2 - Le Soleil de Colombie, vendredi 2 juin 1989 7SUR7 ACTUALITE EDITORIAL Terres en péril Les 90 hectares de terres agricoles de Richmond, au sud-ouest de la_ province, continuent de défrayer la chronique. Aprés plus de 100 heures d’audiences et de réunions, le Conseil Municipal de Richmond a décidé par 5 votes contre 4 de permettre le développement immobilier «Terra Nova». 413 maisons de luxe devront y étre construites d'ici 1991. Mais le groupe SRFS (Association pour la sauvegarde des terres agricoles) vient d’annoncer son intention d’en appeler a cette décision des échevins... au besoin jusqu’a la Cour Supréme du Canada. Un dossier a suivre. Badaboum Si vous vous 6étes réveillé en sursaut, a 7h40 dimanche matin, ce n’était pas un cauchemar: c’était une explo- sion monstre... et voulue. Un immeuble d'affaires de 15 étages du Centre Vancouver 6tait en effet «implosé» (non pas «explosé», précise-t-on) pour faire place a un immeuble moderne. La Cathédrale angli- cane du Christ-Roi, voisine, était déserte... les quelque 800 paroissiens ayant accepté |’hos- pitalité d'une église protestante du quartier. ‘Musique victorienne L'Orchestre Symphonique de Victoria, jeune ensemble bril- lant appuyé a bloc par les mélomanes victoriens, a nom- mé Peter McCoppin au poste de Chef d’Orchestre et Directeur Musical (et non pas comme nous l’avons dit la semaine demiére «chef invité»). Les Victoriens se félicitent de cette nomination. La saison 1989-90 sera, dit-on, fantastique. Crise du logement M. Claude Richmond, minis- tre provincial des Services Sociaux et de _ |'Habitation, affirme que le gouvernement provincial se soucie de la crise actuelle du logement locatif. Un des moyens d'action sous étude, selon le ministre, serait de louer des terrains du domaine de la Couronne afin de construire des immeubles rési- dentiels dans les _ centres urbains. Mais, dit-il, ce n’est pas la faute au gouvernement provincial... «Le prix exorbitant des terrains et les taux d‘intérét nuisent aux efforts du marché» prétend-il. Nigel Barbour On peut vaincre le cancer. SOCIETE - CANADIAN CANADIENNE | CANCER DU CANCER SOCIETY el Réflexions sur la 44 ieéme Assemblée générale de la F.F.C. Quel temps fait-il? Que se passe-t-il? pour la Francopho- nie en Colombie-Britannique. L’Accord d’amendement consti- tutionnel du Lac Meech est virtuellement en re-négocia- tion; le gouvernement provin- cial de M. Vander Zalm a, parsa pratique des trois derniéres années, reconnu la FFC comme interlocuteur, le gouvernement . fédéral malgré sa super-propa- gande sur la_ responsabilité fiscale (entendez: coupures Budgétal res) s'appréte a dépen- ser plus d’argent au profit de la promotion des langues officiel- les, dans les trois derniéres années les Franco-Colombiens ont inaugurés une demi-douzai- nes de centres communautaires a travers la province... et Vancouver aura fort probable- ‘ment sa Maison de la Francophonie! - La 44e assem- blée générale de la Fédération des Franco-Colombiens, dans ce contexte-la devrait 6tre d’une part un lieu de réjouissance et d’autre part une occasion de décider activement comment on dépensera ces nouveaux dollars que les gouvernements imman- quablement verseront au cours des prochaines années. Ce ne fut ni l’un, ni l’autre. La 44e assemblée fut particu- liérement terne: pourquoi? Radio-Canada offre |’explica- tion suivante: laplupart de ceux qui se réunissent (et ont droit de vote et de discussion) a ‘Assemblée générale se ren- contrent déja au Consei! des présidents et au Bureau de direction. Autrement dit: il y a démocratie par les acteurs dédoublants leurs rédles, mais pas dans J'utilisation des