JFORMATION Les droits et les obligations du couple non-marié PAR Me. ROBERT J. —__L'ESPERANCE Laplupart des gens comprennent que le couple marié qui se sépare bénéfi- cie de certains droits et doit assumer certaines obligations. Cependant, si un couple viten union libre, quels sont les droits et obligations des partenai- res lorsque survient la séparation? En Colombie-Britannique, la Loi sur les relations familiales (Family Relations Act) définit le couple com- me étant]’époux et ]’Epouse (mari et femme) et inclut!’"homme et la fem- me qui ont vécuenunion libre pendant plus de deuxans. Cela signifie qu’un partenaire, aprés deuxans et plus de viecommune, peut réclamer une pension alimentaire a l’autre partenaire. Egalement, la Loi rend I’un des époux responsable et ‘redevable de fournir une pension ali- mentaire a]’autre époux, compte tenu des facteurs suivants:-le rdle de cha- cun des époux dans le couple;- |’en- tente verbale ou explicite entre les époux durant la vie commune, en ce qui conceme les responsabilités, in- cluantle support financier qu’ils ont I’unenvers |’autre;-lequel des €poux a la responsabilité quotidienne de veiller au bien-étre et a la sécurité de l’enfant;- les états financiers des deux époux. La Loi surles relations familiales reconnait que chaque époux doit sub- venir a ses propres besoins, en ce qui conceme les €poux qui ont établi une relation matrimoniale traditionnel- le, c’est-a-dire que |’un des époux reste 4 la maison tandis que I’autre époux travaille; il est fort possible que celui qui reste 4 la maison ait sacrifié sa carriére afin d’élever les enfants, et accomplir les taches do- mestiques requises comme la cuisi- ne, le ménage, Jes courses, etc... De- vant cet état de fait, la Cour ordonnera au partenaire qui travaille de payer une pension alimentaire au partenai- re qui ne travaille pas, surtout s’il s’agitd’une relation familiale delon- gue durée. Evidement, les couples mariés et non-mariés ont le droit d’obtenirune pension alimentaire pour le ou les enfants issus de leurunion. La Loisur les relations familiales ne fait pas de différences entre les enfants nés des couples mariés ou non-mariés. Quand ils’ agit de négocier la gar- de, le droit de visite ou Ja pension alimentaire d’un enfant, la Loi proté- ge les droits de I’enfant et la Cour se prononcera toujours en faveur des meilleurs intéréts et bénéfices del’en- fant. Malheureusement, Ia Loi sur les relations familiales ne prévoit aucun partage des biens matrimoniaux en- tre les époux non-mariés. Seuls les couples mariés ont droit automati- quement 4 50% des biens reconnus comme biens familiaux. Ces biens familiaux comprennentles meubles et immeubles qui ont été utilisés par la famille durant la période du maria- ge. Par exemple, si le mari était pro- priétaire d’un bateau 4 voile avant le mariage et que ce méme bateau est utilisé durant le mariage par les deux époux pour faire du sport nautique, le bateau est considéré comme un bien familial et sa valeur marchande doit étre partagée. Toutefois, un couplenon-marién’a pas les mémes droits. Puisque la province dela Colombie- Britannique est sous le régime légal du «Common Law», cette Loi régit les droits de propriété des époux non- mariés. La Loi des Fiducies est utili- sée pour créer ces droits. La situation classique est celle ot l'un des époux était propriétaire d’une maison avant le début de I’union li- bre. Si pour une période prolongée (environ 10 ans), !’un des €poux non- propriétaire contribue a ]’entretien et a la rénovation de la maison, aux paiements de la dette sur la maison, et aux dépenses mensuelles encou- rues par Je couple, la Cour, ende telles circonstances, peut accordera ]’époux non-propriétaire, une part égale de la valeur de la maison, lorsque les Epoux se séparent. La différence qui existe entre la Loi sur les relations familiales et la Loisur les Fiducies est que la premié- re Loi accorde automatiquement, 4 un partenaire marié, 50% des biens familiaux, tandis que la deuxiéme Loiexige que!’époux non-marié fas- se preuve desa réclamation 4 la Cour, selonles régles dudroit des fiducies. La Loi des Fiducies peut s’appli- quer a différents types de biens com- me une voiture, un condo, un chaletau bord d’un lac, etc.... La encore, les facteurs qui seront pris en considéra- tion sont: la durée de |’union libre, le temps et l’argent que l’Epoux non- propriétaire a dépensé et les autres bénéfices découlant de cette proprié- té que l’époux non-propriétaire a pu recevoir durant la période del’union libre. Lorsqu’un couple choisit de vivre ensemble, sans se marier, i] devrait rédiger un contrat qui prévoitl’usage et le partage des biens mis en com- mun. Ainsi les droits de propriété de chacun des partenaires, seront claire- ment établis. Ils peuvent déclarer, s’ils le désirent, que les biens comme les meubles, immeubles et autres, dont ils étaient les seuls propriétaires au moment de!’union libre, restentau propriétaire s’il y a séparation. lement, les partenaires peuvent déclareral’avocat commentles biens acquis durant leur vie commune, se- ront partagés entre eux si jamais il y a séparation. Evidemment, untel type de contrat rationalise l’aspect romantique dela vie a deux, mais il préviendra la perte de temps, d’argent et les mauvaises décisions trés importantes, prises sous Je coup de! ’émotion, si le couple non- marié décide de se séparer.O