Sd

ll en faut peut-étre de ces
livres ni bon ni mauvais qui
semblent avoir été écrits
pour le simple plaisir de
noircir un certain nombre de
pages. Peut-étre... L’ennui,
c'est que ces livres n’en
coutent pas moins cher.

D’abord, cette prose
poétique qui n'est le plus.
souvent ni de la prose ni
de la poésie est peut-étre
fun des pires piéges dans
lequel donne Aline B. Beau-
pre dans Pluie dans le Cercle
(editions Quinze). Ce court
récit dont les personnages
ne sont jamais nommeés,
substantifs que des épithe-
tes essaient vainement d’a-
nimer («le bel enfant blond»,
«la ferme nouvelle», etc)
se veut une description lyri-
que du cycle de la vie reduit
a ses principales figures.
Projet ambitieux que |’auteur
aurait pu mener a terme
s'il avait su choisir les ima-
ges qui le sollicitent. De
plus, l’aquarelle a aussi
ses exigences. «Une source
brouillée brise l'élan clair
de la montagne»: il n'y
avait pourtant qu’un seul
mot a biffer dans cette phra-
se pour qu'elle donne vrai-
ment a voir.

Lexil de Jean-Michel
Wy! (éditions La Presse) pro-
céde d’une prose (parfois
poétique) plus élaboreée.
L’auteur aime les mots (d’ou
la richesse de son vocabu-
laire) mais aussi les phrases
bien construites, c’est-a-dire
qui trouvent leur rythme et
n'y dérogent pas. Si. on
ajoute a cela le sens de l'i-
mage («si, c'est le serpent
des dictionnaires»), nous ne
sommes pas trés loin de ce

pages.

$100 millions.

ll a causé la plus longue ‘hystérie juvénile’
de tous les temps et est sGrement la plus

grande ‘légende-vivante’.-

Ce volume illustré de nombreuses photos
inédites saura satisfaire les fans les plus
sévéres et leur faire découvrir, au. fil des
pages, les.aspects les plus intéressants de
sa vie professionnelle et privée.

le rol durock

histoire d'ELVIS PRESLEY illustrée en 132

Ce personnage unique a enregistré plus
de 600 chansons, vendu plus de 300 millions
de disques et accumulé une fortune évaluée a

16, Le Soleil de Colombie, ler Octobre 1976

qu'on pourrait appeler. le
style. Pourtant L’exil devient
vite agagant parce que
lauteur ne tient pas parole.
Il nous propose une allégo-
rie (qui.ne peche pas par
originalité: la vie est un
océan sur lequel nous che-
minons) dont il sort quand
bon lui semble. «<Seul dans
sa petite chaloupe», il rame
un peu n’importe ou, «au_
milieu’ des fleurs», «dans_
les eaux tranquilles de la
gentillesse», dans sa cham-
bre, sur le trottoir, dans le
désert. Si bien que l’océan
étant presque compleéte-
ment absent de ce livre, l’al-
légorie ne devient plus
qu’un prétexte a discourir
sur la vie, l'amour, la mort,
la guerre, etc.

Il existe certainement
une analogie entre le réve
et I'écriture que l'on pour-
rait formuler ainsi: tous deux
sont un langage par lequel
l'inconscient se fait jour,
c’est-a-dire tente de s’inté-
grer au conscient. Mais la
simple narration de ses réves
ne constitue pas nécessaire-
ment un roman. Tout le
monde réve, mais tout le
monde n’est pas éCrivain.
Bref, d'un méme mateériau
(linconscient) il peut étre
fait plusieurs choses. Ceci
dit, L’enfant dans le gre-
nier, roman (?) écrit par le
psychanalyste Julien Bigras
(editions Parti Pris), est un
livre qui ne manque pas
d'interét. L’'auteur y racon-
te ses souvenirs d’enfance et
ses réves sans céder a la
tentation de s’auto-analyser.

A son tour, il se couche sur |

le divan et s’en remet. au \
lecteur du soin d’interpréter
le récit de sa vie nocturne.

fa ees wee

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_sCOMTE

P3585

Les livres @° debece Sih ccc MP lGhece G° IChece

Le plaisir
de noircir du papier...

Si I’histoire du petit chien
compagnon de l'enfant n’a
sans doute di'intérét que
pour les freudiens (c’est-a-
dire aucun), la description
du réve ou le narrateur
essaie de vaincre la mort
par une operation collective
(«tirer a cOté des ennemis»)
et individuelle (sauter dans
un filet placé au fond d’un
gouffre) se situe a une pro-
fondeur toute jungienne!

