16— Le Soleil de Colombie, vendredi 17 aoft 1984 ~ Le Basic a la base Suite de la page 1 condition de connaitre son langage: le basic, une forme ultra digérée de francais, qui a son €quivalent presque im- médiat en anglais. es ne tenais pas a ce que les ants comprennent |'ordi- nateur dans une seule langue car ces cours ont pour but d’apprendre l’ordinateur au méme titre que le francais”. Sylvie Herring est le profes- seur qui a encadré ces cours, d'une semaine. Elle enseigne habituellement les Sciences dans l’école privée Yorkhouse, et elle a eu la chance 1a-bas de pouvoir aussi apprendre a ses éléves a se servir d’un ordina- teur en francais des enfants, ajoute-t-elle, surtout si ils font leurs programmes eux- mémes. En effet, il leur faut penser au genre et au nombre des mots, qui doivent étre corrects car l’ordinateur les enrégistrera tels quels. I faut aussi construire des phrases courtes avec des mots facile- ment trés précis et faciles a mémoriser etc...” Et c'est 14 que le jeu intervient de nouveau. Rien de plus dréle que de cons- truire une phrase correcte en francais sur un écran ou de découvrir le mot gateau et de pouvoir le faire correspondre dans la machine avec un dessin de patisserie réalisé par les enfants eux-mémes. En tout cas, ils aiment ¢a et ils en oublient méme de parler an- glais entre eux. Méme si la plupart sortent des classes dimmersion et si Sylvie Herring ne veut pas exercer trop d’autorité dans ce sens. “Ils sont en vacances”, dit- elle. Et c’est bien comme ca que l’entendent les parents qui ont payé cinquante dollars pour cette semaine de forma- tion. “Je voulais que mon fils ait l'occasion de parler fran- cais pendant 1’été, explique un parent. “Mais en s’amu- sant, insiste-t-il, d’ailleurs ca marche bien car il ne cesse de - parler de ses cours quand il rentre a la maison”. Et c’est a peu prés le cas pour tous. Les cours sont censés se terminer vers une heure, et trois quarts d@heure plus tard, certains claviers fonctionnent encore. Reste a savoir si une telle expérience est transposable immédiatement dans le cours de l’année scolaire. Pour l’ins- tant la réponse est évidem- ment négative. Faute de ma- tériel. “La plupart des écoles disposent d’au moins un ou deux terminaux, ce qui n’est pas assez pour faire travailler toute une classe ensemble”, explique Brian Graham, di- recteur adjoint de la forma- tion permanente a Delta et initiateur du projet. Cette restriction est valable aussi pour les cours d’ordinateur en anglais, mais l’enseignement en francais est en plus freiné par la difficulté a trouver des professeurs capables d’ensei- gner a la fois le francais et Vinformatique. Enfin les dis- quettes de’ programmation, les modes d’emploi et les guides pédagogiques en fran- Cais sont encore assez difficiles a trouver en Colombie britan- nique. Ces difficultés ne sont sans doute que provisoires car ce type d’enseignement est appelé a se développer. Déja Brian Graham parle de _re- nouveler l’expérience _‘1’été prochain. Nul doute que d'ici 1985, le mariage du francais et de l’ordinateur aura fait d'autres enfants. tt tt TT a tN a NR i RRR ech ameaniaicacccics Suite de la page 1 dollars” “Promenade”, lui n’en est pas encore 1a. Il coute officiellement un dollar cinquante, mais ses 20 000 exemplaires sont souvent distribués gratuite- ment. Aprés trois ans plaires, Hervé Lours expli- ue ‘“‘qu’ils s’en tirent avec 000 dollars de déficit seulement”. Hervé, lui, c’est plutét l’administratif et le ban- uier du tandem. I] a une ormation de serveur dans les hétels de haut vol, Vhabitude des grandes ca- itales, et la soif d’appren- re... Bref, la rencontre entre les deux copains fait “alt” et s'est muée en collaboration. “Emmanuel était la seule personne avec qui je pouvais parler ciné- ma, raconte Hervé en con- fessant du méme coup l'autre passion qui les anime tous les deux, le Patrons de presse d’existence et sept exem-. grand écran. Ce sont eux que vous pouvez d’ailleurs voir toutes les semaines critiquer les films 4 “La Francophonie and you”. Du cinéma, il y en a aussi dans “Promenade”. Moins wils ne le voudraient sans oute, mais le journal élastique reste 4 inventer. A défaut de remplir des pages et des pages de asolini ou de Wenders, ils peuplent