institutions. On nous dit de plus qu’une autre explication possi- ble tiendrait a un manque d'idées : la FFC se serait rendue au bout de son imagination. Peut-étre, mais il y a plus que cela. Radio-Canada commengait a mettre le doigt dessus en rappelant la disparition de l'étude sociologique de Daniel Savas décrivant la personnalité et les aspirations du Franco- Colombien et de la Franco- Colombienne. - D’abord, il est bien clair que la 44e assemblée générale de la FFC, malgré le bon climat politique, s’est ouvert avec la _ conscience précise que |’assimilation pro- gresse a grand pas et (s'il faut ‘communauté francophone? et annuelle l'assentiment individuel volon- taire de la majorité des Franco-Colombiens. Pour y donner reméde, |’assemblée sait, consciemment ou intuiti- vement, qu’il lui faudra d’abord définir qui elle représente? ce qu'elle représente? quelle est la que désire la communauté? Sur cette derniére question, la FFC aun point: la communauté nesait pas ce a quoi elle adroit, constitutionnellement parlant. Par contre, la communauté sait malgré tout ce qu’elle veut: elle veut ce qui peut la maintenir en vie, (au sens organique et désordonné, comme le lierre! si on|’aide un peu il reste toujours vert!) et ce qui peut la maintenir en vie, la FFC, les profession- nels de la francophonie ne sont pas préts a la lui donner. Pourtant c’est ce qui fait la tradition, alimente la culture, cimente une communauté: des ateliers de cuisine pour faire des tourtiéres, des classes de ceintures-fléchées, des soirées de violoneux, du bingo, des épluchettes de blé d’Inde et trois ou quatre fois dans l’année un bon spectacle importé du Québec avec un artiste de renom. Pas des Paciféte au Queen Elisabeth Theatre ou des croisiéres sur le Brittannia avec des bouchées froides et une note de cinquante dollars payées deux mois a I’avance!! Ce n'est pas vivant! Quelle est la communauté? Elle est diverse, disparate, diffuse, dispersée mais solidaire sur un point. La langue. Et sa solidarité sur ce point en fait une communauté. II s’agit d’un assemblage éparpillé de famil- les mixtes («bi-lingues») et d'individus qui viennent du Québec (40%), des Prairies (un tiers), d’Ontario (13%) et le reste de partout. C’est une commu- nauté un peu plus scolarisée que la moyenne provinciale. Elle gagne sa vie un peu mieux quelamoyennedelapopulation active en Colombie-Britanni- que. Elle vieillit: elle dépasse les trente-cing ans. Adulte, aisée, bilingue, éduquée, ayant voyagée: il ne s’agit point de gens qu’on peut forcer a faire quoi que ce soit. Ces gens-la savent faire a leur téte! - Et c'est 1a que la FFC fait fausse route. Dans la société qui entoure, on voit clairement que. nous mj prendre les résultats du les colléges, les centres sondage de Daniel Savas aU Communautaires des quartiers pied de la _ lettre) avec ‘Suite en derniére page tbe eas Canadian Broadcasting Corporation See" Société Radio-Canada Prine Bourbeau ; Pour tous vos besoins epresentant Commercia Sales Representative. ayiipeind ala radio (604) 662-6494 (604) 682-2031 Res. Sef gs oli al La «vision _ francophone» en question Elle était plut6t floue, pour ne pas dire absente, «La vision francophone» qu’affichait la Fédération des Franco-Colombiens lors de sa 44iéme Assemblée générale annuelle qui se tenait cette fin de semaine a Vancouver. «Ensemble... pour une vision francophone». Le theme s’annongait prometteur... Mais il n’apas tenu ses promesses. Une fois de plus, la FFC s’est défilée et n’a pas livré la marchandise. A I’heure ou il semble généralement admis que le taux d’assimilation des Francophones de Colombie-Britannique est de 