Le Moustique Volume3 - 9°" édition Septembre 2000 Merci, Peter de m'avoir fait découvrir Claude Perrier-Langrand. Une grande dame au coeur tendre qui écrit joliment bien. Elle publiait ses récits dans l’ECHO ROMAND. Lausanne, Suisse, et a Terre-Neuve au Canada, sous le titre : SI) L’ERABLE M’ETAIT CONTE. Elle nous a quitté l'année derniére. Voici Samedi, 5 décembre 1998. une de ses histoires incroyablement tendres... Ma chienne est 4a ’heure suisse... Les jumeaux Guillaume et Christian, agés de six ans, sont sérieusement handicapés surtout du point de vue de la parole. M. Larousse, dans son gros livre, dirait qu’ils parlent le sabir*...Ce, dernier n’a aucun secret pour moi puisque c’est la langue officielle a Coucouland ! Lorsque la maman des petits doit sortir, elle me les améne parfois pour les garder. En fait, ce n’est pas moi qui m’en occupe mais ma blonde chienne Baccarat qu’ils appellent en sabir : Arara (ma quadrupéde étant bilingue, cela ne cause aucun probleme). Avec elle, les enfants n’ont droit a aucun écart de conduite. Les marches d’escalier sont soigneusement bloquées par 45 kg de béte : l’obstacle est infranchissable. Allant de l’un a l’autre, elle *‘besogne’’, comme on dit ici, et quand parfois, haletante, elle s’arréte, Guillaume me pose la question quant a savoir pourquoi elle lui tire la langue quand elle rit... Mais voila que la nounou 4 poils décide de faire une pause (syndicale peut- étre...) et s’affale sur le tapis. Aussitét, les gamins s’allongent pour poser leur téte dans la fourrure qui respire. En entendant le coeur de Baccarat, Christian s’affole et colle le visage de son frére sur le thorax de la chienne et lui dit : « Ecoute, elle a du bruit dedans ». Il y a de grandes palabres en sabir et, finalement, Guillaume décréte : « Elle a avalé une montre ». Son frére jette un coup d’ceil angoissé sur le coucou mais se rassure immédiatement lorsque !’oiseau lui chante 2 heures. Il faut qu’ils trouvent la clef de l’énigme et, pour ce faire il est nécessaire de regarder dedans. Et les voila faisant un quatre mains dans la gueule de ma béte. Les doigts fréles fouillent les joues et les grands crocs. J’arréte mes deux chercheurs en leur disant que c’est un peu sale et qu’il faut aller se laver les mains. suite en page 12