a a eC Ce ne Oe a er cath een y 16— Le Soleil de Colombie, vendredi 10 aoat 1984 Le Centre francais _achéte une église Suite de la page 1 a travers le continent... C’a été la situation habituelle ot tout le monde veut recevoir sa documentation hier. Tout ceci pour vous dire que nous venons d’acheter KADAC. Nous I’avons fait avec le savoir-faire et la co-opération de monsieur Normand Saint-Denis de la Féderation des Franco- Colombiens qui s'est dévoué oOutre-mesure 4 notre cause, ainsi que la co-opération de notre agent de développement au Secrétariat d’Etat, mada- me Huguette Leclerc. Madame Leclerc a réussi 4 nous déclen- cher une somme de $67,500 du Secrétariat d’Etat. Cette contribution nous a beaucoup aidés 4 réunir la somme de $164,500 que l’on demandait pour lédifice. Nous avons réussi 4 hypothéquer $100,000 pour couvrir la demande d’a- chat et nous permettre de faire quelques = rénovations pour aménager |’établisse- ment de sorte que nous puis- sions nous en servir a des buts d’auto-financement. Notre nouveau Centre se situe au 702 rue Bernard, au carrefour Bernard-Richter, au centre-ville de Kelowna. C'est une petite église blanche qui avant de devenir KADAC (Kelowna and District Art Council) et le Centre culturel francais de l’'Okanagan, était une église luthérienne. Le Centre communautaire No 2 Suite de la page 1 Colombie britannique. Créée officiellement le 28 juin, cette société est composée de repré- sentants du Centre culture] colombien, de _ la Société audio-visuelle, de la Société historique et de 1’A.p.p.c.f. (Association provinciale des parents pour le programme cadre de francais) . La Société a décidé d’entre- prendre en priorité la mise en place d’un centre communau- taire 4 Vancouver et travaille sur un plan d’action “basé sur une forte participation de la communauté (comprenez en interrogeant plus de 115 per- sonnes NDLR) et assis sur un financement multiple (dans le rapport de Geneviéve Lemarchand, la charge du centre reposait presque uni- quement sur le Secrétariat d’Etat, NDLR).” L’étude d’Yves Bajard Paroles en I’air? Pas tout a fait, les membres de cette organisation disposent d’une base technique: les recherches qu’ Yves Bajard avait entrepri- ses avant d’étre relevé de sa responsabilité de l'étude par le comité consultatif. Yves Bajard ne pouvait utiliser son travail tant qu’un compromis entre lui et le comité apparais- sait encore possible, Mais Yves Bajard a aujourd’hui décidé d’attaquer en cour le comité consultatif pour obtenir répa- ration de tort causé, et il estime donc pouvoir utiliser son étude comme il l’entend. A partir de cette étude, les sociétaires veulent proposer a la communauté francophone un plan d’action prévoyant trés probablement un centre beaucoup moins cher, diversi- fié dans son financement (la possibilité de demander aux francophones et francophiles intéressés de retrousser per- sonnellement leurs manches est envisagée), et bien enten- du sans école. Ce plan devrait étre terminé dans les prochai- nes semaines, et il sera public selon toutes vraissemblances en septembre prochain au cours d’une réunion dont la date reste a préciser. Selon Vincent Pigeon, prési- dent du Centre _culturel colombien et porte parole du groupement “la société est ouverte 4 tous comme n’im-. porte quelle association, il suffit simplement de vouloir qu’un centre communautaire voit le jour a Vancouver”. Cette exigence s’applique dans un premier temps seule- ment car, dans le mesure ow elle réussit pour Vancouver, la société proposera ensuite son expérience a toutes les com- munautés de la province qui veulent aussi leur centre com- munautaire. LE GOLF, PAS SI SIMPLE Suite de la page 1 doit utiliser pour telle sorte de coup. “L’étiquette est au moins aussi importante que le coup lui-méme’”, _insiste Louise Robert, en admettant néanmoins qu’on puisse tout aussi bien jouer sur un terrain parfait en chaussures de _ten- nis. “L’important n’est pas 1a, dit-elle, mais le golf doit rester ce sport de tradition qui n’oublie jamais les grands joueurs de son histoire”. Ces grands joueurs, ils avaient selon elle trois qualités en commun: la souplesse, ]’intel- — et surtout la patience (il en faut pour accepter de vider des _ milliers de seaux pleins de _ balles pendant des années). ‘Irois qualités qui rendent finalement ce sport d’élu a la portée de n'importe qui, particuliére- ment en Colombie