Le Bloc Québécois ne traver- se pas seulement une crise de légiti- mité. I] est aussi a la recherche d’une raison d’étre. Michel Gauthier restera a la téte du Bloc jusqu’en mars 1997. La remise en cause publique de sa capa- cité a dirigerle Bloc par deux députés du Parti, Réal Ménard et Daniel Turp, ]’aamené a démissionner de son pos- te. Cette démission, qui oblige le Bloca organiser une seconde course au leadership en moins d’une année, est le reflet des luttes intestines qui rongent le parti depuis sa création et surtout depuis son succés aux demié- tes élections fédérales qui ont vu le Parti séparatiste étre promu au rang d’ opposition officielle. Ces querelles intestines op- posent les tenants d’une ligne modé- _ rée qui entendent promouvoir |’idée de partenariat avec le reste du Canada aux adeptes d’uneséparation claire et nette. Pour ces demiers, |’offre de partenariat n’est pas partie intégrante de l’option politique du Bloc qui se cristallise autour de la création d’un nouveau pays: le Québec. En fait, cette lutte «fratrici- de» entre séparatistes purs et durs et séparatistes modérés semble étre le seul enjeu de Ja prochaine course au leadership que connaitra le Bloc Québécois en mars prochain. L’onspéculeactuellementsur lenom du prochain chef du Bloc. Les noms de Jacques Parizeau, |’ancien Premier ministre démissionnaire du Québec, de Francine Lalonde, de Daniel Turp, de Gilles Duceppe, de Guy Chevrette...sont mentionnés. Parizeau a la téte du Bloc? Voila une idée qui donne des sueurs froides 4 beaucoup de «poids lourds» du Parti Québécois. En attendant, Michel Gauthier, |’actuel/ancien chefdu Bloc se borne a expédier les affaires cou- rantes. L’ennui c’est qu’il n’existe pas véritablement d’affaires couran- tes. Avant octobre 1995, ]’on cher- chait déja désespérément la raison d’étre du Bloc. Les tétes pensantes du parti nous expliquaient alors que la présence du Bloc a Ottawa se justi- fiait parla volonté inébranlable de ses membres de réaliser la souveraineté du Québec. Mais le peuple québécois a depuis lors manifestésonattachement au Canada en votant NON au référen- dum édulcoré de 1995, comme il l’avait faiten 1980. En outre, le gouvernement péquiste est aujourd’hui plutst préoc- cupé par des questions d’ ordre écono- mique, d’équilibre budgétaire avecson lot de coupures. Lucien Bouchard a renvoyé aux calendes grecques la te- nued’un prochain référendum. Tous ces éléments rendent pour lemoins problématique la raison d’étre du Bloc Québécois. En réalité, le pro- bléme du Bloc est, comme |’ indique Jean Charest, lanon-existence de pro- gramme électoral. Le Bloc éprouve d’énormes difficultés 4 mettre en pla- ce une plate-forme électorale dans laquelle le Parti exposerait ses idées quant a la fagon de gouverner le pays au cas ou il serait porté au pouvoir. Mais comment un parti séparatiste peut-il envisagerde gouvernerun pays qu’il entend briserendeuxou plusieurs morceaux? Un autre probléme majeur du Bloc est qu’il tend 4 devenir un parti satellite, une sorted’ appendicedu Parti Québécois. Si en mars prochain le Bloc portaita sa téte un modéré, l’on pour- raitalors assimiler cela a une victoire du-clan Bouchard. L’actuel Premier ministre québécois pourra alors tirer l’essentiel des ficelles et influer significativement sur les «grandes orientations» du Bloc. Si, au contraire, le futur chefdu Bloc appartenait au clan des séparatistes purs et durs, Jacques Parizeau, Jean Garon ou encore Francine Lalonde, alors les partisans de la ligne dure au Parti Québécois feraient la pluie et le beau temps au Bloc. Quelle est dans ces conditions laraisond’étre du Bloc Québécois? Sa place ne serait-elle pas plutét sur la scéne provinciale? Qatuwas, un film des Premiéres Nations Le samedi 11 janvier 1997 4 20h, le publicest invité a venirassis- tera la premiére du film Qatuwas qui sera présenté au Squamish Nation Recreation Centre de North Vancouver. Le documentaire de Barb Cranmer présente un univers oti se . cdtoient courage, espritet résurgence culturelle. Par le fait méme, le film souligne |’important apport de 21 communautés cétiéres des Premié- res Nations qui, par la fabrication de canots et de pagaies artisanales voués aux cérémonies et aux rassemble- ments, continuent de transmettre les valeurs traditionnelles