Le Soleil de Colombie-Britannique, vendredi 1] wil 1997 = 9 Le gardien PAR PERNELLE SEVY Dans l'aprés-midi elle va au jar- din plus t6t que d’habitude. Vraiment, elle Ne voit personne autour d’elle qu’elle puisse identifier al’homme dutéléphone. Revenue chezelle, 'inconnul’appelle de nouveau. Son discours est poétique. II lui permet de voir la vied’une maniére moins terne, moins pleine de germes de mort. Curieusement, lorsque la voix se tait, Louise est incapable de se remémorer toutes les phrases pleines d’espoir, de douceur de vivre qu’elle a pourtant ac- Cueillies avec un coeur tout neuf. II était dans le jardin, dit-il, mais elle ne I’'a pas vu. Oi était-i] caché? Et pourquoi se cache-t-il? Le dimanche, il appelle a plu- sieurs reprises. Elle passe une heure au jardin, carilluiaditde nerien changer au déroulement de ses journées. Mais le teste du temps, elle se tient prés du téléphone, elle le regarde, elle guette sa premiére vibration. Elle a oublié de télé- phonera Martine maisc’est sansimpor- tancea présent. Les paroles de cet homme 6trange sont celles qu’elle désire entendre depuis toujours. Ellene veut pas en man- quer une seule. Elle veut absolument rencontrer cetinconnu quiest entrain de faire d’elle une autre femme. Elle le prie de se montrer. Pas encore, lui dit-il. Il ne suffit pas de m’aimer. J’attendraiquevous désirieztout quitter, toutabandonner pour une nouvelle vie. Celle que vous aurez auprés de moi sera une sorte de renais- ( suite... ) sance, comme si vous passiez par un creuset pour en sortir métamorphosée. - C’est une épreuve que vous me propo- sez? - Une douce épreuve. Trés douce. Un enchantement. Le lundi, Louise ne va pas tra- vailler 4 son bureau. Elle attend. Et les paroles emplissent son coeur, toute la journée, Le mardi enfin, Louise supplie: - Je suis préte. Prenez-moi. Surprise de n’avoir aucune ré- ponse au mot qu’elle a accroché sur la porte, Martine, aprés le week-end, tentade téléphonera Louise. Sans succés. Elleest bien capable d’avoir décroché le combiné pour étre tranquille, se dit-elle. Tranquille n’estd’ailleurs pasle terme a employer. Le comportement de Louise devient inquié- tant depuis quelques mois. Le mercredi matin, on 'appeladu bureau d'études of Louise tra- vaille comme *& secrétaire. Le chefde service était sur- pris car Louise s'était ab- #38 sentée la veille et Pavant-veille sans l'avoir prévenu. Ce matin encore: personne. Etsontéléphone semblaittoujours occupé. Etait-elle souf- frante? Avait-elle eu un accident? Sursa fiche personnelle, la personnea prévenir «en cas d'urgence» était Madame Martine -Dutoit. C’était bien elle, n’est-ce pas? Martine immédiatement, confia son bébé a sa voisine de palier en lui donnant un brefrésumé dela situation et prit un taxi pour la rue du Moulin of habitait Louise. La porte n’était méme fermée. Elle entra. L’appartement était impeccable. Pas un grain de poussiére. Tout était rangé non pas comme dansles piéces oil l'on vit, mais comme dans des piéces que l'on quitte. Aucun journal, aucun livre oublié sur le canapé ou sur un meuble. Le lit 6tait fait, latable de nuit était nette. Les vétements étaient dans la pen- derie, les valises a leur place. Dans la cuisine, tout était propre etily avaitsurla table une note de la main de Louise: Martine, tu trouveras dans le frigo des cételettes pour ton chat. Louise avait disparu. Fugue? Suicide? Elle prit le téléphone et appela la police. Le jardin du Cadran a toujours ses prome- neurs, ses ré- veurs, ses amis, malgré larrivée pro- che de ’automne. Certains di- ‘~ sent méme B= que c'est a cette saison qu’il est le plus