2 : 4a La Francophonie and You Un, rassembler le matériel. Réunir les fiches, les prises, les cables; retrouver les projec- teurs, le trépied, ah surtout ne pas oublier le trépied... Em- porter la caméra et des muni- tions: les bandes-vidéo. Com- pléter avec des micros, les fils de ceux-ci, des fils de re- cha Deux, charger l'équipement dans une ca- mionnette. Direction, le lieu du tournage. Ce jeudi matin, on se trouve chez Hervé Lours, l'un des responsables du magazine bi- lingue “Promenade”, qu’on doit interroger sur la parution du quatriéme numéro. On redéballe tout, en vitesse, sous la pluie. Attention a ne pas cogner la caméra. as Le trépied est dressé, “les projecteurs aussi. Lumiére, on tourne. Yann Geoffroy, la maitre de cérémonie de T’émission, tend le micro vers ‘Hervé Lours. Pierre Grenier est a la prise de vue. Dirk, un anglophone, bénévole égale- ment, s‘occupe du son. Tout se passe bien, il n’y aura qu'une seule reprise: Dans-la fera sauter le passage jugé indésirable, et certaines lon- gueurs. C’est fini, on remballe le matériel, on débranche les lampes, on enroule les fils. Rapidement, _efficacement. Re-chargement de la camion- nette. Et vogue la galére... L’équipe renouvellera l’opéra- tion encore deux fois ce jour- la, avec une interview de la poétesse québécoise Nicole Brossard, diffusée le soir-mé- me, et de deux responsables du ‘programme Katimavik — “mis en bofte” pour la semai- ne suivante. “La Francophonie and You” (1) se-construit -essen- tiellement le jeudi. Parce que c'est ce jour-la, et en princi- /pe uniquement ce jour-la; qu'elle peut utiliser le matériel de la chaine communautaire (Cable 10). Les autres jours, ce matériel va a d'autres utilisateurs (2). I] faut donc concentrer la réalisation de toute les entrevues pendant ce jour-clé. Celles qui seront diffusées le soir-méme sont “montées (c’est-a-dire arran- gées, raccourcies, illustrées) dans l'excitation qui précéde la mise en ondes a 19 heures. Les introductions, “les pla- teaux” sont enregistrés en studio. Et tous ces morceaux i de bande sont alors minutés, ordre pour constituer une heure d’émission. sées a l’avance, elles subiront le méme traitement, mais le vendredi. Un autre jour, il faudra courir 4 Richmond, ot se trouve le studio. En effet, “Canadian Cable System”, la compagnie de cable proprié- taire du canal 10, a quitté ses locaux situés sur le 39éme et Cambie pour. ginstaller a Kitsilano. Mais le studio la- bas n’est pas prét. “collés” bout a bout, mis en ~ Quant aux interviews réali-” D'ot les courses a Rich- Je déballe, tu emballes... mond. Mais tout ceci n’est qu'un probléme, somme toute mi- neur a cété de ceux qu’affron- tent Yann Geoffroy et son équipe. Le premier coup arri- ve en mars 1982. “La Fran- cophonie and You” apprend que la subvention du Secré- tariat d’Etat qu'elle recoit par l'intermédiaire de la Fédéra- tion des Franco-Colombiens ($32.000 en 1980-81) ne sera pas renouvelée. La _ raison invoquée: la diffusion de Vémission est géographique- ment trop restreinte. Depuis lors, tous les animateurs tra- vaillent pour la gloire, sans toucher un sou. Deuxiéme coup du sort en septembre dernier. La com- En plein tournage pagnie licencie 22 des 29 employés affectés au cable 10. Du jour au lendemain, “la Francophonie and You”, déja dépourvue de moyens finan- ciers, perd ses moyens tech- niques. Plus de cameraman, plus de preneurs de son. La Francophonie, pour ne pas mourir, doit se neta par elle-méme. salle'de montage, le’ soir; on “On vient juste de recom-. mencer, explique Yann Geof- froy qui dirige l’émission de- puis 1979. Avec notre seul enthousiasme et une équipe de 7 a 8 bénévoles”. Pierre Grenier est l’un d’entre eux, un fidéle collaborateur depuis 1981. Il a dans la téte de produire six fois 10 minutes pour la “Francophonie and You”, — “les Aventures de M. Bob” — une parabole sur la condition d’un francophone a Vancouver. Mais aura-t-il le matériel a sa disposition? Plus largement, la télévi- sion communautaire n’est plus ce