aT et A Le Soleil de Colombie, vendredi 27 janvier 1984 —15 Lettres, arts et spectacles eal LES FILMS DE LA SEMAINE VUS PAR GASTON. «La nuit _ de Varennes» En _vedette: Jean-Louis Barrault, Marcello Mastroianni, Hanna Schygulla, Harvey Keitel, Jean-Claude Brialy. Mise en scéne: Ettore Scolla (Passion d’Amore) . Les grands événements his- toriques fournissent souvent la trame de fond 4 un roman ou a un film; ce cas s'applique ici pour donner a La Nuit de Varennes un effet rarement rencontré au Cinéma. Nous sommes en juin 1791 (deux ans aprés la prise de la Bastille) . Le climat est surchauffé et la rumeur monte telle que le roi Louis Nicolas Restif de la Bretonne (Jean-Louis Barrault, Le jour le plus long, un €crivain fait la ronde des bordels de Paris pour appuyer la nouvelle et en revenant par le palais royal est pris pour un domestique par un groupe de personnes mystérieuses qui s'appétent a faire un voyage Rejoignant son ami, Tom Paine (Harvey Keitez, mort en direct) a un relais de poste, il apercoit soudain la diligeance lourde de la veille et entrevoit la possibilité de faire route avec eux vers Metz. Sur la route, ils accueillent le La’. Hanna Schygulla, Laura Betti, Andréa Ferréol. assiste A un des itinéraires les plus intéressants jamais portés a lécran. On est conduit jusqu’a Varennes pour l’arres- tation du roi. La distribution est impres- sionnante, citons-la a travers un des moments les plus forts du film: la rencontre entre les deux hommes de _ Lettres (Mastroianni-Barrault) ayant chacun un passé érotique philosophie. Les conversa- tions rebondissent de Dantes a Beaumarchais, de l’érotisme a la politique. Aussi, je dis bravo pour les décors, costumes, maquillages de l’époque qui rehaussent la beauté du film; bravo au message destiné a la société moderne. Enfin La nuzt de Varennes est 4 ne pas man- quer, surtout Sl vous avez XVI s’appréte a fuir Paris célébre aventurier et Don _ célébre et trois jolies dames apprécié Flu Draught man’s pour rejoindre ses troupes Juan Giacomo Casanova (Schygulla- Ferréol-Betti) contract |’été dernier. ~ anti-révolutionnaires station- (Marcello Mastroianni, La _ essayant d’étre leurs milliémes Une semaine seulement au nées prés desfrontiéresfrancai- grande bouffe) pour une conquétes. [ous ensemble Ridge, 16éme avenue ouest et ses. - partie du voyage. De la on dans le carrosse, ils parlent Arbutus. A 19h et 21h30. Alliance fran¢gatse Concert «Dites lui que je l’aime» | Adapté d'un roman de P. Highsmith, ce film est l’his- toire d'un amour fou entre «deux obsédés sentimentaux ‘terriblement dangereux». David, chef comptable, aime Lise, une ancienne amie d’enfance juasqu’a la névrose. Une salle de Depuis le 16 janvier, l'auditorium de 1|’Alliance francaise est ouvert entre 17h00 et 19h30. Les membres et lee étudiants peuvent con- sulter les magazines francais «Dites lui que je l’aime» est une réalisation de Claude Miller avec Gérard Depardieu et Miou-Miou. A lAlliance francaise, 6161 rue Cambie, Vancouver, le mercredi 8 février 4 19h30. plus 41’ Alliance les plus récents, écouter des chansons frangaises, regarder des cassettes vidéo de la télévision francaise ou assister a des projections de courts- métrages. nT @ RDC & =| (als Varennes RAS : . He aR shall bere Avertissement: quelques scénes nues C’est une nuit quia _ changé la face du monde C’était une nuit ot Casanova, le révolutionnaire américain Thomas Paine et I’écrivain francais Restif de la Bretonne se sont rencontrés pour assister ala fin d'un monde et a la naissance d’un autre. C’était la nuit de Varennes. ; Un film d’Ettore Scola, avec Jean-Louis Barrault, Marcello Mastroianni. et Hanna Schygulla. Une semaine seulement, du vendredi 27 au jeudi 2 février, 4 19h et 21h30. Opus. ==. pour André Gagnon Par Michel Pilon Samedi soir, André Gagnon faisait salle comble a l'Orphéum pour interpréter ses plus grands succés, enfin, pas tout a fait. La premiére partie du spectacle était con- sacrée a l’orchestre symphoni- que de Vancouver: les grands airs de Bizet, Offenback, Rossini et Tchaikowski applaudis poliment par la foule. ; Aprés lentracte, André Gagnon se présente sur scéne comme le petit gars du coin en habit du dimanche. On Vapplaudit et il se met a jouer L’Ouverture éclairs, histoire d’entrer rapidement dans le vif du sujet. Ce fut intéressant de l’entendre prendre la paro- le en frangais puis de traduire en anglais avec son terrible accent. Puis il se lance dans La Chevauchée, le théme du film Phobia et La Bourrée et déja on commengait a se demander si le piano fonc- tionnait car les accords étaient tout simplement enterrés par la force de l’orchestre sympho- nique. Etait-ce le résultat de la mauvaise position du piano? Tout ce que pouvait récolter Gagnon c’était des applaudissements fragiles et polis. Il a continué avec Dédétho- ven, le superbe St-Laurent et un concerto de Mozart dans lequel on n’entendait que les violons, la percussion et les vents. Le spectacle terminé, la foule a acclamé, un retour Pour les amants de Claude Léveillé. Ses succés, ow étaient-ils? André