eat Les librairies francophones dans la tourmente Suite de la page 1 est le méme qu’au Québec. Caisses vides Ce n’est pas tout: “Les commissions scolaires ont leurs caisses vides ou s’il leur reste de l'argent, elles ne veulent pas le dépenser”’ souli- gner Alfred St Martin, qui a fait le tour des €coles d’im- mersion et de programme- cadre. Or les achats de ces derniéres représentaient jus- que 1a la moitié de ses ventes. .. Méme chose pour le Croque-Bouquin. Pour Au Coin du Livre, a Victoria, c'est 80% du chiffre d’affai- res et les quatre écoles qui travaillent avec la Mouette constituent encore 25% des ventes, les parents d’éléves représentant une autre pro- portion impotante de la clien- téle. Est-ce que cela va durer? Rien n’est moins sir. On le voit aujourd’hui avec les cou- pures budgétaires qui affec- tent les écoles (1). Des €éco- les qui pour certaines ne sont méme pas clientes, pour di- verses raisons. D'abord |’igno- rance: certaines commissions s'imaginent que les ouvrages vendus a Vancouver sont for- cément plus chers qu’a Mont- réal. Elles traitent donc direc- tement avec les distributeurs de l’est. Ensuite I’habileté de certains de ces distributeurs, qui invitent a leurs frais des commissions scolaires 4 aller consulter leurs catalogues sur place. Enfin, la stratégie com- merciale des grosses maisons québécoises, qui consentent effectivement parfois de vraies ristournes. Les rapports entre librai- ries franco-colombiennes et distributeurs montréalais ne sont d’ailleurs pas simples. “Le probléme le plus impor- tant que nous ayons consiste a traiter avec Montréal, que ce soit pour des listes spéciales ou des nouveautés” confie d’ail- leurs Francoise Desautels, qui a lancé il y a deux ans et demi La Mouette a Richmond. Surtout, surtout, les librai- ries francophones ne peuvent plus compter sur les écoles comme par le passé. Celles-ci ont constitué leurs fonds et le vagues de commandes du tout début, quand il fallait se monter a partir de rien, ap- poste dont le moindre des avantages n’est pas qu'il assu- re les deux-tiers du salaire de l'employée de la librairie. Déja, la premieére librairie francophone de C.B., la Li- brairie francaise de Victoria, tirait ses bénéfices surtout de la vente de porcelaines de Limoges, de poteries breton- nes et d’articles religieux. Bref on fait feu de tout bois, y compris de brindilles. Et on “Nous vendons surtout du livre d’enfant.” Chaque librai- rie a sa spécialité ou son territoire. partiennent a l'histoire, celle des classes d'immersion et de programme-cadre. “Librairie vend auto-collants” C'est de La Mouette, la librairie qui dépend pourtant le moins des écoles, que vient une premiére réponse: “avec le seul secteur francais, notre librairie ne vivrait pas.” Un tiers seulement du magasin est “francais”. Le reste est consti- tué de livres anglais, mais aussi d’articles de papeterie, d’auto-collants, etc... Au ‘coin du livre propose des disques, des jeux, des cartes de voeux, des recettes. Idem pour le Croque-Bouquin, qui offre en plus un bureau de Consulat de France a Vancouver Un certain nombre de Francais établis hors de France ont, au cours de ces derniére années, usé de la faculté qui leur était offer- te par la loi alors en vigueur de se faire. inscrire sur la liste électorale d’une ville de plus de trente mille habitants avec laquelle ils ne possédent aucun lien personnel, familial ou fis- cal. La loi du 19 novembre 1982, modifiant sur ce point le code électoral, leur é6te cette faculté, ce qui aura pour conséquence dentrainer la radiation d'office des intéressés. Cel- le-ci doit intervenir le 30 novembre avec effet du ler mars 1983. Seront également _ra- diées d’office en applica- tion de la loi nouvelle, les personnes figurant depuis moins de cing ans au réle des contributions d'une commune et qui s'y étaient fait inscrire sur la liste Avis aux électeurs francais électorale a ce seul titre. Les électeurs de l'une et de l'autre catégorie préci- tées sont invités a prendre contact avec leur consulat, qui se tient dés maintenant a leur disposition pour leur faciliter leur inscription ou leur réinscription dans une commune avec laquelle ils ont une attache prévue au code électoral, par exem- ple: la commune de leur naissance ou de leur der- niére résidence, celle de la naissance ou de l’inscrip- tion sur la liste électorale d'un de leurs parents, celle ow est inscrit leur conjoint, ete: La loi permet a ces électeurs, a titre exception- nel, de faire parvenir leur demande d'inscription aprés le 31 décembre a la mairie de la nouvelle com- mune choisie. Toute de- mande doit étre obligatoi- rement accompagnée d’un certificat d’immatricula- tion au consulat de France. Attention la date limite approche Festival francophone Section Arts visuels A l'occasion du Festival francophone qui aura lien au Robson Square Media Centre, du lundi 7 au samedi-19 mis, i453. le Centre Culturel Colombien organise une exposition Arts Visuels(peinture, gravure, tapisserie) . Tout artiste francophone et professionnel peut scumetivc sa candidature avant le 23 décembre 1982. Un jury sc chargera de la sélection. ay Les formulaires sont disponibles sur. demande au Ceoutre Culturel Colombien. Information: Flizabeth Chedanne. Tél: 874-9105: vivote plutét qu’on ne vit. Si on chambre le champagne, c'est plutét a chaque fois qu'un livre quitte enfin les étagéres! : Pourtant, la situation n’est pas aussi figée qu’elle le parait. Des faits positifs exis- tent, ou peuvent étre créés. (1) Le ministre provincial de l'éducation a exigé des com- missions scolaires qu’elles cou- pent $60 millions dans leur budget. La semaine prochaine: Des raisons d’espérer? Le Soleil de Colombie, vendredi 10 décembre 1982 — 5 Henri St Louis, médecin Suite de la page 1 propre langue.” Maintenant, dit-il, les jeunes célibataires itiné- rants prennent le \pas sur les familles. Et tout ce monde préfére la proximi- té d'un médecin, qu'il soit anglophone ou zoulou, aux inconvénients d'une course a travers la ville pour pouvoir dire en francais: “T have a sore throat”! Du coup, depuis les derniéres dix années, la clientéle du docteur St Louis a évolué lentement vers les anglophones et les nouveaux venus portugais, espagnols et italiens. “Je parle cette derniére langue de facgon baroque mais ca leur plait.” Puisqu’il peut faire des comparaisons, peut-il nous parler de l’attitude spécifi- que des francophones face a la maladie? “Oui. Il y a par exemple chez les fem- mes un souci de l’esthéti- que qui n’existe pas chez les autres. Ceci est contre- balancé par l'importance considérable qu’accordent les hommes a leur viri- lité et a leur fonction uro- génitale. Le sexe est en quelque sorte un baréme de bonne santé. Quand quelque chose ne va pas, si Vhomme est fatigué, s'il ressent une maladie sous- jacente, il questionne, plus ou moins consciemment, sa virilité. Il y a une anxiété permanente par rapport a cela.” Le génital est moins le point de mire des consultations avec les anglophones, reléve Henri St Louis. L’interview de René Chenoll Suite de la page 1 bien. Je peux aller 1a-bas voir ce qu'il y a a faire. C’est dans la nouvelle maniére d’agir de la Fédération. Quand il y a des problémes, on envoie des gens du bureau examiner la situation et ils reviennent faire un rapport. Le Soleil: Est-ce qu’en vou- lant des