qu'elle était. La concur- rence pour accrocher le public est de plus en plus vive, au fur ‘ea mesure que les canaux se multiplient. Et ses animateurs n’ont pas la stabilité des pro- fessionnels. C’est un éternel recommencement. A Vopposé, la technique actuelle permet la constitu- tion d’un véritable réseau a ‘Yéchelle provinciale, les cen- tres régionaux _ produisant leurs propres émissions, celles- ci pouvant étre échangées et intégrées dans la programma- tion de chaque ville. Encore faut-il que cette priorité soit clairement affirmée et que des fonds y soient affectés. Pour Vinstant, il n’y a ni l'un , ni l'autre. Marc Girot {1] Le jeudia19 heures sur le - Cable 10. En reaprase® le dt- manche @ midi. [2] Réalisateurs a” émissions de voisinage”, _religieuses, Sportives. En ce qui concerne les communautés ethniques, autrefots un élément impor- tant du canal 10, nombre d'entre elles — comme les Chinots et les Polonais — l’ont quitté pour rejoindre la chat- ne multiculturelle “World View”. Seuls demeurent les francophones, avec la ‘‘Fran- et les: cophonie and You”, Indiens. ~ . (équipement, matériel, Le paride la Société Audio Visuelle Un réseau provincial de télécommunications communautaires La Société Audio Visuelle est partie d’un petit groupe d’artisans qui au cours des quatre a cing derniéres an- nées, ont produit, entre autres choses, deux émissions en francais de bonne qualité, la “Francophonie and You” sur la Télévision par Cable, dif- fusée dans la région de Van- couver, et “l’Apéro”, sur Coop-Radio, diffusée dans la province entiére. Constituée en Société a but non-lucratif en février 1982, elle comporte maintenant un noyau de techniciens, d’arti- sans, de gestionnaires et de personnes intéressées au déve- loppement de la télécommu- nication communautaire en francais. Son but est de permettre aux habitants de la Colombie britannique de s'exprimer en francais, de suivre des débats d'intérét direct pour eux et d’y participer -directement, sur des sujets divers: actualité quotidienne, problémes — lo- caux, ou de portée plus ample, manifestations cultu- relles, etc... Ouverts sur l’extérieur I] s'agit essentiellement de contribuer a l’insertion dyna- mique d’une expression fran- cophone “a part entiére” dans la province, et de la libé- rer de ses aspects folklori- ques. En particulier, il est essentiel d’éviter que l’action entreprise ne se crispe dans une tentative, a notre avis peu viable, de conservation d'un milieu francophone fermé, quelque peu tourné sur lui- méme. Notre ive se résolu~" went peer pee = interes. et désireux de nous suivre dans notre langue, quelle que soit son origine, Nous savons que d'autres que nous ont des choses a dire en francais, susceptibles d’intéresser une large tranche du public. Nous leur ouvrons la porte de notre réve, et proposons ainsi, d’étendre un réseau commu- nautaire francophone a toute la province. Nous savons aussi que d'autres entreprennent des actions analogues hors de la province, hors du Canada. Nous cherchons le contact avec eux, dans_ l’espoir d’échanger des programmes, de mettre nos. sxpericnies en commun. “<= =", Un triple réseau Pour cela, la SAV a entre- pris de créer un triple réseau: ®d’accés a des temps d’émission de télévision et de radio convenables et suffisam- ment longs, dans toute la pro- vince ; @de distribution et d’échange entre les divers centres de Colombie britanni- que et avec l’extérieur, de programmes d'intérét prépa- rés par des groupes locaux ou provenant de l’extérieur; ®de moyens pratiques lo- caux; fournitures, contacts et ‘échange ‘entre artisans et per- - sonnes intéresséés, etc.) pour permettre la ._ production d’émissions de radio ou de télévision, de films, de pro- grammes éducatifs, etc., par des équipes communautaires dans la province. La S.A.V. a entrepris a cet effet de se doter d’une orga- nisation solide, de développer des relations systématiques avec les francophones de Co- lombie britannique intéressés ou déja engagés dans des ta- ches