[SUITE] La Winchester, a la téte du lit, semblait monter une derniére garde auprés du vieux chasseur. Pendu a une solive du toit, un paquet de fourrures (visons, lynx des montagnes, quelques re- nards et hermines) attestait de l’adresse du vieux trap- Peur que la mort avait Surpris a l’improviste, puis- qu'un vison restait encore a dépouiller. Le vieux Jo, aprés quel- Ques minutes de repos et avoir immobilisé la porte avec des clous trouvés dans _ une boite a conserve usagée, reprit en hate la route du retour et fit prévenir la Police Montée par le gardien de la station. Quand les deux “Red Jac- kets” vinrent, quelques jours plus tard, pour I’enqu? te d’usage, l'inventaire: fut fait des pauvres richesses du vieil Ecossais: quelques vé- tements et linges d’une grande propreté, aucune a- dresse de parents ou rela- tions ni au Canada ni au vieux pays. Simplement dans un vieux portefeuille, avec quelques dollars, sa licence de prospecteur et un ancien enregistrement de claim au Klondike, une photo le représentant, plus jeune, auprés d’une jeune femme et de deux enfants d'une dizai- ne d’années... Sous son lit, dans une boite de fer-blanc, une certaine quantité de poudre d’or (venant certai- - nementt de lavages dans la riviére) et, sur sa poitrine, pendu a son cou par un lacet de cuir, un sachet en cuir d’orignal contenant sept a huit jolies pépites, scuvenir, sans doute, de son pa>-age au Klondike au moment de la grande ruée vers I’or... Par quelles dures traver- ses, quelles dramatiques ou Simon Fraser (1776-1862) an Alexandre Spagnolo sident du Cercle.Frangais de Coquitlam [SUITE] LE FLEUVE FRASER Il n'est pas possible de terminer cette narration sans donner quelques détails’ sur. ce fleuve nourricier de notre Province de Colombie Britannique, jugé, alors, par Simon Fraser, comme pres- que pas naviguable. L’er- reur est humaine... Le fleuve Fraser prend sa source dans les Montagnes Rocheuses, dans les parages de la Passe Yellowhead. Il coule dans le sens nord-ouest sur une distance de 450° kilométres dans une dépres- sion des Montagnes Rocheu- ses, ayant sur ses rives le chemin de fer C.N.R. qui telie Edmonton a Prince George. Au portage de Giscome, le fleuve fait un four et coule vers le sud tout au long _ de 650 kilométres vers Hope, par Quesnel, Lilloet, Lytton, ayant sur ses flanes le C.N.R. et le C.P.R. Sa longueur totale est d’en- viron 1,400 kilométres. Il a plusieurs tritubaires, notam- ment les riviéres Nord et Sud Thompson, Nechako, Chilcotin. Entre Lytton et Yale, le fleuve Fraser coule dans un 'profond canyon a travers des sites d’une grande beau- té particuliérement boisés. _ Le point culminant est, sans doute, a Hell’s Gate(La Por- te de l’Enfer), une gorge trés _ €troite aux eaux tumultueu- Ses, Enfin, il aboutit par New-Westminster et un del- ta aux eaux salées de l’Océan Pacifique. Ce fleuve aurait été dé- couvert, du moins trés par- tiellement, par l’explorateur Alexander McKenzie, en 1793, lors de sa traversée pour son périple vers 1’Océ- an Pacifique, sa principale réussite, jamais tentée aupa- ravant, tandis que Simon Fraser, en 1808, le parcou- rut de Prince George a son embouchure a New West- minster, qui donna le nom de Fraser a ce fleuve. L'embouchure du Fraser fut explorée, plus tard, en 1824, par James McMillan. En 1858, elle fut l'objet d'une mémorable ruée vers |’or, au cours de laquelle s’illustra le fameux JACK DEIGHTON, dit Gassy Jack, cet homme haut en couleurs 4 qui nous devons GASTOWN, notre Montmartre du plaisir. BIBLIOGRAPHIE Pour les amateurs d’his- toire, citons les ouvrages suivants; ALEXANDER MACKEN- ZIE: History of the Frasers of Lovat. Publié 4 Inverness, en 1896. Un volume de 761 pages. ALEXANDER FRASER: (oncle de Simon Fraser) The Clan Fraser in Canada. Publié a Toronto en 1895. Serait un complément a louvrage d’Alexander Mac- Kenzie. V.L. DENTON: Simon Fra- ser, publié par Ryerson Ca- nadian History Readers, To- douloureuses péripéties é- tait-il venu se perdre dans ce coin sauvage, ala limite des . bois et des puissantes Ro- cheuses, pour vivre et mou- rir en solitaire? A ses derniers moments, quelles pensées avaient traversé son esprit, quels souvenirs tendres et joyeux ou quels douloureux regrets, ou quels sentiments de révolte et: de haine?... Son secret fut en- foui avec lui. Aprés avoir dégelé le sol par un gros feu, et creusé sa fosse sous un grand sapin, 4 quelques mé- tres de la cabane, Joet les policemen le descendirent en terre pour le repos qu'il avait peut-étre cherché si loin de son pays. Un bon tas de roches remontées