britanni- que. D’abord le public Quand on n’a pas envie de devenir Seve Ballesteros (le plus grand joueur du mo- ment), nmi de gagner ses millions de dollars par an 4 sa place, on peut toujours s’amu- ser ici. On peut méme débuter a des prix relativement abor- dables. Dans un des_ vingt- cing terrains publics du grand Vancouver, il en codte en moyenne 9 dollars pour l’utili- sation du terrain, plus 5 a 6 dollars pour la location de Véquipement. A quatre ou cing heures en moyenne pour un parcours complet de dix- huit trous, cela ne revient guére plus cher qu'une séance de cinéma. Evidemment, vous pouvez toujours vous inscrire dans un club semi-privé (ouvert au public certains jours de la semaine) pour quelques cen- taines de dollars... Vous pou- vez méme adhérer a vie au trés select Capilano Golf & Coun- try club pour $25,000 dollars, mais quelques séances sur les terrains publics, qui ont excel- lente réputation, vous semble- ront sans doute utiles avant. Le tout est de savoir si vous entendez bien jouer, ou seule- ment aller de temps en temps taper la balle entre amis. Dans les deux cas d’ailleurs, n'importe quel golfeur vous conseillera de prendre avant tout quelques lecons dans un de ces intraduisibles “Driving ranges’. Lal n’est plus question de gazon ni de petites fleurs, car la plupart des “Driving ran- ges” se résument a une espéce de stand de tirs sur béton, ot tous les apprentis golfeurs sont alignés et frappent la balle a raison de trois dollars (en moyenne) le seau de quatre- vingt dix balles. Ca n’a rien de poétique, mais on peut tou- jours agrémenter |’aventure par une lecon qui coite environ 20 dollars la demi- heure. En général, les sept Driving Ranges du Grand Vancouver (a chercher 4 la rubrique Golf Practice Ran- ges dans les pages jaunes), conseillent un forfait de six legons (qui vous’ permettra d’atteindre un petit niveau de départ). Ce niveau est d’ailleurs abso- lument indispensable pour en- visager d’acheter son propre équipement. Les grands ma- gasins offrent un jeu de sept clubs de base pour une centai- ne de dollars et, selon Louise Robert, “un équipement com- plet de qualité supérieure ne se justifie qu’aprés plusieurs mois de pratique”. Dans ce jeu de sept, vous trouverez souvent deux clubs en bois (pour tirer loin), quatre en fer (a utiliser au fur et a mesure qu'on se rapproche du “vert”, la zone tondue ras ou se trouve le trou) et enfin le rouleur (qui sert a faire rouler la balle sur le vert jusqu’au trou). Le handicap du golfeur Une fois que les rudiments sont ou non acquis, il suffit de jeter un coup doeil) a la rubrique Golf Course:de l'an- nuaire du téléphone pour... ne plus savoir ow aller. Il y en a trop. A elle seule, l’Associa- tion de Golf de Colombie britannique (BCGA) compte 126 clubs répertoriés et prati- quement chaque ville de Colombie britannique a le sien. Précision de taille, le mot club ne signifie pas dans ce cas un petit endroit fermé ot l’on boit du Martini en robe du soir. II s’agit simple- ment de l’organisme, en géné- ral partie intégrante du _ter- rain, ou les joueurs qui veu- lent un handicap doivent se référer. En effet, chaque joueur est classé (un peu comme un cheval de course) par rapport au nombre 70, la moyenne de coups décochée par les grands joueurs sur les terrains du monde entier. Un joueur sera donc classé 40 s’il a besoin de 40 coups — supplémentaires pour finir ses parcours. Ces handicaps permettent aux clubs d’organiser des parties entre joueurs de force équiva- lente méme si, comme le dit Monica GoldThorpe, respon- sable de la BCGA, “jamais personne ne refuse une partie a un moins fort a condition que ce dernier ne mente pas sur son handicap et qu'il respecte les régles”’. Si vous vous obstinez a ne rien vouloir connaitre de la technique ni de 1’étiquette pour jouer entre copains, il vous reste malgré tout une régle absolue a connaitre: le nombre. Aucun club terrain public ne vous laissera jouer seul. Si vous partez a deux, il y “a toutes les Chances qu’on vous mette un autre couple sur le dos, et si vous vous présentez a plus de quatre, on vous mettra dans des groupes différents. Conclusion, il faut venir a trois ou quatre. De méme, si vous avez erivie de taper la balle sur un vrai terrain avant d’aller vous essayer dans un “Driving Ran- ge’, il vaut mieux voir petit et joli, et choisir un endroit ot les vrais débutants sont _ac- cueillis