C‘est ainsi qu’a des extraits du long métrage Faux bond, dans lequel Aquin jouait le personna- ge principal de son scénario, corres- pondant a l'image qu’ il aimait proje- ter de lui-méme, viennent s’appuyer des témoignages, placés dans un ordre chronologique, de personnes qui ont gravité a différents niveaux de la vie d’Hubert Aquin. Citons son ami de toujours: Louis-Georges Car- _, Her, le psychiatre Pierre Lefebvre; » son éditeur Pierre Tisseyre, et sur- vie d’une jeune femme, pirate qui mord a belles dents dans la vie. trica Jong nous dira: «ll y a trop peu d'he-. roines dans notre littérature. Avec Fanny, j'ai tenté de créer une héroine véritable, un idéat pour les femmes.» Fanny est probablement ‘illustration Federico Fellini la plus spectaculaire de la volonté d’Erica Jong d’aller 4 Iencontre de, peuvent se retrouver dans la littéra- ture féminine. «Je crois que la défaite des femmes vient fe plus souvent du fait qu’elles acceptent d‘étre des vic- ack: 14 Kelowna: 21 Kamloops: 50 Prince George: Programme de la télévision francaise de Radio-Canada ; é 2 tout. sa compagne et complice: Andrée Yanacopoulo. La partie du film, d’ailleurs, 90 on entend, dans une fidélite totale, celle qui fut, pendant une dizaine d’a:. nées, l’épouse d’Hubert Aquin, con- fére 4 ce document une authenticité bouleversante. Le spectateur vit 2 ce moment littéralement la mort d’Hu- bert Aquin. ; Le film souléve aussi de nombreu- ses questions et a instar d’Aquin, dérange (a la limite: culpabilise), for- cant le spectateur a s’interroger sur cet acte supréme de liberté qui con- siste a choisir de mourir. Révolution- naire passionné, militant actif au sein du RIN, en état de rupture avec la société, Hubert Aquin est le reflet d‘une époque, le reflet de l’évolution de la société québécoise. En conclusion, Gaston Miron nous dit: «Le suicide d’Aquin, c’est sa der- niére oeuvre. Tout comme ses romans, elle appartiendra a son public.» Trés intéressant a noter également pour une meilleure compréhension de I'écrivain, de son oeuvre et de sa légende: le temoignage de sa fidele compagne, Andrée Yanacopoulo: «Que des étres aspirent & mourir comme d’autres aspirent a vivre: avec passion et avec détermination, c’est la une évidence bouleversante. “Mais que de tels étres rencontrent pour se réaliser compréhension et complicité, alors s‘installent le malai- times. Fanny est mon héroine ta plus radicale parce qu'’elle rejette ce role.» Erica Jong parlera aussi de va femme au 18e et au 19¢ siécle, de importance qu‘elle accorde a sa poésie, de la solitude du créateur et de l’indépendance nécessaire aux femmes d’aujourd’hui. «En tant que femmes, nous devons apprendre 2 vivre sans dépendance, 4 ne pas nous appuyer sur nos hommes, a ne pas étre dépendantes de nos enfants parce qu’ils grandissent et partent.» Si Erica Jong et ses héroines cher- chent I‘aventure et la liberté, Fede- rico Fellini semble poursuivre une démarche inverse: «Le film devient pour moi une sorte de sac amnioti- que qui me protége de la réalité». _Dans son dernier film fe Cité des fem- _ mes, il nous offre sa vision fantasma- gorique d’un monde dominé par les femmes. «J’aime é€perdument ta femme, mes films n’existent que par elles et je me sens depuis toujours habité par !image féminine_» Mais les images de Fellini correspondent- elles a celles de fa plupart des hom- mes ou & celles que les femmes ont d’elles-mémes? «Le délire cinémato- graphique fellinien serait-il le mirow annonciateur de la folie qui nous guette?», comme I'écrit le critique Marcel Martin dans Image ef son. Terrace: 11 se, l'inquiétude, la panique; s’y méle une vague culpabilité: Si je lui avais fait signe... si je lui avais parlé..., laquelie permet de se rassurer face au suicide: i ne peut pas avoir choisi de se tuer comme ca. C’est parce que je ne fui ai pas fait signe... et aussi une espéce d’envie: Ila osé, ila eu ce courage. «Car la mort angoisse, mais enco- re plus celui qui ose s’en rendre mai- tre en se I’'appropriant sans attendre que ce soit elle qui s‘empare de lui. Se donner, au sens littéral du terme, la mort, c'est l’acte supréme de liberté. Et cette liberté, je la recon- nais comme un droit 4 quiconque qui, pour s’en prévaio, aura su montrer qu’il en était digne. «Hubert ne s’est pas suicidé dans la confusion et la noirceur, mais dans une relative sérénité. Et avec la con- viction d’étre arrivé a son terme: «J’ai vécu intensément, maintenant c’en est fini.» Son suicide il en a, inconscient, mis peu 4 peu en place tous les éléments au cours de sa der- niere année... J‘ai fait partie de la vie et de oeuvre d’Hubert. Nous avons vécu a deux inlassablement et j’ai assumé tous ses actes. J’ai fait par-_ tie de sa mort, de cela aussi je con- ‘sidére que ie dois témoianer.» Générique Réalisation: Jacques Godbout Scénario: Jacques Godbout, Fran- cois Ricard : Recherche: Francois Ricard, Gordon Sheppard js Montage: Louise Surprenant Aprés avoir résumé /a Cité des fem- trowski animeront une table ronde sur l'image de