Le Soleil de Colombie, 30 Janvier 1976, 5 Memoire de la EEC. au SUJET: ‘‘La Fédération des Franco-Colombiens appuie fortement la demande de la Société Radio - Canada en vue d’obtenir une licence afin d’exploiter une station de télévision U.H.F. en langue frangaise 4 Vancouver. - (CBUF-T).’’ : UN PEU D’HISTOIRE 1 - Malgré le fait que, de plus en plus, la majorité des habitants de la Colombie-Britannique connaft mieux I’histoire de 88 province, il n’en reste pas moins que, pour beaucoup, le fait frangais, surlacdte du Pacifique, est chose récente. Cette mauvaise conception de l’his- toire ou ce manque d’information porte parfois 4 des préjudices envers les franco-colombiens. 2 - Aussi loin dans l’histoire que 1793, trouvons-nous une présence active des Canadiens-Frangais dans notre province. Les grands explorateurs: Mackenzie, Fraser et Thompson s’étaient tous fait accompagner par des Ca- nadiens - Frangais coureurs des bois. Et ce n’est qu’a- prés que le commerce des fourrures avec les Indiens ait été commencé par des Canadiens - Francais que l’armée anglaise passe les Rocheuses, suivie par la Cie de la Baie d’Hudson qui construisit le Fort Lan- gley., fort qui fut construit par des Canadiens - Fran- ais selon Jarchitectlure canadienne - francaise. - Les réalisations importantes par des Canadiens- Francais sont nombreuses. Nous pourrions citer les premiéres missions en Colombie - Britannique dés 1838 qui étaient dirigées par des Canadiens - Francais. Le premier journal de la Colombie (1850) était en fran- BraBs ainsi que la langue d’instruction du premier col- ége 4 Vancouver. L’hdpital St-Paul A Vancouver est encore une réalisation canadienne - francaise. 4-TIl ya bien d’autres exemples connus ou oubliés que nous pourrions citer ou rechercher. Cependant, nous pouvons nous rendre compte que laprésence canadienne- francaise sur la cOte du Pacifique n’est pas récente mais s’attache bien 4 toute l’histoire méme de la fondation de la Colombie - Britannique. POPULATION - 5 - Si, depuis 1881, des pétitions furent présentées par des Canadiens - Frangais réclamant un enseignement dans leur langue dans cette province, le nombre de la population de langue francaise en CB a toujours été un facteur négatif dd 4 son peu d’impact politique. Discri- minés d’abord par le Gouvernement provincial, les Ca- nadiens. - Francais, depuis 1843, furent noyés sous la masse de la population anglophone qui refusa tou- jours: de lui accorder une reconnaissance quelconque. 6 - DQ 4 cette intransigeance, ce n’est qu’en 1905 que V’on peut trouver en CB une vraie communauté 4 Mail- lardville. Attiré par des promesses d’avoir les droits. de citoyens 4 son éducation, sa culture et A sa vie spi- rituelle, un-nombre important de Canadiens - Francais vint du Québec s’installer sur les bords de la Fraser pour travailler dans des-moulins 4 bois. Ils fondérent Maillardville, devenu Coquitlam. Néanmoins, ces Ca- nadiens - Francais déchantérent bien vite puisqu’aucune promesse ne fut tenue. Il fallut qu’ils parlent anglais, perdirent pour la plupart leur culture et se virent re- fuser le droit de recevoir un enseignement dans leur langue. | 3 7- De nos jours, la population francophone augmente rapidement. Cette augmentation est unique au Canada. Si, en 1931, il y avait 15.028 francophones d’origine, ce chiffre est passé 4 *96.550 en 1971. En 1971, nous comp- tions *38.035 personnes de langue maternelle francaise. Suivant l’augmentation démographique de la CB, nous estimons maintenant 4 44.007 personnes de langue ma- ternelle frangaise en 1975. 8 - Cependant, c’est la population de personnes parlant l’anglais et le francais qui est la plus intéressante. De 52.000 bilingues en i961, la population bilingue (anglais- frangais) en 1971 était de *101.430 personnes et cette population est toujours grandissante. La progression de la population francophone, plus l’acceptation et la con- naissance de la langue frangaise parmi nos amis de lan- gue anglaise, donne 4 notre langue un nouvel espoir de développement dans notre province en harmonie avec la langue de la majorité. : 3 9 - Depuis trés longtemps, la population francophone de- mande les outils nécessaires 4 sa survivance culturel- le, A son développement et A la diffusion de sa langue vers la majorité de la population. La télévision est un outil important que nous attendons depuis longtemps. Sans - cet outil, les parlants frangais continueront de s’assimi- ler au taux de 85% et la majorité anglophone restera ‘ignorante de la culture d’un tiers de la population de son propre pays. ECONOMIE - 10 - La loi créant Radio - Canada spécifie bien que cette société est ‘‘un