8 Le Soleil de Colombie, Vendredi 20 Janvier 1978 cinema, __ gue Pacifique Cinémathéque située au 1155 Georgia Ouest, Vancouver Int : 732-5322 Vendredi 20 Janvier 19:00 et 21:15 LA TETE DE NORMANDE ST—ONGE 1975. Dirigé par Gilles Carle. Ecrit par Carle et Ben Barzman. Couleur 116 minutes. Dimanche 22 Janvier 19:00 et 21:15 LE SOLEIL SE LEVE EN RETARD 1976. Dirigé par André Brassard. Couleur 111 min. Vendredi 27 Janvier 19:00 et 21:15 QUINZE NOVEMBRE 1977. Dirigé par Ronald Brault, Hugues Mignault. Coleur 105 minutes. Dimanche 29 Janvier 19:00 et 21:30 LA MAISON QUI EMPE— CHE DE VOIR LA VILLE 1974. Dirigé et édité par Michel Audy. Ecrit par Jean Lemay, Audy. 135 minutes. Alliance Francaise Mercredi 25 janvier 1978 a 19:30 GEORGE QUI? avec Bell Ogier, Anne Wiasemski, Ro- ger Planchon, Yves Régnier Mise en scéne par Michéle Rozier 1972 90mm S-t. cou- leur Ce film avait été programmé pour le 7 décembre mais avait di étre remplacé par “Thérése Desqueyroux”. CONCOURS de la plus belle peinture, sculpture, cérami- que: Nous avons rec¢u quelques oeuvres mais nous souhaiterions en avoir da- vantage d'ici la deuxiéme quinzaine de janvier. Trois prix seront attribués a Voccasion du vernissage qui est prévu pour le dernier vendredi de janvier. La date et lheure seront précisées ultérieurement. —— at Pee (): YQws7 2x. BOUTIQUE des droits “ >” dérivés de Radio-Canada Soldes dul2au31 Janvier 15% a 20% sur tous les articles: livres, disques et reproductions. au Centre Culturel Colombien 795, 16éme Avenue ouest, Vancouver Tél. 874-9105 Restaurant ae 1710, rue Davie, Vancouver La cuisine francaise ason meilleur Mardi au Samedi 17:00 a 22:30 Dimanche 17:00 a 21:30 Pour réservations 982-1014 Félix Leclerc bécois Qui est le pére? par Pauline Cadieux MATANE — Les Edi- tions Leméac sont l'une des rares maisons et, sauf erreur, la seuJe au Québec, publiant des piéces de théatre. A ce palmarés, des ceuvres de Marcel Dubé, Francoise Loran- ger, Guy Dufresne, Yves Thériault, Alain Pontaut, Robert Gurik, Claude Levac, Michel Tremblay, Antonine Maillet, Réjean Ducharme, Pierre Moren- cy, Laure Conan, L. A. Fréchette, André Simard, Jean Barbeau, Jacques Brault, Jean-Claude Ger- main, André Ricard, Roger Dumas, Roger Auger, Ro- land Lepage, Naim Kat- tan, Jean-Robert Rémil- lard, Robert Choquette, Roland Lepage; la soi- xante-troisiéme piéce est celle de Félix Leclerc, Qui est le pére. Piéce a cinq personna- ges, comédie créée en 1973 au théatre d’été Le Galendor de Saint-Pierre (S.O.P.) Le monde en- tier déplore la perte de ce grand homme que fut Charlie Chaplin, mort dans la nuit de noél a l’aége de 88 ans. Maintenant on par- le de lui comme d’un monument du_ cinéma’’, on le qualifie de “Mo- liere des temps moder- nes”, et les superlatifs employés par la presse mon- ‘dialé pour louer son oeu- CHARLOT N’EST PLUS de I'ile d'Orléans, elle se veut une implication poli- tique de l’auteur, sa pre- miére comme telle, dit-on. Il s'agit, évidemment, d'un — Québécois qui sort d’une longue torpeur au cours de laquelle il a laissé des voisins, |'Oncle Sam et John Bull, lui dicter non seulement sa _ conduite, mais des contrats et des baux qui l’ont totalement réduit a leur merci, et qui ont fait leurs ses richesses et ses espoirs et ce, ala face du monde entier. Repré- senté par un caméraman de t.v. ‘Je travaille pour John Bull, dit un espion