la femme véhiculée par le film. Suzanne Dumont, Jocelyne Sans- chagrin, Sandra Rafman, Raymond Cloutier, Roland Parent et Jean Filia- ~ trault discuteront, d‘une facon sou- vent anmee, Ge I Wnaye Ur ta tere contenue dans les fantasmes. felli- niens. La vision du cinéaste peut-elle étre apparentée 4 celle de tous les - hommes? Et, question fondamenta- le: Est-ce que les hommes et les fem- mes seront en mesure d’inventer un nouveau dialogue a I"heure ou la _ «communication», basée sur les réfé- rences de la société patriarcale, ne semble plus possible ni méme sou- haitable? Voila un excellent point de départ pour une discussion vivante et riche ot l'on verra s’opposer diverses visions du monde, de la femme et de Iart, une discussion qui ne laissera personne indifférent. La Femme vue par Erica Jong et Federico Fellini, une autre exceliente édition de Portrait de femmes 4 la télévision de Radio-Canada, le lundi 31 aoat 4 23h10. Animation: Lise Garneau; réalisation: | Monique Renaud. La Télévision des autres vendredi 4, 21h30 «De l’autre cété du Rideau» La Télévision des autres nous permettra de vivre, l’espace d‘une heure, la vie quotidienne en URSS _ grace au reportage de Frangois Leclerc, De I’autre cété du Rideau, présenté a la télévision de Radio- Canada le vendredi 4 septembre 4 21h30. : Comment vit-on aujourd’hui en URSS quand on n’est ni dignitaire ni dissident? Comment se procure-t-on certains produits rares, certaines autorisations, autorisation de rési- dence intérieure, par exemple? Que représentent réellement les mem- bres du parti pour ja population soviétique? Quelles sont les mille et une maniéres de se débrouiller pour améliorer \ordinaire, qu'on habite Moscou, Léningrad ou les bords de lamer Noire? Voila certes des questions qu'il est inutile de voulos poser 4 un porte- parole officiel du régime. C’est bien a ‘homme de fa rue, a lui seul, qu'il convient de s‘adresser. Mats com- ment? Une équipe de reporters pri- vés francais, duigée par Francois Leclerc, a tenu cette gageure, Sans gutorisation officielle, ii va sans dire. Pendant cing semaines, ils ont tourné de I’autre cdté du Rideau de fer en «touristesa, utilisant aussi bien ie super-8 que fle 16 mm. Le coup était audacieux mais payant, en dépit de certaines sueurs froides occasionnées par tintervention de la police lorsque la caméra était trop visible. : t «Nous avons pu réussir grace 3 l'aide de citoyens soviétiques dési- reux de s‘adresser a 1I'Occident, raconte Francois Leclerc. Bien sou- vent, ce sont eux qui ont tenu la caméra. Le sujet nous intéressatt car it existe 3 Ouest un mythe de FURSS probablement aussi fort que N le mythe occidental éprouvé par les Soviétiques a notre endroit. Certains d’entre eux ont parlé en masquant leur visage, d’autres ont tenu a s’ex- primer & visage découvert. Nous- mémes n‘avons apporté aucun com- mentaire a ce film: il s‘agit d°une suite d‘histoires simples, filmées dans le contexte du quotidien.» De I’autre cété du Rideau est un documentaire instructif et touchant, te vendredi 4 septembre a 21h30 dans fe cadre de la Télévision des autres. Présentation: Gérard-Marie Boivin; mise en ondes: Huguette Pilon. Culture et information Rencontres semaine du 31, 18h30 Marcel Brisebois, l’animateur de Rencontres, interviewera, le lund 31 aodt a 18h30, Soeur Thérésa Chu; le mardi 1er septembre, le R-P. Jacques Pohier, dominicain; les mercredi 2 et jeudi 3 septembre, Henri Caffarel, et le vendredi 4, 'abbé Jacques Leclerc, prétre 3 -Notre-Dame de Paris et écrivain. Soeur Thérése Chu Cette religieuse du Sacré-Coeur qui a consacré une bonne partie de sa vie a la communauté chrétienne chinoise de Shangai a dé fuir la Chine lors de la révolution maoiste. Aujour- d’hui, soeur Thérésa ‘Chu dirige te programme Canada-Chine et elle s'intéresse naturellemeént a lavenir de I’Eglise de Chine. C’est pourquoi elle remet en question les condam- nations qu’elle juge iréalistes et exa- gérément sévéres des autonités vati- canes 4 propos de nombreux catholi- ques Chinois forcés de vivre dans un climat ow la pratique religieuse nest pas de tout repos. Jacques Pohier, dominicain Théologien réputé, auteur de plu- sieurs ouvrages, condamné et inter- dit par le Vatican en 1979, le R.P. Jacques Pohier, auteur de Quand je. dis dieu, livre qui lui a valu tes fou- dres vaticanes, s‘explique avec beaucoup d’émotion face & Marcel Brisebois et aux téléspectateurs. Bien que condamné par fe Vatican, Jacques Pohier reste toujours prétre, tant qu‘on ne lui ordonnera pas de se laiciser. Et il avoue humbiement: «Je ne suis pas certain de détenir la Vérité et d‘avoir raison. Parce que personne n‘a raison sur tous les points.» fiers de fidéles accourent vers lui des quatre coins de France et d’Europe. Hs viennent fe consulter pour appren- dre a prier. Henri Caffarel a resumé sa doctrine dans plusieurs livres dont Cing soirées sur la priére intérieure; Présence a Dieu; la Priére, rencontre avec Dieu, ainsi‘ qu'une immense collection de petits Cahiers sur I’orai- san.