ihenimapantietan _des fenétres sont brisées. -Mais certains des lecteurs ont compris: la Le Soleil de Colombie, vendredi 18 iévrier 1983 — 13 POINT L’opposition au bilinguisme est devenue violente Le 26 janvier apparait dans les lettres au SUN un appel aux armes pour conserver le Manitoba unilingue (voir ja lettre que nous reproduisons en anglais)"en commencant par le refus de conduire une voiture assu- rée dans les deux langues officielles. Le regroupement responsable du message s‘appelile le “Manitoba Unity Committee” (croyez-le ou non). Bans son édition du 31 janvier, le FREE PRESS reproduit une annonce du comité qui précise: “bilingualism is divisive and an unnecessary expense in a Province where the majority of people speak a common language’. On demande aux auto- mobilistes manitobains de faire parvenir au premier ministre Pawley leur certificat d’assurance et de revendiquer une nou- velie émission en anglais seulement. Dans la nuit du 29 janvier, le graffiti “NO MORE FRENCH” est peint sur I’édifice de la SFM a Saint-Boniface et les fenétres du devant sont de nouveau brisées. ge Nous reproduisons cette page parue le 4 février dans U’hebdomadaire “‘La Liberté’’ de Saint-Boniface, Manitoba Sere et He ht ven ‘Wee oD Se i ed Depuis plusieurs années, au : é Manitoba, le fait francais connait « ¥; neh une acceptation de plus en plus ¢ we répandue. Si bien que l'inscrip- . E tion en I’éducation francaise (im- mersion) pour les anglophones me a ke +he. prend des bonds annuels de 40 Des graffiti sur le mur de l’ouest de l'immeuble de la SFM.., pour cent. Mais depuis quelque temps, le bilinguisme au Mani- toba n’est plus académique ou théorique... Un silence suspect Dans la nuit du 30 janvier, vers 3h00, les bureaux dé la SFM sont incendiés et, avant que les pompiers ne peuvent agir effica- cement, |'édifice est rasé complétement: plus de 100 O000$S de dégats, une vie a été mise en danger dans la maison voisine... ll est difficile de ne pas sauter aux conclusions rapidement. A Iheure ou nous publions, l‘enquéte du commissaire aux incendies n‘a pas été dévoilée. Les quoti- diens de Winnipeg observent un silence suspect sur l’affaire, tellement ils en ont perdu leur objectivité. Le 2 février, le FREE PRESS reproduit une lettre du président de |’Association des Pro-Canadiens du Manitoba, Maurice Prince, qui s’évertue 4 dénoncer la SFM séparatiste, subventionnée et exploitée par Roland Penner pour des fins politiques. M. Prince agite le spectre du séparatisme québécois, rendu possible par un amen- dement a l'article 23 au Manitoba, pour provoquer chez les anglophones de la pro- vince l‘impression que leurs confréres du Québec sont en danger! On adit que les responsables de I‘incen- die seraient des maniaques des malades. Et le Manitoba Unity Committee, des ma- See lades? Et Peter Warren, simplement un autre malade? Maurice Prince aussi? Le bilinguisme fait maintenant partie du processus de renouvellement des assu- rances-automobile, par exemple. Et ce est qu'un début. D‘autres services seront ajoutés et, d‘ici quelques années, tous les services gouvernementaux offriront, dans leur bureau chef et dans leurs agences des régions bilingues, des services de base en francais. C’est en effet ce qu'on entend enchasser dans un amendement a I‘article 23 de \'Acte du Manitoba, présentement en négo- ciation entre le procureur général Roland . Penner, et la Société franco-manitobaine, - | [: représentant la commuanuté francophone. Que des services en francais soient dis- pensés a tous les jours dans la province qui a promulgué l'anglais comme I’unique langue officielle en 1890 parait inaccepta- ble pour.plusieurs..Cela.a.suffi.pour rani- mer la plus vieille tension raciale qui soit - au pays, le sentiment anti-francais, que @ l'on croyait en voie de disparition. : A la bombe Au fait, cette tension n’était disparue qu’en surface. Qui n’a pas été interpellé, insulté, et rejeté (pour ne pas dire molesté), au moins une fois dans sa vie, pour avoir parlé en francais dans la rue, au restau- rant, ou en magasinant? cl iil ul L’épanouissement du fait francais au. Manitoba n‘a jamais été un concours de : popularité. Et on ne doit pas douter que le -<-- < premier ministre Pawley et le procureur : général Penner tiendront 4 leur. engage- ment de redonner aux francophones du : srt Mais tout récemment, les événements Manitoba une légitimité trop longtemps : attendue. ont pris une autre tournure. En décembre dernier, des graffiti peints 4 la bombe ont Jean-Pierre DUBE été trouvés sur les murs d'édifices publics La contre-offensive? et de maisons privées a Saint-Boniface. “NO MORE FRENCH”, revendiquait-on. Dans les derniers jours de l'année, des fenétres ont été cassées chez l’assureur Georges Forest, l’activiste francophone bien connu. ‘ * en page 2 En janvier, de nouveaux graffiti... Dans la: nuit du 23 janvier, les bureaux de la SFM, boulevard Provencher, sont attaqués: Le lendemain, les malfaiteurs laissent leur marque “NMF” sur la porte de ce qu’ils croyaient étre le domicile du prési- dent de la SFM, Léo Robert, a Saint-Vital. Ils peignent aussi la fourgonnette devant la porte. C’était chez les voisins. Du chantage? Le méme jour paraissait, dans le SUN de Winnipeg, un commentaire trés offensif | envers la Société: “‘Blackmail.is the name of the SFM game”, signé Peter Warren (qu'il n’est plus nécessaire de couvrir d’épi- thétes puisque tout le monde connait son style). Dans son article, le, chroniqueur @ vedette de CJOB ‘‘prouvait’’ la non-repré- sentativité de la SFM et mettait en doute l‘intégrité de Howard Pawley et de Roland Penner dans les négociations constitution- nelles. Bref, Peter Warren n‘a rien compris. province du Manitoba, qu'une poignée de fanatiques séparatistes a prise en otage, consent a élargir le bilinguisme au niveau des services au pri& de millions de dollars. Rien de pius faux, mais... Les pompiers sont restés sur les lieux du sinistre pendant plus de 24 heures.