- at ee Pees » g Eb. neh na J sitiswvals. % t ; - a & © 6Gi STODEUTS: T9i (99°PTSY SMe 35 eid oy Patera ee we a ay ava AAT GY RO WD FBLA ee 2 Le Soleil de Colombie. Vendredi ler septembre 1978 Directeur: André Piolat PUBLIE PAR Téléphone: 879-6924 ae e LES HEBDOS REGIONAUX Association de Ia Presse francophone Hors-Québec . EDITORIAL iain Onda ONmEEE-¢ D> ( pinche he LE 0 ag L DE COLOMBIE LE MINI-QUOTIDIEN DE LANGUE FRANCAISE DE LA COLOMBIE-BRITANNIQUE Rédacteur: Jean-Claude Arluison Mise-en-pages: Claude Jean, Yvon Thivierge Rédaction: Claude Jean, Jean-Claude Arluison Secrétaire: Lyne Paradis LE SOLEIL DE COLOMBIE LTEE, 3213, rue Cambie, Vancouver, C.B., ¥5Z 2Ws Courrier de deuxiéme classe _ sous le numéro d’enregistrement 0046 UF Pensez aux petits Les bureaucrates, classe privilégiée Le Canada ne pése pas lourd dans le monde de I’in- dustrie. Si on les mesure a l’échelle internationale, nos efforts de recherche-dévelop- - pement sont plutét minces. En plus, ceux qui produisent nos richesses n’ont plus au- tant de controle sur leurs marchés qu’autrefois. Pourtant, quand il ‘s’agit de des bureaucra- tes, le Canada cherché déses- pérément a décrocher la tim- bale. Au regard de la popula- tion totale, notre fonction publique a atteint des pro- portions stupéfiantes. Pis en- core, ce sont nos-bureaucra- tes qui, depuis 10 ans, vien- nent en téte du peloton, en particulier 4 l’échelon pro- vincial, lorsqu’on veut déter- miner le niveau des traite- ments et avantages sociaux au Canada. En cela, les gou- vernements des provinces dif- férent de ceux de presque tous les pays du monde oc- cidental. L’Allemagne de l'Ouest, par exemple, veille absolument a ce que la ré- munération de ses fonction- naires demeure légérement inférieure aux revenus indivi- duels privés. Il y a bien d’autres choses _ 4 considérer dans les traite- ments des fonctionnaires que le simple montant de la fac- ture a payer par le contribua- ble. Quand le traitement des bureaucrates dépasse celui des employés du secteur pri- vé, les entreprises ne parvien- nent plus 4 recruter les bons travailleurs; les meilleurs veu- lent travailler pour le gouver- nement. La main-d’oeuvre du secteur privé réclame des aug- mentations de salaires pour étre au méme niveau que les fonctionnaires — et on entre ainsi dans un cycle inflation- niste. Le probléme a atteint un tel point que le projet de loi C-28, déposé parle gouverne- ment fédéral durant la der- niére session, stipule notam- ment qu'il doit y avoir parité des salaires publics et privés. | But méritoire, mais sans dou- te plus difficile 4 atteindre qu’on ne pense. Comment trouver par exemple, a des fins de com- paraison, la méme fonction accompagnée des mémes res- ponsabilités au gouverne- ment et en dehors du gouver- nement? Impossible le plus souvint, si bien qu’au départ héritiers... s’abonnera! dans un parc ou un autobus La goutte d’eau... L’anecdote racontée par Maxim Jean-Louis, nouveau rédacteur du Franco-Albertain, dans son éditorial du 16 aoat [et que nous avons publié dans notre dernier numéro] était bien intéressante. Cette “cliente” ne désirait pas se procurer d’anciens exemplaires de ce journal pour les distribuer a ses amis ou pour les utiliser durant un cours, mais tout simplement... pour emballer sa vaisselle. Elle avait ainsi trouvé une maniére originale de promouvoir la presse francophone en Alberta. Les annales du Soleil de Colombie contiennent également des histoires bien... “savoureuses”. Une personne Agée nous a confié un jour qu'elle était dans l’impossibilité de payer le renouvellement de son abonnement et nous demandait de retirer son nom de la liste de nos abonnés. Nous lui avons répondu que nous tenions ala conserver au nombre de nos lecteurs et avons, par conséquent, continué a lui envoyer gratuitement le journal. Aprés son décés, nous avons appris qu'elle avait laissé une jolie fortune a ses Récemment, I’un de nos lecteurs, dont l’abonnement est di depuis plus dun an, s’est plaint d’avoir recu un avis de réabonnement. C’est curieux. Il s’est déclaré surpris que nous ayons attendu si longtemps pour lui rappeler que son abonnement avait expiré. Nous étions persuadés que tous les lecteurs connaissaient nos problémes financiers qui se traduisent par le nombre réduit des employés. Actuellement, nous avons une emplo- yée a temps partiel qui se penche exclusivement sur le probléme épineux qui consiste & remettre a jour tous les abonnements. Nous étions, d’autre _ part, convaincus que nos abonnés savaient que la ‘date qui figure en-dessous de leur adresse n’est autre que la date d’expiration de leur abonnement. Enfin, la goutte d’eau qui fait déborder le vase [ou, si vous préférez, la paille qui brise le dos du chameau] vient de tomber: un francophone, venu acheter quelques livres a la librairie du Soleil, nous a demandé si le journal était gratuit. Il nous a confié qu'il se le procurait toujours sans frais a. l'Université de la Colombie-Britannique ou dans d'autres lieux. I] a ajouté que lui donner un numéro du Soleil constituait de la publicité pour le journal. Bien sir! Peut-étre devrions-nous cesser de faire payer les abonnements, et envoyer gratuitement le journal a tous nos lecteurs, en les invitant & en faire cadeau & leurs amis. Ce serait une excellente publicité? En attendant, nous avons donné gracieusement un exemplaire du