Franco-Colombiens avant tout, on ne va pas vous accuser de vouloir gommer — les différences régionales? R.C.: Il y aura toujours des des régions dans le Conseil des Présidents juste- ment. Et les gens du Bureau de Direction seront des élus, probablement des présidents d’associations. Le Soleil: Est-ce que ces nouvelles structures ne sont pas faites aussi pour enter- rer les vieux débats? comme des vautours, pour tout recommencer. Ca, ca serait vraiment la perte totale de la Fédération parce que le Secrétariat d’Etat n’admet- trait pas une Fédération avec des chicanes. : Le Soleil: Ov va largent de la F.F.C.? R.C.: C'est difficile a dire. $5% vont aux salaires, tout le’ reste part en programmes, en services, tout ce qui peut aider les Franco-Colombiens a s’or- ganiser. Nous nous manifes- tons essentiellement par nos personnes-ressources. Le Soleil: Le Centre-Info va-t-il rouvrir? R.C.: Cela codatait cher. Toutes les informations peu- vent étre demandées au servi- ‘le méme il “L’affaire Riou? Ce n'est pas la peine de remuer de vieilles affaires. On sait tous ce qui s'est passé.” R.C.: Il faudrait que les gens pensent que la stabilité, c'est bien mieux que les rivalités. Il y a des gens qui sont depuis des années des tétes de file dans la francophonie, et puis ces gens-l4 se sont brdalés eux-mémes. Les gens recon- naissent de plus en plus la nécessité de la stabilité, qui a beaucoup plus de poids, de valeur. Les gens disent: “il y a une Fédération, soyons derrié- re, on est contre les chicanes”’. Les brailleurs commencent a se fatiguer. Le Soleil: Est-ce que ce n’est pas par lassitude: “Cette Fédération ou bien une au- tre, peu importe...” R.C.: Non, non. Certes, ily a encore des gens qui attendent ce des relations publiques de la-Fédération. Le Soleil: Derniére question. Od en est la commission d’enquéte qui devait faire la lumiére sur I’affaire Riou? R.C.: Cette commission ne pouvait agir vu que l'affaire était. entre les mains des avocats. M. Riou a également dit qu'il ne pouvait rien déclarer. Ce n'est pas la peine de remuer de vieilles affaires. On sait tous ce qui s’est passé. Propos recueillis par Marc Girot PPSSCOSEPOSCOCOS Si NOUS n’avions tous 4 faire que ce que nous faisons vrai. ment bien, le monde serait parfait. _ 5 p, Ces faits complexes: font que les mariages hommes francophones - femmes anglo- phones produisent quelque- fois des difficultés matrimo- niales. “‘La frigidité est assez courante chez l’anglo-saxonne alors qu’elle est rare chez la francophone.” Autres atavismes responsa- bles de maladies purement francophones: Ia phobie du foie chez le Francais. Le doc- teur sourit: “son coeur va mal, il s'en fiche; son rein est détraqué, il a des maux de téte, les symptémes de la méningite, il sen fiche. Mais si son foie est atteint...” Le tabagisme, l’alcoolisme sont aussi dominants dans la population francophone, sur- tout chez les travailleurs du Grand Nord. Ce samedi matin, le télé- phone sonne. Une dame vient prendre conseil auprés du docteur. “Je passe 1h30 a deux heures par jour au téléphone, rien que pour prescrire”, ex- plique-t-il. Le téléphone fait partie intégrante des rapports entre ~ le médecin et ses patients, que ce soit pour un premier contact, une banale demande de rendez-vous ou une pres- cription plus élaborée. La sonnerie grelotte aussi pour les urgences en hdpital, le mala- de désirant a ses cétés la présence du médecin de fa- mille. Ne pas se méprendre sur le terme d™urgences”. On est soigné en urgences pour n’im- porte quoi, une grippe, un rhume. C'est a la discrétion du patient. Mais pourquoi ne pas faire venir son ecin a la maison plutét qu’a l’hépi- tal, car si le prix de la