oe eae ’ SUPPLEMENT DU SO]_E|]L DE COLOMBIE’ iYQazetteosarts re | ‘*Me faire un nom, étreconnue, ¢a ne m’intéresse pas: Pourvu que je vende juste assez de toiles pour vivre, je suis satisfaite... - Vous vendez assez pour vivre, pour l’instant? -Je vends pas mal. De plus je recgois une subvention du gouvernement... Cela me permet de me concentrer sur mon art. Je vis un peu en retrait de la société... Lorsque je vais en ville, je me sens un peu perdue au milieu de tous ces gens pressés, du traffic, du bruit...’’ Reimi KOBAYASHI, 23 ans, a quitté Toronto, sa ville natale, il y a deux ans, pour venir s’installer A Van- couver. ‘‘Il y a trop de galeries d’art, 4 Toronto, la plupart d’un niveau assez bas, trés commerciales... D’autre part, il est quasiment impossible d’obtenir une subvention du gouvernement en Ontario: Il y a trop de gens qui peignent ou s’adonnent 4 un art quel- conque, 1a-bas.’’ explique-t-elle. Je jette un coup d’oeil curieux 4 la piéce dans laquel- le je me trouve: poteries, plantes vertes, dessins, ta- pisseries; un métier A tisser. Je demande: ‘‘Vous fai- tes aussi du tissage? - Oui. Je vais d’ailleurs prendre un cours cet été.’’ L’endroit respire le calme, la paix; procure une agréable sensation de bien-étre. ‘¢Qu’est-ce que vous. faites de vos journées ¢ -Je peins. Je vais me promener, avec mon ami; je fais de la cui- sine. J’adore faire la cuisine! -Cuisine canadienne -Cui- sine canadienne, frangaise, japonaise... Mon pére était — remit kobayashi japonais, ma mére moitié hollandaise, moitié frangai- se... J’ai appris a préparer toutes sortes de plats!’’ On n’est pas surpris d’apprendre que Reimi a des o- rigines japonaises: effectivement, ses toiles, par leur sim- plicité, la discrétion de leurs couleurs (beige , gris, bleu pale), rappellent beaucoup l’art japonais. ‘‘Vous peignez surtout des paysages... -Oui. Je suis une per- sonne saine, positive: Je regarde ‘‘autour’’ de moi, a la différence de beaucoup d’artistes contemporains qui pratiquent l’introspection & longueur de journée et passent leur temps 4 peindre leur névrose!’’ ‘*Quels sont vos. projets pour l’avenir... Si vous en avez -Mon ami et moi allons vous acheter une voi- ture et aller vivre A White Rock. Vancouver: est en train de devenir une grande ville, aussi.’’ Reimi ne prétend pas, par l’intermédiaire de ses oeu- vres, dire quelque chose d’important, promul guer une quelconque philosophie. Elle désire simplement pein- dre les arbres, les rochers, la mer, tels qu’elle les voit, c’est-a-dire beaux, durables, empreints de séré- nité et pas tout-A-fait dépourvus d’une certaine ma- jesté. ‘La vie n’est pas aussi triste qu’on voudrait nous le faire croire’’ conclut-elle avec le sourire. Ariéle MARINIE