a a a ee ee : ~-compagnons VOYAGES Le Soleil de Colombie, vendredi 21 octobre 1988 - 11 ville supermarché “collé Par Jean-Claude Boyer Aéroport de Bangkok, Thailan- de, 26 juin 1985. Il est 2h00 du matin. Une armée d’agents de sécurité passent les bagages au peigne fin: mesures extra- ordinaires prises ala suite de la catastrophe aérienne survenue dimanche au sud de |'Irlande (Air India, 329 morts). Je pars cette nuit pour Hong Kong avec Air India, précisément. Aperce- vant malampe de poche, l’agent en enléve les piles pour les mettre ailleurs dans mon sac. J’attends Il’heure du départ en compagnie de deux nouveaux amis: Barry, jeune médecin juif de Montréal, et Mary, ergothéra- peute de Terre-Neuve. Calcul rapide du décalage horaire: minuit a Hong Kong, midi a Montréal. Me voici de nouveau dans Vimmensité du ciel. Repas frugal. J’en demande un _ deuxiéme, que je dévore malgré moi, puis m’assoupis. Deux heurés de vol, et nous voila en territoire britannique, dans le «port des parfums» (significa- tion. de «Hiong Kiong»). Bel aéroport moderne. Je me retrouve bient6t avec mes au Welcome Guest House, en plein centre- ville. Le patron, jovial, empres- sé, nous donne plusieurs renseignements pratiques. Je m/installe dans un dortoir mixte a sept lits (26). Mes amis, eux, se paient le luxe d’une chambre climatisée. Une Torontoise me raconte qu’un jour, dans un: train, prés de Delhi, un Indien ’ bien mis a trébuché contre son sac ases pieds. ll s’est excusé tout en lui offrant de déposer le sac surlatablette au-dessus de sa téte. Il lui a posé une question qui |’incitait 4 tourner latéte, et voila appareil-photo et accessoires sophistiqués dis- parus. Je la console de sa mésaventure avec le récit de mon «café drogué», en Inde également. Programme de la journée: repos complet. Chaleur humi- de. Une promenade sommaire me donne l’impression . que Hong Kong est une ville chére, moderne et propre, et que tout le monde ne parle que le chinois. Je suis étonné de voir peu de rickshaws 4a traction humaine. Ou sont les romanti- ques? Une affiche annonce Ocean Park et son aquarium, «le plus grand du monde». _Je m/arréte dans un McDonald pour-un café-eau de vaisselle. Un touriste grisonnant me permet de feuilleter son «guidebook». J’apprends que ce «joyau» de la couronne britanni- que en terre chinoise renferme la ville ot la densité de population est la plus forte du monde: 5,000 habitants au km2..; “En=-tout, - 5,500;000 habitants, dont la presque totalité est chinoise. Hong Kong fut cédée a la Grande- Bretagne en 1842. De «nouveaux territoires» vinrent s’ajouter a- cette colonie en 1898-99 et Récit d’un tour du monde ong kong, furent cédés ala couronne pour une durée de 99 ans - jusqu’en 1997. L’expiration du contrat posera sans doute des problé- mes d’envergure... (On célébre anniversaire de la_ reine Elizabeth, parait-il, avec le méme enthousiasme que ceux de Confucius ou Bouddha.) Hong Kong comprend la péninsule de Kowloon, ratta- chée au continent par les Nouveaux Territoires, et 235 ‘les - dont celle de Hong Kong. Kowloon et Victoria, la capitale, constituent un des_ plus importants ports de commerce au monde et une plaque tournante de |’espionnage asia- tique. C’est, pour ainsi dire, la jungle de béton d’une «société de I’hyperconsommation ow la religion du dollarse taille la part du lion sur le marché du culte». Je retourne au Welcome, le corps et l’esprit alourdis par ma nuit blanche, et m/allonge paresseusement pour me lais- ser emporter au pays des réves. Le lendemain, «petit déjeuner en plastique» chez McDonald avec Barry et Mary. Je sirote ensuite un deuxiéme café en écrivant une longue lettre a Michael Gomes, le gérant d’une agence de voyage a Dhaka (Bangladesh) qui m’a causé mille