et je travaille aussi pour ‘Américain. Or, c'est pour Jean-Baptiste que j aime- rais travailler, il ne possé de rien, mais il est sympathi- que’. Cet espion, Leclerc en fait un ‘vire-capot”’, c'est bien porté chez nous. Depuis la création de la piece, depuis si peu d’an- nées, tant de choses ont vre et sa personne sont si nombreux, qu’on né peut douter de. ladmiration u- nanime dont il faisait lob- jet. Chaplin fut sans aucun doute le personnage vivant le plus célébre dans le monde entier. fk a connu une audience et une’ universalité qu’aucun — ar- tiste navait pu atteindre avant sa mort, pas méme Shakespeare} » Moliére :'ou changé au Québec ou plu- tot tant d’événements se sont produits, jue si l'on n'y prend garde on appli- que a l’auteur le qualifica- tif de “péquiste’’, et son Jean-Baptiste pourrait an- noncer au monde la nais- sance de son fils René Lévesque et son parti, qui vont enfin mettre de |’or- dre dans la maison et bou- ter dehors les intrus! En faisant abstraction des dates de composition et de création, Qui est le pere devient également Victor Hugo, auxquels on l’'a souvent comparé. Mais ce génial scénariste- réalisateur-metteur en scé- ne-interpréte, le plus grand clown du XXiéme sciécle, laisse derriére lui une oeu- yre cinématographique mo- numentale, dont certaines réalisations se classent par- mi les chef-d’oeuvres qui demeureront immortels. Tout le monde se sou- viendra.- longtemps de “ une piéce de trés grande actualité, Jean-Baptiste, dans un dialogue avec John Bull qui ne parle qu'anglais, s’écriant: “C’est-y d'valeur parler rien qu'une langue! Com- ment il a fait pour se priver du francais toute sa vie ?”’ En somme, on pourrait se demander si Leclerc n’a pas eu en un éclair, une projection dans _ l'avenir et si, en 1973, Qui est le pére n’a pas eu une nais- sance prématurée. Charlot”, ce personnage sor- ti tout droit de Vimagi- nation de Chaplin, vétu dun chapeau melon et d'une redingote trop serres, d'un pantalon et de sou- liers beaucoup trop grands, a la démarche de canard et a la moustache si ca- ractéristiques. - Ce gentle- men-vagabond si sympathi- que et si pitoyable aura réussi a étre 4 la fois dré- le a en pleurer, et triste a en rire. I[ssu d'un mi- lieu des plus. défavorisés, ‘ayant vécu une enfance pé- nible cotoyant les clochards dans les quartiers _ sinis- tres de Londres qui lui inspireront plus tard les personnages et les décors de ses meilleurs films, Char- lie Chaplin aura tout de méme réussi a2 amassé une fortune colossale et a con- naitre un succés retentissant grace a son travail acharné, Quand on Vinterrogeait sur ses idées face a la vie, il répondait: “Vai <>.:1ié homme, parce gue its le connaitre, je n’aurz's rien pu faire dans mon métier. Je crois 4 Vhomine cest toute ma_politrque. Je crois a la liberté, voi- la ma philosophie, et mon arme c’est le rire. | Chap- lin est mort, mais Charlot vivra encore longtemps... Chacun se retrouve un peu en Charlot, héros so- litaire, anarchiste, individua- liste, révolté, victime, amou- reux décu, bouffon tragi- que, ami des opprimés et miséreux, idéaliste 4 la re- cherche d’un peu de cha- leur humaine de compré- hension, de justice et d’a- ~ mour. Charlot exprime par le rire et Ilémotion ce que tout homme du XXieme sciécle éprouve en lui-méme, et c’est pour- quoi il est universel et deviendra-immortel... - >.