iii i deren | | Le Soleil, mai 1993 . Cutsines anciennes et mots d’autrefois ‘3 gril a cing branches : chaudron romaine 4 Si par magie nous pouvions voyager a travers le temps et faire un petit tour dans les grandes 7 cuisines de nos aieules en Nouvelle-France, nous serions probablement trés désorientés, Les objets familiers qui les entouraient et qui leur étaient indispensables, nous paraitraient aujourd’ hui bien étranges, pourne pas dire démodés, et ilest 4 peu prés certain que nous ne connaitrions pas les noms qui les désignaient. C’est que, comme dit la chanson, les temps ont bien changé. Mais imaginons pour un moment que nous nous retrouvions dans une ces cuisines d’autrefois au début de la colonie. La table horloge a poids Au milieu dela piécese trouve la grande table. Chez nos ancétres, elle serta divers usages : manger, travailler, écrire et jouer. En général, elle est munie de tiroirs dans lesquels on range la coutellerie; Le plus souvent, elle est fabriquée en bois de pin, de merisier ou d’érable ondé. La cheminée Occupant presque tout un mur, voici la cheminée en pierre qui sert au chauffage de la maison et a la cuisson des aliments. (II faut attendre le début du XVIle siécle pour veir les premiers poéles arriver d’Europe). Autour du foyer sont regroupés tous les ustensiles nécessaires a |’entretien du feu et a la cuisson des aliments. D’une part, ce sont les chenets, ou lorsqu’ils sont munis de crochets pour y installer un fourne broche, les landiers, puis les pincettes pour saisir les braises ou déplacer les bitches, le tisonnier pour attiser le feu, la pelle, le soufflet ; d’autre part, la crémaillére pour y suspendre les marmites et les chaudrons, le tourne broche pour faire r6tir les viandes, le trépied que 1’on met sur la braise pour y faire chauffer doucement la marmite et le gril pour toutes les grillades. Enfin, adossées au mur le plus prés de | "tre, les chaises caquetoires que l’on tire prés du feu pour jaser (parler) 4 son aise ou se chauffer un peu les pieds. , | Le buffet / JU I] n’y a guére de placards construits 4 méme le mur au temps de la Nouvelle-France. Alors c’est { | le buffet qui sert d’armoire a vaisselle, de garde-manger et aussi de meuble 4 rangement pour les moule a chandelles ustensiles de cuisine. Le plateau, ou dessus, du buffet s’avére bien pratique pour y déposer toutes sortes : de choses nécessaires a la vie de tous les jours. Parfois, on y retrouve une fontaine destinée a l’ablution i des mains, un bougeoir, une lampe a huile, une cruche remplie d’huile ou de vinaigre, un pichet ou pot a eau. Lorsque le buffet estsurmonté d’un dressoir, sorte d’étagére, on y retrouve des écuelles a oreilles, des assiettes et des gobelets en étain. Tant d’ustensiles Comme on ne peut décidément pas tout caser dans le buffet, il n’est guére étonnant de trouver accrochés au mur : la louche, le friquet, cette sorte de cuillére plate a trous que l’on nomme aujourd hui écumoire, la passoire, la léchefrite, si utile pour recueillir le jus de viande sous le tourne broche, ou encore |’éteignoir qui sert a €touffer les flammes des bougies. Maie, farinier, ou huche Bien que bouchers, boulangers et autres marchands tiennent boutiques dés les débuts de la colonie, il est d’usage dans les familles de faire le plus de choses par soi-méme. Ainsi voit-on les pionniéres fabriquer des chandelles, du savon, mettre des aliments en conserves pour I”hiver et le plus souvent faire le pain pour toute la maisonnée. Il est donc courant de trouver dans leurs cuisines une maie, que certains appellent huche ou farinier. Ce meuble peut servir a la fois de pétrin, puisqu'on y pétrie la pate, de coffre ou l’on entrepose la farine et de huche ot l’on range le pain aprés la cuisson. Obijets anciens et mots nouveaux ‘ | : ’ La plupart des meubles et des ustensiles que l’on trouvait dans les demeures d’autrefois ont aujourd’hui disparu. On ne les rencontre plus guére que chez les antiquaires ou dans les musées. Parfois, il arrive qu’ils décorent ici et la nos maisons modernes. Vieux objets du passé, ils évoquent, le temps d’un regard, les coutumes des anciens. Mais qui se douterait aujourd’hui que le coquemar des pionniéres de la Nouvelle-France fut l’ancétre du canard ou de la bombe de nos grands-méres avant d’étre celui de nos bouilloires électriques ? Qui saurait différencier une coquelle ventrue d’un chaidror: ou encore une tourtiére a trois pieds, d’une marmite? Ainsi, dans leurs cuisines chaleureuses, nos aieules vivaient au rythme des heures que marquaient leurs belles horloges a poids. Certes la vie n’était pas de tout repos. Les travaux de la maison ne semblaient jamais étre finis, mais cette époque, tout comme la nétre, avait ses bons et ses mauvais cétés. crémaillére 4 dents crémaillére 4 crochets marmite ee a et anneaux Ecuelle a oreilles — léchefrite — SRD PB BWOWAATB Ix sss Fat am aR @] oO) « ~— ss = xy Hit inti} iP As g y = RN TN KT ~ 2 4 éteignoir PRBS Lb] bouilloire - landier me ee Ss —s a - a re “3 soufflet 4 main friquet