creme 12, Le Soleil de Colombie, 6 juin 1975 Chronique du Canada Francais Veet Be NUS SO OM Hite ms Neo On U7 5 En 1871, le Canada, issu de la Confedération quatre ans auparavant, procédait a un premier recense - ment de sa population, I s’est done ecoulé un sié- cle entre ce relevé et le plus récent, celui de 1971. Que sont devenus le Ca- nada et les Canadiens - francais durant cette pé- riode. C’est Aces ques- tions, surtout la dernicre, que le R.P. Richard Arés entreprend de répondre A une etude parue tout ré- cemment aux Editions Bel- larmin: ‘‘Les positions ethniques, linguistiques et religieuses des Cana- diens-frangais a la suite du recensement de 197]’’. Le Canada comptait un peu plus de trois millions d’habitants en 1871. Cent ans plus tard, il avait multiplié par sept ce chiffre, le portant a vingt-et-un millions, soit eXxactement 21,568,300. Pendant cette période, les Canadiens frangais é- taient passés de 1,082,940 a 6,180,120. Ils s’étaient multipliés six fois et ce, par le seul apport prati- quement des naissances. En pourcentage, ils é- taient descendus de 31,1% en 1871 & 28,7%- de la po- pulation totale du pays. Ils avaient connu un pre- mier fléchissement du- rant le premier demi-sié- Confédération. Fn 1921, ils ne représen- talent “que27,9% de’ “la population canadienne. Ce- pendant, ils avaient re- pris leur avance, se his- sant, en 1961, A 30,4%, presque la position qu’ils Occupaient en 1871. Les dix derni¢res années les ont ramenes brutalement au chiffre de 19]l. Ce qui est plus grave que ces chu- tes de pourcentage, se sont les causes de ces chutes. La cause de la_ premié- re chute a éfé extérieure au groupe canadien-fran- gais. C’est l’immigra- tion massive consecutive 4 Vouverture des pro- vinces ‘de;-l"Ouest a la colonisation. La forte na- talité du) yroupe = cana- dien-francais lui a permis de contrebalancer cette vague migratoire et de re- prendre le dessusaprés les fléchissements marqués de 1911, 1921 et 1931. Ia crise économique des années trente ralentit fortement la venue au pays des néo- canadiens et ce ralentisse- ment se continue de nos jours. A quoi attribuer dés lors une chute de deux points entre 1951 et 1971, plus précisément de 1,7 depuis 1961. La réponse est tra- gique: la denatalite au sein du groupe canadien- cle de la francais. Aprés avoir dé- tenu pendant longtemps lc plus haut taux de natalité et d’accroissement naturel au Canada, notre groupeest tombe au plus faible taux de reproduction. Pendant les 10 derniéres années, notre groupe n’a augmenté que de 11,5% alors qu’il a- vait cOnnu un accroisse- ment de 28,3% durant la déecennie précédente. Nous ne pouvons que faire notre le grave avertisse- ment que lance au Québec et au peuple canadien-fran- cais Ie R.P. Arés, en con- clusion de son étude; ‘*Non seulement la deénatalité ronge comme un cancer le groupe canadien-fran- cais, mais il se révéle im- puissant 4 attirer a sa langue et 4 sa culture 1a majorite des nouveaux groupes cthniques. .C’est 14 pour luile plus yrand dé- fi de l’heure: s’il ne réus- sit pas a sortir de cette Stagnation démographique, quelques hbrillantes que puissent se révéler par ailleurs ses réalisations culturelles et artistiques, les prochains recense - ments ne pourront qu’en- registrer 4 son compte de nouveaux et plus graves reculs’’. Le Conseil de la Vie Fran- gaise. - LA PHOTOGRAPHIE par Lucien Bellin LES BEAUX JOURS SONT LA - Vous @tes prét a prendre des photos mais, avant de commencer, il est trés important d’avoir une i- dee de ce que vous allez faire, comment vous y prendre et comment pro- ceder. Vous aurez l’assu- rance d’avoir de bons cli- chés, méme 4 votre pre- mier essai. Si vous suivez ces 3 points attentivement vous aurez l’assurance de faire de bonnes photos, mé- me a votre premier essai. Tout d’abord, lisez avec soin votre livre d’instruc- tions, car chaque fabri - cant a un systéme diffé - rent. le posemétre est trés important aussi ct il faut apprendre a lire Vindice-lumiére, correc- tement, au premier coup d’oeil. Indices de lumiére variés: 2éme_ - Obtenez de votre fournisseur un vieux film (date perimée) pour char- ger et decharger votre ap- pareil jusqu’& ce que le mouvement de vos mains soit enharmonie avec votre appareil - 3éme - Avant de prendre des photos, pratiquer avec le posemétre (indice-lu- miére). Le changement de vitesse Ou Ouverture du diaphragme s’impose quand les sources de lu- miére vont d’un extréme 4a Vautre (de l’intérieur a l’extérieur de votre mai- son). [ f Vous pourrez alors faire rapidement les _ ajuste- ments nécessaires. On peut repéter ces essais, sans film et lorsque vos deux indicateurs de lumiére se Superposent, relachez le declencheur. Pour mieux connaitre les possibilités de votre appareil, prenez la lecture de votre pose métre a une vingtaine d’endroits différents, autour devotre maison, dans unparc,etc.. Si vous faites quelques portraits d’enfants, prenez Vindice de lumiére sur votre posemétre 4 20cm du visage, sinon, le ciel, en arriére, ou toute autre source de lumiére, peut déplacer votre lecture du posemétre ou, s’il ya de fortes ombres sur le visa- ge, prenez une lecture du cote foncé et une du coté clair, ensuite l’indice au milieu de ces deux lectu- res et vous aurez un vi- sage avec des ombres ac- ceptables, important quand vous vous penchez vers le Sujet, faites bien attention de ne pas prendre’ votre propre ombre dans Il’indice lumiére, simple précau- tion mais si souvent ou- bliée. Quand vous étes 4 lapla- ge ou tout autre endroit sa- ble, redoublez de précau- tion pour protéger votre appareil des poussiéres de sable car cela peut faire bien des dégats. - NE a airs | Hd Se , eb coin de la régie de la langue francaise Ous men VC direz tant par Louis-Paul Béguin par Louis-Paul BEGUIN - Les evénements, les cir- constances aménent la creation de mots nouveaux. La langue suit la science, elle doit donc s’adapter continuellement a de nou- velles techniques, a de nou- velles découvertes. Ft puis il faut le dire, notre epoque est deja l’epoque de la civi- lisation des loisirs. On s’inquiéte de choses qui laissaient les hommes in- differents il y a quelques decennies. La_ pollution, dont on parlait a peine ici il y a 20 ans, est devenue un motif d’inquiétude, a juste titre. On fait done des re- cherches sur les moyens de préserver la faune et la flore de notre planéte.C’est bien sQr, parce que les hommes de science ont plus de temps 4 leur disposition, a etudier les problémes fondamentaux qui préoccu- perent les hommes depuis des siécles: santé, ravi- taillement, progrés tech- niques de communications, bien-@tre, etc. . .Mainte - nant les pays travaillent pour ygarder notre pauvre planéte qui regorge de dé- chets et de carcasses de voitures abandonnées. Mais les animaux en ont pris un coup aussi. Munis d’armes de plus en plus perfectionnées, les chas- seurs les occirent par mil- liers depuis des décennies, non pas pour se nourrir, mais en pratiquant un sport aussi cruel que né- faste. Ainsi, les cigognes se meurent en Alsace. leur migration les expose aux dangers multiples, entre la France et l’Afrique occi- dentale qui les accueille (plus ou moins bien) en hi- ver. Les lignes de haute tension les électrocutent au passage et les chas- seurs de tout acahit les a- battent. En outre, les A- fricains les attendent. au tournant. Bref, le nombre de ces pauvres échassiers s’amenuisait d’année en annee. Des’ mesures fu- rent heureusement prises en Alsace pour que cesse cette extinction d’une es- péce si pittoresque, si “couleur Icealev, il- tet décidé de donner A ces Migrate:irs des habitudes nouvelles. Qu’ils ne par- tent plus pour les pays chauds, mais demeurent sous les cicux alsaciens quand les chutes de neige menacent les pays rhénans. Si je vous entretiens d’un sujet qui ne semble avoir aucun rapport avec la lan- gue francaise, c’est pour demontrer que toute scien- ce nouvelle, toute nouvel- le idee mém=2, peut néces- siter la création de nou- veaux mots. La préoccupa- tion des Alsaciens atrouvé une solution. Pour que la cigogne vive, ont-ils con- clu, il faut la sédentariser. le voila le mot nouveau. Celles des cigognes qui seront sedentarisées, c’est-a-dire rendues sé- dentaires (on leur coupe les plumes des ailes en quantité suffisante pour les empécher de voler) ne mourront plus en Afrique ou foudroyées par les li- gnes de haute tension. El- les auront la chance de se reproduire et augmente- ront ainsi le nombre de ces.) gracieux . volatiles> qui, d’aprés la légende rhé- nane, livraient aus fa- milles les bébés roses et joutflus. Encore une chose: les antennes de té- lévision les empéchent-cl- les de faire leur nid sur les cheminées. TI faut donc (et voila un néologisme) les sécuriser. Eneffet, enles sédentarisant, on les cloue au sol comme de vulgaires Oiseaux de basse-cour. Si cela ne les. sécurise pas, les belles cigognes, qu’on demande aux poules et aux canards qui ont été depuis longtemps sécurisés sans qu’on invente un mot nou- veau. -