journal a ce francophone, en souhaitant qu’aprés l’avoir lu il l’'abandonnera et que la personne qui le ramassera, elle, Jean-Claude ARLUISON déja on est incapable de faire des comparaisons valables. On peut cependant arriver a certaines approximations. Méme a supposer que le niveau des rémunérations soit identique dans les deux OUL secteurs, les fonctionnaires seraient encore, en fait, plus grassement payés. La diffé- rence tient au régime des pensions. D’aprés une étude du gouvernement fédéral, les pensions gouvernementales les plus généreuses dépassent d’environ 9% les prestations offertes dans le secteur privé. Le gouvernement a récem- ment modifié certaines dis- positions du régime des pen- - sions, supprimant notam- ment I’indexation illimitée. Si une partie de la différence est ainsi éliminée, il n’en res- te pas moins que les pensions accordées par le gouverne- ment sont bien plus libérales que celles qu’offrent les en- treprises. Une conclusion s’impose. Aucune comparabilité ne saurait étre établie par Otta- wa entre les rémunérations respectives du secteur privé et du secteur public tant que les pensions gouvernementa- les n’auront pas été rajustées. Doit-on s’attendre, si on le fait, au désagrément de gré- ves des fonctionnaires? Peut- étre ; malheureusement, si on ne fait rien, les conséquences seront encore plus désagréa- bles. “Pensez aux petits” est un message adressé sous forme d'éditorial parla Fédération canadienne de l'entreprise indépendante© A Vécole du bon francais | le francais a Radio-Canada Voici des extraits d’un arti- cle de M. Robert Dubuc, chef adjoint du service de linguis- tique et de traduction de Radio-Canada, publié dans In Search / Enquéte, prin- temps 1978. La premiére émission de langue frangaise a |’antenne de la station CBF de Radio- Canada a Montréal, en 1936, a certes marqué un point tournant dans |’évolution du Canada frangais. Depuis, Radio-Canada a assuré 42 ans de présence radiophonique au coeur du Canada frangais et, 4 partir de 1952, la télévision lui a emboité le pas, poursuivant avec des hauts et des bas Vidéal d'une programmation équilibrée 4 base d’informa- tion, de divertissement et de culture. Quarante-deux ans de pré- sence en radio et 25 en télévision ont permis a Ra- dio-Canada de travailler le bouillon culturel du milieu et de le maintenir dans une sorte d’effervescence... Un francais de qualité et bien d'ici Conscients que |’efficacité de l'acte de communication repose sur le langage, les pionniers de Radio-Canada ae ont voulu que la langue des ondes soit le francais. Ils ont établi des barra- ges sévéres contre l’enva- hissement de la langue an- glaise: interdiction des em- prunts abusifs tant dans la publicité que dans le langage maison, interdiction de diffu- ser systématiquement la chanson américaine, inter- diction d’utiliser des élé- ments de publicité non tra- duits en frangais, etc. Le frangais véhiculé par Radio-Canada devait étre non pas le “frangais pari- sien”, mais un frangais bien d'ici, épuré cependant des éléments locaux qui ris- quaient de géner la commu- nication. Pour y arriver, il a fallu resserrer la prononciation des voyelles, lutter contre la diphtongaison, rectifier la prononciation du det dut, etc. Ces efforts ont toutefois permis la mise au point d’un modéle de langue, moins modulé que le “frangais pari- sien”, mais parfaitement in- telligible 4 tous les franco- | phones du monde. Les organes d'information au service du frangais ~ Le plus grand service que’ Radio-Canada a rendu a la communauté francophone du Canada, c'est encore d’avoir mis les techniques presti- gieuses de la radio et de la télévision au service du fran- cais. Face a la radio et a la télévision d’expression fran- caise, les Canadiens francais ont pris conscience d’eux- mémes, de leurs possibili- tés, ils en ont éprouvé pour la premiére fois peut-étre depuis 1760 une vive fierté... Il convient aussi de rendre hommage aux piliers du service des annonceurs de Radio-Canada: mentionnons parmi tant d’autres, Miville Couture, Jean-Paul Nolet, René Lecavalier, Raymond Laplante et Henri Bergeron qui ont en quelque sorte incarné une norme du fran- cais parlé au Canada. RENE LECAVALIER Wi wD te SE RAS, Il faudrait aussi signaler l'influence de nos comédiens. Grace au dévouement et a la compétence de pionniers éclairés, parmi lesquels il convient de faire une place spéciale 4 Mme Jean-Louis Audet, nos comédiens ont bénéficié d’une formation " phonétique qui leur a permis d’atteindre un niveau profes- sionnel de calibre interna- tional... Action linguistique directe Cette action par l’exem- ple, Radio-Canada ne la trou- vait pas.suffisante. Le francais du Canada, estimait-on, devait non seu- lement s’aguerrir, mais faire du rattrapage. A cause de son isolement, des carences de l’enseignement et de I’in- fluence omniprésente de l'anglais, le locuteur francais au Canada a besoin d’un supplément de connaissan- ces pour arriver a parler correctement sa langue. C’est pour répondre 4a ce besoin que Radio-Canada, dés les débuts de la radio, a mis en ondes des émissions spécialement consacrées a la langue. Ce furent, avec le poéte Paul Morin, Les fureurs d’un puriste (de 1937 4 1942), avec Jean-Marie Laurence, Notre francais sur le vif (1942-1954), avec’ Marcelle Barthe ét toute une tribune de linguistes dont Jean-Paul [Suite page 4],