PROFIL Le texte suivant est la repro- duction intégrale du discours de M. Gérald Moreau sur le fait frangais en Colombie-Britannique lors d'un Souper Gastronomique tenu le 10 décembre 1988, au res- taurant Chez Ernest, en 1'honneur des pionniers fondateurs de la francophonie a Victoria: M et Mme Henry Cété. Nous tenons a remercier Madame Laurette Agnew, Historienne; qui nous a offert l'espace de sa chro- nique "Histoire" afin de permettre la parution de ce discours. LA FRANCOPHONIE A VICTORIA Madame la présidente, Chers amis, Je remercie la Présidente de m' avoir invité a vous parler sur un sujet qui m'est cher, la francophonie a Victoria. Pour- quoi moi plutét qu'un autre? Pas parce que je suis expert en la matiére, je ne le suis pas, mais sans doute a cause du nom- bre important d'années passées a Victoria et en Colombie qui m! ont permis non seulement de par- ticiper a 1'évolution du fran- ¢cais en ce milieu mais aussi de l'observer de prés. Le vrai doyen de la francophonie a Vic- toria c'est Monsieur Henri Coté qui a la double distinction d' étre a la fois plus 4gé et plus ancien qui moi car, c'est un fait, Henri est arrivé a Vic- toria longtemps avant moi. Il mérite assurément le vocable de pionnier de la cause frangaise a Victoria. La présidente m'a donné deux consignes pour ce soir: parler de 1'évolution du frangais dans les trentes derniéres années a Victoria, et de le faire bri- évement. Je me propose d'y o- béir le plus fidélement possi- ble. Ce que je vais tenter d'accom- plir, c'est de comparer la si- tuation du frangais a Victoria et en Colombie il y a trente ans asa situation d'aujourd'hui. Lorsque je suis arrivé a Victo- ria en aout 1957, le frangais n'! avait pas beaucoup progressé. La paroisse fran¢aise St-Jean- Baptiste n'existait méme pas. Mais ca n'allait pas tarder puisque quelques mois plus tard, en novembre je crois, 1l'église de la rue Richmond ouvrait ses portes. Le Club Canadien- Frangais de Victoria, comme la Societe Francophone de Victoria s ‘appellait A cette époque, avait consacré tous ses efforts a accumuler des fonds pour 1l'a- chat de cette église. On en- ployait des moyens du bord tels que des parties de cartes, des thés, des loteries, des cotisa- tions et j'en passe... Il va sans dire que ses revenus ne gonflaient pas le coffre-fort de la banque. On demandait un dol- lar par membre et certaines gens trouvaient ¢a cher. Tout le monde était bénévole. cC'était le bénévolat. Personne n'était payé. Il n'y avait pas d'en- ployés. Dans les années soi- xante le Club publiait une revue appelée 1'Echo de la Colombie. On ne recevait pas d'octrois du Secrétariat d'Etat a Ottawa, ce qui nous aurait permis de pré- senter un format plus attrayant sur un papier de qualité supé- rieure et avec des photogra- phies. De plus nous aurions pu engager un rédacteur! Non, il aurait été impensable de deman- der des octrois. Avec un peu ou avec rien on essayait d'accompir beaucoup. L'Echo jouait néan- moins un réle important et ap- préciable dans la communauté francophone.