analogues, d’organiser “< pour ces personnes et avec elles une confédération spé- cialisée, de produire des pro- grammes d'intérét pour tous et d’établir un systéme d’échanges. Ceci a comporté depuis le printemps dernier la fourni- ‘ture d’un effort et d'un temps considérables par le noyau d’artisans et les quelques per- sonnes intéressées qui ont entrepris d’aider dans d’autres domaines. Un besoin réel Nous sommes __ persuadés que l’action entreprise corres- pond a un besoin réel. Nous essayons d’établir une liaison, une collaboration dans la pro- vince entre les individus et les groupes qui veulent partici- per a la réalisation d’émis- sions radio ou télévisuelles en francais, ou encore des séries éducatives pour le programme cadre ou celui d’immersion; “de leur éviter de refaire ce qui existe déja; de leur procurer l’Accés a des moyens de production, a du temps d’an- tenne; de leur founir l’appui technique et artistique d’au- tres personnes, afin d’assurer la qualité des réalisations; de leur permettre d’obtenir des programmes d’actualité édu- catifs et culturels produits ailleurs. Pour autant que nous puissions en juger, ceci cor- respond a des priorités pour les communautés qui veulent survivre et se développer en _ Cherche @ promouvoir et encourager le dévelop- productions audio-visuelles de qualité, appuyées sur un réseau de télécommu- nications communautat- res. Si vous étes actefs dans le domaine ou vous y inté- ressez, la S.A.V. peut vous atder a: © établir des contacts utiles; : @obtentr un soutien technique et matériel; L’action de la Société Audio Visuelle _pement -socio-culturel en . francais en. Colombie brs- » plus grande; - capa le- ener. eee are oe Le Soleil de Colombie, vendredi 18 février 1983 — 7 faire appel au public et aux sociétés privées intéressées. En effet, 4 notre avis, il n'est pas sain de dépendre exclusive- ment des programmes gouver- nementaux. La SAV a entre- pris de desservir la commu- nauté francophone de la pro- vince, de maniére dynamique et intéressante. I] serait donc normal qu'elle fournisse un soutien réel a l’entreprise. Nous faisons donc appel a toutes et a tous. Si vous avez un projet pré- cis ou des intentions déja claires en matiére de télécom- munications; si vous voulez produire un programme ou une émission de radio ou télé- vision de bonne qualité; si vous voulez vous occuper de diffusion dans votre ville ou étes prét a fournir un soutien (organisation, administra- tion, . comptabilité, etc...) aux personnes de votre com- munauté qui se lancent dans laventure radiophonique, té- lévisuelle ou cinématographi- que, vous pouvez devenir membre de la SAV. Votre adhésion vous assurera du soutien de tous les autres, de par la province. Elle vous donnera accés 4 des moyens de production plus complets et plus variés, a une possi- bilité de diffusion plus ample, a un plus grand nombre de programmes, produits par d'autres communautés de la province, ou venant de l’ex- térieur. Vous aurez aussi voix © échanger vos pro- grammes avec d'autres et , leur assurer. une diffusion © avoir acces a des temps d’émission radio ou TV. Vous pouvez nous aider ausst en devenant membre de la S.A.V. [cottsation annuelle $10.]. Ecrivez- nous ou téléphonez-nous durant la journée. SAV, 203, 1008 Homer St. Vancouver, B.C., _ V6B 2X1. Tél. [604] 688-3256 francais. Pour cela il leur faut aussi intéresser des personnes de leur communauté dont le francais n'est pas la langue maternelle, mais qui le com- * prénnent au-moins un peu. Il * faut leur procurer une infor- ° - mation, des programmes de qualité, qui n’existent pas en anglais. Il faut aussi sortir du stéréotype négatif qui paralyse le Canada: le fait francais n'est pas limité aux relations entre Québecois ou Acadiens et Canadiens d’expression an- glaise. Il déborde largement ce cadre étriqué et rejoint un multiculturalisme large: le francais est langue officielle parlée dans 25 pays du mon- de. Nous avons commencé I’ac- tion: la SAV dispose d’un bureau, d’une organisation de