Sans soleil de Micheline
d’Allaire (éditions Les Pres-
ses Libres) est un roman
classique écrit conforme-
ment aux régles tradition-
nelles du genre: un décor
(La Martinique) influence
des personnages aux prises
avec des passions qui se
manifestent pour la _ pre-
miére fois au grand jour.
Récit linéaire, écriture sobre,
analyse psychologique som-
maire, lecture facile et agréa-
ble. Ona parfoisl’impression
de lire un de ces commentai-
res dans lesquels le critique
paraphrase, vulgarise |'au-
teur dont il parle.

Enfin, tous ceux qui ne

savent pas que «la complée-
mentarité de l'homme et de

'lafemmen’est pas seulement

de nature physique», que
la femme abreuve l'homme
«du nectar qui coule de ses
seins pour le plonger dans
livresse de l'amour», que
«le dialogue suppose la re-
connaissance d’autrui en
tant qu’étre. indépendant et
libre», se doivent de lire
Le paradis, c’est l'autre de
Marcel Alexandre (éditions
du Jour).

Flashes

Raymond Montpetit

Comment parler de !a
littérature: outre le fait que
la question soit pertinente,
disons sans plus tarder que
c'est le titre d'un ouvrage
que Raymond Montpetit
vient de publier aux éditions
Hurtubise-HMH dans la sé-
rie “Cahiers du Québec/
Philosophie”. Professeur de

de l'art de l'Université du
Québec a Montréal, Mont-
petit traite, grosso modo,
non seulement d'une nou-
velle fagon de parler de lit-
térature, mais aussi “d’un
rapport nouveau au texte et
d'une nouvelle maniére d’en
user’. Il s’agit, .i| va sans
dire, d’un essai destiné a
ceux qui sont déja familiers,
avec le sujet.

semiologie et d’esthétique «! 4
au département d'histoire Ww

= °F

SPECIALITE:
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Vous pouvez nous

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se fera un plaisir de
vous le preparer

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TEL. 876-7641

Je dois d’abord con-
fesser que |’érotisme en
littérature n’est pas mon
plat préféré et que les

_ ouvrages qui n’exploitent
que cette possibilité de
l’écriture me laissent ge-
néralement sur ma faim.
Pourtant je suis, comme
tout lecteur passionné,
un voyeur. Alors? Eh
bien, c'est précisément
en tant que voyeur que la
littérature eérotique me
décoit: j’aimerais — voir
davantage, voir ce lieu
obscur d’ou sourdent ces
images dont on ne retient
que le pittoresque épi-
dermique.

Cartes sur table: toute
littérature est d'une cer-
taine fagon  érotique,
car les mots surgissent de
“linconscient collectif,
c’est-a-dire de cette nuit
peuplée diinstincts et
d'archétypes. Mais de la
méme maniére que /’oeil
myope de Freud n/a dis-
séqué que linstinct, la
littérature qui se veut
érotique passe a céte des
archétypes et. nous livre
des images sans profon-
deur. Bref, la littérature
 érotique est al’écriture ce
que Freud est a la psy-
chologie.

Tout ceci pour dire

we

que Confettis de Marcel
Godin (éditions Alain

(Ts bébite qui monten.

par Jean-Léonard Binet

Stanké) est un recueil de
nouvelles dont la plupart
sont de nature érotique
comme le soulignent gen-
timent les illustrations de
Louise Nicol. Ces nou-
velles ne sont pas des plus
mauvaises, loin dela. Bien
sur, elles font appel aux
trucs (Sans jeu de mot)
classiques du _ genre:
description ambigué
d'une péche nommee seu-
lement a la fin, duo amou-
reux qui s'avére n’étre
que le duo d'un violoniste
et d'une fldtiste. Mais
l'‘auteur, par sa tres gran-
de habilité, réussit néan-
moins a séduire un lec-
teur qu’il n’a pu posséder.

Les autres nouvelles
sont de valeur inégale.
Retenons Le_ poisson
rouge qui raconte une
soirée (fictive) chez
Godbout qui recoit, outre
Jean-Paul Sartre, plu-
sieurs écrivains québé-
cois. Godin s’amuse: (et
nous aussi) a caricaturer
ces derniers: Victor-
Lévy Beaulieu surpris
au petit coin en train d’é-
crire «a méme le rouleau
de papier de toilette»,
Yves Thériault comptant
«sur ses doigts les prix
littéraires qui ne lui

avaient pas été accor-
dés», etc... ;

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