Le Moustique ! ... Pacifique CONCOURS REINE ELIZABETH un demi siécle d'émotion ... Au printemps de 1950, la relance du concours Ysaye est cependant décidée. Marcel Cuvelier, fondateur en 1940 des Jeunesses Musicales de Belgique et, en 1945 avec René Nicoly, de la Fédération Internationale des Jeunesses Musicales, convainc la reine Elisabeth de donner Son nom a I'épreuve. Paul de Launoit apporte fidélement un soutien inconditionnel a l'entreprise, dont il assume la présidence. A leur cété, Jean van Straelen, administrateur- secrétaire du Conservatoire Royal de Bruxelles, jouera un rdle plus discret mais cependant essentiel : le concours est entre de bonnes mains. La premiére session prend place au printemps 1951, selon les principes directement hérités du Concours Ysaye. Et, désormais, les Prestigieux batiments de la Chapelle Musicale Reine Elisabeth accueillent les finalistes pour la remise en loge : ils deviendront trés vite un des symboles du concours, quitte a faire de l'ombre a leur fonction originelle, réactivée en 1956 seulement. Le Concours, membre fondateur de la Fédération mondiale des concours internationaux de musique (1957), est depuis sa fondation considéré dans le monde entier comme un des plus prestigieux, mais aussi un des plus durs qui soient. Il est réservé au violon (depuis 1951), au piano (depuis 1952), a la composition (depuis 1953) et au chant (depuis 1988). Pour chaque catégorie, les sessions sont distantes de quatre ans. Mais est-ce nécessaire d'aller plus loin ? L'histoire du concours est une histoire en images, €n sons, en souvenirs. Et si les souvenirs se transmettent tant bien que mal de génération en génération, les images et les sons, aujourd'hui, sont disponibles. On peut cependant utilement revenir 4 quelques aspects de ce coup d'oail rétrospectif, si utile pour l'histoire culturelle du pavs. POS aes 18 Volume 6 - 10e Edition Grande Musique classique — Concours ISSN 1704-9970 Octobre 2003 Les lieux de concours Les lieux symboliques du " Reine Elisabeth " sont au nombre de trois. Le premier est le Conservatoire Royal de Musique de Bruxelles. La Grande Salle, inaugurée en 1876, porte mal son nom : elle est petite. C'est une de ses grandes qualités. Cette salle a l'italienne, congue pour la musique pure avec sa scéne en gradins surmontée d'un orgue de Cavaillé-Coll, est le cadre révé pour un concert de musique de chambre ou un récital. Et, de fait, les demi-finales du concours qui, comme les éliminatoires, s'y déroulent devant une salle comble, font souvent davantage penser a un concert qu'a une épreuve. Pourtant, les demi-finales seront longtemps handicapées, aux yeux des vrais amateurs de musique, Par un programme trop centré sur les difficultés techniques, particuligrement pour le violon. Une €évolution sensible s'est d'ailleurs marquée dés les années 70 ; aujourd'hui, les demi-finales sont considérées comme un point culminant, a bien des points de vue, des sessions. Le second lieu est la Chapelle Musicale Reine Elisabeth. Ce batiment aux lignes fonctionnelles et élégantes fut inauguré en 1939 a Waterloo ; il s‘agit d'un institut supérieur d'enseignement musical, ou les éléves-pensionnaires étudient le piano, le violon, I'alto, le violoncelle ou la composition auprés du maitre de leur choix, dans des conditions de confort et de sérénité exceptionnelles. Lors de chaque session du Concours Reine Elisabeth, la Chapelle donne congé a ses éléves, et est mise a disposition du concours pour la mise en loge des douze finalistes. Cette mise en loge, d'une durée d'une semaine, est destinée a I'assimilation du concerto imposé inédit par le concurrent, sans aide extérieure. Chaleureuse et conviviale malgré la tension de l'épreuve, elle laisse généralement un souvenir indélébile aux finalistes. Le troisiéme et dernier lieu est le Palais des Beaux- Arts de Bruxelles. L'un des grands projets artistiques de la reine Elisabeth, il voit le jour en 1928 et est issu du crayon de I'architecte Victor Horta. Sa grande salle de concert (2.052 places) a I'acoustique insurpassable est le théatre de toutes les finales du concours, et, pour les concours de chant, des demi-finales avec orchestre. Les places y sont pratiquement introuvables les soirs de finales : malgré les retransmissions en direct a la télévision et a la radio, c'est, définitivement, "a place to be ", un lieu ot il convient de se trouver. Pour étre a la page ? Non: pour étre sir de ne pas rater un événement musical dont le " Reine Elisabeth " a le secret. Suite en page 20