atrick Morgenstern, le nouveau président-directeur-général du Soleil de Colombie-Britannique, est entré en fonction le 2 mai 1997. Nous l’avons rencontré pour en savoir un peu plus sur l'homme et pour avoir une idée sur la maniére dont il comptait s’y prendre pour imprimer au journal les conceptions qui sont les siennes. L.N:Parlez-nous de vous et des raisons qui vous ont amené a acquérir Le Soleil de Colombie-Britannique? Patrick Morgenstern: J’oeuvre dans le monde des communications depuis mon arrivée au Canada, il y a 27 ans. J'ai exploré toutes les facettes de la communication graphique, écrite, imprimée et électronique. J'ai commencé par faire des études en communica- tion graphique et jai enseigné les arts plas- tiques a Montréal. J’ai été ensuite engagé comme pigiste graphiste dans différentes maisons d’édition. En mai 1975, j’ai eu l’idée avec, Monsieur Patenaude, de mettre sur pied la premiére Foire du Livre de Montréal. Cette expérience fut enrichissante a bien des égards. C’était passionnant de faire venir des éditeurs du monde entier, d’aider les éditeurs Québécois a publier dans des langues étrangéres et d’ouvrir le monde au Québec en montrant aux Québécois des livres qu’ils n’avaient jamais vus auparavant, des livres hindous, russes, chinois, italiens, etc. Suite a cette expérience, j'ai fondé, avec un de mes amis qui était éditeur, les Editions Internationales Alain Stanké, une maison d’édition qui existe toujours. J’étais en charge de la création graphique des livres. Je me suis également occupé de la mise en marché des livres, c’est-a-dire de leur distribution par les libraires québécois. L.N: C'est donc principalement dans le domaine de I’édition que vous avez acquis une expérience. P.M.:Pas seulement car j’ai aussi arpenté les avenues de la publicité en rejoignant l’équipe de la plus grosse agence de publicité de Montréal, a l’époque, l’agence Cabana-Seguin. J’y étais engagé comme directeur du studio et du développement des affaires. J'ai dirigé une équipe de création publicitaire pendant 5 ans. Mon contact avec des clients qui avaient des problématiques de publicité qui étaient un peu différentes des problématiques de production dans |’édition me fit prendre conscience que j’avais des lacunes dans le domaine du marketing. J'ai donc décidé de reprendre mes études afin de compléter un Bac en marketing. J'ai continué en méme temps a travailler dans le domaine de la publicité pour la Société Canadienne des Postes, comme directeur du Centre de Ressources en Communication. C’est peut-étre la que mest venu le gout d’un autre type d’édition, l’édition journalistique puisque a l’époque, il n’y avait pas de journal qui pouvait informer de facon satisfaisante les employés de la Société Canadienne des Postes de sujets qui les touchaient de pres. Le journal interne qui existait alors, fonctionnait mal du fait de l’opposition des syndicats. J'ai donc eu l’idée d’impliquer les syndicats dans la gestion d’un journal interne. Le profil des employés était une dimension importante du journal. Nous avons ainsi découvert semaine apres semaine que certains employés étaient également pompiers volontaires, champions de ski de fond etc. Ce journal est finalement devenu_ tres populaire. J’ai continué a faire de la consultation dans les domaines de la publicité et du marketing. J'ai ainsi décidé d’organiser en 1989 la premiére Conférence Mondiale de I’Energie a Montréal, puisque j'avais des clients qui travaillaient dans le secteur de |’énergie. L.N: Quand avez-vous décidé de venir en Colombie-Britannique? P.M: Il y a environ 6 mois alors que jétais le directeur général de Calagraph, le studio de création de Cala Communication et ce, compte tenu du contexte économique difficile au Québec. Une fois a Vancouver, j’ai cherché a savoir comment je pouvais mettre mon expérience au service de la Francophonie britanno-colombienne. C'est ainsi que je me suis retrouvé directeur du développement économique de La Chambre de Commerce Franco-Colombienne. J’ai aussi cherché a savoir ou je pouvais investir mes économies. Et comme le journalisme et les communications constituent un de mes centres d’intérét et que Le Soleil de Colombie-Britannique était a vendre, j’ai décidé de me troug ver des associés et d’acheter le Soleil. Voila en gros le profil d Patrick Morgenstern, au cours des ans. L.N: Qui sont vos associés? P.M: Mon associé principal est un ami de longue date avec