leur journal de créateurs et d’artistes qui leur plaisent, a eux. C’est le critére absolu d’entrée dans “Promenade”. His- toire de voir si vous avez le méme goit qu’eux, vous pourrez toujours jeter un coup d’oeil sur le numéro huit prévu pour septem- bre. fi y aura un sujet sur une chanteuse punk, un article sur |’architecture flottante, un sur les sportifs olympiques de Colombie britannique et des photos sur les maillots de bain de Vhiver. Vwouaah... Suite de la page 1 servant en méme temps d’asile psychiatrique, ne mache pas ses mots lorsqu'il parle de lattitude de l’agent consulaire qu'il avait averti: celui-ci n’a méme pas daigné se déplacer et lui a conseillé de plaider coupable. Si Gilles Grondin, directeur adjoint des opérations consu- laires 4 Ottawa, l’entendait, il protesterait certainement. “Nous ne sommes pas indiffé- rents, dit-il. Les apparences jouent parfois..contre nous parce que notre machine évolue dans un milieu souvent difficile o& nous ne pouvons pas toujours agir. Il y a des cas res que nous avons réglés. Je ne vous citerais que laffaire Boisvert, ce Canadien . enlevé au Moyen-Orient par des guérilleros Khurdes. Pen- dant trois mois et demi, nous avons travaillé dans toutes les directions. On ne nous a pas donné le crédit pour sa libéra- tion, mais je peux vous assurer que nous avons travaillé.” Quand il parle de mérite non reconnu, M. Grondin n’est pas amer. Car la régle en diplomatie, souligne-t-il, est la discrétion. Quoi qu'il en soit, pas besoin d’étre grand clerc pour s’apercevoir que le ministére des Affaires exté- rieures a un certain culte du secret. C’est d’ailleurs un trait caractéristique du monde de la diplomatie. “Pour connai- tre les pratiques en matiére d’opérations consulaires, _il faut consulter les auteurs américains, dit Maurice Arbour, professeur de droit international public, a l’uni- versité Laval. Méme Castel, de Toronto, une autorité en la matiére, doit faire référence a l’expérience de nos voisins du sud.” La souveraineté des états Le professeur Arbour ne pourra pas parler de ce qui se passe dans les chancelleries canadiennes. de Bogota ou de Rio,ni des principes qu’on y applique. Les opérations con- sulaires sont une combinaison! de droit international et de processus décisionnel. Et il ne connait que le premier. “En droit international, explique- t-il, le principe fondamental est la souveraineté de 1’Etat dans |l’administration de la justice. Aucun pays n’a de droit de dire un mot sur la facon dont un autre pays fait ses lois et les administre. Ceci dit, la souveraineté accordée a chaque état n'est pas_ illimi- tée. Dans des cas extrémes ot a porte étroite le respect du standard mini- mum international de civilisa- tion est violé, le Canada pourrait intervenir et invo- quer pour ses citoyens le déni de justice.” Mais le droit international est un droit coutumier. Au- cune réglementation écrite ne vient préciser ses notions plu- tét abstraites, et aucune sanc- tion n'est prévue a l’égard des pays transgresseurs. Et puis, d’autres “conventions é¢ta-: blies” restreignent la portée des grands principes. Ainsi il est admis ~ que l’étranger a droit a “un traite- ment équivalent” a celui ac- cordé aux nationaux. Dés lors, des peines jugées excessi- ves selon nos critéres, des délais €normes dans l'applica- tion de la justice peuvent difficilement étre dénoncés comme dénis de justice, si le pays applique les mémes_sen- tences et les mémes conditions 4 ses propres citoyens. Il semble donc qu'il soit difficile pour un état d’invo- quer le déni de justice. La personne du ministére des Affaires extérieures 4 qui nous avons posé la question au téléphone ne se _ souvenait d’aucun cas. “Parce qu’en plus, explique le professeur Arbour, le déni de justice débouche sur une action qui équivaut a un conflit interna- tional.” Finalement, a lui seul, le droit international offre une protection fort relative. Il existe cependant une régle confirmée par la pratique: laccés au consul et le droit pour celui-ci de s'informer des conditions qui sont faites au prisonnier. | Généralement, cela signifie des visites et, dans certains cas, des interventions en vue d’améliorer les_condi- tions de détention. “Vous étes Canadien, con- clut Maurice