Le Soleil de Colombie, vendredi 3 juin 1983 | — 7 A la lumiére d’une étude com- mandée au Centre de recherche sur opinion publique (CROP), par le Secrétariat d’Etat, on aura constaté entre autres deux réalités qui recqui- - €rent quelques précisions quant a la définition et aux diverses composantes de la francophonie, dans son sens le plus large. LA VIGUEUR DU FRANCAIS DEPEND DE LA DENSITE La perception qu’ent les_ franco- phones hors Québec de leur situation, evaluation qu’ils font de leur qualité de vie en frangais, etc, ce que |’on appelera la vigueur du francais dépend essentiellement de la densité de fa population francophone de leur com- munauté, de leur région, de leur province. Donc, nous savons tous que la -francophonie hors Québec ne: forme pas un groupe homogéne d’est en ouest du pays. Elle présente, pour chaque province, des caracté- ristiques différentes sous de nombreux LES FRANCOPHONES ET LES FRANCOGENES De la s’expliquent les distinctions que les auteurs de |’étude ont cru bon mettre en relief, Aa savoir que la francophonie couverte par |’étude se compose de deux groupes importants: les francogénes et les francophones. [ Inustration 1 REPARTITION DE L°ECHANTILLON TOTAL | ese oe a Gs a Te [Enancocenes r 2 FRANCOPHONES } typet type 2 typed | types 4 types de francophones es francophones ne forment pas pour autant un groupe homogéne. Leurs besoins, leurs aspirations, leur gout de vivre en francais et leur degré de satisfaction vis-a-vis les services offerts en frangais ou en anglais varient considérablement sui- vant leur vécu, leur histoire linguistique et sociale et la relation dynamique qu’ ils entretiennent ou qu’ils ont en- tretenu avec leur environnement. Le type 1—ceux dont la langue d’entrevue pour |’étude est l’anglais et représentant 20% des francophones. Le type 2—ceux dont la langue d’entrevue est le frangais et pour qui la langue d’usage a la maison est |’anglais, ou I’anglais et le frangais. Ils représentent 19% des fran- cophones. Le type 3—ceux dont la langue d’usage a la maison est le francais et’ dont la langue d’entrevue pour |’étude est le frangais. Ils sont tous bilingues et représentent 55% des francophones. * Le type 4—ceux dont |’unique langue est le frongale: lls représentent 6% des francophones. Les francogénes n’ont pas le frangais comme langue maternelle mais sont nés d’une mére ou d’un pére dont la langue maternelle est [était] le frangais. Ils représen- tent 17% de la population totale de la francophonie. Les francogénes ont tous Vanglais' ou une autre langue que le frangais comme langue maternel- le. Un francogéne sur 20 dit qu’il parle plus souvent le francais que Vanglais a la maison. Onze pour cent ont ré- pondu a |’étude en fran- cais. Prés de la moitié [49%] disent parler bien ou peu le frangais. Parmi les autres, prés d’un tiers [31%] ont déjé eu une connaissance du francais et prés de la moitié [49%] disent étre encore atta- chés a leur héritage frangais. Par ailleurs, les franco- phones sont définis com- me étant ceux qui ont le francais comme langue maternelle. lls représen- tent 83% de la population totale de la francophonie étudiée. Comme langue maternelle, 97% ont le frangais uniquement, 2% ont le francais et Vanglais, tandis que les autres ont le francais et une autre langue. N.B. Les pourcentages mentionnés ci-haut concernant les 4 types de francophones ne correspondent évi- demment pas a ceux qui sont ins- crits a l’illustration #1 puisque ces derniers incluent les francogénes en plus des francophones. Les pourcentages mentionnés plus haut _ et ceux ci-aprés valent pour |l’en- semble des résultats de |I’étude qui traltent exclusivement des fran- N.B. Il est trés important de retenir toute- fois que les résultats présentés et issus de cette étude se référent aux francophones uniquement, c’est-a-dire 4 ceux pour qui la langue maternelle est le francais. e aspects. OU SONT LES FRANCOGENES ET LES FRANCOPHONES Voyons maintenant comment sont répartis, provincialement parlant, les franco- génes de méme que les francophones suivant leur type. ra iHustration 2. REPARTITION NATIONALE POUR CHAQUE PROVINCE * | [orem oseoes lf emavees [jen teres Ere reres [Jen vee of Dslr) (eal (eaves esl ese swore 3452 FE9S ust Chez les ee An 62% sont en Ontario, 7% au Nou- veau Brunswick, 8% en Colombie-Britannique, 6% en Alberta, 3% en Saskatchewan, 7% au Manitoba, 5% en Nouvelle-Ecosse et 1% a I’lle-du-Prince-Edouard et a Terre-Neuve. Chez les francophones de type 1: On les retrouve en On- tario a raison de 50%, au Nouveau-Brunswick (9%), en . Colombie-Britannique (9%) et au Manitoba (11%). Les autres 21%, sont répartis dans {es autres provinces. Chez les francophones de type 2: 61% sont en Ontario, 7% au Nouveau-Brunswick, 9% en Alberta, 7% au Mani- toba et 16% dans les autres provinces. Chez les francophones de type 3: IIs sont presque tous en Ontario (46%); 35% sont au Nouveau-Brunswick et 19% habitent les autres provinces. Chez les francophones de type 4: IIs vivent au deux tiers au Nouveau-Brun-wick et le dernier tiers en Ontario. Forcément, ces résultats sont étroitement reliés a la densité dé population francophone de chaque province. On remarque d’abord que la majorité des francogénes et des francophones de type 1 vivent dans des milieux ou les francophones sont trés peu nombreux et un peu plus de la moitié des francogénes [55%] proviennent de mi- lieux ou la densité de population francophone est faible. Chez les francophones de type 1, 66% proviennent de milieux & faible densité, 28% proviennent de milieux a densité moyenne et 8%, de milieux a forte densité. En se dirigeant du type 2 au type 4, on se rend compte Que le pourcentage de francophones vivant dans des mi- lieux & faible densité décroit rapidement. La majorité des francophones de type 2 et 3 habitent des communau- tés a moyenne densité. D’AUTRES DETAILS DE CETTE ETUDE SONT A VENIR... DENSITE ET VIGUEUR DE L’ANGLAIS AU QUEBEC Au total, 60% des an- glophones __ proviennent d’un milieu a forte densi- té, soit l’ouest de I’ile de Montréal. Les autres 40% sont issus de milieux a faible densité, dont le reste de |’ile de Montréal et de la région métropoli- taine de Montréal, de méme que-~le reste du Québec. . Incidemment, les anglophones du Qué- bec font légérement plus usage de l’anglais dans leur milieu de vie (ce. que l'on appelle l'indice de vigueur) 1a ou ils forment un grand pourcentage de la population. En effet, on ne remarque qu’une trés mince diminution. de Vindice de vigueur de l'anglais la ou la densité des anglophones est’ fai- ble. Secretariat Secretary d'Etat ~ of State cophones, c’est-a-dire des person- i wy nes de langue maternelle. Canada