de la riviére fut étendu sur cette pauvre sépulture dans la- quelle son chien, compagnon fidéle, avait été placé a ses pieds, comme pour la dernié- Une figure du passé: ronto, 1928. destiné aux écoles. L.R. MASSON: Les Bour- geois de la Compagnie du Nord-Ouest. Publié 4 Qué- bec, en 1889. II inclut le Journal de Simon Fraser, pour la premiére fois publié. ADRIEN-GABRIEL MORI- CE (Oblat O.M.I.) Un magis- tral ouvrage de 368 pages, intitulé “History of the Nor- thern Interior of British Columbia”, Toronto 1904. Jugé le plus détaillé au sujet des activités de Si- | mon Fraser en Nouvelle-Ca- lédonie, ot le Pére A.G. Morice vécut, en qualité de missionnaire, de trés nom- breuses années. Le Pére Morice, dans son ouvrage, n'est pas tendre envers I’his- torien H.H. Bancroft, il lui reproche environ une ving- taine d’erreurs: erreurs de ‘dates, de lieux, d’événe- ments, de caractére du pays, injuste envers Simon Fra- ser, etc.etc. H.H. BANCROFT: History of the Northwest Coast, publié 4 San Francisco, 1884. Deux volumes. JOHN SPARGO: Directeur- Curateur du Musée et de la Galerie d’Art de Bennington (Etat de Vermont, U.S.A.), justement ot naquirent Si- mon Fraser et Daniel Wil- liams Harmon, publia, en 1950, un ouvrage intitulé “Two Bennington-Born Ex- plorers and Makers of Mo- dern Canada”, etc. etc. FIN . Un résumé : re veillée auprés du maitre aimé. Les priéres des morts récitées sur le tertre par les “Habits Rouges”, le grand silence des bois retomba sur le camp, troublé seulement maintenant par I'éternelle chanson des eaux, dans les rapides. En arrivant a cette étape, nous revenait ainsi la triste histoire du vieux Mac, que nous avait contée un soir, a la veillée, notre ami Limping Jo. Elle nous avait profon- dément touchés: aussi aprés avoir libéré les chevaux de leur paquetage, et avant le passage du gué et le premier lavage, nous montémes jus- qu’a la cabane abandonnée qui se dressait encore, dans cette nature Sauvage, com- me un témoin du passage de l'homme... Le sentier qui y accédait était déja envahi par la broussaille qui, sem- Le Soleil de Colombie, Vendredi 21 septembre 1979 blait-il, avait eu hate de protéger la pauvre sépultu- re... Sur le toit de terre et de ‘mousse, l’herbe folle avait poussé, et tout autour du schack, les jeunes taillis, comme si la vie voulait embellir la Mort. A l’inté- rieur, plus rien, si ce n’‘était le carré de perches qui formait le cadre de |’ancien lit, et dans un coin, le vieux poéle de téle. Un piége tout rouillé pendait, pauvre chose dérisoire, 4 un clou. Et dehors, sous le grand sapin qui semblait étendre davan- tage ses branches pour mieux l’abriter, on aperce- vait le petit tumulus: de pierres ou avait surgi un buisson d’airelles, marquant l’endroit sous lequel reposait dans le calme des lieux qu’il avait animés, le vieux Mac Gilloy, le trappeur. De 1a, il pouvait voir comme de son vivant, dans son réve éter- nel, couler l'eau pure des glaciers. Avant de redescen- dre’ vers la riviére, nous coupames deux jeunes bou- leaux qui, liés en croix avec du fil de nos lacets, furent plantés pour remplacer celle que les intempéries et le temps avaient déja pourrie. C’était donc le moment de commencer la prospection des sables. Jo nous avait initiés aux petits trucs du métier: meilleure facon de tenir son poélon de lavage; mouvements trés doux du bras et des poignets; aspect de la poudre d’or mélangée au sable, etc. Il nous avait indiqué que les courbes du courant é- taient a sonder |’embouchu- re de tout affluent, car cela pouvait donner des rensei- gnements sur la valeur des terres qu'il traversait; que les roches 4 demi enterrées sur les plages et les courbes devaient étre fouillées a leur base et méme déterrées, les particules les plus lourdes, comme des pépites pouvant s'y étre amassées au long des ans... A SUIVRE L’Université M.V. Lomo- nossov, de Moscou, posséde 32 étages et 40.000 salles. Radio-Canada et le Centre Culturel Colombien _ présentent un récital Ginette Duplessis soprano accompagnée au piano par Harold Brown “Her lyric soprano voice with its delicacy of color offers us a rare insight into ‘Bel Canto’.” Stuttgarter Nachrichten _ “She is an attractive performer with her lovely expressive face and paaretaLive ability.” The Province, Vancouver Jeudi 4 octobre 1979, 4 20h Recital Hall, Music Building, UBC BILLETS GRATUITS A: Radio-Canada - Allegro Books - The Magic Flute - ' Sikora’s Classical Records - Dept. de Musique de UBC - Centre Culturel Colombien. Pour tous renseignements ou pour réserver vos places, téléphonez au 665-8000 | ae