depuis plus d’un siécle. Aprés la représentation ciné- matographique, venez chanter et dan- seraux sons des rythmes traditionnels au cours de la cérémonie animée par les membres de la nation Heiltsuk.Q Les 101 dalmatiens PAR MONIQUE REMACLE VICTORIA - Formidable, le magnifi- que film «Les 101 dalmatiens» réapparait sur nos écrans de ciné- ma! Quelle merveille était le dessin animé d’il y a trente-cing ans. Et cette fois, grace au perfectionne- ment de |’art des effets spéciaux, la magie de ce film est interprétée par de vrais acteurs et de vrais chiens. Quelle prestigieuse réalisation! C’estun ravissement aussi bien pour les grands que pour les petits. Qui peut résister 4 ces adorables chi- ots? Personne! Quel enfant ne se sentirait attiré par de si mignons chiots? Aussi, hier, la télévision a lancé un appel aux parents qui, a l’approche de Noél, n’auraient pas le coeur de s’opposer a la demande empressée de leurs enfants d’avoir un de ces adorables petits toutous. Recommandation trés réfléchie. Car en général, souligne la télévision, la premiére exaltation passée on oublie trop aisément les attentions néces- saires 4 ce magnifique animal qui en quelques mois est déja adulte et demande beaucoup d’espace vital. Sans parler, accentuent-ils, de cer- tains humains qui ne se soucient guére d’abandonner le pauvre chien aussit6t qu’il est devenu trop en- combrant. Evidemment, je sais que vous et moi ne sommes pas de cette catégorie. Cependant la télévision a raison et je vous le dis en connais- sance de cause. J’adore les chiens et dans le passé mon amour pour eux a été fortement ébranlé. Que cette petite anecdote vous éclaire |’esprit avant d’accéder au désir de votre enfant. Dans les années 1960 le mon- de s’est délecté du dessin animé de Walt Disney «Les 101 dalmatiens», mon fils avait alors six ou sept ans et bien sir il est tombé amoureux de ces exquis petits chiens. A son émerveillement pour son anniver- saire je lui offris un chiot de huit semaines que nous devions encore nourrir au biberon. On le nomma Tobby. Grand Dieu que ce toutou était merveilleux, plein de calinerie et de friponnerie! Avec ses manié- res pataudes et lourdaudes il faisait la joie de la maison et les délices des jeux de mon fils. J’étais seule avec mon enfant et on habitait un appar- tement que je venais justement de a neuf, peinture, papiers remettre a peints, nouveau balatum. Tous les jours j’allais au travail et mon fils a l’école, nous nous partagions donc la corvée de sortir Tobby. Pour mon fils ce n’était pas une corvée, au contraire, c’était un plaisir des’ ébat- tre avec son grand ami sur la plaine de jeux voisine. Notre Tobby nous accompagnait dans tous nos dépla- cements. C’était ainsi en Europe, ot nous vivions alors, les chiens étaient acceptés partout, au restaurant, en train, en vacances 4 |’h6tel, a la plage ot il faisait |’admiration et l’amusement de tout le monde. Ainsi notre Tobby grandit en sagesse et nous manifestait autant d’amour que nous lui en donnions, mais il grandit éton- namment vite. Du mignon toutou qu’il était quand il est arrivé chez nous, trois mois plus tard il était aussi grand qu’un gros matou. Puis ses pattes s’allongérent et rapide- ment il atteignit la taille d’un chien moyen, puis a huit mois son jeune corps robuste et ses longues pattes musclées indiquaient la fin de sa croissance, il était déja un adulte mais agissant encore avec la spontanéité d’un bambin. Quel chien séduisant! nous étions si fiers de sa beauté et de son intelligence. Cette transformation ne se passa pas sans heurt. Combien de fois en fin de journée, 4 notre retour 4 la maison, n’avons-nous trouvé des dégats causés par notre inlassable camarade, plantes gisant 4 terre, statuettes renversées et cassées, nappe tirée de la table. Pour pallier a ces petits désastres je me suis décidée 4 laisser le chien dans la cuisine et 4 fermer la porte avant mon départ. Erreur! A mon retour c’était une catastrophe! Le nou- veau balatum de la cuisine était déchiré sur toute sa surface, non pas en une piéce, mais en petits morceaux. Je gronde le chien, je fais remettre du nouveau balatum. Croyant que Tobby avait appris sa legon je continue donc le procédé de |’enfermer dans Ja cuisine. Nou- velle erreur, méme catastrophe! Je sermonne 4 