beau. Moi, je le connais si bien que je luitrouve du charme toute l'année. Dans ce lieu si calme s'est pourtant produit, récemment, SUR LE BOUT DE LA LANGUE Des “zéros” et des ANNIE BOURRET (APF)A lire la phrase e//e est enamour, qui pourrait déduire a priori qu'elle se prononce e/le-est-en-amour? C'est qu’a loral, les mots s’enchainent les uns aux autres selon certaines régles. Les linguis- tes appellent cela la chaine parke, consi- dérant les mots comme des maillons reliés par leurs voyelles et leurs conson- nes, Du point de vue de la langue, la liaison est un transfert de son, de la derniére consonne phonétique d'un mot a la voyelle phonétique du mot suivant, comme dans en-amour (N suivi de A). Mémechose pour e//e-est, car on consi- dére que le mot e//e se termine par la consonne L sur le plan sonore (si on articulait ce E muet final de elle, il faudrait dire e/leu). Contrairement a l’écrit, les voyelles et les consonnes phonétiques ne respectent que la prononciation. C’est pourquoi on fait la liaison dans les-hon- neurs, qui commence par O, mais pas pour le//haricot qui débute par laconson- neaspirée H. Les liaisons obligatoiresimpli- quent un lien grammatical étroit avec la compréhension. On les emploie surtout dansies contextes suivants: 1) entre Particle ou l’adjectif et lenom (un- avion, de vieux-amants); 2) entre le pronom et le verbe, et enou y (nous-écoutons, ils-y sont, 4 vous-en croire); 3) aprésune préposition (dés-aujourd’hui, dans-uninstant); 4) aprés un adverbe (trop-aimabie, plus- 6tonné, tout-entier); 5) dans les mots composés ou expres- sions (tout-a-fait, detemps-entemps). 6) aprés les tournures impersonnelles c’estet ilest(c’est-horrible, ilest-impos- sible) A99 pour cent, les liaisons tou- chent les lettres N, S-Z-X, T-D et R. Les consonnes finales S, X et Z se transfor- mentenZetlesterminaisons D se pronon- cent T (un grand-t-enfant), survivance sonore d’une aberration d’orthographe enancien frangais. LesconsonnesG, PetFnerepré- sentent qu'un pourcentdefensembledes liaisons en langue. La liaison avec G est facultative en langue courante (un long- itinéraire ou un sang//impur). Latransfor- mation de G en Kdu francais soutenu (un iy vd eo eromines sang-k-impur) est en voie de disparition en général; je ne l'ai jamais entendue au Canada. LaliaisonavecP nese fait qu’aprés l'adverbe trop. En passant, le Multidictionnaire indique faussement que la liaison avec F se prononce V. Autrement dit, continuez a dire un vif- intérét. Lesiiaisons sont interditesaprés le motetet les adjectifsnuméraux(vous- avez//onze ans, le//onziéme jour d’octo- bre). Le reste n’est qu’une question de singuliers et de pluriels : 1) aprésla consonne d'un nom singulier (loup//affamé, collier//admirable); 2) aprésie S intérieur des mots composés au pluriel (moulins//a vent); 3) aprés la finale -es de la deuxidme personne du singulier (tu restes//ici). Un dernier mot, sur la liaison interdite entre les et héros. En toute logi- que, on devrait prononcer “leszéros” sur le modéle les-héroines, mais l'usage a consacré cette “erreur” pour éviter la confusion. Heureusement, ilnous reste les jeux de mots! Faites parvenir vos commentaires en “Cybérie” (abourret@he.sympatico.ca) ou a la rédaction du journal. un incident. Je ne sais sic’est un simple incident ou quelque chose de plus grave, mais ce quiest certain c’est quefaidécou- vert, moi quiaime la logique, lactarté, moi qui aime comprendre le pourquoi et le comment des événements, 'aidécouvert, donc un acte de Dieu ou du diable, brefun mystére que maraison ne peut éclaircir. Et je ne connais personne qui le