Pig canal 7 a Vancouver et canaux 3 et 8a Viktoria Programme de la télévision francaise de Radio-Canada ‘VOL.3 NO.11 Vendredi 8 décembre 1978 He Soleil de ee vendredi 8 décembre 1978 11 ‘La peur du voyage” de Monica Mourti G. Dufour, L. Bombardier, R. Guénette erA. Cousineau Le divorce s'impose partout et prend de plus en plus force de loi dans presque tous les pays du monde. Au_nom surtout de la liberté, de l'autonomie de la ° personne et de son droit au bonheur, a la pleine réalisation de soi. Il y a la sans doute un certain sens du progrés. Mais, comme en toute chose un re- vers existe sur lequel on n’insis- te peut-étre pas assez: la vie, le sort, le droit au bonheur aus- si et au plein épanouissement des enfants. Ce sont également des personnes envers lesquel- les les parents, qu’ils le veuil- lent ou non, ont quelque res- ponsabilité... C'est justement de ce pro- bléme tragique, s'il en est un, qu'il sera question a Scénario, les mercredis 13, 20, 27 décem- bre et 3 janvier 4 21 h 30. L’auteur L'auteur, Monica Mourti, de son vrai nom Michéle Pelletier, en est & son premier texte lit- téraire avec la Peur du voyage. Elle a été copopriétaire, avec Jean Gaumont, du Théatre univer- sitaire canadien, l’ancétre du Théatre populaire du Québec. El- le a étudié l'art dramatique avec Mme Audet et avec Francois Rozet. La Peur du voyage nous raconte l'histoire émouvante et fort instructive du divorce d'un couple, Robert et Lise Letel- lier, et des conséquences tragi- ques qui en résultent sur la des- tinée de leurs filles, Josée et Anne. ll est presque superflu de présenter Antonine Maillet, tant depuis /a Sagouine, sa «piece pour une femme seule», elle est devenue non seulement un écri- vain bien connu mais un «per- sonnage» dont tout le monde parle. : C’est elle-méme-cette fois, a Propos et confidences, les mar- dis 12, 19, 26 décembre et 2 janvier & 23 h 50, qui viendra nous parler, et d’abondance, de sa vie, de son oeuvre et, Sur-. tout, de son Acadie natale. Docteur és lettres, professeur de littérature et auteur entre autres oeuvres des Cordes de bois (un livre qui a obtenu un grand succés), Antonine Maillet ne vient pas, & Propos et confidences, nous entretenir que de son métier d’écrivain. Elle vient surtout nous parler de ses fréres acadiens, «de tous les autres». Vivante, sensible, distillant la vie par tous les pores, elle s’en- thousiasme, vibre a tout, s’en- flamme pour son «pays», selon qu'on en parle en bien ou en mal. Et les historiens, d'aprés el- le, parlent mal de |’Acadie, de _son monde, 6.2 oor peters qui eon tlt otro te oF Foe Teetecsees eae edea ke Certes Lise et Robert eurent une lune de miel prolongée bien aprés leur mariage. Ce n'était que surprises et petits mots d'amour que Lise décou- vrait partout, entre les assiet- tes ou sous l'oreiller. Le soir, le couple sortait en amoureux, méme si Robert revoyait enco- re son ancienne amie Monique. Mais un jour, cette lune de miel prolongée devait se terminer chez les avocats... Et il ne pouvait en étre autre- ment. En effet, Robert, homme d'affaires a l'intelligence mo- yenne, peu scrupuleux et bluf- feur, profondément égoiste et peu mir, ne pouvait former un couple vraiment sérieux avec Li- se, belle grande femme pluté6t voyante, superficielle et égoiste aussi, a sa fagon. Ils ne pou- vaient qu’encourager, en l'autre, ce que chacun a de plus maté- rialiste. Absence d'amour pro- fond, de tendresse et d’affec- tion véritable qui ne font que s'approfondir avec le temps et avec la venue des enfants... Au moment ot I'histoire com- mence, Josée et Anne se prépa- n'est pas tout a fait comme les autres. En effet, l'Acadie ne se résume pas a un espace géo- graphique, a des archives, a des interprétations officielles de la Déportation. L'Acadie, la chair et le sang du peuple, des ancétres d’An- tonine Maillet, c'est dans la pe- © tite histoire qu'il faut surtout aller la chercher. Ce n'est pas celle qu'on enseigne dans les classes mais «c'est la vraie». Alors, on découvre un peuple fascinant, rabelaisien, qui aime manger et boire, qui raffole ra- ‘conter des histoires et qui, a Port-Royal, fonda l’Ordre de Bon Temps. Au XVille siécle, trés libre, le peuple acadien est le seul vrai- ment indépendant en Amérique. Redevable en rien aux rois de France ou d’Angleterre, il pré- tend étre chez lui et pouvoir se gouverner seul. Ce fut donc pour ces gens une véritable tragédie quand, en 1780, ils passérent de la liberté & l'esclavage, furent chassés de leurs terres, dispersés aux qua- tre vents, et forcés de se ca- cher pour survivre.. < epee Le ae “rent a quitter la maison qu ones habitent avec leur mére et leur grand-mére maternelle. Leur pé- re, Robert, a quitté le domicile conjugal il y a quatre ans pour vivre avec Monique, un manne- quin divorcé avec qui il est re- marié depuis un an. Lise, a qui on a confié la gar- de de ses filles, n'a jamais ac- cepté ni Ja séparation ni le di- vorce. Mais toute cette haine exacerbée du couple n'a pu que retomber sur les adolescentes qui, marquées dans tout leur comportement, pensent enfin, naivement, que tout va mainte- nant changer pour le mieux. El- les qui ont toujours eu peur du voyage, méme en métro, se