de Vancouver sur la®. bande» : Victoria’ Siet -8 Chilliwack: 14 Kelowna: Programme dé la télévision francaise de ‘Radio-Canada Faut voir ga: l’‘Opéra de Pékin est une émission animée par Adrienne Clarkson et réalisée par Bernard Picard au Centre natio- nal des arts a Ottawa. Cette émis- sion sera présentée grace a la col- laboration de |'Office des tour- nées du Conseil des arts du Ca- nada. : En premieére partie de |’émission Les Beaux Dimanches diffusée le 11 mai a 19h30 a la télévision de Radio-Canada, |’animateur Henri Ber- geron nous présentera Faut voir ga: l'Opéra de Pékin, une réalisa- tion de Bernard Picard enregistrée a l'occasion de la tournée canadienne de cette célébre compagnie en 1979. me Le programme de. cette Emission comprend trois oeuvres: les Eaux coulent sur la colline d’or, l'Auberge des Trois-chemins etle Roi des Sin- ges séme la confusion dans les CiEUX. Les Eaux coulent sur fa colline d‘or est un charmant conte de fées qui a pour héroine Bai Suhen (la Fée du serpent blanc) qui navigue jusqu’au Temple de la montagne d’or pour secourir son amant, Xu Xian, que Fa Hai, moine vicieux, a emprisonné. Xiao Qing (la Fée du serpent vert) l’accompagne. Toutes deux doivent se battre contre les généraux de Fa Hai, mais Bai Suhen, enceinte, est contrainte d’abandon- ner. Des tribus de la mer, combat- tant pour la justice, viennent a son secours et, al'issue d'une apre ba- taille navale, aident Bai Suhen a s'échapper des mains de l’ennemi. Dans /‘Auberge des TIrols- chemins, une oeuvre traditionnelle typique de |'Opéra de Pékin, Jiao Zan, un célébre général de la dynas- tie des Song est victime d'un complot puis déporté sous escorte ‘armée. Ren Tang Hui, ami du géné- ral, Se cache sous un déguisement et suit la troupe a l'Auberge des Trois-chemins. Liu Li Hua, !’auber- giste, croyant que Ren Tang Hui pro- tege Jiao Zan, l'empoigne violem- ment, en pleine obscurité. Enten- dant le bruit, Jiao Zan entre avec la femme de Liu Li Hua, qui porte une lanterne a la main. La scéne s‘éclaire, la méprise est découverte et tout finit bien. Enfin ‘Opéra de Pékin jouera /e Roi des Singes séme la confusion dans les cieux, un conte trés popu- laire tiré du roman «le Pélerinage a Ouest». En voici le scénario. Sun Wukong, roi des Singes, emprunte une arme, le «Baton d'or», au roi des Dragons. Celui-ci regrette son geste et va se plaindre au roi de Jade et accuse le roi des Singes de trahison. Le roi de Jade envoie son conseiller Tai Bai (Etoile d'or) offrir 4 Sun Wu- kong le poste de sous-officier de \'€levage des chevaux. Le roi des ‘VOL.4 No31 VENDREDI 9 MAI 1980 ' Le a ae sms ono cotl ; SE FS eo & 21 Kamloops: 50 Prince George: 4 Tércace: it L'Opéra de Pékin Singes accepte ce poste mais, mal- traité, il proteste violemment et re- tourne bientét 4 Hua Guoshan (la Montagne des fleurs et des fruits). II se donne alors le titre de Qi Tian Da Sheng (Sage égal aux cieux) et dée- clare la guerre au Palais des cieux. Le roi de Jade envoie de nouveau Tai Bai (Etoile d'or) auprés de lui pour l'inviter au festin de péches des Im- mortels: a, le roi de Jade le fera emprisonner. Le roi des Singes dé- couvre la supercherie, mais se rend tout de méme au festin. Pour se venger, il boit le vin et mange la nourriture des Immortels puis pénétre dans le Palais des cieux et boit les éléxirs. Mais, victime de sa maladresse, il est capturé par les généraux des cieux qui le jettent dans I'horrible four des huit diagram- mes de |‘Astrologie. Le feu, loin de l'anéantir, décuple ses forces et il retourne a Hua Guoshan. Le roi de Jade envoie alors le Roi des cieux et ses généraux a la téte d'une armée pour le saisir, mais le roi des Singes, aidé de ses sujets, sort vainqueur de \'affrontement. Le maquillage Le maquillage de scene, pour les acteurs de |'Opéra de Pékin, joue un tres grand rdle, car les costumes sont-si brillamment colorés que les visages ne ressortiraient pas avec un madquillage de scéne ordinaire. Les jeux de physionomie, surtout les mouvements des yeux, sont extré- mement importants et le maquillage doit les mettre en valeur. Chaque personnage interprété a son propre maquillage, coloré et