10 Le Soleil de Colombie-Britannique, vendredi 23 férrier 1996 LES CHANTIERS... (suite en page 10) intéressants la vie n’était pas de tout repos, C'est le moins que on puisse dire! De faube jusqu’au soir dans la forét, tout le monde trimait dur. En général “le groupe se divisait en petites équipes de trois hommes: deux bdcherons, un charretier. Chaque jour, chaque groupe devait abattre un certain nombre d’arbres, les ébrancher et les scier afin de pouvoir livrer a femployeur 50 billots de 3,60 m” de long. Mais avant méme de commencer la journée de travail proprement dite, il fallait marcher 2 ou 3 kilométres pour se rendre sur le terrain d’abattage. Comme la distance ne permettait pas de retourner au Campement pour le repas du midi, en général on le prenait sur le lieu de travail, sarrétant seulement, quelques courts moments entre deux cognées pour avaler un léger gouter. LA VIE AU CAMPEMENT Les conditions de vie au campement n’‘étaient pas non plus trés reluisantes. Chaque groupe de bdcherons habitait dans une hutte ou “camp” de bois rond, ne mesurant pas plus de 9 mé@tres sur 12 métres. Les ouvertures étaient petites afin de mieux se protéger du froid. Le mobilier de la cabane était trés rudimentaire: des lits a trois étages alignés en général a droite et a gauche le long des murs, puis au fond de la piéce, la “cambuse”. En langage de bdcheron, la cambuse désignait un foyer de pierres aménagé a méme le plancher, destiné a la cuisson des aliments comme au chauffage de la_ piéce. Evidemment a cause de létroitesse de la piéce, pas de tables, de chaises, de lavabos ou de cabinets d’aisance. Pour manger on s‘asseyait sur le lit et on posait son assiette sur ses genoux. Souvent pour dommir, il fallait partager sa paillasse avec un compagnon de travail. On peut bien imaginer que dans ces circonstances la toilette générale était plutét rudimentaire. Pourtant dés qu'il y avait un probléme de parasites (poux, puces etc...) on n’‘hésitait pas a prendre les grands moyens pour sen débarrasser. Pour cela on faisait .bouillir les vétements de tout le monde dans un grand chaudron. SOUPE AU POIS, LARD SALE, FEVES AU LARD ET...SOUPE AUX POIS, LARD SALE... Perdu au fond des bois, souvent rationné par femployeur, le pauvre cuisinier (cook) devait se creuser les méninges pour essayer d’'apporter un peu de variété aux menus. Mais il avait beau faire c’était invariablement le retour de la soupe aux pois, du lard salé, et des féves (au lard)... MALGRE TOUT LA JOIE DE VIVRE. Malgré fa rude vie qui’ils menaient, nos ancétres n’en demeuraient pas moins de joyeux drilles! Le samedi soir, la veillée venait rompre la monotonie de la vie de chantier. Nayant pas a se lever de bonne heure le lendemain, les hommes en profitaient pour sen donner a coeur joie. Alors dans la forét, Chansons, histoires, jeux de force, gigues et musiques venaient remplacer le bruit des haches et des Godendards. DEFRICHER POUR MIEUX VIVRE . Les premiers francais qui débarquérent en Nouvelle-France furent avant tout de grands défricheurs. Les pionniers ne choisissaient pas leur travail, le travail s‘imposait a eux. Obtenir des terres arables au prix de durs labeurs était le lot detout nouveau venu. Car Cétait la terre qui leur fournissait céréales, légumes et animaux dont ils se nourrissaient. Si la chasse et la péche demeuraient une partie certes, non négligeable de _ leur subsistance, il fallait tout de méme @ mesure que la_ famille S'agrandissait, “faire terre neuve”, comme on le disait alors. Evidemment cette con- quéte de terres cultivables se faisait aux dépens de la forét qui reculait périodiquement. Il est aujourd'hui difficile de s‘imaginer qu’au XVle siécle la luxuriante vallée du Saint- Laurent, tout comme celle du fleuve Fraser d’ailleurs était alors recouverte de foréts. A cette époque trouver de la main d’oeuvre était certes facile mais pouvoir se la payer était une autre affaire. Les familles d'agriculteurs étant plutét pauvres le plus souvent c’était toute la famille qui se mettait a fouvrage afin de limiter les dépenses. Il artivait bien que queique voisin généreux vint donner de son temps, mais de facon générale la déforestation et le défrichage des terres étaient une affaire de famille. i Une fois choisi