A ffaires Le SoLeiL, VENDRED! 11 NovemBRE 1994 - 5 Le bulletin economique de David. E. Bond Tout ce que vous voulez savoir sur le PNB! “David. E. Bond — Derniérement, j’ai regu une ’ lettre dans laquelle on me demandait d’expliquer en quoi consistait le produit national brut et pourquoi cette donnée était aussi importante. Exprimé dans sa forme la plus simple, le PNB est une mesure de l’activité économique ou de l’importance de l’économie, a un moment donné dans le temps. En réalité, il s’agit d’une estimation. En effet, il n’est pas possible de mesurer tous les éléments de l’activité économique, en particulier ceux qui vont a l’encontre de la loi. Cependant, parce que les méthodes d’estimation employées sont uniformes dans le temps, les données relatives au PNB, méme si elles sont estimatives, constituent une source précieuse de renseignements sur la situation économique du pays. L’évolution du PNB, que celle-ci consiste en une diminution ou en une augmentation ou en une accélération d’un mouvement a la baisse ou a la hausse, peut étre utilisée, si elle donne des signes d’une certaine constance, comme prémisse dans |’élaboration de prévisions sur le comportement des prix, les niveaux d’emploi et les surplus ou déficits budgétaires enregistrés par les gouvernements. Ainsi, une croissance trés rapide du PNB est généralement associ¢e 4 une augmentation des prix, tandis qu’ une baisse suppose plus souvent qu’ autrement des taux de chmage plus élevés. L’exercice qui consiste a mesurer le PNB et 4 analyser le rythme auquel il baisse ou augmente nous fournit des indications sur la vigueur de l’économie du pays au méme titre qu’un suivi de la température d’une personne nous permet d’en apprendre davantage sur son état de santé. Deux méthodes - sont _généralement employées pour estimerle PNB. Lapremiéreconsiste a additionner tous les revenus réalisés au pays. Dans la seconde, on refait la méme opération, mais cette fois avec les dépenses. En théorie, les deux montants obtenus devraient étre égaux. Toutefois, l’ampleur méme de cet exercice de calcul qui, aprés tout, suppose que toutes les activités économiques sont mesurées, entraine inévitablement des erreurs et des omissions qui sont cependant prises en compte au moyen de diverses techniques. Il existe seulement deux facons d’utiliser un revenu: le dépenser ou le mettre de cdté. Si une partie du revenu est déposée dans un établissement financier, elle deviendra alors accessible, par emprunt, 4 d’autres personnes qui pourront utiliser ce montant pour investir dans l’aménagement d’une nouvelle usine ou dans |’acquisition d’équipements ou pour acheter une propriété, etc. Sion cache une partie de son revenu sous son matelas, cette forme de «non- consommation» se traduira, pour les entreprises, par un écoulement moins rapide de leurs produits ou de leurs stocks, ceux-ci représentant une forme d’investissement ou des éléments d’actif pour ces derniéres. Toute cette gymnastique nous méne ala formule suivante: C+Ep+C+ 1 = revenu, ou consommation plus épargne égalent consommation plus investissement, les deux équations étant égales au revenu. Par ailleurs, on sait que certains éléments peuvent modifier les valeurs attribuées a ces équations. On peut d’abord citer les gains illicites dont on a parlé plus tét. Les trafiquants de drogue, les voleurs et les prostitués ne déclarent pas leurs revenus, mais ils doivent tout de méme manger, se vétir, et s’abriter. Dans un tel contexte, l’estimation des dépenses générera unchiffre plus élevé queles revenus puisque ces derniers ne sont pas déclarés. A titre de second exemple, on peut aussi citer l’achat d’une maison par une personne qui, jusque 1a, était locataire. De toute évidence, leloyer versé représentait un revenu pour le proprictaire. Parconséquent, l’acquisition d’une maison aurait pour effet de diminuer la valeur du PNB. Pour tenir compte de cette activité économique, les statisticiens estiment donc la valeur que représente, pour l’acheteur, usage desa maison et ajoute ce montant a la colonne des revenus. Toutefois, le traitement des fonds consacrés a l’habitation (qui constituent d’ailleurs une part importante des dépenses de consommation de la plupart des gens) n’est pas appliqué systématiquement a toutes les activités économiques. Ainsi, les revenus que retirent une femme de ménage ou un homme a tout faire pour effectuer des travaux ménagers sont inclus dans le PNB. Mais ce dernier ne tient pas compte de la valeur de ces mémes travaux Si ceux-ci sont exécutés par les membres de la famille (bref, si on s’acquitte soi-méme de la sempiternelle corvée du ménage). On pourrait conclure que ce traitement est injuste, mais la seule perspective d’attribuer une valeur _ aux travaux ménagers provoque des maux de téte. En effet, faudrait-il accorder la méme valeur au travail d’une personne qui tient a tout faire reluire comme un sou neuf eta celui d’une personne dont les normes ne aa Nn In ET ee 2 SAL LILI.