Le Moustique Volume3 - 1'* édition Janvier 2000 - C'est quoi cette histoire d'hommes verts, m'avait-il demandé, c'est vrai qu'ils vont tous nous tuer ? Cela tombait bien, je me considérais a l'époque, comme un spécialiste sur le sujet. J'allais l'aider a y voir clair. - Ce sont des sortes d'hommes qui viennent de l'espace, mais ils ne sont pas nécessairement verts. - Ah! Ce sont des blancs alors ! Il ne nous mangeront pas, reprit-il, soulagé. Les choses avaient bien changé ! A peine plus d'un siécle auparavant, les esclaves amenés sur la céte pour étre vendus par leur congénéres étaient persuadés qu'ils allaient servir de nourriture aux blancs. - Je ne sais pas trés bien la couleur qu'ils ont, mais je suppose qu'ils sont curieux de voir ce 4 quoi on ressemble et qu'ils ont I'intention de nous apporter leur savoir. - Ah! Ils sont donc plus malin que les blancs ? - Bah ! Je l'espére en tout cas. C'est ¢a qui serait intéressant... Il y a beaucoup de chances, en tout cas. Ils viennent de l'espace ! - Ils ne viennent pas d'Europe ? - Non, pas du tout ! Ils viennent des étoiles, dis-je en montrant le ciel. - Bon, mais alors ce sont des esprits, s'exclama-t-il, avec un large sourire, brisant la crotite grisatre de boue séchée. Ca c'est bien, ¢a je connais | Nous, dans la tribu, on sait comment il faut faire avec ces choses. On va les tenir écartés des villages. - Mais on ne peut pas les écarter ! S'ils veulent venir, ils viendront. Ils sont trop forts pour qu'on les en empéche. - N'aies pas peur, je te dis ! Matata adjali te ! Il n'y a pas de probléme ! Je n'en sortais plus. La situation c'était complétement retournée. C'était moi qui était sensé avoir peur. Et lui, il allait faire disparaitre mes extra-terrestres tant espérés. Finalement, le martien, c'était moi ! Je n'avais méme pas pu m'expliquer. Je m'étais complétement fourvoyé. Du message, il n'y avait méme pas eu un début de transmission. Communication, zéro | Il semble que quand on voyage, tout le monde finit par étre le martien de quelqu'un. Mais, au moins, Bangabasi n'avait plus peur. Tout n’était pas perdu. Katana