ennuis, involontairement, bien sdr (voir l’article intitulé «Aller-retour gratuit»). Ecrire: ma facon pratique d’éteindre complétement des frustrations encore fumantes. De retour au dortoir, j’emprun- te a un Frangais «Le Guide du routard». Remarques frappan- tes sur Wanchai, «le Pigalle de Hong Kong en plus sordide»: «Les bars pullulent. Les hdtesses, généralement buste nu, vous forcent a la consom- mation. Attention, les boissons pour vous sont trés bon marché, mais celles que vous offrirez a votre sirene codtent huit fois plus! Entrez, rincez-vous |'oeil et ressortez en disant que vous cherchez un ami. Vous ne pourrez toucher qu’aprées le cinquieme verre, et n’espérez pas la sodler car.ces sirénes en fait ne boivent pas d’alcool mais du thé de chrysanthéme.» Et plus loin, dans la méme veine: «Evitez les Susie-Wong (dames de compagnie) que |’on vous propose ou alors faites gaffe a votre portefeuille et achetez des antibiotiques.» De quoi apaiser une imagination en efferves- cence. Longue promenade au hasard. Je ne rencontre aucun men- diant. Des passants semblent se cacher sous. de grands chapeaux de paille. Je prends un traversier pour l’ile de Hong Kong. Sur un mur, je lis: «No spitting», défense de cracher (je ne suis plus en Inde!); sur un autre: «Ceux qui jettent des déchets dans le port sont passibles d’une amende de 5,000 $HK (600$) et de six mois d’emprisonnement». Tiens, il y a deux classes: 70 et 50 cents (?). Siéges inversables selon le sens de la marche. Départ a toutes les cinq minutes. Systeme efficace. Je n’ai pas de mal a trouver l’agence Braun ou je me procure deux lames de rasoir électrique pour le prix que me codterait une seule a Vancouver. En déambulant ensuite au gré de ma fantaisie, j’apergcois une agence. d’American Express. J’entre parler a un préposé du ‘délai de 47 jours qui a suivi V'incident du «café drogué» en Inde. «Chaque cas est unique», me dit-il, visiblement embaras- sé. «Jusqu ‘a quel point peut-on faire confiance a la publicité?» Je lui réponds vaguement et me retire, sourire aux lévres. De retour a l’auberge, je demande au patron de bien vouloir m’indiquer la banque qui offrele meilleur taux de change. Il m’assure qu’a telle banque, non seulement le taux est le plus avantageux (1$: 7,75 $HK) mais on ne retient méme pas de commission. Je m’y_ rends. Transaction faite. J’observe ensuite, au-dessus de certaines rues, une Surabondance d’en- seignes chinoises, ponctuées parfois de termes anglais. Plus tard, Barry et Mary miinvitent a prendre un Dubon- net dans leur chambre délicieu- semeht climatisée. Nous nous rendons souper dans un minuscule restaurant perdu dans les dédales d’un grand marché couvert. Le hasard nous fait rencontrer un «échassier» de Frangais en voyage depuis deux ans. Il sejoint Aanous. Thé chinois a volonté, que nous sirotons indéfiniment. Le lendemain, 28 juin. Petit déjeuner avec Barry et Mary. J’aimeleur bonne humeur, leurs maniéres décontractées. Bala- deen métro, ala fois moderne et bon marché. Nous nous retrouvons dans ce qui me parait étre le plus grand quartier chinois du monde: étalages de marchandises les plus diverses au beau milieu des rues, partout. T-shirts affichant |’an- née fatidique (1997) stylisée, légumes-d’une-autre-planéte, poules effarées prises comme dans des étaux, statuettes grotesques aux coloris étince- lants... On écaille des poissons encore gigotants. La propreté laisse parfois plus qu’a désirer. Un poupon dort sur le dos de sa mere, téte renversée, bouche ouverte. Multitude de Chinois coiffés d’un chapeau de paille en pointe, panier d’osier au bras. Quel va-et-vient! Quelle fourmiliére! Mary en aassez; elle retourne a l’auberge. Nous nous ren- _dons, Barry et moi, dans une artére principale pour acheter une montre