Avril 1968 L’APPEL page 9 mais il ne consentait jamais 4 me parler en francais, méme lorsque nous étions seul 4 seul. Quels débuts! quels encouragements! J’avais done choisi un autre officier francais, celui-la un bon ami qui me parlait en francais et qui m’aidait avec beucoup de sympathie mais en me vendant les cigarettes de son navire @ .25 sous le paquet ce qui, j’appris plus tard, ne lui cot- tait que 10 sous. I] me servait un “gin and to- nic’’ a bord (prix coutant 6 sous) pour 25 sous également en me disant que je paierais au moins 50 sous dans un hétel. Ce prix s ’appliquait mé- me aux traites que je lui payais ainsi qu’a ses amis & bord de son propre navire! ! “One of us is born every day’’ dit la maxime anglaise. Une autre contradiction est celle de la lan- gue. Pour ma part j’ai toujours essayé de corriger mon accent francais en anglais mais futilement car “I’m stuck with it’’. Pourtant jai vu des francais qui m’ont admis qu’ils cul- tivaient leur accent pour l’effet qu’il avait sur les anglais, surtout les anglaises, et je dois ad- mettre que cet effet est splendide et qu’il don- ne souvent bien des atouts sur les anglais sur- tout en matiéres romantiques. (Je connais mon sujet!) Le plus ridicule tout de méme est de voir ces mémes francais qui ont un accent en an- elais et qui ont un accent anglais lorsqu’ils parlent francais. Ils veulent les bénéfices des deux cétés. S’ils insistent 4 étre francais d’ap- parence avec les anglais, ils devraient au moins parler un franeais pur avec les nétres ! 2a i Tl y a parfois aussi une certaine jalousie en- Les chefs patissiers sérieux tre francais parmi ]’élément nglais. Certains se utilisent le piquent d’étre différents, pour le charme avec les anglais, mais ils fuient la compagnie d’un R O N_ autre francais qui semble alors gater la sauce Cc ABA LN A R O L de l’individualité. Un ami qui a épousé une irlandaise bilingue pour alroser leurs CABA : élevait ses enfants uniquement en anglais en “babas au rhum’! @_ PRIOR disant comme excuse: “Il faut que je sois juste —e- . oe ine pou mes on oee os faut qu ie soient aceeptés Les gens sérieux, eux aussi, Potente a par les anglais n autre officier avait marié . y ‘ fe Ea Gd une frangaise et les deux avaient un accent boivent lexotique LAE sn to plus fort que le mien. Pourtant leurs enfants R O N._ Terao Q ne Savaient pas un mot de frangais. Les enfants es d’un autre officier encore se faisaient battre CA BANA a a 1’école d’Halifax lorsqu’ils parlaient frangais. Cet officier avait done décidé de ne parler qu’anglais 4 la maison pour la sécurité de ses se enfants. Vous devinez pea : LES DISTILLERIES MELCHERS LIMITEE Que dire de cet autre officier qui avait é- Berthierville, Qué. pousé une montréalaise 4 qui il avait dé ensei- gner l’anglais et qui me disait avec orgueil que sa grande ambition était de devenir tel ces of- ficiers britanniques de V’histoire victorienne qui possédaient le contréle des mers du monde. Cette annonce n’est ni publiée ni exposée par la “Vivons avec le vainqueur, la soupe est meil- leure!’’ (Godbout) régie de contréle des alcools ou par le gouvernement Il serait trop long de discuter de tous ces officiers francais qui ont épousé des anglopho- de la Colombie-Britannique. nes. D’ailleurs “leurs sort en est jeté’’ et il est mieux de les oublier. Il faut tout de méme comprendre une mino- rité de ceux-ci et admettre que certains fran- cais gagnent beaucoup en fait “en switchant’’. Un de mes meilleurs amis de la marine me Vex- Wwrrrwrwrnrnrwrnrwrrwrrwrwnrrwrrrrrrrrrrrrrrrrrnrrnrnns,