base, de moyens de produc- tion et de soutien administra- ~ tif a Vancouver. Nous dispo- sons aussi de temps d’antenne sur Coop Radio et le Cable 10, supérieurs € ce que nous pouvons utiliser pour le mo- ment. Pour continuer ce qui est entrepris il nous faut établir des contacts partout, mettre sur pied des réseaux solides, obtenir des fonds. Nos efforts pour obtenir des fonds auprés du Secrétariat d’Etat et d’au- tres services gouvernementaux progressent, mais lentement. Nous pensons qu'il faut aussi au chapitre dans le devenir de la Société. Si vous étes intéressés, mais n’avez pas l'intention de vous lancer dans I’action directe, ‘vous pouvez toujours nous aider en contribuant dans la mesure de vos moyens et de votre intérét. Des parrains? Si vous représentez en Co- lombie britannique une firme, vous bénéficierez d'une maniére ou d'une autre, du développement d'un réseau de télécommunications commu- nautaires en francais a travers la province. Dés lors, votre contribution est la bienvenue: elle nous permettra de réaliser un plus grand nombre de programmes de qualité et d’en étendre la diffusion. Elle vous procurera en méme temps un public appréciant votre coo- pération, qui sera indiquée en bonne et due forme dans le générique. Restez branchés, la SAV vous tiendra au courant. Yves Bajard Michael McGee Francine Beaudin ROK ROK KK KKK Le désir cupide est la plus grande source de chagrin. Paraissant un ami, c'est en | premier pars. secret notre ennemi. Fo-sho-hing-tsan-king | La revue de la presse régionale Scieries Doman a Nanaimo Le Nanaimo Daily Free Press annonce mardi 8 que les scieries Doman a Nanaimo profiteront bientét d’une re- prise du marché des produits forestiers et qu’elles se propo- sent de 50 a 70 employés d'ici le ler avril. Pollution a Victoria [Victoria Times Colonist du jeudi 10) — L’échappement d'un peu plus d’un litre de mazout cause de lors de réparation de machi- nerie a l'aéroport de Victoria a eu des conséquences tout a fait inattendues et causé un ~° petit scandale dans la capita- le. Le mazout a pollué une crique avoisinante et a causé la mort de quelques canards sauvages, malgré les soins attentifs et soutenus de la Société protectrice des ani- maux qui était intervenue d'urgence. La Reine a Nanaimo [Nanaimo Daily Free Press du jeudi 10) — Les préparatifs vont bon train a Nanaimo pour la visite le mois prochain de la souveraine du Ess la reine Elizabeth II. Les rési- dents de Nanaimo et particu- ligrement les pécheurs sont ce-. pendant surpris par les mesu- res de sécurité envisagées. La visite de la reine est prévue pour le 10 mars, mais on a annoncé que le Commercial Inlet, oi est amarré une bonne partie de la flotte de péche sera fermé a tout nouveau bateau a partir du Woodwards a Prince George [Prince George Citizen du vendredi 11) — Aprés une - longue controverse tant dans le public que dans les débats du conseil municipal de Prin- ce George, la marie de cette ville a décidé de l’évaluation fonciére des terrains prévus pour l’agrandissement du cen- tre commercial Parkwood. Ces terrains qui appartien- nent maintenant aux maga- sins Woodwards sont d'un zonage résidentiel 4 un zonage commercial et de- vraient rapporter plus d’ar gent a la municipalité. Manifestation pacifiste -@ Kamloops " [Kamloops Daily Sentinel du lundi 14) — Une manifesta- tion convoquée a la derniére minute par le Kamloops- Shushwap Peace Council a attiré 50 devant I’hétel de ville de Kamloops au cours de la derniére fin de semaine. Les manifestants qui protestaient contre les essais éventuels des missiles Cruise au Canada ont entendu’ un discours prononcé par le pas- teur anglican Bruce Cham- berlayne. Le révérend Cham- berlayne a précisé qu'il parlait en son nom personnel, mais les observateurs notent que ses vues sont trés semblables a la position officielle du diocése sur la question. Nous remercions Radio- Canada qui nous a complat- samment fourné cette revue de presse. eck KKK KKK Le coeur n’a pas de rides. Marquise de Séuigné