Vendredi, le 23 mai 1997 5 ors du _ dernier congrés annuel de la Fédération des enseignants de Colombie-Britannique, Ia question de I‘homophobie dans les écoles de Ia province avait dominé I’ordre du jour de la_ rencontre. La résolution, visant I’éli- mination de I‘homophobie dans le milieu éducatif, fut approuvée par la grande majorité des 700 participants et un programme d’un montant de 16,000$ avait été mis a contribution pour Ia mise sur pied d’un comité constitué de sept ensel- gnants. L’objectif de ce programme était d’établir des recommandations afin d‘enrayer les attitudes hostiles 4 I’égard de I‘homo- .sexualité dans les établis- sements scolaires. Mais cette initiative avait soulevé un tollé chez des groupes de parents d’éléves qui voyaient cette nouvelle orientation comme une intrusion de l’école dans un sujet considéré sensible. La mise a Ia disposition des écoles de manuels qui traiteraient de Ia question de l’‘homosexualité sous un angle pédagogique, en vue de participer a I’acceptation d’‘un segment de_ Ia population britanno-colom- bienne, continue encore aujourd ‘hui de soulever des interrogations. Cette fois-ci, cest au tour des franco- Phones de se saisir du dossier. C’est tout d’abord Ie Pasteur Robert Lapointe, dans une lettre adressée au Conseil Scolaire Franco- phone, de s‘inquiéter des recommandations de_ la Fédération enseignante. Il souligne, a I‘intention du Conseil, ses appréhensions concernant I’acceptation des valeurs des gais et lesbiennes dans le systéme éducatif : «Je ne connais pas votre point de vue sur ce sujet, écrit le Révérend Lapointe, je suis fier d’étre Canadien-francais et il faut faire en sorte de garder nos standards élevés. Vous étes ceux qui ont le contréle de ce qui entre dans Ie subconscient de nos enfants durant la journée. Nos enfants vont a I’école afin de se préparer pour un brillant futur. Si cette réglementation est acceptée, vous acceptez auto- matiquement J ‘infiltration qu‘étre gai ou lesbienne est une forme de vie normale dans notre société. Ce qui nest pas! Ce mode de vie est une déviation sexuelle et ne devrait pas étre accepté dans nos €coles... J’espére que tous se tiendront dans Ia bréche et ne laisseront pas se corrom- pre notre systéme scolaire par tout ce qui n’a pas une bonne influence pour nos enfants.» Comment expliquer aux enfants, sans parti pris, les différentes variantes du couple qu’on retrouve dans la société? La mission qui serait dévolue au systéme éducatif pour combattre l’homophobie est considérée comme une tache qui devrait étre du ressort de la famille. «I] n’appartient pas a I’école de jouer ce role, cette responsabilité incombe aux parents qui se doivent de lVassumer», commente Mme Marie-Claude Collins, Direc- trice de I’Ecole élémentaire André-Piolat de North- Vancouver. «En tant qu’enseignante, je me sens mal a I’aise de parler de l’‘homosexualité devant des enfants qui ne sont pas les miens. C’est stir qu’il arrive 4 des enfants de me demander en classe c’est quoi un gai ou une lesbienne et dans ce cas-la une __ réponse adéquate s‘impose. Récemment deux parents d’éléves sont venus me voir pour s‘informer de Ia question. I] m’apparait trés déplacé de Ia part de l’école de vouloir se substituer aux parents. Ce qui importe, c’est de traiter Vautre avec respect. Il ne doit pas y avoir de place pour la discrimination a l’école». En revanche, le Professeur _Alain-Michel Rocheleau de I’Université de Colombie-Britannique, qui a travaillé sur Ia question de l’‘homosexualité dans le cadre de ses travaux de recherche en __ sciences sociales, soutient que le débat aujourd‘hui sur V’élimination de I‘homo- Phobie a I’école s‘inscrit dans une perspective de recon- naissance tacite des diffé- rences, longtemps margi-— nalisées pour des raisons de conformité 4 des valeurs judéo-chrétiennes —_domi- nantes. L’avénement de la Charte canadienne des Droits et Libertés est venue bousculer_ ces _principes moraux et constitue dé- sormais, selon M. Rocheleau, Ie socle sur lequel repose le refus de toute forme de discrimination. Il explique Ies___réticences_ liées a Vintroduction de manuels scolaires traitant de I‘homo- sexualité a I’école comme correspondant au_ role attribué a ce lieu en tant qu’ endroit _d’apprentissage seulement. «C’est plus que cela, c’est aussi un lieu d’apprentissage global mais aussi et surtout un cadre de socialisation ou I’on se confronte a des valeurs alors que Ia famille se charge d’en offrir. Quand on évoque Ia question de _ I’homo- ®% sexualité, c’est la ou les parents décident de soustraire Jeurs enfants 2 un choix de vie qu‘ils ne souhaitent pas pour eux , c‘est-a-dire une absence de confrontation et d’échange car il faudrait, selon eux, que Vécole refléte leurs valeurs individuelles. L’école n’a pas 4 promouvoir un modéle plutét qu’un autre mais a pour mission de réduire le niveau d ‘ignorance, en terme d’ouverture d’esprit. L’école doit favoriser et valoriser le respect des individus 4 travers I’acceptation des différences et ne pas mettre sous le boisseau une partie de Ia réalité.» Par ailleurs, le Conseil Scolaire Francophone compte se réunir a Ja fin du mois de mai pour se prononcer sur la question. Nous _reviendrons dans nos prochaines éditions sur Ia position qu’adoptera le Conseil et sur celle de I’Association des parents d€léves francophones. MAMADOU GANGUE Comptabilité, conseil gestion, impéts Pour les petites ef moyennes entreprises. : YE . 325, 1130 rue Pender ouest, V TFS ae CB V6E Tel.: (604) 688-9903 Fox.: 688-9961 Cellulaire 240-5810 REUNION PUBLIQUE Péches et Océans tiendra une réunion d'information publique sur la question suivante : « Etablissement et gestion des aires de protection marine conformément a la Loi sur les océans » le samedi, 24 mai 1997, de 11 hra 15 hr New Horizons Senior’s Centre, Hornby Island (prés de la bibliothéque, Sollans Road) le jeudi, 29 mai 1997, de 13 hr a 16 hr Institute of Ocean Sciences 9860 West Saanich Road, Sidney R.SVP et information : Colin MacKinnon Tél: 666-1257 © Fax: 666-3295 Courrier él. : mackinnonc@mailhost.pac.dfo.ca Rae P&ches et Océans Fisheries and Oceans Canada