Arbour, vous avez le droit d’étre protégé. Mais ce n’est pas automati- que. Cela repose plus ou -moins sur la bonne volonté des Affaires extérieures. Vous ne pouvez pas prendre des ac- tions contre votre gouverne- ment pour le forcer a agir. Vous ne pouvez faire que du lobbying.” Le réle de la presse Dans ce théatre de l’ambigu,, le premier réle n’est pas toujours joué par qui l’on croit. Normalement, le minis- tére des Affaires extérieures figure en téte de la distribu- tion. Mais il y a un acteur secondaire, qui apparait par- fois au second acte et dont l'intervention peut changer le dénouement de l’action. Il s’'agit de la presse. Les gros titres dans les journaux et les reportages télévisés ne sont pas sans effet sur les centres de décision. Au pays surtout, les élus ne peuvent rester longtemps in- différents. aux inquiétudes d'une population en alerte. On soumet alors “l’affaire” a la Chambre des communes, ou les porte-parole des Affai- res extérieures sont sommés de fournir une réponse. Even- tuellement, on en appelle a la compétence du Premier mi- nistre. Mais qui passe la barriére de la notoriété publique? Pour- quoi tel cas nous est familier et non tel autre? Evidemment, si Guy Lafleur était arrété aujourd’hui au Mexique, nous le saurions tous demain ma- tin. Les héros nationaux n'ont rien a craindre de ce cété. Pour monsieur tout-le-monde les choses se présentent diffé- remment. Un détail, une caractéristique peut cepen- dant le faire sortir de l’ombre. On aurait sans doute moins parlé de Paul Chrétien s'il n’avait pas été le neveu du ministre Jean Chrétien. Une situation particuliére- ment alarmante peut égale- ment jouer. Ainsi, le nombre exceptionnellement élevé de Québécois détenus dans les prisons de Lima a amené le Journal de Québec a envoyer ses journalistes sur place, l’an - dernier. Ils y ont obtenu quatre remises en liberté, sans mentionner le remous qu’ils ont créé autour de cette affaire. D’autres facteurs peu- vent entrer en ligne de compte. Ainsi, un député habile ou un avocat rompu aux relations avec la presse auront tét fait de mettre le dossier de leur client ou de leur commettant sur la place publique. “Utilisés 4 bon es- cient, les médias peuvent faire des miracles.” L’avocat Jean Dury s’est occupé de |’affaire Zeller qui a mis en cause lautomne 1982 un musicien de Montréal, arrété et détenu a New York pour trafic de stupéfiants. Le “cauchemar de Jim Zeller”, son enfer dans les cachots de Rickers Island, ont fait les manchettes pen- dant plusieurs semaines au Québec. En quatre ans, 75 Canadiens et 89 Américains ont bénéficié de l’entente entre leurs deux pays. Son application n’est cependant pas automatique. Le détenu demandeur doit d’abord faire une requéte aux autorités locales et nationales du pays “héte”. Les délais peuvent s’étirer, sans compter tout le temps passé derriére les barreaux a4 attendre son pro- cés. Aussi, quand le prison- nier met le pied sur le sol canadien, il a souvent purgé la moitié de sa peine. De nouveaux traités Ces traités “dont le plus vieux a cing ans” marquent-ils le début d’une ére nouvelle dans la politique consulaire canadienne? Depuis 10 ans la pratique a-t-elle changé? “Le droit international évo- lue constamment, répond Gilles Grondin. Au fur et 4 mesure que la planéte rétrécit. les coutumes se modifient, De plus en plus de Canadiens se _déplacent. En retour, on con- nait un accroissement des ‘problémes consulaires. La question de la drogue a amené une hausse du nombre de délits. Alors, il est évident que l’on doit suivre le dossier de trés prés.” Mais comment? Existe-t-il de nouveaux modes d’emploi, des procédés plus musclés: “Nous avons augmenté le personnel consulaire, poursuit M. Grondin sur le ton du spécialiste. I] y a maintenant 280 consuls et vice-consuls canadiens 4 |]’étranger. Nous avons aussi créé des mécanis- mes de réflexion pour décider des politiques a suivre. Je crois qu'on peut parler de prise de conscience. Auparavant, une plus grande confiance régnait. Aujourd’hui, nous sommes plus attentifs, plus sensibles 4 toute cette misére humaine derriére_ le phéno- méne.” M. Grondin admet que la presse constitue un outil de premiére catégorie dans 1’évo- lution d'une affaire. Mais selon lui le