avec le sourire. De l’avis unanime de toutes les personnes rencontrées au cours de cette enquéte, deux terrains répondent 4 ces exi- gences dans le Grand Vancouver: le © Musqueam Golf Center (au sud de la rue Dunbar), et le Myrola Golf Course (a Richmond). Suite de la page 1 La Macasa, un vill T- ché au sommet nor ‘un triangle de 200 kilometres de cété dont les deux autres angles sont Montréal et Ottawa; mais aussi un village dont les plus vieux habitants sont peut-étre allés deux fois dans leur vie a la capitale... Et urtant, ils ont tout vu: une ase militaire lance-missiles, i a été remplacé par un -E.G.E.P. indien lui-méme transformé' récemment en pé- nitencier. De plus, le demi- millier de personnes qui vivent au village a l’année longue viennent de partout. Ils sont Tchéques, Hongrois, Ukrai- niens, Sud-Américains, et ac- cessoirement Québécois et Canadiens. Car, quand on est a la Macasa, on en sort peu, malgré un taux d’activité parmi les adultes d’a peine 15%. Ale Macasa, on se regarde, on commére, on papote, on médit du sale Polak d’en face, du Juif qui uent !’€picerie ou du curé Maurice qui est toujours saoul, mais on ne travaille pas, ou peu. Alors on se console de son sort de_con- damné a la ¢élé, en se passionnant pour un _ tout autre écran: la fenétre du voisin. A travers “The Promise”, un recueil de nouvelles et son premier livre, Wanda Blynn Campbell regarde, elle aussi. Sans complaisance, mais sans méchanceté: elle décrit, et sait comprendre. Elle-méme est arrivée en déracinée a la. Macasa ou elle venait ensei- gner au fameux C.E.G.E.P. indien qui, en fermant ses portes, l’a laissée, elle et son mari, au chémage. “Dans la misére”, insiste-t-elle. Mais a force d’observer et de partager la vie des “‘sans buts”, elle s’est mise a les décrire, et s'est retrouvée tout naturellement écrivain. Et pas n’‘importe lequel. Quand on lit I’aventu- rede la _grosse mére céliba- taire flétrie qui découvre l'amour dans un hopital au milieu des pansements souillés (“The Thawn”), on se retrou- ve projeté quelque part entre Faulkner, Tennessee Williams et Margaret Atwood. Pas mal pour un cas désespéré... Pourtant, le style de Wanda Blynn Campbell se distingue de ces trois glorieux ainés par un petit détail: l’espoir. Dans chacune des douze nouvelles réunies dans “The Promise”, elle montre une espéce de soif a découvrir le minuscule ra- yon de soleil levant prét a jaillir sur les situations les plus sordides. Un rien, qui a souvent pour nom la décou- verte de soi-méme. Comme si Wanda Campbell remerciait La Macasa de l’avoir rendue écrivain. En effet, si le village est bel et bien ]’endroit ot elle vit désormais, elle en a fait essentiellement un sujet d’ins- piration: ce qui se passe a La Macasa, de la mesquinerie la plus quotidienne 4 la solidari- té la plus soudaine, pourrait prendre place dans n'importe Un auteur et son village qu’elle bourgade campagnar- de, petite et isolée. Wanda Blynn Campbell l’affirme. Et elle en connait un rayon. “Ses parents sont originaires d’un “bled” du Tennessee - et elle-méme a passé son enfance en Alabama. Un interméde universitaire 4 New-York, et puis c'est le retour a la campagne: le Mexique, les Fiji, , les vendanges en France etc... “Tout ce que je raconte dans “The Promise’ ne s’est pas toujours passé a La Macasa, dit-elle, pourtant ce village est pour moi un arché- type, une sorte de synthése de tout les villages de campagne. Chacun y vit un réle, un jeu dicté par le village et dont il est trés difficile de s’échap- per. En tous cas, elle-méme est parvenue a fuir les griffes de.cette mécanique sociale et cela donne un livre superbe ui n’a que l’inconvénient ‘étre écrit en anglais. “The Promise”, par Wanda Blynn Campbell, Pulp Press ed, ISBN 0-88978-141-9. Jacques, son estuaire et ses olseaux Suite de la page 1 blic, afin de sensibiliser celui- ci qui ignore tout de son environnement. “99.99% des Canadiens ne savent pas ce qu’est un estuaire, et que notre survie en dépend”’, cons- tate Jacques. “Les francopho- nes encore moins” ajoute-t-il. Car malgré les nombreuses annonces parues dans le Soleil de Colombie et a la télévision de Radio-Canada, Jacques n’avait pas encore inauguré son premier tour guidé en francais — et pourtant la visite est gratuite! C’est fait, dimanche dernier, sous un orage, l’é€quipe du Soleil a écouté un tyran de J’ouest, suivi le vol d’un héron