— e Les femmes en politique Au Nouveau-Brunswick... des chiffres révélateurs ! IdéaLandry estnommée vice-premiére ministre et ministre des Affaires inter- gouvernementales du Nouveau-Bruns- wick. Inutile de dire que cette annonce faite parle premier ministre Frank McKenna, en octobre 1987 semait toute une joie chezles femmes de la province. Que de fierté sur- tout pour la population alors qu’une pre- miére acadienne accédait enfin au Cabinet. Que de progrés dans histoire politique des Néo-Brunswickoises, ces femmes qui aprés 50 ans de lutte, obtenaiente droit de vote le 15 avril 1919. Méme sions’attendait ace que Aldéa Landry, nouvelle députée de Shippagan-Les lles qui avait défait un ministre tres populaire, accéde a la direc- tion d'un ministére, personne n’osait faire de prédiction. Mais elle fut hautement considérée. Personne ne doutait de ses capacités, méme si une femme n’avait pas encore occupé un tel poste au sein du gouvernement provincial. Depuis |’au- tomne dernier, madame Landry occupe de plus, par intérim, le poste de ministre des Péches.et de |’Agriculture. Elle ne chéme pas depuis son élection, ayant également @ assurer une présence active dans sa circonscription. Aldéa Landry n’était pas une inconnue sur la scéne procinciale. Depuis long- temps, elle était engagée dans les causes d'intérét pour les femmes, ayant siégé sur le premier Conseil consultatif sur la condi- tion des femmes au Nouveau-Brunswick. Avocate de profession, elle a toujours encouragé les femmes a prendre une part active en politique, a tous les niveaux. Et, elle préchait par l'exemple puisqu’en 1985, elle était 6lue présidente du parti libéral du Nouveau-Brunswick. Outre Madame Landry, le cabinet pro- vincial compte deux autres femmes sur un total de sept députées élues, soit trois de plus que lors des élections de 1982. Mais il faut bien l’'avouer, les femmes La revue nationale Un contenu qui se FEMMCO sontencore sous-représentées et les ques- tions féminines ne sont pas toujours trai- tées avec sérieux par nos représentants élus. Cependant, les femmes sonttrés satis- faites de constater que le premier ministre McKenna insiste pour que |'égalité des femmes soit incluse dans l'Accord du Lac Meech. C’est|’un des quatre changements que le gouvernement préconise avant la signature de l’entente. Depuis |’élection de ce gouvernement un autre grand pas a été franchi alors que la législation du salaire égal pour travail équivalent a été mise de l'avant dans le secteur privé. Scéne fédérale Lascéne fédérale n'est certes pas celle ou les femmes du Nouveau-Brunswick ont le plus de visibilité. La derniére élection fédérale n’a rien changé et ce sont dix hommes qui détiennent les siéges de cette province ala Chambre des Communes. Scéne municipale Les femmes ont été les grandes ga- gnantes lors de I'élection municipale du 12 mai 1986 alors que 97 conseilléres munici- pales étaient élues et neuf étaient choisies au poste de maire, une augmentation sub- stantielle sur I'élection précédente. En 1983, 51 femmes étaient élues conseil- léres et trois seulement maires, ce qui fait que|’élection de 1986 représente une aug- mentation de 90 % des siéges de conseil- léres et 166 % d'augmentation des siéges a la mairie détenus par des femmes. En 1980, on comptait 43 conseilléres munici- pales et trois maires. || est important de noter que si le nom- bre d’élues augmente, c'est évidemment proportionnel a l'augmentation du nombre de femmes posant leur canditature. En 1980, six femmes briguaient les suf- frages a la mairie, on en comptait 12 en DANIELLE © Agente d’immeuble. Aprés avoir consacré six années a sa famille, Danielle a réintégré le marché du travail; en se mesurant a la vente, elle reléve des défis quotidiennement et comble son désir de travailler auprés du public. eee -cersscee te eee ee 1983 et 18 en 1986. Par contre, ce sont surtout dans les municipalités anglo- phones de la province que sont élues les femmes ala mairie. La plus grande ville du Nouveau-Brunswick, Saint-Jean, est diri- gée par une femme. Au poste de conseillére municipale, on comptait 92 candidates en 1980, 112 en 1983, 149 en 1986. C’est le 8 mai prochain que se tiendra la prochaine élection muni- cipale et on prévoit qu'un nombre record de femmes poseront leur candidature afin de siéger au sein du gouvernement le plus prés de la population. Les femmes démon- trent de plus en plus d’intérét face a la politique et elles ont certainement les qua- lités nécessaires pour représenter leurs communautés. Conseils scolaires Les femmes occupent une place de plus en plus importante au sein des conseils scolaires. Lors de |'élection de 1986, sur les 364 conseillers et conseil- léres, on comptait 125 femmes, soit 34.3%. Intérét Un sondage effectué en juillet 1987 pour le compte du Conseil consultatif sur la condition de la femme révéle que sur 614 femmes interrogées, 62 femmes, environ 10 %, ont affirmé qu’elles envisageraient se porter candidate a un poste politique. De ce nombre, 35 % se sont dites attirées par la scéne municipale et 22 % par la scéne provinciale tandis que 34 % n'ont pas don- né de précisions. Seulement 9 % des Néo-Bruns- wickoises se disent «trés intéressées» par la politique et 43 %, «un peu intéressées». Quarante-cing p. cent des femmes in- terrogées ont