Prisons | americaines NEW YORK -A moins d’un mois d’intervalle, deux tragédies sanglantes- ont attiré l’attention sur le régi- me pénitentiaire ameéricain. Lundi matin, a la suite de l’as- saut par les forces de l’ordre de Ja prison d’Attica, dans 1’E- tat de New York, controlée pendant quatre jours par quel- que 1,200 prisonniers révoltés, 28 détenus et.neuf otages ont trouvé la mort. Le 21 aotit, George Watson, l'un des ‘‘freres Soledad’, é- tait abattu dans la prison de St- Quentin, en Califernie, au cours de ce que les autorités ‘du pé- nitencier ont qualifié de tenta- tive de fuite. Trois gardiens et deux autres détenus trou- vaient également Ja mort dans cette affaire dont les circons- tances exactes sont dailleurs loin d’avoir été completement élucidées. Ces_révoltes _ particuliere- ment dramatiques ne sont pas isolées. -Elles refletent un changement dans 1’état d’esprit au sein des prisons américai- nes. Deux constatations s’im- posent d’emblée. D’abord, ces révoltes, de plus en plus nom- breuses ‘et plus violentes de- puis quelques années sont dans leur immense majorité, le fait de minorités ethniques: Prato-Ricains, Chicanos (A- méricains d’origine mexicaine) et surtout Noirs. : En second lieu, elles pren- nent un cardctere de plus en pins ouvertement politique. s détenus ne réclament pas seulement l'amélioration de la nourriture et des meilleures conditions mateérielles, mais la reconnaissance de_ leurs droits “en tant quétre hu- mains’, la suppression de la censure sur des publications quils estiment avoir le droit de lire, etc. Tout se passe comme si, les risons, du moins celles a orte densité ‘ethnique, se transformaient peu'a peu en €coles de cadres du mouvement révolutionnaire. _ Les autorités officielles ne sont pas sans se rendre compte de cette tendance. Mais en gé- néral, il apparait que, tant au niveau des gouverneurs d’Etat qu’a celui des cadres de 1’ad- ministration pénitentiaire et a plus forte raison celui.des sim- ples gardiens, elles continuent a appliquer les bonnes vieilles méthodes de force et les re- présailles en arguant que la loi et l’ordre doivent étre rétablis a tout prix, serait-ce au prix de la vie de neuf otages, com- me lundi a Attica. Un cercle vicieux s’est ainsi-établi ot la violence engendre la peur et la peur la violence. En fait, le systeme péniten- tiaire américain refléte, dans un microcosme, les divisions et les contradictions de la so- ciété ameéricaine portées a leur paroxysme. Selon les statistiques les plus récentes, environ deux millions et demi d’hommes, de femmes et d’adolescents franchissent chaque année la porte d’une prison américaine municipale, de comté, d’Etat ou fédérale. soit comme prévenu soit com- me condamné pour meurtre, viol, attaque 4 main armée ou simple vol a l’étalage. Les divers services péniten- tiaires et post—pénitentiaires comptent environ 200,000 fonc- tionnaires de statut souvent tres différent et généralement tres mal payés. Un gardien gagne souvent moins de $500 par mois, alors qu’un policier new- yorkais en gagne pres de trois fois plus. Le niveau d’éduca- tion de la majorité des gardiens correspond a leur salaire. Pour- tant le budget des ees repreé- sente un milliard de dollars, ‘mais seulement un _infime pourcentage en est consacré aux activités de réhabilitation et encore moins a la recher- che. | ee Extérieurement, le __ style des établissements pénitentiai- res varie’ selon les régions. Dans le nord, en général, ce sont des eels Sage dans le style néo-gothique de la fin du siecle jeer: Dans le sud, on revanche, couleur locale oblige, les pri- sons ressemblent souvent aux plantations de l’époque de I'es- clavage. La ferme pénitentiai- re de Communins, dans I’Ar- kansas, est caractéristique de ce genre d’établissement. Les détenus travaillent dans les champs de I’aube au coucher du soleil, sous la surveillance de gardes armés a cheval et d'autres également armés, mais a pied, et qui sont des condamnés élevés au rang de “‘kapo”’ comme dans les camps de concentration hitlériens. Les détenus ne sont pas payés La chaleur dépasse 105 de- grés |’été et I'hiver, le froid est glacial. En 1968, la ferme connut la célébrité mondiale: trois cadavres y furent déter- rés. Le scandale, vite étouffé, fut suivi de quelques amélio- rations tenporaires mais, en 1970, la situation n’était guere meilleure. En un seul mois d’été, on enregistra 19 atta- ques au couteau et tentatives de viol. La prison de Soledad, qui a donné son nom aux “trois freres Soledad” apparait au premier abord comme un cam- pus