2 Le Soleil de Colombie, Vendredi 19 Aoat 1977 LE SRELL ve conn LE MINI-QUOTIDIEN DE LANGUE FRANCAISE DE LA COLOMBIE-BRITANNIQUE Directeur: André Piolat Directeur-adjoint: Marc Béliveau Rédacteur: Jean-Claude Arluison Mise en page: Danielle Leclaire Un point de vue “original” L’anglais devrait étre la seule langue officielle du Canada... C’est ce que l’on a pu entendre le mercredi 10 aoiit sur les ondes de la station de radio C.J.0.R., de Vancouver, au cours de Yémission d’Ed Murphy. L’invité était le Colonel Paul Burton, président du “Canada Party . Association of B.C.”. Le nom de ce groupe, lui-méme, est intéressant, puisqu’il juxtapose les PUBLIE PAR HEBDOS DU CANADA La voix des petites affaires Des crampes d’estomac Ce n’est pas agréable, mais c’est comme ¢a; il est parfois impossible de ne pas ressentir au moins un léger remords. Des millions de gens, dans les pays du Tiers Monde, meu- rent de faim et quand avons- nous pour la derniére fois sauté un repas? Ou un en-cas? eee Notre bien-étre suralimen- té, au milieu de la faim mon- diale largement documentée, se traduit par de bien curieux remords. Par exemple, si nous considérons notre industrie agricole, nous sommes portés a croire que c’est peut-étre a nous qu’il incombe de nour- rir le monde. e@e @ La vérité vraie est que nous ne pouvons par nourrir le reste du monde — parce que nous ne pouvons méme pas nous nourrir nous-mémes. C’est assez étonnant, mais le Canada est un net importa- teur de nourriture. Et ce qui est encore plus surprenant, une grosse partie de la nour- riture sur nos tables provient de ces pays méme qui souf- frent de la faim. eee Nous sommes fiers de la forte production de notre terre agricole. Ce que nous avons tendance 4 ignorer c’est le coiit ahurissant de cette productivité. Pour ob- tenir cette production éle- vée, nous versons des tonnes et des tonnes d’engrais sur le sol. .., des engrais qui pro- viennent d’un pétrole de plus en plus rare et précieux. Et nous avons également besoin . d’énergie pour faire marcher les machines agricoles et pro- duire les herbicides, fongici- des, et tous les autres ‘cides’, LE SOLEIL DE COLOMBIE LTEE, 3213 rue Cambie, Vancouver, C.B., V5Z 2W3 Téléphone: 879-6924 Courrier de deuxiéme classe sous le numéro d’enregistrement 0046 Association de la Presse francophone Hors-Québec qui nous garantissent que nos. aliments seront exempts de toute tache disgracieuse. Sur le plan de l’énergie, le cout est beaucoup plus élevé que nous ne le pensons. eee Une estimation du Dr. Ernst Schumacher, écono- miste britannique en matiére de carburants, prévoit que les techniques agricoles de type canadien, si elles étaient pra- tiquées dans le monde entier, épuiseraient les ressources mondiales en pétrole en 30 ans. Nous n’avons tout bon- nement pas les moyens d’uti- liser les derniéres gouttes de pétrole pour l’agriculture. ece Toutefois, ainsi que le pré- cise la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, ‘la faim existe dans le Tiers Monde parce que tant de ter- re — et la meilleure — est con- sacrée 4 des produits agri-. coles non nutritifs pour ex- portation vers l’Europe et P’Amérique du Nord. Des mil- lions de Sud-Américains et d’Asiatiques ont faim parce que les Nord-Américains veu- lent du café, du thé, dusucre’ et du cacao. eee La faim mondiale peut se ramener a un fait tout sim- ple: une poignée de corpora- tions multinationales contré- lent l’agriculture dans les pays en voie de développe- ment et utilisent cette terre pour produire des articles de luxe pour les nations riches. S’ils avaient suffisamment de terre a travailler, les indigénes de ces pays “affamés” pour- raient appliquer une techno- logie de petite échelle appro- priée a leurs propres besoins croissants. eee Cela vous semble lointain? Alors, voyez les choses sous cet angle. Si des régions com- me le Canada atlantique en- treprenaient également une agriculture de petite échelle,. elles pourraient facilement satisfaire 4 leurs propres be- soins alimentaires. Avant longtemps, le