12 Arts et Spectacles Journal de voyage Train bonde et vaches sacrées Inde, début avril. Un train bondé (nombreux militaires) m’emporte du sud de 1’Inde 4 New Delhi, la capitale. La cam- pagne défile, plate, pauvre, mo- notone, a travers les barreaux des fenétres. Des rires éclatent dans le compartiment voisin. Je dois changer les piles de mon baladeur au beau milieu de «La pastorale». Arrét.grincant dans une autre gare. La grande agitation habituelle. Nouveau départ. Et se poursui- vent «les joies» d’un long voyage en deuxiéme classe. Les heures se succédent, lourdes et lentes. Lecture des pages que mon guide consacre a Delhi et 4 New Delhi. Ces deux villes, individualisées par leur fonction sociale et politique, forment une seule et méme agglomération «parsemée demonuments plus ou moins grandioses et de ruines souvent impressionnantes». Del- hi est de tradition non pas hin- doue mais musulmane. Je renonce a retracer ici, méme briévement, les multiples sinuosités de ]itiné- raire historique de la ville, dont le nomadisme démentiel d’un sul- tan qui forga, sur un coup de téte, toute la population a se dé- placer a plus de 1,000 km de dis- tance. Retenons aussi ce fait di- vers: un Grand Moghol mort en tombant du toit de sa bibliothd- que! Quant 4 New Delhi, je ne ferai que citer cette phrase haute- ment descriptive (lue plus tard dans un guide francais) sur son fameux Connaught Circus: «Immense comme un colossal accélérateur de particules en forme de cyclotron, ot la ronde des ato- mes est remplacée par celle de voitures en folie, le Connaught Circus fut concgu en 1931 avec deux rangées de batiments de style colonial dont les portiques abri- tent maints petits trafics et com- merces a la sauvette, venus 4 la rencontre d’une clientéle sans cesse renouvelée, attirée en ce lieu par d’innombrables restau- rants, night-clubs, bureaux et boutiques, un endroit qui aurait comblé d’aise ce marcheur d’une nouvelle d’Edgar Poe». Un en- droit oU j’aiguiserai sans doute. davantage mon sens de 1’obser- vation. Jereferme mon guide pour ouvrir un petit sac de provisions: biscuits secs, bananes, jus d’ana- nas et de mango. Les soldats qui m’entourent prennent plaisir a se passer l’un l’autre mes deux pai- res d’écouteurs; ma musique pré- férée ne semble pas les «trans- porter» outre mesure... On se met ensuite 4 jouer aux cartes sur un grand sac kaki. Curieuse, cette facon de brasser les cartes dans le sens vertical. Des bidonvilles brisent la monotonie des paysa- ges. Mes baillements se multi- plient. Bingo! Lente promenade a travers plusieurs wagons. Des boites et de vieilles valises attachées au moyen de cordes génent le pas- sage. Bambin en larmes. Men- diant manchot. J’observe, amusé, des Indiennes en train de jouer a une sorte de bingo. (Me vient a lesprit Les Belles-soeurs de Michel Tremblay.) Un gargonnet hurle des numéros, perché prés d’un ventilateur. Je me rends ensuite jusqu’au wagon-restaurant, aussi différent des nétres que le jambon de la saucisse. Une cha- leur intense se dégage du cété de la petite cuisine. (Traverse mon esprit, cette fois, une scéne de «La tour infernale».) Et je re- tourne 4 ma banquette étroite, fatigué, prét 4 m’allonger pour la nuit. Dés que je trouve une po- sition relativement confortable, un certain calme envahit peu a peu le wagon, de sorte que je m’endors trés vite, sans mal. Réveil en sursaut. Eclats de voix, suivis de ritournelles. J’ouvre un oeil rageur sur deux militaires en train de faire, dirait- on, leur petite lessive. Imbéciles! Il n’est que 3h du matin. Mais le sommeil me ressaisit vite, Dieu merci. Que dire de ce lundi 8 avril? Quelques mots suffiront: chaleur humide, grincements des roues, patience, patience, et encore pa- tience. Le lendemain, une autre journée quis’ annonce un peu trop belle. Derniers grincements de roues, enfin, au coeur de cette autre jungle urbaine qu’est Delhi. Plus de 40 heures de train! En descendant sur le quai, je respire profondément, prévoyant me faire assaillir 4 nouveau, en sortant de la gare, par une petite armée de mendiants, chauffeurs, vendeurs de toutes sortes. En plein chaos Me voila bient6t en plein combat. Des chauffeurs de rick- shaw affirment que l’»International Youth