visite est ut payer en plus les services de l'hépital. Le docteur St Louis propo- se sa réponse: “je ne peux pas faire autant de visites a la maison que je le voudrais, surtout si c'est pour des maux bénins. Le gouvernement ne me le permettrait pas. Alors jinvite mes clients a venir au bureau, ou alors ils vont en urgences. Certes, cela cofite plus cher au plan médical mais ceci n’est encore qu’un exemple des problémes que cause l’ingérence du gouver- nement.” Autre présence pertubatri- ce: celle du progrés! Le doc- teur St Louis doit digérer une masse considérable de pape- Tasse pour se tenir a la page, sans y étre totalement quand méme. Heureusement, 4 90% les cas soumis sont bénins. Pas besoin d’ordinateur pour les résoudre. Quant aux 10% restants, le docteur les renvoie a un ou plusieurs spécialis- tes. “Le Nord-Américain est plutét en bonne santé” conclut Henri St Louis. “La population est plus avertie des méfaits des colorants dans les aliments, de ceux des pesti- cides et elle tend a les €vi- ter. Et si la demande de calmants est encore constante, les gens commencent égale- ment a s'en méfier parce que ce n'est pas naturel. Les gens viennent aussi plus facilement que par le passé consulter leur SSFOCOSOOSOCSCSOS Les braves gens ne savent pas ce qu'il en cofite de temps et - de peine pour apprendre a lire. J'ai travaillé a cela qua- sre-DANAES, Bett Je NG DEUS pas dire encore que j’y sois arrivé. GOETHE VIVRE AVEC L’ARTHRITE par Patrick Baker L’aspirine: un médicament bienfaisant 4 prendre avec prudence Les personnes arthritiques dont le traitement comporte de Paspirine doivent suivre des conseils prudents qui visent 4 réduire l’effet nuisible de ce reméde sur l’organisme. Méme a petites doses, il ne faut jamais prendre de l’aspi- rine sur une longue période de temps sans d’abord en parler a son médecin. L’absorption d’un ou de deux comprimés par jour peut irriter la paroi de l’estomac au point de provo- quer de petites hémorragies qui peuvent filtrer a travers cette paroi au rythme d’une ou deux cuillers 4 thé par jour. Bien sfir, il ne s’agit pas la d’une quantité importante, mais cela pourrait entrainer a long terme des problémes Avalez les comprimés avec du liquide L’aspirine doit étre avalée avec du liquide (de Peau ou du lait, par exemple) pour ‘‘diluer’’ le comprimé. Le lait est particuliérement recom- mandé parce qu’il atténue !’ef- fet irritant du médicament. Vérifiez la posologie Selon la loi, l’étiquette des flacons d’aspirines doit indi- quer clairement la composi-. tion de chaque comprimé. On ne doit jamais prendre plus de 15 grains (975 mg) par jour, sauf sur les conseils du méde- cin. Il faut prendre l’aspirine aux 4 heures seulement. Si le pa- tient souffre de tintements dans les oreilles ou si son oule semble affectée, il doit réduire sa dose quotidienne d’un ou deux comprimés et consulter son médecin sans tarder. Ces sympt6mes révélent la présence d’une trop grande quantité d’aspirine dans l’organisme. Mise en garde Les personnes qui souffrent de goutte, d’un ulcére de I’es- tomac, d’hémorragies, ou qui prennent des médicaments contre le diabéte doivent tou- jours consulter leur médecin avant d’absorber de l’aspirine ou tout autre reméde analgési- que. Les femmes enceintes ou devant subir un traitement a P’h6pital ne doivent prendre ce reméde que sur l’avis de leur médecin. L’aspirine ne doit sons alcooliques qui rendent l’estomac encore plus sensible 4 Pirritation et aux hémorra- gies. Patrick Baker est directeur - national des communications et de l'information pour la Société d’Arthrite. Ecrivez-lui en vous adressant a ce journal ou au 920, rue Yonge, Bureau 420, Toronto M4W 3J7.