| =" VOL. 19 No. 43 VENDREDI 6 MARS 1987 Musique Babayaga: quatre syllabes pour un quatuor Le printemps arrive. Un peu partout 4 Vancouver, des jeunes tists Saloscat, des groupes se créent. Aprés Marc Fortier, expose actuellement au Vancouver East Cultural Centre [voir la semaine derniére], voici Fidel Voyeur et le Quatuor Babayaga, que vous pourrez découvrir les 12, 13 et 14 mars au Centre culturel colombien. Par Charles-Henri Buffet Babayaga. Ba pour le premier violon, ba pour le deuxiéme violon, ya pour l’alto, et ga, bien sir, pour le violoncelle... Babayaga, quisonne comme les premiers balbutiements d’un enfant, est en fait le nom d’un tout jeune quatuor a cordes. Mais vous, vous auriez appelé un quatuor a cordes Areuh-areuh? L’enfant est né il y a quelques semaines, au Vancouver Acade- my of Music. Trois des quatre musiciens qui le composent y sont enseignants: Paula Wise (vio- lon), Krist] Armstrong (violon- celle) et Claude Giguére (violon). Quant 4 Marie-Claude Brunet (alto), elle y prend des cours. Claude Giguére est un peu le “papa” de Babayaga. Violoniste classique de formation, il confie quiil avait T'impression de se trouver dans une impasse : “Depuis cing ans, dit-il, je faisats toujours quelque chose a cété de la musique classique. Il y a-eu les Danseurs du Pacifique, tl y a eu Time Steps, un spectacle pour enfants que nous produtstons avec Jean-Pierre Leblanc dans les écoles. Il a eu le théatre... En fait, j'ai toujours aimé la scéne, le contact avec le public, - ade Par Charles Maki Buffet trouvé la maniére d’utiliser mon violon dans cette optique-la. Je me sentais dans une impasse et plusteurs fots jai méme failli arréter le violon.”. Pourtant, les choses ne sem- blent pas aller si mal de ce cété-la. Avec les Danseurs du Pacifique, il est allé en tournée en Europe. Au début de l’année, on ES Courrier de 2éme classe Second class mail no. 0046 Ss 30 CEN TS VIII-Maurice Beaudry, un optimiste a la téte de Radio-Canada Directeur des services Se Hadie Coneiaen UR ieee francais Maurice la facile. Mais tandis que les Sets odent air ayer "devige ave a optimisme.” aes Maurice Beaudry est un homme d’appareil. Du _ plateau a ladministration, sa carriére suit le cheminement classique de celle de bien des cadres de Radio- Canada. 1953: Maurice Beaudry entre a Radio-Canada. Il est bruiteur, alors que la télévision fait ses quien direct. C’étatt Pee og de trouver des moyens de reprodutre les sons. On utilisait de la fécule de mais pour le bruit des pas dans la neige, des corn flakes pour celut des pas dans des branchages... Crest la, sur le En 1960, Maurice Beaudry - Dans le sens des aiguilles dv une montre : Claude Giguére, Paula 2 fait appel a lui pour jouer dans | premiers pas. “A l'époque, se passe ducété de l’administration. Wise, Krist] Armstrong et Marie-Claude Brunet. Suite en derniére page | souvient-il, on ne travaillait Suite en derniére page Couches Portrait d’une Francophone Elle a plaidé des causes en Suisse, elle a visité des camps de Ce petit symbole a fait son apparition cette année dans le programme du Festival pour enfants de Vancouver [au parc Vanier du 11 au 18 maz). Ne vous méprenez pas, cela ne signifie pas “changement de couches tnterdit aux heures de pointe”. Les organisateurs ont simplement voulu prévenir les parents d’enfants en bas age. Certains spectacles, ont- ils expliqué, ne pourront étre appréciés que dans le calme et la concentration. Les enfants qui portent des couches n’y seront donc pas les bienve-. wuss ° Sij'ai bien compris, il suffira a un bébé débrouillard denlever sa couche pour entrer sans probléme dans la salle! Oncle Archibald Deux ans et demi en iers en Thailande, elle a protégé des réfugiés Khmers et tnamiens, elle a vécu a cété des champs de bataille... et elle parle six langues. Son nom: Anne Robert. a la Croix-Rouge Par Lise Brousseau C'est un lundi matin. Le ciel, comme toujours, pleure sans relache. Dans I’autobus, les gens aux visages gris s’enfoncent dans leurs souvenirs ou guettent anxieusement le coin de rue oi ils devront débarquer. Soudain, une voix forte et claire 4 mes cétés s‘écrie: “Vous étes francopho- ne?” Je me retourne, ébahie. «Comment sait-elle que je parle le francais? Voyant ma surprise, elle ajoute vivement: Je vous at entendu discuter l'autre jour avec une dame... ¢a fait du bien dentendre la belle langue... Anne Robert n’a que 28 ans. Pourtant, avec un passé aussi coloré, on lui en donnerait davantage. Née 4 Genéve d’un pére horloger et d’une mére enseignante, elle fait des études en Droit et obtient finalement sa licence a 22 ans. Aprés un stage de 2 ans a la Cour, elle me lexamen du Bareau et travaille 1 an comme avocate. “Ce métier me permettait de gagner ma vie honorablement. L’archéologie, Vethnographie ou Uhistoire de Vart me tentatent mats, il est difficile d’en faire un gagne-pain. Jai donc opté pour le Droit. J’étais fascinée par les fonde- ments des lots. Pourquot Structuratt-on les soctétés? Pour- quoi avait-on un jour décidé de réglementer les comportements sociaux? Puts, le facteur humain était un autre potnt important dans ma décision. Etre avocate tmplique que lon travaille avec des gens qui sont en situation d'infériorité, des victimes, des ‘criminels’ qui me sont pas coupables avant d’étre condam- nés mais, qui sont parfots fait coupables parce que l’on a besoin de boucs émissatres, parce que la société veut des indtvidus qui payeront pour les autres; parce qu'elle ne peut rester les mains nues, sans coupable sinon elle devient anxieuse, peureuse. Peu importe la société, qu’elle soit musulmane, judéo-chrétenne... les régles de base sont similaires. Elles ont toutes un respect du cadre, du chef, du groupe, de la ‘mére en tant que génitrice etc. Méme les sociétés tribales les plus primitives ont un _ systéme juridique, ausst stmple sozt-il.” Suite page 2 ati,