le coin de forét .que l'on allait faire disparaitre, on commengait par abattre les arbres et les arbrisseaux. II fallait voir les hommes, jeunes et moins jeunes, munis de haches, de cisailles, de “godendards” (7 (7 { scie passe-partout ) s‘attaquer gaillardement a la besogne. Lorsque l'un des grands arbres finissait par tomber sur le sol en faisant un bruit énorme de craquement de branches, les hommes s‘épongeaient le front et regardaient un instant, ce géant de la forét qui gisait maintenant a leurs pieds. Ces beaux arbres étaient dailleurs trés précieux pour ces fermiers-défricheurs, car ils allaient en profiter pour se faire du bois de chauffage, et mettre soigneusement de cété la plus belle partie du tronc qui serait débité en planches et en poutres pour batir ou agrandir leur maison. Une fois l’abattage terminé et mis de cété tout ce qui pouvait étre utile des diverses parties de larbre, il ne restait plus qu’a rassembler les petites branchettes et brindilles pour les faire broler. On appeliait cela, “faire de labattis”. DEFRICHAGE ET LABOURAGE. Sile bon LaFontaine avait vécu au Québec, c'est sans doute ce qu'il aurait dit. Car une fois les arbres coupés venait une partie du_ travail incroyablement exténuante. Il fallait maintenant extraire du sol, les souches. Cétait “'essouchage” une corvée a décourager les plus vaillants.Pour s‘enacquitter les hommes faisaient atteler les animaux dont la force est depuis toujours légendaire : les boeufs. Ils les attelaient par groupes de deux ou quatre suivant la ténacité des souches et faisaient tirer ces pauvres bétes jusqu’a ce que les racines cédent. Mais les hommes ne laissaient pas les animaux faire le travail seuls. Munis de barres de fer qu’ils enfongaient dans le sol ou sous lestroncs, ils se démenaient suant et soufflant comme de beaux diables. Puis a leur tour les souches étaient rassemblées en tas un peu partout et brilées. Une fois le grand déblaiement terminé on mettait le feu a tout ce qui restait sur le sol de brindilles, de feuilles et de mauvaises herbes. Cette portion de forét portait alors le nom de “brdlé”. Au printemps suivant lorsque le sol serait dégelé le fermier n‘aurait plus qu’é labourer son “briilé” pour obtenir peut-étre un nouveau champ de blé ou encore avoir le plaisir de voir ses vaches paitre dans un nouveau pré bien vert, SYLVIE PELLERIN ACCOMPAGNEE DU GUITARISTE PROFESSIONNEL YVON LANGLOIS, LA MERVEILLEUSE CHANTEUSE QUEBECOISE PARTICIPERA AU FESTIVAL. AGENDAF See CVE So __ Au Centre culturel francophone: 1551, 7é Avenue Ouest. Salon de discussion Joignez-vous au groupe de fran- cophones qui, 4 chaquesemaine, le dimanche 4 partir de midi, dis- cutent de thémes importants de l’actualitésous un angle qui inci- te 4 la réflexion plutdt qu’a la controverse. Personne-ressource: Dominique au 736-9806. Tous les jeudis du mois Cours de chant de 17h 4 22h. Per- sonne-ressource: Dominique au 736-9806. KK. Les Danseurs du Pacifique L’ensemble folkloriqueLes Dan- seurs du Pacifique esta la recher- che de personnes dynamiques pour se joindre 4sa sympathique équipe de danseurs. Aucune ex- périence nécessaire. Bonne vo- lonté et sens de]”humoursontun atout. Nous sommes aussi 4 la recherche d’un studio de répéti- tion. Renseignements : 299-8845. 2K Le Club Toastmaster de Vancouver Voulez-vous vous amuser dans un cadre stimulant et amical? Vou- Jez-vous apprendre a parler en public en frangais? Rejoignez- RANCOPHONE nous les mercredis, 4 18h45, au 1020 rue Nelson (coin Burrard), au 2éme étage. Stationnement gratuit. Venez nombreux. En- trée libre. Pour tout renseigne- ment, contactez : Nathalie, tél: 683-4238, ou Michelle, tél.: 683-5386. EK AL’ALLIANCEFRAN- CAISEDEVICTORIA Le mercredi 28 février a 19.00 heures Pour commémorer le <>, \ Alliance francaise de Victoria présente <> un film de Raoul Peck, en version originale sous- titrée. Cette soirée sera présen- tée par le docteur Sada Niang, professeur 4 1’Université de Victoria et présentateur de la série “Reel Africa” du <>. L’entrée est libre. La projection aura lieu dans la Salle A240, dans le “Human and Social Development Building”, de l’Université de Victoria. Sta- tionnement Lot E. Pour plus de renseignements, veuillez appe- Jeraunuméro (604) 656-4770.