ex- pressif, ce qui déconcerte parfois le spectateur occidental. Avant de se maquiller, |’acteur se lave le visage a l'eau tiéde et, apres chaque représentation, il se déma- quille avec de I’huile'de sésame. Pen- dant sa formation, il apprend a se faire un visage, operation longue et minutieuse qui peut prendre plus de trois heures. Au'fil des ans, de nou- veaux visages ont été dessinés pour les personnages spéciaux et il existe aujourd'hui des centaines de maqduil- lages tres divers. Poudres, crémes, pates a base d‘huile, @mulsions, crayons, pin- ceaux et rouge a lévres sont utilisés pour créer des expressions vivantes et variées. Chaque maquillage a une couleur dominante qui symbolise le caractére.du personnage et en voici la signification: z rouge: bon, droit, simple et loyal blanc: rusé, malin et débrouillard bleu: vigoureux, farouche, coura- geux et entreprenant noir: sensé, honnéte et droit jaune: intelligent et plut6t secret brun: résolu, entété et obstiné vert: un fant6me or: esprits d'un rang élevé, par exem- ple les dieux, représentant souvent des images vues dans les temples. L'histoire de l'Opéra de Pékin L'Opéra de Pékin est, dans la lon- gue histoire du théatre chinois, de création assez récente, puisqu'il est apparu vers la fin du XVllle siécle. Issu de |'Opéra local de de fa pro- vince de |'Anhui, ila repris la tradition de |’Opéra local de la province du Hubei et s‘est développé a Pékin, capitale de la Chine sous la dynastie Qing. Au cours de son évolution, ila adopté les meilleures techniques-de Soleil de Colombie, vendredi 9 mai_1980 7 chant et de danse des autres genres d'opéra, et a incorporé a son réper- toire une partie du programme théa- tral de l'opéra Kun. Sa renommeée s‘est peu a peu étendue et cette forme d’art est aujourd'hui tres popu- laire dans toute la Chine. La synthése harmonieuse des dif- férentes formes d’expression artisti- que — expression orale, chant, danse, arts martiaux, musique —qui constituent le fond de ses specta- cles sont une des caractéristiques particuliéres de |'Opéra de Pékin. C’est une forme d'art originale, un mélange singulier de mouvements stylisés et exagérés, de composition concise et rigoureuse, d’intrigues bien menées et de personnages merveilleux et intéressants. Cet opéra présente une variété de techniques vocales, ainsi que des rythmes et des mélodies qui varient suivant les pensées et les senti- ments des personnages. Le jeu des acteurs obéit des régles strictes et bien définies qui peuvent cependant s'adapter aux différentes intrigues. Les piéces, qui s'inspirent d'’histoi- res vraies, mettent en scéne des per- sonnages imaginaires dont les ac- tions sont outrées mais néanmoins explicites. Ce mélange inusité d’abs- trait et de réel donne au spectateur une impression de réalisme, d'au- tant plus que, pendant les séquen- ces de danse, les acteurs, par leurs mouvements ou leur immobilité, créent I'illusion d’ensembles scul- pturaux. L’orchestre est composé d'instruments traditionnels et le rdle des percussions est fort important. Le tambour, et c’est la aussi l’une des caractéristiques particuliéres a cet opéra, dirige le jeu des acteurs et le déroulement de |'action. Les performances de |’Opéra de Pékin sont rehaussées par deux élé- ments majeurs de |’esthétique vi- suelle: les costumes et le maquil- lage. Les costumes sont somptueux et variés et reproduisent des mode- les trés anciens. Le maquillage, qui renforce |'impression d’exagération artistique, est un mode d’expression particulier au théatre chinois classi- que. L'ensemble transforme fa scéne en un tableau coloré d’une extréme beauté. D’innombrabies générations d’artistes ont créé les modéles et motifs des costumes portés, en particulier, par les person- nages fantastiques et merveilleux de certains des contes de fées. Né dans une société féodale, ‘Opéra de Pékin n'est pas moins issu du peuple. Son répertoire est donc un mélange de themes féo- daux et démocratiques. Aujourd’hui, ‘Opéra de Pékin peint non seule- ment la Chine traditionnelle, mais aussi, et avec Succés, la Chine mo- derne, ajoutant ainsi une nouvelle page a la longue histoire de l’opera chinois. } 1 |