au’ meilleur prix possible. Nous passons d’un magasin a un autre, question- nant, comparant, hésitant, insistant, nous parlant parfois en francais pour n’étre pas compris... ll a le sens des avec piles rechargeables a la lumiére et garantie «pseudo» internationale de cing ans, pour 105 $HK (18$). En sortant du’ dernier magasin, je remarque des cendriers fixés a des poubelles sur lesquelles on a ’étiquette: © CLEANLI- NESS IS A WAY OF LIFE («Propreté: un mode de vie»). Nombreux bus a deux étages. Milliers de piétons. Propreté étonnante. ‘Suite la semaine prochaine Keith Holmes «Crosswalk - Culture» Par Louise Lassagne On y passe et on y repasse. Tous les visages que l’on y croise nous sont familiers et pourtant inconnus. Ils viennent d’Asie, d'Europe centrale et des quartiers déshérités de la grande ville... C’est «Main Street»: ruegrouillante, fourmi- lire humaine, intersection des diverses cultures qui fagconnent son identité et lui donne son propre visage. C’est «Main Street» dans toute sa diversité dont parle Keith Holmes dans ses tableaux. Cet artiste qui nous vient del’Albertaou il a fait la plupart de ses études réside présentement dans l’ile Galia- no. Jusqu’au 30 octobre, il expose ses oeuvres les plus récentes ala «Sharli Gallery» a North Vancouver. Cette exposi- tion «Crosswalk Culture» com- prend une dizaine d’oeuvres dont un diptyque. Keith Holmes approche ses sujets («Main Street» dans ce cas-ci) avec un sens de linstantané. Le mouvement situé dans le va-et-vient des passants affiche leur anonymat. La forme et le contenu s'intégrent dans la vitalité de l'image. Le spectateur est Suite page 13 VANCOUVER = = Soumission est la plus __ ingénieurs-conseils et » l'ingénierie. - maintenance et en gestion _ prise de décision, et avoir autonome. * d'emploi. - a l’adresse suivante: . Chef, Ressources humaines VIA Rail Canada Inc. 191, Broadway - Piéce 602 - Winnipeg, Manitoba R3C 3T8 affaires, Barry. Choix final:] | des ‘ effectueront des modifications et des réparations majeures. Le seme titulaire supervise ensuite ieur travail pour s’assurer que tout est onforme a la portée et aux conditions des contrats. Il prépare le _ budget d'iimmobilisations annuel et le budget d’exploitation nnuel du complexe ferroviaire relativement a la maintenance et a DE COMPLEXE FERROVIERE « Le titulaire assume la responsabilité des activités d'ingénierie, de construction, de maintenance et d’exploitation du complexe ~ ferroviaire, quicomprend les batiments, les voies, les installations = fixes, les systémes de chauffage et autres. ll prépare les appels doffres, négocie avec des entreprises de services et avec des agences de protection et de sécurité et retient celles dont la consulte des généraux qui avantageuse. II entrepreneurs Le candidate idéal aura un dipldme en génie ou une expérience . professionnelle équivalente avec cing (5) années d’expérience en industrielle dans une installation . denvergure. Le titulaire doit avoir un bon esprit d’analyse et des _ aptitudes ala négociation, des compétences administratives et de la capacité de travailler de facon VIA Rail offre a tous des chances égales en matiére d'emploi, y ompris aux femmes, aux autochtones, aux personnes handicapés taux membres des minorités visibles. Si vous faites partie de |'un ' ou del ‘autre de ces groupes désignés, veuillez |'indiquer sur votre + demande. Ceci est conforme ala loi fédérale sur! équité en matiére - Nous offrons d'excellents salaires et avantages sociaux, ainsi que | des possibilités d’avancement. ' Pour que votre curriculum vitae soit examiné ra idement et . . . . en » toute confidentialité, veuiliez|'envoyer, avant le 31 sbconere 1988, WIN—- = Le reseau canadien de trains vovageurs deux montres Casio dernier cri,