pourrait mieux que moi, car je suis dans ce jardin depuis longtemps, j’en connais tous les recoins et, sauf pour les fleurs qui sont changées a chaque saison par les soins de la Ville, fen connaisaussitouslesarbres . et tous les buissons. (a suivre...) _ Un{e) rédacteurttrice) en chef _ Un{e} infographiste professionnei(elle) Le Soleil ant Colombie-Britannique Cherche a pourvoir 2 postes clés au sein du journal Dans le cadre d’une restructuration et d’expansion de ses affaires La personne travaillera sous la responsabilité du directeur général du journal. Ce poste demandera un minimum de 5 ans d’expérience journalistique pertinente au sein d'un journal ou d'un magazine reconnu. La personne sélectionnée pour ce poste devra faire preuve de rigueur, de leadership et d'initiative. Elle sera responsable entre autres: du contenu rédactionnel du journal, de l'embauche de ses collaborateurs pigistes ou permanents ( journalistes, correcteurs et photographes de presse), du contenu éditorial du journal, de la sélection des articles ainsi que de leur priorité. De plus, la connaissance de logiciel Microsoft Word est impérative ainsi que de l'utilisation d'un modem et d’internet. La personne travaillera sous la responsabilité de la directrice de produc- tion. Ce poste demandera un minimum de Sans d‘expérience en infographie, de préférence au sein d'un journal ou d'un magazine reconnu. La personne sélectionnée pour ce poste devra faire preuve de créativité, de rigueur, et d'initiative. Elle sera responsable entre autres: de l'embauche et de la direction des infographistes pigistes et permanents (photogra- phes, illustrateurs, caricaturistes etc.), de la mise en page de 2 journaux - de format tabloid, de la création d’annonces et d'outils de communications tels: brochures, guides, affiches, dépliants, pochettes etc. Elle devra maitriser a la perfection les techniques de séparation de couleurs et d’édition de films par ordinateur ainsi que les logiciels suivants: Photoshop, QuarkXpress, Freehand et/ou Illustrator et/ou Corel Draw. Les salaires ainsi que les avantages, seront établis en fonction de l'expérience des candidats(tes). Veuillez faire parvenir votre curriculum-vitae avant le18 avril a l’attention du: Directeur général Le Soleil de Colombie-Britannique- 1645, 5ieéme Avenue Ouest Vancouver (C.-B.) V6J 1N5 ou par télécopieur au (604) 730-9576 X The. Source of information for cultural communitios tn Britich Columbia http://www. culturalexpress.com/news| CulturaleXpress is a service provided by Pacific Cultural Services Ltd., which specializes in cultural community marketing and media. VST Calatralerprese KEAD selected articles from Le Soleil in French ~— ANOOUT about events, organizations and resources in the francophone commanity and elcewhere DISCOVER interesting facts about relipions, cultures, and heritage CaltaraleXprese, CONSEIL SCOLAIRE FRANCOPHONE DE LA COLOMBIE-BRITANNIQUE (Francophone Education Authority) Convocation a une session d’information et a une réunion du conseil d’administration du CSF Le grand public est invité 4 venir €changer avec les conseillers du Conseil scolaire francophone: le vendredi 11 avril, 1997 de 19 heures a 21 heures a l’école André Piolat, 370 West Kings Road, North Vancouver Toute personne désirant faire une présentation ou une intervention lors de cette rencontre doit contacter le CSF au (604) 736-5030 ou au 1-888-715-2200 pour la régle de conduite a suivre. Phone: (604) 327-9686 Fax: (604) 325-3802 ee CE NG ee fe ee ay CON RM ng ey Fenn SNES Sa ee eens ee ay OmmEEen Hy mene I AVR ET OMN, Gye ayee On pweeme Samm ene nS