nouveau le fripon et fais remettre une fois de plus du balatum neuf. La, je commence 4 réaliser que le pauvre Tobby se sent 4 1’étroit dans mon appartement et que ce genre de chien a besoin d’espace pour courir. Mais nous défaire de lui était impensable, il nous témoignait tant d’amour. Aussi il avait le don de nous séduire par une moue adorable pour se faire pardonner. Oui, il nous souriait, vraiment sou- rire! Pour ce faire il plissait le nez en découvrant ses dents, tirait ses lé- vres dans le plus béat des sourires puis haletant avec bonheur il nous regardait en dodelinant calinement la téte. Comment résister a tant de charme? Un jour une voisine m’arréte dans la rue et me signale qu’elle a vu mon fils tomber sur le trottoir et que le chien trop puissant |’ avait trainé avant que |’enfant ne puisse se re- dresser. Dorénavant, devant cette responsabilité, j’ai sorti Tobby moi- méme. Sur Ja grande place du bout de la rue il y avait tous les vendredis un marché ouvert. Les marchands me deman- daient méme si mon chien était a vendre. «Non jamais, jamais je ne vendrais mon chien, il est bien trop adorable, nous |’aimons trop!» m/’écriai-je. Et la vie continua ainsi. Pourtant le doute grandit en moi, en observant Tobby je ne pouvais m’empécher de réaliser qu’il souf- frait du manque d’espace dans mon appartement. Plusieurs amis me con- seillérent de le vendre pour le bien de l’animal. Je tins bon a cette doulou- reuse pensée jusqu’au jour ol! une troisiéme fois il déchiqueta le balatum de la cuisine. La preuve était faite, Tobby languissait dans ma demeure trop étroite ot son énergie emprison- née le faisait souffrir de claustration. Réellement, je ne pouvais lui faire endurer cette épreuve plus long- temps. II avait le droit de vivre et de s’épanouir selon les conditions de sa race et non pas étre cloitré. Je mis donc le bonheur de Tobby au-des- sus de mes propres sentiments. Cela faisait mal, trés mal spécialement a la pensée de mon fils car, Tobby était son chien et surtout son premier amour d’enfant. C’était la le tragique de la résolution que je venais de prendre. Comment un esprit si jeune va-t-il comprendre la souffrance de son fidéle compagnon et accepter le devoir de s’en défaire? Ce fut une pénible épreuve pour son jeune coeur mais aprés bien des plaidoiries et des sanglots, il se soumit, le coeur effon- dré, car c’était pour le bonheur de son grand ami. Le vendredi suivant, nous sommes allés sur la place du marché oll nous avons été aussit6t accostés par le méme marchand et 4 son grand étonnement j’acceptai de lui vendre mon chien tout en lui expliquant la raison. La bonne mine du marchand m/inspirait confiance. Je lui proposai un prix dérisoire, juste pour le princi- pe, mais je demandai des références, je voulais tre sire que notre Tobby soit en bonnes mains. II nous a infor- més que le chien était pour sa fille et nous a certifié qu’il sera traité avec amour. Les larmes aux yeux mon fils - embrassa son cher Tobby avant de tendre la laisse au monsieur. Le mar- chand avec un sourire attendrissant envers l’enfant nous a invités 4 venir visiter le chien chez lui. C’est ce que nous avons fait un peu plus tard. Quel ne fut pas notre bonheur de voir notre Tobby gambader dans les prés et jouer avec les animaux de la ferme. La nuit, il dormait ou dans 1’écurie allongé prés des chevaux ou dans 1’étable couché dans le ratelier 4 foin sous le nez des vaches. Tobby avait enfin trouvé la vie qui lui convenait. Et cela est trés important quand on aime Jes bétes! Aujourd’hui, encore, mon fils et moi parlons souvent de notre bien-aimé Tobby, jamais nous ne |’oublierons. Vous voyez, il est plus pru- dent de réfléchir 4 deux fois avant de prendre un animal chez soi. Il ne faut pas s’emballer a la vue d’un adorable toutou, il faut avant tout s’assurer que la vie que nous allons lui offrir chez nous sera faite pour son bon- heur afin d’épargner des souffrances au chien et surtout d’éviter le déchi- rement d’un coeur d’enfant, car c’est surtout lui qui en patit. Je vous en prie, ne faites pas la méme erreur que moi!Q Le Salei Toute correspondance doit étreadressée au Soleil. 1645, 5° avenue Ouest, Vancouver, C.-B., V6j INS. Tél: (604) 730-9575. Fax : (604) 730-9576. 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