universitaire californien u les pensionnaires parta- gent leur temps entre mat- ches de tennis et de basket- ball et l’élevage des cochons. | Il fallut le livre de George \Jackson ‘Lettres de. prison” (pour que l’on sache que 180 jadtenus considérés comme particuligrement _ dangereux étaient confinés dans de véri- tables cages a ti dans les iailes “X” et “O”. A Soledad comme & St. Quentin tout pro- iche et comme dans la majori- té des prisons ameéricaines, jla tension raciale entre déte- Mus noirs et blancs et autres \différents grou ethniques est souvent délibérément en- ‘tretenue par les gardiens eux- mémes qui jouent la ‘division pour mieux assurer leur contréle. - __ Ce systéme est d’autant plus facile a appliquer que la qua- ‘si totalite des gardiens sont ‘blancs seulement huit pour cent de Noirs. En outre, ia plupart d’entre eux sont relativement ages, 74 pour cent ont plus de 34 «ans, et difficilement per- méables aux réformes, alors que le détenu type américain a entre 16 et 26 ans. Les gardiens eux-mémes ont peur dans ce climat de violen- ce provoqué par la surpopula- tion, la haine raciale, les con- ditions d’hygiene et la nour- riture souvent exécrables. Apres la récente affaire de St. Quentin, trois gardiens ont démissionné. “Je suis certain que deux d’entre eux l’ont fait sur |’in- sistance de leurs femmes’, a déclaré le directeur de la pri- son, Louis Nelson. Suite SI ee ee Selon 1’**Evening News’’, le journal londonien quia révé- 1é cette affaire, l’agent mys- térieux était en poste A 1’é- tranger. Sa défection date- rait d’il y a trois mois environ. Il serait actuelle- ment l’hdte des services de contre-espionnage britan- niques quelque part dans la région londonienne. Selon certaines rumeurs, le ministére de la Défense a demandé aux journaux bri- tanniques de s’abstenir de toute révélation sur l’iden-— tité de l’intéressé. Une telle décision serait motivée non pas seulement par des rai- sons de sécurité - les ser- vices de renseignement so- viétiques ne peuvent man- quer d’étre déja au cou- rant - mais plutdt par le souci de minimiser 1’af- faire dans toute la mesu- re du possible, pour ne pas compromettre les relations anglo-soviétiques. : La décision britannique, qui fait suite 4 des mois de que- relles entre les deux pays sur leurs activités récipro- ques dans le domaine de l’espionnage, réduira d’en- viron un cinquiéme le per- sonnel soyiétique en Gran- de-Bretagne, qui compte au total 550 personnes, dont 150 4 l’ambassade. Selon la déclaration du Fo- reign Office, le nombre des fonctionnaires soviétiques en Grande-Bretagne, et la proportion d’entre eux quise livrent A l’espionnage, ‘‘a causé de graves préoccupa- tions depuis un certain temps”? au gouvernement britannique. Outre les quatre-vingt-dix personnes que le gouverne- ment britannique expulse dans les quinze jours, quin- ze autres fonctionnaires so- viétiques actuellement 4 |’ étranger ne seront pas au- torisés 4 revenir. Dans les milieux officiels britanniques, on suggére que la Grande-Bretagne aurait préféré régler ces problé- mes discrétement, par la voie de la négociation, mais que 1l’attitude du gouverne- ment soviétique, qui nie 1’e- xistence du probléme, 1’a contrainte 4 passer 4 l’ac- tion. Le communiqué du Foreign Office déclare qu’a l’avenir, chaque fois qu’un fonction- naire de l’ambassade ou d’ autres organisations sovié- tiques - comme 1l’Aeroflot, l’Intourist, l’agence soviéti- que. pour l’achat du bois, la banque Narodny, etc. - sera prié de quitter la Grande-Bretagne, le nom- bre de fonctionnaires de ces organisations autorisé 4 de- meurer en Grande-Bretagne sera automatiquement ré- duit. Le communiqué précise qu le gouvernement britanniqu a été obligé de prendre ce mesures en raison de l’ac- croissement du nombre de cas d’espionnage perpétrés par des fonctionnaires so- viétiques. Dans ses efforts pour ‘‘ré. soudre par la persuasion le probléme de l’espion- nage soviétique’’, le secré- taire au Foreign Office, Sir Alec Douglas-Home, a sou- levé cette question auprés de son homologue soviéti- que, M. Andrei Gromyko en octobre 1970 et & la requé- te de ce dernier il lui-a écrit une lettre qui est res- tée sans réponse. Sir Alec est revenu 4 la charge le 4 aoat 1971, mais sa nouvelle lettre 4 M. Gro- myko est également restée sans réponse. DAUVIN ROOFING LTD. Votre couvreur commercial et domestique Service complet Tél.: 936-1232. Maintenant déménagé a 709 Oomo Lake Ave. Aussi prés de vous que ' votre téléphone , Appelez 939-7287 JOURS 3 FRANCE European Hews 1044, rue Robson ate