Canada serait aussi autarcique sur le plan de la nourriture que nous avons toujours cru l’étre. La Federation canadienne de I’entreprise independante@ mots “parti” et “association”. Mais cette association est bel et bien un parti, puisqu’elle a Yintention de présenter des candidats aux prochaines élections législatives provinciales. Selon le Colonel Paul Burton, et son parti, l'anglais devrait étre la seule langue officielle du Canada, on croit réver, on se pince, non, on a bien entendu. Un auditeur appelle et déclare qu'il est enti¢rement d’accord avec le Colonel Burton, il crie au scandale: la loi sur les langues officielles est illégale; cette question du frangais langue officielle, du bilinguisme et du biculturalisme était trop importante pour étre débattue et régiée par le parlement fédéral; cette question aurait di faire l'objet d’un referendum a l’échelle nationale... On se pince, une fois de plus, mais non, décidément, I’on ne réve malheureusement pas. Le Colonel Burton a des oeilléres, ce qui lui permet d'ignorer I’existence de plus de six millions de Canadiens francophones. Le Colonel Burton et les membres de son parti feraient bien d’étudier objectivement l'histoire du Canada, la composition linguistique actuelle du pays, la ‘maniére dont la loi sur les langues officielles a vu le jour, le processus qui l’a précédé. Mais pour considérer quoi que ce soit d’une maniére objective, il faut au préalable se débarrasser de ses préjugés éventuels. Le Colonel Paul Burton et ses partisans en sont trés probablement incapables, car ils refuseraient d’admettre qu'ils ont des préjugés, qu’ils sont intolérants, qu'ils sont des bigots linguistiques. Pourquoi ne pas les aider a enlever leurs oeilléres, en écrivant au “Canada Party Association of B.C.”, bureau 201 — 737, rue Johnston, a Victoria, C.B.? ... sans se faire trop d’illusions, bien sir. Il convient, en particulier, de demander au Colonel de nous expliquer comment la loi sur les langues officielles peut bien étre illégale, alors qu'elle a été votée par le parlement fédéral, composé de députés représentant l'ensemble de la population canadienne? Le Colonel et son parti utiliseront-ils leur point de vue sur la question linguistique comme une plate-forme électorale et, si c’est le cas, quelle sera la réponse des électeurs? Souhaitons qu’ils fassent preuve de plus d’intelligence et de maturité. Jean-Claude ARLUISON Honneur a nos pionniers (Suite de la p.1) spécial gratuit au Pacific Coli- seum et bénéficier de prix réduits au Playland et au Kiddie- land. — Les mercredis 24 et 31 aoft seront les journées spéciales pour les personnes de |’Age d’or, c’est-a-dire Aagées de 65 ans et plus: elles seront admises gratui- tement jusqu’a 18h. Elles pour- ront assister 4 des matinées spéciales de la série Star Spec- tacular au Pacific Coliseum ainsi qu’a des spectacles de variétés spéciaux gratuits sur les scénes en plein air. oe . — Le vendredi 26 aofit sera la journée spéciale pour les handi- capés: ce jour-la, les personnes handicapées et leurs assistants seront admis gratuitement, de 10h a 16h. L’exposition durera 17 jours, prenant fin le lundi 5 septembre.. Le programme, en vente au prix de $2, donne cing chances de gagner une voiture (un tirage chaque jour), un appareil élec- tro-ménager ou un téléviseur (un e eee at ? tirage chaque jour) ou le grand prix: une maison et son terrain (situés 4 Burnaby) d’une valeur de $150,000. M. Roger Loubert Conseiller en communication 526-0911 suivantes: Joignez-vous Qux Germain Fortier, Directeur musical, Evelyn Christie, Directrice-assistante, Yvan Malboeuf, Président Echos du Pacifique _ Les ECHOS DU PACIFIQUE commenceront leurs activités de la prochaine saison le 12 septembre. ° Ceux qui sont intéressés 4 faire partie de cette chorale déja_ réputée sont priés de communiquer avec l’une des personnes. 463-3984 936-7039 526-7500 Les répétitions ont lieu tous les lundis soirs a partir du 12 septembre, de 7h30 a 10h00, a la PLACE DES ARTS, 166 King Edward, Maillardville.