service national de radiodiffusion et de i) : I , ™ Wig fay tae télédiffusion pour contribuer au développement de ]’u- nité nationale | et exprimer constamment la réalité ca- nadienne’’. L’extension du réseau de télévision de lan- gue francaise 4 Vancouver rentre trés bien dans la dé- finition du Parlement canadien de l’un des objectifs de Radio-Canada. ll - Que ce soit pour desservir en anglais les *22.490 bilingues de la région du Saguenay au Québec ou en frangais les *54.170 bilingues de Vancouver-métro, - Radio - Canada se doit de rendre disponible 4 toute la population canadienne un réseau de télévision dans cha- cune des deux langues officielles du pays. Si le cdté pourcentage et chiffre de la population étaient consi- dérés, Radio - Canada ne devrait desservir que les grands centres de population, laissant une partie de la population canadienne sans accés 4 la télévision et mé- me a la radio. at 12_- Quand la station de radio CBUF-FM commenga 4A diffuser en 1967, beaucoup pensérent aussi que cette extension de Radio - Canada était une perte de temps et d’argent. Depuis le succés de ce poste auprés de la population francophone et anglophone, trés peu de gens oseraient critiquer ouvertement le bien-fondé d’un tel poste de radio de langue frangaise ou de mettre en doute sa situation économidque. 13 - Depuis plusieurs années déja, le signal du réseau de télévision de langue frangaise est regu dans les studios de Radio - Canada 4 Vancouver. Iln’est donc pas question de construire tout un syst@éme de transmetteurs pour amener 4 Vancouver ce signal de Montréal. La retrans- mission de ce signal est aussi assurée par l|’installation d’un retransmetteur déja construit. La encore, il ne s’agit pas d’allouer un nouveau budget mais de finir d’u- tiliser un budget alloué bien avant les mesures anti- inflation.: E 14 - Ence qui concerne les studios pour accommoder une station de telévision de langue frangaise, ces studios sont 14 et équipés dans la nouvelle maison de Radio - Canada dans la rue Hamilton 4 Vancouver. Quant au personnel, 2 ou 3 techniciens suffiraient pour commencer la télédif- fusion dés le lendemain de l’approbation d’une licence par le CRTC. Nous savons que des budgets ont déja été accor- dés pour assurer Ala nouvelle station demandée, (CBUF-T) un strict minimum de programmation locale. 15 - Ces budgets sont en définitive trés minimes en comparaison de l’impact Bigs tee qu’ aura une telle sta- tion de télévision enfrangais 4 Vancouver. Cet impact resserrera les liens entre les communautés de notre -province et donnera 4 tous le vrai sentiment d’apparte- nir 4 un pays bilingue, fort et uni. CONCLUSION - _- Vu le réle historique des Canadiens- Frangais comme l’un des peuples fondateurs de la CB - - Vu les droits officiels linguistiques et culturels accor- dés aux communautés francophones par le Gouvernement Fédéral et la plupart des gouvernements provinciaux - - Vu que l’un des buts de Radio - Canada est d’assurer l’unité nationale et de desservir la majorité de la po- pulation canadienne dans les deux langues officielles de notre pays - - Vu l’isolement culturel des Franco - Colombiens - - Vu qu’une station de télévision de langue francaise 4 Vancouver répondrait 4 100% aux critéres d’expansion du plan accéléré ordonné par le Gouvernement Fédéral 4 Radio - Canada - Il est décidé que: : 1 - La FFC appuie sans réserve auprés du CRTC la de- mande de licence faite par Radio - Canada en vue d’ex- ploiter une station de télévision UHF 4 Vancouver - (CBUF-TO - = 2 - La FFC demande respectueusement au CRTC de rendre une décision dans les plus brefs délais considé- rant la situation culturelle critique dans laquelle se trou- vent les Franco - Colombiens - 3 - La FFC demande au CRTC de s’assurer que toutes les compagnies de ca&blevision de la province retrans- mettent en VHF les programmes de la nouvelle station de télévision UHF de Radio - Canada 4 Vancouver - 4 -.La FFC demande au CRTC d’aider Radio - Canada 4 obtenir le canal 26 UHF ou tout autre canal, le plus vite possible pour que la télédiffusion par la nouvelle station puisse commencer dés que la licence d’exploitation sera accordée -5 -I:a FFC est certaine que la nouvelle station de télévision de langue frangaise 4 Vancouver aura un impact national et servira Aconsolider les structures de notre pays. Cette nouvelle station de té- lévision servira 4 renforcer les liens fraternels qui unissent les deux peuples fondateurs du Canada et 4 dé- -montrer le respect dQ aux minorités anglophones ou fran- cophones od qu’elles se trouvent. - Vancouver, le 12 janvier 1976 * Statistique Canada ~ Recensément 1971 - Ba a : 2 ree a