bleu, regardé a loisir une effraie, surveillé le nid d’un aigle a téte blanche. Jacques Sirois avait annulé un rendez-vous pour nous conduire pendant deux heures et demi 4 travers ce sanctuaire pour oiseaux migrateurs. Vous ne le savez peut-étre pas, mais cet estuaire situé en face du port de Steveston, port de Richmond, est classé internationalement; site pro- tégé par le service de la faune, il est le plus important centre d’hibernation d’oiseaux mi- grateurs au Canada: canards, oies, cygnes, oiseaux _ per- cheurs et oiseaux de proie s’y réfugient l’hiver. Lifle Westham, en plein coeur de l’estuaire, se divise en deux: d'un cété le sanctuaire Reiffel, fondation privée, ou- vert au public avec droit d'entrée, et la réserve fédérale ou les visites gratuites ne se font que sur rendez-vous. “Seul endroit ot la faune ne peut étre dérangée”. Nous l’avons constaté: par des pshtt, pshtt, Jacques appelle les mésanges et de nombreux oiseaux dont j'ai oublié le nom, les oiseaux lui répon- dent. Dans une grange, nous avons observé plusieurs dizaines: de minutes une chou- ette effraie, une espéce trés rare mais que nous avons ici en quantité. “Pourquoi? parce que les chouettes appelées effraies (leur cri est effrayant) sont sur l’fle ici grace aux nombreux gros mulots, appe- lés campagnoles ‘qui y pullu- lent ; les effraies se nourrissent de ces rongeurs. A chaque sorte d’oiseau, Jacques nous intéresse en nous donnant son nom, ses habitu- . des, par exemple le tyran de l’ouest tire son nom parce que si vous vous approchez de son nid il vous attaquera. Tiens, un petit oiseau insignifiant pour moi nous _ survole, Jacques d’un coup d’oeil nous Videntifie; un troglodyte des marais. Ce petit volatile a la plus grande variété de sons, ici dans l’ouest, il émet deux cents sons, ceux de l’est sont plus modestes il n’en ont que soixante-cing. Pourquoi tant de différence? La reproduc- tion ici dure six mois, la _ Fraser, population est plus dense, le territoire plus vaste, donc loiseau émet plus de sons. En suivant la berge de la nous allions marcher sur une limace, une de ces grosses qu'on trouve en Colombie britannique. Jacques l’attrape. Berk! En quelque mots, il nousexplique comment elle respire, com- ment elle sent, pourquoi elle sort sous la pluie... Je regarde- rais avec plus d'intérét ce mollusque. — La réserve Alasken a été acheté pour 2.3 millions a un propriétaire qui s’était enrichi lors de la prohibition et dont la propriété était un point stratégique dans letrafic d’alcool entre le Canada et les Etats-Unis. Les Services dela faune ont installé leurs bu: “4 reaux dans la maison de cette pastes “Au siécle dernier, es terrains étaient inondés par la marées; pour vontréler ~~ ces inondations, le gouverne- ment fédéral a construit plus de 300 kilométres de digues, on a en sorte créé_ des _pol- ders.” La visite se poursuit, des chevaux et des vaches broutent dans les champs du fédéral. ‘‘Les-oies et les canards ne viendraient pas si Vherbe n’était pas coupée. Alors les chevaux et les vaches qui appartiennent a des fer- miers des environs préparent le terrain, comme le font les champs de patate. “Ils atti- rent les oiseaux, chez nous, sinon les cultivateurs des alen- tours n’apprécieraient pas no- tre voisinage. La visite de la _ réserve Alasken se fait sur rendez-vous mais si le trajet Vancouver- Ladner vous parait trop long, il y a le parc Stanley, tout prés. “Une chance inouie, avoir dans le centre-ville un exemple d’habitat faunique de notre province” souligne Jacques Sirois. “Un échantil- lon de ce que l’on trouve sur nos 37,000 km de cétes: matais d’eau douce, littoral rocheux, forét cétiére... Jacques Sirois a pris 4 coeur ses visites qui sont un moyen pour intéresser le public, son’ mandat: étant de _sensibiliser les Canadiens 4 la faune et a — sa préservation. Il fait des vidéos, intervient sur Radio- Canada,... Actuellement Jacques rédige un guide de sentier de la vallée de Creston, avec explication des animaux qu'on peut voir ou qu'on ne peut voir. “C'est aussi trés important d’expliquer ceux qui ne sont pas 1a.” En effet, — = lors de notre visite dimanche dernier au sanctuaire Alasken nous n’avons pu _ voir les milliers d’oies blanches, nous retournerons donc aprés le ~ mois de novembre lorsque ces oiseaux migrateurs auront at- terri. jacques Sirois est 4 votre disposition et vous attend au: 946-8546. pitas sees er