pré- parent a rejoindre leur pére qui les a persuadées de quitter leur mére. Elles seront, dit-il, enfin heureuses avec Monique, une seconde mére pleine des quali- tés qui manquent a Lise. Mais Robert qui, par ce geste ne voulait au fond qu’en «faire baver encore plus & Lise», ne leur dit pas que Monique est hostile & leur venue. Aprés un mois d’euphorie Les Anglais les accusérent de ne pas avoir voulu signer le serment d’allégeance au _ roi d’Angleterre et en prirent pré- texte pour les déporter. Ce qui était faux. Les Acadiens: accep- taient a deux conditions: con- server leur langue et leur reli- gion et ne jamais prendre les armes contre leurs fréres du Québec. Mais, en 1881, grand boule- versement historique: les Aca- diens quittent les bois, revien- nent chez eux et, aprés un sié- cle d’errance, se rassemblent et s'apercoivent qu'ils vivent mais n'existent pas comme peuple ni comme citoyens et qu'ils ont été réduits au seul esprit tribal. Ils constatent qu’ils sont encore beaucoup a avoir survécu et, par une premiére Convention nationale, avant méme le Nou- veau-Brunswick et le Canada, ils se donnent un statut de nation. ~ Les Acadiens découvrent qu’ils ont méme un passé prestigieux: ils sont les héritiers du XVile siécle francais, se souviennent . encore de Louis XIV, le Roi So- leil, de l’'Académie francaise et de Versailles. 11 faut donc con- server cet, héritage, se doter ee ar Grae ay D. Filiatrault et A. Garneau aie o ou moins Shag uente. at le nouveau foyer de Robert, Jo- sée et Anne s'apergoivent que tout commence 4a se gater. Peu & peu d’autres parents seront in- clus dans ce vaste conflit des égoismes. On gachera ainsi, a qui mieux mieux, le fragile équi- libre des deux filles et celles-ci détruiront le bonheur des au- tres:.. Une sorte de roue infernale qui tourne de plus en plus vite et qui cause de plus en plus de ravages autour delle... jusqu’a la tragédie finale. Pour ce Scénario, le réalisa- teur Auréle Lacoste se devait d'éviter les piéges de |'oeuvre a thése et il s'en tire trés bien avec une mise en scéne toute de naturel, axée sur la vie vé- cue, sa simplicité, sa sponta- néité. Tout, dans les décors, la musique, les cadrages, le décou- page, fait ressortir la structure organique de la composition, la vérité des caractéres et la jus- tesse de l'analyse. Avec ses ca- meéras, il suit les cheminements intérieurs des personnages, il colle a leur étre intime. I] ne Antonine Maillet et l'Acadie d'un drapeau, d'un hymne natio- nal, de droits civiques et po- litiques, former des cadres, des éducateurs. Tout cela se- ra raffiné lors de deux autres Conventions, en 1886 et en 1889. Les Acadiens ont appris a développer la ruse et c'est a démontre rien. Tout s’enchaine et les conséquences inévitables résultent tout naturellement des actes posés par les personna- ges. Une direction d’acteurs sin- cére et authentique. René Houle Distribution Josée .......... Louise Bombardier Anne .. Andrée Cousineau Lise Denise Filiatrault Monique .............. Giséle Dufour Jacques .... Benoit Marleau Robert’. =: Guy Provost Giséle .......... Amulette Garneau Mme Letellier ........ Janine Sutto Dr Nadon Bertrand Gagnon Richard ............ Réjean Guénette Mme Dubois .... Marthe Nadeau Berthe .......... Christiane Delisle Chauffeur de taxi .. Réal Béland Garde. Caroline Carel Serveuse ............ Ginette Ravel Equipe de production ; Musique originale Roger Joubert Decors... > Danielle Bastien Costumes .... Christiane Bastien Maquillage ........ Norma Ongaro Ensemblier .... Roland Théberge Bruiteur. .......... Jean-Pierre Déry Son André Riopel Eclairage ........ Jean-Guy Corbeil Montage magnétoscopique .. André Claessens Direction technique .. Normand Blier Assistante a /a production .. Giséle Légaré Assistant a la production : .. Normand Duceppe Réalisateur-coordonnateur .. Claude Désorcy Réalisateur. ...... Auréle Lacoste ‘ celle-ci, en partie, qu'ils doivent leur plus récente victoire: la permission, en 1978, d’ensei- gner a I'Université de Moncton la «common law» britannique en frangais. Un précédent mondial. Réalisation: Jean Faucher. As- sistante: Céline Hallée. En bref ® L’animateur de Vivre sa vie, Jacques Languirand, invite les téléspectateurs 4 réfléchir avec lui, le mardi 12 décembre a 22 heures, sur le théme: /’An 2000 ou parvenir a Il'age adulte. Tout le monde sait que les prédic- tions des scientifiques sont as- sez pessimistes en ce qui con- cerne l'avenir, méme ‘immédiat, de I'humanité. Mais selon la pensée occuite, nous devons traverser une crise d'ou sortira une nouvelle civilisation déja en gestation, celle de l'Ere du Ver- seau. Vivre sa vie est une réa- lisation de Charles Binamé, d'In- terimage Inc. ©@ il y aura féte aux Coquelu- ches, le mercredi 13 décembre a midi trente. En effet, Guy Boucher et Gaston L'Heureux accueilleront, pour lui offrir le titre de Coque- luche du mois, un de nos plus grands comédiens: Gilles Pelle- tier dont les réles: ne se comp- tent plus et que le public té- léspectateur de Radio-Canada a particuligrement apprécié tout récemment aux Beaux Diman- ches, en Brutus dans le Britan- nicus de Racine, si magistrale- ment mis en scéne par Paul Blouin.