Le Soleil de Vancouver, page h, 14 mars 1969 LES IDES ETLES LETTRES ) par W. J. AUBERT Le Roman Moderne d'andre GIDE & Jean-Paul SARTRE, ou une nouvelle image de i l'homme @ 1'age des fictions, (is) Andre MALRAUX, ne’ en 1905. R Chez André MALRAUX , il ya une correlation étroite entre 1*expé— rience de ltauteur yltexigence artis= tique et la création litteraire, IL nous apparait avant tout comme le plus important @€moin du moment, A= bandonnant. toute littérature qui ne se développe quten elle-méme gil tra- duit dans ses livres 1 expér-ence de la vie, Son oeuvre est poignante,il l'a payée de sa participation, Ted CON QUERANTS: (1948 ), LA VOIE ROYALE 52930"), decrivent des aventures personnel les, L'ESPOIR ( 1937)trai- te de la guerre d'spagne. Le soh du vécu ele frémissement. de ltacticn dé= finissent l'art de MALRAUX, Cet art, en pensant au sien, celui AS roman cier, se définit par ces mots: Ten= ter de donner conscience a aes home mes de la grandeur quits ignorent jmplique du choix et des epreuves et. de l'homme, il ne reconnait que ce pouvoir de surpasser les fatalites qui le menacent, de changer le sens de la souffrance, de la solitude, de la mort, dont il evoaue suceessive- ment. au cours de son oeuvre les dif- ferentes representations qui, condui- sent une ergation de Lthistoire,ou “creation, dans l'histoire, d'un art qui est transcendant,. Se eee a experience vécue qui ne cherche qula donner une signification & l'texis- tence de 1*homme, constitue un jalon important dans la transformation ace tuelle du roman, . MALRAUX ne veut pas imaginer,ni creer des personnages differents de lui-méme, ni regler le rythme de la } narration sur le temps extérieur du récit. Dans cette oeuvre pleine de mouvement et de péripéties, les ac- cents sont exposes selon la signifi- cation, Dtou les arréts dans la nar- ratiow, qui fait place aux dialogues de la @ondition Humaine, ou de 1'Es- poir, ou a cet entretien d!intellec- tuels, qui remplit une grande partie des Noyers de 1*Altenburg. Dtou le rayonnement de certaines pages, ame— nees par le récit. sou ressort la con- ception fondamentale de 1'existence: dernieres pages de la Condition Hu- maine, de l'Espoir, des Noyers de 1'Altenburg, MALRAUX echappe ala conception traditionnelle du romancier,mais son oeuvre a Ltunité et l'existence dtu- ne: veritable création, Nourrie de forces extérieures & la creation ar- tistique, elle ne fait -appel ni a ltabstraction de l'essai, nia la limite de l'autobiographie,ni a 1'im- personnalite du reportage, ( A SUIVRE ) a TMPO2TANT COMPUST AOR : Fony Hunt offre ses f€licitations 2.6.4. & l*occasion de ses fian- cajilles 3 “Cél ine, en CUuXe Cette grandeur, il la trouve. qd'abord dans son experience, qui a La soumi ssion du récit a une- t i i i | i H i { { { 1 | j iy Petite flore argotique La decence, en littérature, se: ramene ordinairement. & ne pas ap= peler un chat un chat, Pour ne rien dire de ces points de suspension shypocrites, indignes d'un ecrivain honnéte, qui, loin de masquer les bons endroits,les signae lent aussitot au lecteur Ses On sait que’ Leautaud, ce Wieux malin, en abusa, D'tou es périphrases de certains conteurs galants du XVIIIé siecle, qui décrivaient les charmes d'une Penne - ceux que la mini-jupe aujourd'hui si généreusement. nous prodigue = en cécrivant des choses comne celle-cis " En croisant les jambes, la marquise me découvrit le commencement d'un autre objet plus aimable encore ", lawrence ,Joyce, Miller nous ont habitués a d'autres €nices, et que ne déecouvre-t-on pas sous des titres. aussi innocents que IE BLEU DU CIEL, - de Georges Bataille,ou LA REVOCATION DE L'EDIT DE NANTES, de M, Pierre Glossowski! Je ntapergois guére que la pudique HISTOIRE D'0 ( je n'ose pas ecrire:du regrette’ Jean Paulhan, bien ‘qu'il mtait avoué ltavoir e- crite »le jour méme de son élection a "Académie francaise,ce que Le FIGA- RO imprima ) pour avoir renoue, dans une forme certes tres supérieure, a= vec ug certain érotisme glacé du “XVIIIEé siécle,: la pudeur,la vraie, serait-elle le privilége de Ltargot? Je n'ten ai personnellement, jamais doute, ju- geant que cette langue eaters que chaque genération renouvelle, a le‘doubie mérite de faire mieux voir - en escamotant, Le tour ntest-il pas