déroulement des opérations ne dépend pas que des acteurs. I] faut compter aussi avec le décor. “Ce qu’on appelle le ciel d’une négocia- tion, c’est-a-dire le climat de nos relations avec le pays concerné, certains facteurs et intéréts économiques, . l’am- biance des pourparlers et ainsi de suite.” Décor et scénario, la piéce comporte bien des variantes et frise parfois le numéro d’acro- batie. Un élément constant cependant, c’est I’individu qui attend sur la corde raide, sans filet... Le nouvel ambassadeur Suite de la page 1 de la Colombie britannique qui vend “en gros” quatre fois plus qu'elle n’achéte. (Cette donnée ne rend pas compte des produits francais qui tran- sitent d’abord par une autre province avant d’arriver en C.b.). Ce déficit commercial, Jean-Pierre Cabouat ne peut que le constater. “Les gouver- nements ont leur réle a jouer dans les relations commercia- les, explique-t-il, et l’investis- sement francais 4 Quintett en apporte la démonstration, ex- plique-t-il, mais ils ne peuvent se substituer aux industriels’. Nommé en février der- nier a la place de M. Jean Béliard (qui est retourne a Paris) , Cabouat est arrivé a l’am- bassade d’Ottawa en avril. Agé de 63 ans et pére de huit enfants, il est entré comme beaucoup dans la diplomatie juste aprés la deuxiéme guerre mon- diale. Aprés différents pos- tes a l'étranger, Génes, Prague, Bruxelles, Washington, il est devenu Portrait en raccourct Jean-Pierre | chef de service ala direc- tion des affaires financiéres et économiques (du minis- tére des Relations extérieu- — res) . Puis, il a passé quatre ans 4 Tripolicomme am- bassadeur avant de pren- dre la direction du service. de presse du ministére | ~ (comme M. Béliard avant lui), puis celle du person- nel et de l’administration générale, quil a ques pour venir au Canada. Expo 86 revét une im- rtance toute particu- litre pour la France. la fusée Ariane et le satel- lite Télécom constituent un exemple de ce que la France pourrait montrer dans deux ans a Vancouver. Le 4 aoat 1984, le lan- ceur européen Ariane a mis sur orbite, avec une réussite totale, a partir de la base de Kourou en Guyane, le satellite fran- cais Télécom IA et le satellite européen ECS 2. La mise en orbite de Télécom IA constitue la La fusée technologique francaise premére réalisation euro- péenne de services téléma- tiques par satellite. Le tir mettait en oeuvre la nouvelle version du lan- ceur Ariane III, dont la erformance est supérieure de 50% 4 celle de la version précédente Ariane I. Le déroulement des opérations et la précision de l’orbite obtenue témoi- gnent de la maitrise attein- te par le Centre national d’études spatiales et par les équipes industrielles fran- caises et européennes dans un domaine de pointe important pour la moder- nisation industrielle. BC Lions 34- Rouch Riders d’Ottawa 21 Le samedi, 11 aoat, Les Lions jouaient contre les Rouch-Riders d’Ottawa au B.C. Place Stadium devant une foule de 37,560 specta- teurs! Les Lions, qui tiennent actuellement la premiere pla- ce dans la division ouest de la ligue du football canadienne s'inclinaient dans le ler quart 10 a 2, mais ils se reprenaient dans le 2@me quart, dans lequel les Riders finissaient le demie temps avec 20 points contre 19 points pour Les Lions! Dans la premiére demie le botteur d’Ottawa, Dean Dorsey, obtenait huit (8) points et Charles Johnson et Tyron Gray obtenaient un touché chacun bon pour (6) six points chaque, tandis que Mervyn Fernandes et Garry Crawford obtenaient un tou- ché chacun bon pour (12) douze points et Luis Passaclia battait (5) cing points, plus (2) deux points ont été obtenus dans la premiére minute de jeux, par une échoppée au dessus du batteur d’Ottawa et le compte pour Les Lions était de (19) dix- neuf points! Dans la 2@me demie c’était Melvin Byrd des Lions qui faisait un touché et Dean Dorsey ajoutait (2) deux points pour les Lions et le © compte était 27 a 21 en faveur des Lions a la fin du 3éme - quart et en 4éme quart Fernandez ajoutait un touché ~ et avec le converti de Passaglia — le compts final de la joute chaudement disputée était de ~ 34 pour Les Lions et de 21 pour Les Rouch-Riders d’Ottawa! Inutile de vous dire que les spectateurs étaient bien contents — Jean-Pierre Desmarais :