78%, on s’étonne que la FFC en soit encore 4 occuper le moment privilégié que représente une Assemblée générale en traitant de questions qui auraient sGrement de |’'importance dans d'autres lieux et dans d’autres circonstances, mais qui, dans le cadre d’une telle manifestation, semblent 6tre une injure pour tous les Francophones qui s’intéressent de prés ou de loin aux activités de la FFC et au devenir de la Communauté Franco-Colombienne. Bilan financier, budget, amendements a la Constitution, rapports, annuaire, répertoire, inventaire..., tout y est passé, mais pas une minute il a été question d’échanger des idées, d’entamer un débat et de prendre d’éventuelles décisions sur les moyens qui pourraient 6tre mis en oeuvre pour essayer de rejoindre la trés volatile et insaisissable Communauté Franco-Colombienne dont l’absence a toujours été la cause principale de I’inefficacité de la FFC. Pourquoi la FFC se comporte-t-elle ainsi? Voici quelques éléments de réponse: D’abord la F FC péche par ce qu’on pourrait appeler une «excés de démocratie». Son mode de fonctionnement, ses structures et la constitution qui la régie sont faits de telle fagon qu’il lui est tout a fait impossible de poser un geste sans qu’elle ait a rendre des comptes. Les Associations membres sont le patron du Bureau de Direction et lemoins quel’on puisse dire, c’est qu’elles veillent aux grains. ‘ Ensuite, il semble tout a fait évident que la Fédération n’a absolument aucune idée sur la fagon dont elle doit s'y prendre pour ‘rejoindre |’ensemble de la Communauté Franco-Colombienne. C’est la panne séche! Pour cela d’ailleurs, il faudrait au moins qu’elle sache qui elle représente, ce qu’elle représente et qu’elle identifie ce que veut la Communauté. Leprobléme est donc toujours le méme: les Franco-Colombiens ne voient pas |’utilité de la FFC parce que ses revendications ne font pas |’objet de leurs préoccupations et de leurs intéréts. Dés lors, !aFFC fait figure de club privé, largement subventionné et qui ne vit que pour elle-méme. Pourtant le bon sens et la sagesse voudraient que ce soit la FFC qui s’ajuste aux volontés des Franco-Colombiens et non le contraire. : La FFC viendra ensuite se plaindre qu’elle est coupée de la base, qu’elle n‘arrive pas a rejoindre son monde et qu’elle a l'impression d’effectuer un travail qui laisse 4 peu prés tout le monde indifférent, a !’exception, il est vrai, de ceux qui gravitent ou qui militent activement au sein des différentes Associations Francophones. Et la encore, rien ne prouve qu’étre un membre dit «actif» d'une association — signifie pour autant que |’on soit attentif aux revendications de la FFC. Suite page 4 te SOLB2 -Leseul journal en francais , de Goforadie de la Colombie-Britannique Président-Directeur: Jacques Baillaut Rédacteur en chef: Patrice Audifax Journaliste responsable de l‘APF: Yves Lusignan Journaliste-coopérant: Pierre Sejournet Photocomposition: Suzanne Bélanger Coordinatrice administrative: Nelly Altherr Publié par le Soleil de Colombie Ltée 980 Main, Vancouver, V6A 2W3__ Aseociation de la APFi@: ross EB ceeuee Abonnement 7 an: . Courrier de 2éme classe . Canada, 20$ - Etranger, 25$ Numéro d’enregistrement: 0046 Les lettres adressées au Soleil de Colombie par ses lecteuts doivent étre lisiblenrent signées par leur(s) auteur(s). La rédaction se réserve le droit de corriger ou de raccourcir le texte s‘il est trop long. Les lettres doivent étre accompagnées d'un numéro de.téléphone et d'une adresse afin de pouvoir, au besoin, communiquer avec Nos correspondants. Toutefois, ala demande, les adresses et numéros de téléphone pourront ne pas étre publiés. ee