assez remarquable? Ce que mta confirme la PETITE FLORE AR- GOTIQUE, que vient de publier M, Ro- bert. Giraud: un ravissant opuscule, de couleur verte ( bien sir! ) paru chez Dominique Halevy (26,place Dau- phine, Paris-ler), Liauteur, “a qui l'on doit deja notamment, Li VIN DES RUES ( Denoel , est avec M, Jean-Paul Clébert, l'un des meilleurs connais= seurs Ges us et coutumes ce le pe= gre. Je ntai pas deep aes dans sa nomenclature savoureuse, moins de seize noms de fleurs,fruits ou légu- mes,qui tous S!appliquent 2 a désigner chez la femme, ce que nos peres, qui n'étaient pas moins empressés que nous d'y mordre, appelaient ger ment ses appas, Les mune pour votre plaisir, qu'il ne m'appartient. pas de vous traduire en langage vulgaire, celui« ¢i bravant 1'honné@teté: ' Ltabricot, le mille-feuilles,la figue,les train ses, la framboise, le grain de tafe, les mandarines,le mouron ( tant. aime des petits oiseaux,,le nénuphar, les Noix, ltoignon, les oranges, la pd- querette, la pastéque, le bouton de rose ', Les hommes sont traites plus pauvrement. (sept ou huit vocables ), ce qui me parait étre & 1'honneur des femmes et sauvegarder, d'un cer— tain point de wue,la morale naturel- le. Mais attendons la suite, puisque M,. Robert. Giraud nous promet LE BES- TIAIRE DtaARGOT, 1 me semble Len tendre miauler d'ici, J'ai cueilli dans cette FLORE, qui est aussi un potager, d'autres fleurs et d'autres: 1égumes, qui mar= quent tous une imagination vision= naire, caricaturale ou poétique: de force " Les aspergess des jambes maigres. Des chaussures ~ talon aiguille, Al= ler aux aspergess _ pour une respec~ kuelise , se mettre ~ la recherche du Clien™., Une Beeriva. un nez. rougés Arracher la betteravesboire un litre: de vin rouge, Fusain ( qui ntest ni fleur, ni légume ) au pluriel: les jambes, Jn fuséints un cure ( dans ce cas,. il. stagit du fusein a dessiner ), A= voir les pieds en 1 bouquet. de’ violet- tes: tre comble en amour WS Les wbaphores de Saint=PoL Roux et les images de Jules Renard: souvent de cette truculen- ce populaire et iui conferent ses ietores de noblesse. Vive ltargot} ARISTIDE. Le FIGARO Littéraire) relevent RAYMOND - Maitre Horloger Réparation et Vente Chrono — Montre Suisse = Omega etc, Aux prix de gros TELEPHONEZ & RAYMOND: 876 — 1797 Trophé pour C.N.? MONTREAL: Un message commere@dal dw Canadien National en langue francai= se est parmi quinze commerciaux de langues étrangeres retenus par le Hollywood Radio and Television Society en vue de la 9e attribution des tyrophées de la radiodiffusion internationale qui se fera en mars dans la capitale mondiale d ~ le court metrage poblicttadne du CN, d'une duree de deux minutes, réprésente des scénes en‘ couleur des quatre saisons au Canada, avec une chanson originale canadienne inter= prétée par le populaire Fernand GI- GNAC.. inscrit au concours par 1'agence de publicite MacLaren Advertising Co, Itd., de Montreéal,et réalisé pour le compte de cette compagnie et pour le Canadien National par les produce tions John lowry, de Toronto, la chanson intitulée " les saisons de mon pays "a été compo see: par Pat di Stazio, moaeLes de Gerard NORMANDIN, Des ‘ quinze inscriptions quié= tudiera le jury pour le choix du ga- gnant, le message du CN est le seul présente au concours par une compae gnie canadienne, Parmi les 1, autres finalistes,ll sont japonais, un bré~ silien, un francais et un hollandais ie teléspectateurs canadiens ont eu maintes occasions de voir le message’du CN a l'écran de leurs ap= pareils, particulierement. lors de la présentation au réseau francais de Radio-Canada, par le CN, d'émissions speciales tel le '* Zoom. " de Gilbert BECAUD, tout récemment Ltindustrie américaine de la radio et de la télévision rend home mage chaque annee aux producteurs de messages commerciaux dans une langue autre que l'anglais, Cette année, on comptait 3,315 inscriptions venant de 39 pays, soit un record de tous les temps, : Un message publicitaire se voit decerner chaque année, le grand prix tandis que des ‘trophees sont distri bués dans 11 categories télévision et 8 classes radio, Le gala de pre- sentation aura lieu le 12 mars, a 1 hotel oe Plaza de Hollywood, le message publicitaire a eté : a ay } { e. 4 3 | -} t 4 7 ps r | | |