lui-méme nous a expli- qué qu'il n’avait pu interpré- ter Neige, Now, Ta Samba, Mouvements,. Nuit blanche,a cause du manque d'instru- ments électroniques. Le Prix Goncourt Par Corinne Philibert Fondé par Edmond Goncourt en 1903 (par testament), le Goncourt est le plus ancien des prix littéraires, le plus prestigieux auprés du grand public et, bien que destiné a recompenser de jeunes auteurs, le plus attaché aux valeurs traditionnelles et “bourgeoises’’. “Nous sommes descendants du réalisme et du naturalisme et il faut juger en fonction de cet héritage” a dit trés clairement Michel Tournier, membre du jury, pour justifier le fait que des écrivains tels que Céline ou Perec n’aient jamais eu les honneurs de ce prix. S'il n’y a pas de candidat “robot”, idéal au Goncourt, il y a certes un lecteur idéal, le notable bourgeois cultivé et lettré dont l'espéce est en voie de disparition. d’ou l'accusation souvent encourue par l'Académie Goncourt de décalage par rapport a la modernité ; ve qui expliquerait la création d'autres prix littéraires, destinés 4 récompenser de jeunes auteurs “vraiment jeunes”, c’est-a-dire, en fait, correspondant a la coupure moderne entre littérature de cénacle pour initiés et littérature de gare. Le caractére traditionnel du Goncourt, c'est justement le refus de cette coupure, l’ubstination a miser sur le lecteur homme d'action et de savoir, fin lettré engagé dans la vie active. «Les €garés» «Les égarés», le prix de cette année est exemplaire des Goncourt et exemplaire est son auteur, Frédérick Tristan, philosophe et voyageur, écri- vain et industriel. Au départ, une passion pour la philoso- phie, des études de droit et de sciences politiques et le coup d’arrét. La vocation contra- riée : la mort de son pére qui le contraint a reprendre trés jeune l’entreprise famililale, et des voyages de commande sur toute la surface du globe. Or, si Frédérick Tristan échappe a la fameuse coupure entre la tour d'ivoire et la prise directe avec le quoti-« dien, c'est justement parce qu'il en fait le sujet de son livre. Le personnage principal de lintrigue, Gilbert Keith Chesterfield est fictif, illusoi- re, produit d'un pacte entre les deux héros réels : le véritable auteur des ouvrages de Chesterfield et l’auteur officiel pour le _ public, Jonathan. L’un_ chargeant l’autre de supporter les tracas de la célébrité. “Les égarés’ nous plongent dans le concret d’une période dhistoire contemporaine bien précise. La décennie qui pré- céde la seconde guerre mon- diale. D’Angleterre en Italie, de l’Allemagne des premiéres persécutions nazies a |’Espa- “gne en guerre, nous voyons se dessiner une ample fresque de la civilisation occidentale qui, tout en étant et restant con- créte, vécue au quotidien, est emportée par la _ réflexion inspirée et parfois mystique de Frédérick Tristan. A travers les péripéties, les observations, les complots, les coups de théatre, cest le théme du pacte, de la trahison et du double, de la séduction, du saint et du bonheur, c'est Faust et Don Juan. Bref, ce sont les thémes éternels aux- quels Frédérick Tristan ose se mesurer, dans la tradition humaniste du Goncourt. Jai trouvé ce livre fabuleux, - mais j'y ajouterai une mise en garde : il faut déja posséder la clef des mythes utilisés par Frédérick Tristan. La Radio coopérative de Vancouver, CFRO (102,7 FM) met 4a la disposition de la commu- nauté francophone de Vancouver et de _ la province (réception sur le cable) deux heures et demie d’antenne par semaine le mercredi de 16h30 4 19h00. Faites de la radio Si la radio et la communication vous tentent, venez vous joindre a l’équipe de l’Apéro. I n'est pas nécessaire d’avoir de l’expérience radiopho- nique. Pour tous rensei- gnements, téléphonez a la Société Audio-Visuelle au 669-9332 Gami présente les ~ ballets jazz de montréal ap ne es The Billets a tous les ichets VTC-CBO, Fraser, Centres info. dans tous les centres commerciaux et au bureau de vente des billets de UBC AM ou appelez au 280-4444. «Les Ballets Jazz, un frémissement Winnipeg Free 3 janvier 1984. \ Les 2,3,4&5 février a 20h00 au thédtre Queen Elizabeth Vancouver. L’ Apéro au Salon L’Apéro, l’émission francaise de CFRO (102.7 ME) sera retransmise en direct du Salon du livre canadien le mercredi ler février de 16h30 a 19h00. Afin de marquer !’occasion du Salon du livre et du Festival francophone 84 et dans le but de contribuer au succés de l’événement, l'€quipe de l'Apéro se lancera dans la premiére expérience en transmettant en direct en dehors des studios. Nous vous invitons tous a venir visiter le Salon du livre et 4 participer a notre émission au gymnase de l'’école St-Sacrement, $050 rue Heather, Au a 20h midi: —Critique de cinéma André Grenier La Francophonie & You ogramme de |’émission du mercredi 25 janvier , au cAble 10, diffusée en reprise jeudi 14h00, vendredi 9h00 du matin, samedi 15h00 et dimanche —Exposition de photos au C.C.C. —Daniel Léveillée, chorégraphe indépendant —Soirée de la Grosse pomme avec Charlotte Duval et —Claude Roberge de la FFC et l'économie.