Hostel» (AJ) se trouve loin d’ici et que, de toute facon, il faut faire une réser- vation. Et me voici installé dans une rickshaw rouge et jaune sur- décorée, en route vers un «super hotel» a SO roupies (5$) seule-. ment. Quartiers surpeuplés, inhu- mains; invraisemblable chaos de rickshaws, bicyclettes, charrettes, piétons, chiens piteux et vaches sacrées, comme j’en ai tant vus a Bombay. Parvenu au «super hotel», je constate vite, bien entendu, la trés relative supériorité des lieux. Aprés avoir monté quatre étages a pied, ruisselant de sueur, je réussis a faire couler dans la baignoire de ma chambre a peine 1’équivalent d’un seau d’eau chaude. Passons. Long repos, allongé, nu, sur les draps blancs d’un grand lit d’au- trefois. Jean-Claude Boyer Re OSES FE Tk VOIR PLUS LOIN De France ou de pays d'Afrique, du Canada, de Suisse ou de Belgique, de toutes les nations unies par la francophonie, des informations abondantes sur la situation internationale. TV5. Des reportages a faire battre les coeurs. TV5. Des face-a-face avec les auteurs et leurs ceuvres. TV5. Des superproductions somptueuses. TV5 Etre branché sur TV5, c'est voir plus loin. teks ko. LA TELEVISION INTERNATIONALE Le monde en francais en exclusivité sur le cable consédiration. INSCRIPTION ENGINS DE CHANTIER EN LOCATION Le CN, qui peut souhaiter louer du matériel de construction en fonction de ses besoins en 1992, désire dresser une liste de matériel de chantier pour location. Les engins suivants peuvent étre exigés en divers endroits: Camions, pelles rétrocaveuses, pelles mécaniques, tracteurs sur chenilles, grues, niveleuses, décapeuses et autre matériel lourd. Les listes d'engins et leurs tarifs de location doivent étre enregistrés sur les documents fournis 4 cette fin par les bureaux del'ingénieurde la voie, 2e étage, 11717 - 138 Street, Surrey, C.-B. (589-6548); de l'ingénieur de district, 2e étage, 145 - 3e avenue, Kamloops, C.-B. (371-5435); de l'ingénieur de district, 602 - 299, rue Victoria, Prince George, C.-B. (565-8290) ou de l'ingénieur de la voie, Se étage, Operations Building, 10229 - 127 Avenue, Edmonton, Alberta (472-3227). Il ne sera pas tenu compte des offres qui sont présentées sur des documents autres que ceux fournis par le Chemin de fer. Les personnes intéressées sont priées de faire parvenir leur liste d’engins et de tarifs avant midi (heure normale des Montagnes), le jeudi 27 février 1992. Les listes recues aprés cette date ne seront pas prises en Les listes doivent préciser les renseignements ci-dessous, lesquels devront rester en vigueur jusqu’au 31 décembre 1992: Marque, modéle, numéro de série, année, Equipements, no d'inscription 4 la Commission des accidents du travail, montant de I'assurance responsabilité en vigueur, adresse commerciale et numéro de télépohone. Les tarifs doivent englober les frais de conducteur. Tous les engins ci- dessus doivent étre fournis avec conducteur. La Compagnie se réserve le droit de rejeter toutes les offres, méme la moins élevéem et de choisir le matériel en fonction de son age et de son état. R.A. Walker Premier vice-président Quest canadien Edmonton (Alberta) _Les mots croisés de Tima Sekkat Grille 78 teary VN VE VE 1 cueillette. 2 3 3. Rapportent. 4 ee 5 Chicotin. 6 7. Pas pour. 7 | publique. 8 Note. 9 vs Vendredi 7 février 1992 Horizontalement 1. Homme de certaine 2. Rendue. - Possessif. 4. Thymus. - A sec. 5. Richesse. - Cacochymes. 6. Coule en Afrique. - 8. Brillant. - L'opinion 9. En forme de croissant. - 10. Roulée. - Blessé. Epais. V. Corps céleste. - Monnaie d'Asie. détendre. Achille. IX. Variés suivant les pays. - Bramé. - Conjonction. Verticalement I. Enfermé et bien fermé. II. Araignée des jardins. - Trois fois la méme. IIL. Sans valeur. - On la tond avant de la peigner. IV. La téte du diable. - VI. Eclose. - Pour se VII. Mignon. - Possessif. VIII. Point vulnérable pour Solution de la semaine derniére Grille 77 [ese IV eV eV ENT IX X USIAIxlo|PlH| elm] eas 2H]! [ELF Al Pi 3}0/ Ri v| 1 |e] Ri EH Ie 4l\P BO IPITIOIN|ISHG sii IMI PIE| RIF ITI CIE 6| NV HI|Al) |VIE RT |O 116) RLOlO|PIE| Aon |r SH A| NGC RelA 9] A|S OIRIMIE|S HT 1 R| EL P\UMBAI SIT IA IE X. Qui pla, it beaucoup. ES ee eee Le Soleil de Colombie 3 a !