dante). Chez les francophones minoritaires, il y a une forte francité familioscolaire lorsque la famille et |'6cole appuient le développement de la langue francaise. Les parents parlent le frangais a leur enfant a la maison et l'enfant est scolarisé dans une école de langue francaise. Tout I'enseignement se fait en francais, sauf pour les cours d'anglais. Pour les enfants d'un groupe majoritaire ou de forte vitalité, les conditions du bilinguisme additif sont différentes (voir bas de la figure 1). Chez ce groupe, la langue premiére (L1) est dominante dans la famille et dans le milieu socioinstitutionnel et, pour la plupart, dans le milieu scolaire également. De tel- les conditions ont tendance 4 favoriser I'unilinguisme. AU Ca- nada, seulement 7% des anglophones vivant 4 l'extérieur du Québec connaissent le francais suffisamment pour soutenir une conversation. (Statistiques Canada, 2002) Deux conditions favorisent le bilinguisme chez les enfants du groupe majoritaire : une forte scolarisation dans la L2 (voir la fleche descendante) et des contacts fréquents avec la L2 dans le milieu socioinstitutionnel (fleche ascendante). Ces deux conditions favorisent un bilinguisme additif, car la lan- gue majoritaire n'est pas menacée en raison de sa dominan- ce dans la société. De nombreuses recherches appuient, par exemple, les effets positifs des programmes d'immersion en francais pour les éleves anglophones. De plus, le bilinguisme des éléves anglophones est accru lorsqu’ils ont également des contacts fréquents avec le francais a l'extérieur de |’école. Un principe simple Que l'enfant soit membre d'un groupe minoritaire ou d'un grou- pe mgjoritaire ou qu'il soit issu d'une famille exogame, un prin- cipe trés simple explique les conditions favorables au bilinguisme additif. Il s'agit simplement de mettre en ceuvre des conditions qui appuient fortement le développement de la langue minori- taire, c'est-d-dire celle qui ala plus faible vitalité. Pour les éléves anglophones maijoritaires, plus la scolarisation en francais est forte et plus les éleves ont des contacts avec le frangais a |’extérieur de |'école, plus élevé est le degré de bilinguisme. Leur maitrise de la langue anglaise n'est aucune- ment menacée. Pour les éléves francophones minoritaires, plus la famille et l'école appuient le développement du francais, plus le bilin- guisme est de type additif. Le rendement en francais est élevé et le rendement en anglais est souvent similaire a celui des anglophones en raison des cours avancés d’anglais langue seconde et d'un usage régulier de l'anglais dans le milieu so- cioinstitutionnel. Pour les enfants de familles exogames (un parent franco- phone et un parent anglophone) en contexte francophone minoritaire, un degré élevé de francité familioscolaire devient également garant d''un haut degré de bilinguisme additif. Lorsque le parent francophone maintient |'usage du francais avec l'enfant (méme si le parent anglophone communique avec ce dernier en anglais) et que l'enfant est scolarisé a |’école francai- se, l'enfant a un rendement en francais égal a celui des enfants nés de deux parents francophones et un rende- ment en anglais semblable aux en- fants anglophones. La famille exogame: une cause de l’assimilation? ll y a une forte tendance pour les familles exogames fran- cophone-anglophone 4a |’extérieur du Québec a ne pas transmetire la langue francaise aux enfants. Par exemple, si les deux parents sont francophones, 93% des enfants ont le frangais comme langue maternelle. Toutefois, si un seul des deux parents est francophone, seulement 23% des enfants ont le francais comme langue maternelle. |Idéalement, dans ces familles exogames, tous les enfants auraient le francais et |’an- glais comme langues maternelles. Larecherche a démontré, toutefois, que ce n'est pas |’exoga- mie qui est la cause de l'assimilation linguistique, mais plutét la dynamique langagiére choisie par les parents. Tel qu’il a été mentionné précédemment, lorsque le principe des ba- lanciers compensateurs (figure 1) est appliqué par les parents exogames, c’est-d-dire lorsque l'enfant est amené 4 vivre une francité familioscolaire élevée, le bilinguisme additif est forte- ment favorisé. L’enfant maintient les deux identités ethnolin- guistiques de ses parents et maitrise les deux langues officielles du pays. ~ Section détachable — Parent hese | age