dit croire que le systéme politique serait meilleur si un plus grand nombre de femmes étaient élues a des postes et 38 % soutiennent qu'il demeure- rait le méme. L’avenir Aurons-nous un jour une femme comme Premiére ministre du Nouveau- Brunswick ? Aurons-nous au moins 29 des 58 siéges dans cette province ? Y aura-t-i des femmes pour nous représenter sur la scéne fédérale ? Nos filles seront-elles plus avides de participer au pouvoir ? Et combien d'autres questions sommes-nous en mesure de nous poser face a l'avenir des femmes en politique. Il faut réaliser que le contexte politique a bien changé et que si certaines étapes ont été franchies, i] nous reste bien des kilométres a parcourir pour participer plei- nement au pouvoir et prendre la place qui nous revient. A la fin du 20e sidcle oi) les femmes prennent de plus en plus conscience de leur force, et ol! cédent petit a petit les barriéres qui empéchent le plein dévelop- pement de leur potentiel, il y a de fortes chances que le pouvoir change de visage. Les femmes regoivent désormais plus d'appuis car les regroupements les encou- ragent et les aident a briguer les suffrages afin de partager leur pouvoir politique et économique. Un nouvel organisme «FRAPPE> a vu le jour dans la province et cette association non partisane a réussi tout un exploit en septembre 1987 alors qu'elle organisait un débat des trois chefs sur les questions de la condition féminine. C’était un premier débat sur le sujet dans l'histoire politique du Nouveau-Brunswick, un débat pour les femmes, organisé par les femmes. Par ce débat, FRAPPE voulait permettre aux femmes d’évaluer le désir de chacun des chefs d’apporter des solutions concrétes et réalisables aux problémes des femmes du N. -B. comme entité distincte. Cet événement a permis d’accentuer I’im- portance du vote des femmes qui représen- tent 52 % de la population au Nouveau-Brunswick. Un autre groupe des plus dynamiques dans la province est sans contredit Les Dames d’Acadie qui depuis plusieurs an- nées font beaucoup afin d’inciter les femmes a l'action politique. Présents dans prés d'une trentaine de municipalités, ces cercles sont trés actifs lors des élections. Cependant, la comme ailleurs, on sent en- core beaucoup de résistance a l’action po- litique chez plusieurs membres. Beaucoup ne réalisent pas encore que leur engage- ment dans un foyer-école, une maternelle ou une garderie, constitue une action poli- tique. Il faut travailler & démystifier les mots «politique» et «pouvoir». Une mére de fa- mille pleinement heureuse de vivre sa vie, un jeune qui s'interroge et qui cherche, une femme divorcée qui veut comprendre, une retraitée qui en profite, une religieuse dy- namique dans son apostolat sont certaine- ment détentrices de pouvoir. Personne n’aura jamais de pouvoir sur la société s'il n’apas atteint un certain niveau de pouvoir sur lui-méme. Depuis bien des années, un trés grand nombre de femmes font de |’action politi- que sans vraiment le réaliser. I! suffit de penser aux comités de parents, aux mai- sons de transition, aux banques de nourri- ture et aux garderies pour comprendre que notre société perdrait beaucoup si ces der- niéres se retiraient de leurs modes d'action. C’est en réalisant leur apport a la com- munauté qu’elles verront que faire de la politique active ce n'est pas plus complexe. Les progrés réalisés sont notables et l'avenir apparait prometteur pour les femmes du Nouveau-Brunswick. D’ail- leurs, nous sommes de plus en plus entou- rées de députées, de maires, de conseilléres municipales et scolaires, qui sauront donner, nous |’espérons bien, une nouvelle image de la politique. Claire Lanteigne Frigault fae veut une belle occasion de s’ouvrir sur d'autres réalités et qui souligne les liens réciproques qui unissent les femmes de ce monde. Ce numéro spécial a été publié grace 4 l'appui financier du Secrétariat d' Etat (PLO et PPF), de Partenariat Afrique Canada et du Gou- vernement du Québec (SAIC). présente son numéro spécial sur les femmes et le développement « Une solidarité en évolution» c'est son invisibilité. Officiellement, elles ne travaillent pas. » LA RECHERCHE DE L’AUTONOMIE FINANCIERE. « Beaucoup de femmes laissent souvent A leur conjoint le soin de payer les comptes, de régler les questions d'argent. Elles n’ont pas de cote de crédit. L’accés au crédit est un outil de développement pour les femmes du Canada comme celles du Tiers-Monde. » La revue FEMMES D’ACTION est publiée cing fois I'an par la Fédération nationale des sont des agricultrices. Ici comme ailleurs ce qui caractérise leur travail, | femmes canadiennes-frangaises. | L LA MAJORITE INVISIBLE. «La majorité de la population du globe vit (ou survit) de l'agriculture; au niveau mondial, 80 % des femmes Recevez un numéro gratuitement! NOM: ADRESSE: 0) Faites-moi parvenir un numéro gratuit. O Je choisis un numéro Femmes et gratuit et sexualité * je m’abonne Formation et ace tarif spécial. éducation * CODE POSTAL: Au choix: O Développement 10$ 1 an (rég. 12$) Vivre en santé* 18$ 2 ans (rég. 20$) Paiement ci-inclus Facturez-moi * Numeéros antérieurs Postez 4: FEMMES D’ACTION, 325, rue Dalhousie, piéce 525, OTTAWA (Ontario) KIN 7G2 Tél: (613) 232-5791 __CAHIER DES FEMMES, MARS 1989 — 14 ee oe Oe ee ee a Q8er CHAM .SaMIMa7 23G AHIHAD — OF