qui j’ai déja fai des affaires et en qui j'ai une totale confiance. Nous sommes les deux actionnaires majoritaires, et décidons seuls des grandes orientations du Soleil et de Rayon-Jeunesse. Nous nous sommes portés acquéreurs d’un journal qui a une situation financiére saine. Le Soleil n’a pas de dettes. Jacques et Jeanne Baillaut demeurent actionnaires minoritaires du Soleil. Il reste un certain nom- bre d’actions a vendre, mais je voudrais en réserver une partie aux employés du Soleil. L.N: Est-ce la un signe qui.indiquerait que vous étes en faveur de la gestion participative? P.M: Oui. Je crois profondément au travail d’équipe. LV: Comment définiriez-vous la mission du Journal? P.M: En fait, la grande mission ne change pas. Il s’agit d’informer la popula- tion francophone de Colombie-Britannique de tous les événements qui peuvent avoir un impact important sur leur vie quotidienne. Nous mettrons l’emphase sur des dossiers qui intéressent particuliérement la communauté francophone. Je pense par exemple au dossier de |’éducation. L.S. : Comment comptez-vous concrétiser tout cela? P.M. :Je trouve que nous sommes actuellement plutét réactifs. Je voudrais donc que nous nous montrions proactifs. Je voudrais qu'on monte une équipe qui se tienne au courant de tout ce qui se passe. Je voudrais, lorsqu’il se produit en Colombie-Britannique, a Vancouver tout au moins, un événement important pour la communauté francophone, que nous prenions les devants, que nous fassions des entretiens avec les gens qui font l’événement. Nous allons définir des rubriques pour traiter de fagon spécifique les questions qui intéressent particuliérement les francophones. Je pense a l'éducation, a la santé etc. Je vais demander la collaboration de la communauté francophone. Il y aura par exemple une rubrique psychopédagogie. Nous demanderons aux parents de nous écrire pour nous faire état des problémes que rencontrent leurs enfants. Il y aura au Soleil un psychopédagogue qui répondra a leurs questions. Nous ferons la méme chose pour d'autres rubriques. Je pense par exemple a la rubrique santé. Et puis — nous _ publierons périodiquement le profil de francophones = qui font des aa ... ll a repris le flambeau choses qui contribuent au développement de la communauté. Nous accorderons ainsi un intérét particulier a ceux qui habitent les régions plus ou moins éloignées et qui ont rarement la chance de s’exprimer par le biais d’un média Il y aura aussi les petites annonces, l’horoscope, etc. (voir nouvelle formule p.15) L.N: Au dela de ces rubriques, Le Soleil sera-t-il un instrument de 1 politique, économique culturelle... au service de la Francophonie brita, colombienne? P.M: Le Soleil de Colombie sera apolitique..1 réellement apolitique? PM: Le Soleil sera apolitique en ce sens qu’il ne prendra pas le parti de tel ou tel groupe au détriment de tel ou tel autre groupe. Parmi la communauté francophone, on compte par exemple des fédéralistes et des séparatistes. Le Journal ne sera pas !’instrument de propagande d’un parti politique de quelque ordre que ce soit. Nous n’hésiterons pas a affirmer avec force nos posi- tions vis-a-vis des décisions d’un quelconque:parti politique, mais nous ne fer- ons pas de favoritisme. Nous n’hésite#ons pas a dénoncer ce qui nous semble injuste. Mais nous parlerons. 'galement des choses qui not positives. En somme, nous tenterons, du mieux que nous pa objectif. L.N.: Prévoyez-vous d'autres changements dans Le Soleil ? 2 -P.M.: Concernant la forme, il y aura une nouvelle maquette;: sune contemporaine, une maquette qui sera beaucoup plus au gout du‘j aussi des changements au niveau graphique. Je vou arrive a 24 pages sur:une base réguliére. A moyen Soleil devienne un groupe aes communication auger tion en frangais, qu’il 8 cours un supplément les kiosques d’informat. L.N.: Le Soleil est donc i P.M.: C’est bien plus que ¢ C'est un défi pour moi, dan toutes les expériences de ma vit chez moi un certain enthousiasme. aucoup plus de lecteurs et une plus tion des francophones de la es commiinauté grecque de Colombie- Britannique qui ne compte. que 15 000 individus, mais qui trouve le moyen d’avoir deux Journaux qui fonctionnent tres bien et qui sont trés représen- tatifs de ce qui se passe dans la communauté. L.N: Croyez-vous sincére- ment qu’un journal, dont l’objectif est d’étre le plus proche possible des préoccupations des .gens, puisse étre PAR LIBASSE NIANG