Les services offerts aux touristes francophones sont quasi inexistants sur la Cote du Pacifique. Pourtant, le tourisme se porte bien en Colombie-Britannique. Mais la province est aujourd hui Ie point de mire des groupes environnemen- taux tels Greenpeace ou Friends of the Slocan Valley. Ces derniers érigent un peu partout des barricades et organisent des manisfestations pour dénoncer la détérioration de V’écosystéme : les coupes & blane, la dégradation des bassins d’eau douce, Jes animaux menacés de disparition... Cette pression constante des écologistes et la guerre du saumon que se livrent Américains et Canadiens sont peut-étre préjudiciables au secteur touristique _ britanno- colombien. elon Philippe Gohier, d’English Bay Travel Ltd., « cette propa- gande que ménent les groupes —_ environnementaux n’affecte nullement le secteur du tourisme en Colombie- Britannique ». Et Bill Eisenhauer de Tourism British Columbia abonde dans _ le méme sens lorsqu’il affirme que «les données pour l’année 1996 “et celles des premiers mois de 1997 portant sur le tourisme confirment la bonne santé économique de ce secteur ». Le tourisme en Colombie- Britannique est en effet en pleine croissance. Les données HISTORIQUE DU NOMBRE DE VISITEURS ET DES SOMMES DEPENSEES préliminaires de l’année 1996 montrent, 4 l’instar des années précédentes, que les Britanno- Colombiens sont ceux qui ont le plus contribué 4 Vessor du tourisme tant pour ce qui est du nombre de visiteurs (65,6 % du nombre total de visiteurs) que du montant des revenus générés (48,9 %). Les données partielles de Vannée 1997 indiquent que la Colombie-Britannique continue a tre une destination prisée par les étrangers. Et les chiffres portant plus spécifiquement sur le Vancouver métropolitain prouvent également que le secteur touristique se porte bien (voir tableaux). Du point de vue de Lucy Tompkins, coordon- natrice de la recherche en marketing 4 Tourism Vancou- ver, « les activités de plein air, Paventure, la valeur du dollar pour les touristes américains en particulier et importance grandissante de Vancouver comme place économique et ouverture. sur le marché international, asiatique notam- ment, expliquent l’attrait des touristes pour la Colombie- Britannique ». Les actions des écologistes ne semblent donc pas nuire au développement du tourisme en DE 1981 a 1996 : NOMBRE TOTAL DES ANNEES | pEVISITEURS | DEPENSES DES VISITEURS 1981 3 835 250 915 054 614 $ 1982 3 528 430 878 119 503 $ 1983 3 628 480 903 018 922 $ 1984 3 748 540 932 898 224 $ 1985 3 815 240 949 497 837 $ ae 5 810 347 1 446 019 623 $ 5 296 381 1 318 109 032 $ 1988 1586 5 708 555 1 420 686 673 $ 4990 5 907 800 1 557 400 000 $ 1991 5 997 668 1 681 171 620$ 4992 5 936 332 1718 309 625 $ 4993 5 949 036 1 756 426 543 $ 4993 6 120 178 1812 175 486 $ — 1994 6 511 606 1 970 477 092 $ 1995 7 053 472 2 200 683 264 $ 1996 7 619 389 2 452 443 258 $ Mais Colombie-Britannique. pourra-t-on en dire autant des conflits qui existent entre la province et les Etats-Unis ? LES MENACES DE GLEN CLARK Glen Clark est asctuellement en conflit ouvert avec les autorités américaines. Le pre- mier ministre de la Colombie- Britannique vient d’annuler une conférence économique améri- cano-canadienne qui devait avoir lieu & Vancouver en novembre prochain. L’Etat de V'Idaho accueillera probable- ment la conférence en question. L’on estime.que cette rencontre entre les provinces de |’Aberta et de la Colombie-Britannique d’une part et les Etats de Washington, de |’Alaska, de Y’Oregon, du Montana et de VIdaho d’autre part aurait apporté & l’économie vancou- veroise un revenu supplémen- taire de 200 000 $CAN. Il faudra, pour l'année 1997, enlever cette somme des revenus que génére le tourisme d’affaires qui, selon Lucy Tompkins « joue un role clé dans économie de Clark menace d’exclure la Colombie- Britannique de cette conférence. N’est-ce pas la une attitude dommageable aux intéréts de la Colombie-Britannique ? Cette décision de Glen Clark fait suite au refus des gouverneurs de |’Alaska et de Vancouver ». Le vendredi ler aout 1997 3 Washington de Vinviter au sommet de Seattle qui eut lieu mercredi dernier et qui consti- tuait une niéme tentative en vue de mettre fin & la guerre du saumon. Pour le moment, les pertes, tout au moins finan- ciéres, sont du cété britanno- colombien. Mauvaise utilisation de la loi du talion ? En attendant, cette logique de confrontation entrainera une perte annuelle de 70 millions de dollars en revenus touristiques pour Prince Rupert, Terrace et Prince George si les autorités de VAlaska maintiennent, suite au blocage du Malaspina par des pécheurs_britanno-colombiens, leur décision d’annuler leur service de traversier qui desservait la ville de Prince Rupert. En faisant de la menace un instrument de gouverne- ment, Glen Clark est-il sur le point de faire subir au secteur touristique britanno-colombien un préjudice que les groupes environnementaux n’ont pas pu lui porter ? DES ECOUTEURS POUR TOURISTES FRANCOPHONES « Dans 9 cas sur 10, nous explique. Philippe Gohier, il ne m’est pas possible de combler les “attentes des touristes francophones qui arrivent en Colombie-Britannique. Ils veu- lent par exemple que je leur fournisse une liste d’hdtels avec un service en francais ou des documents en frangais sur les sites touristiques de la Colombie-Britannique. Mais il n'y a “rie. a¢ tel an" Tees compagnies aériennes et les entreprises oeuvrant dans le domaine du tourisme n’ont des dépliants en langue frangaise que pour les régions du Québec en particulier et de l’Ontario dans une moindre mesure. » Les touristes francophones ne font donc pas lobjet d’un quelconque traitement spéci- fique comme on le fait, par exemple, pour les Asiatiques dont le nombre et la puissance financiére justifient les mesures d’attention déployées par différentes entreprises pour leur offrir des services dans leur langue. Et Philippe Gohier d’a- jouter : « Le touriste franco- phone peut, dans les bus de certaines entreprises offrant des visites guidées, se servir d’écouteurs qui dispensent des informations en langue francaise. Par ailleurs une compagnie comme Air Transat offre des services en francais pour des touristes francophones formant un groupe de 16 personnes ou plus. Les mem- bres du groupe en question peuvent aller 4 la péche, faire des randonnées et toute sorte d’activités accompagnés d’un guide qui s’exprime en frangais. En dehors de ces cas d’espéce, il ny a pas en Colombie- Britannique des services touris- tiques en frangais. » Alain Blancard de Mega Assistance Services Inc. ne dit pas autre chose lorsqu’il déclare : « Si pour un groupe assuré par Euro-Assistance l’on nous demande d’organiser un circuit touristique, nous sommes en mesure de trouver les brochures qu'il faut pour satisfaire cette clientéle. Mais le nombre de francophones ne justifie pas la création de services spécifiques en frangais. C’est une logique de marché. » LiBaAssE NIANG ESTIMATION EN MILLIERS DE VISITEURS PAR CONTINENT ET PAYS D’ORIGINE RESTE DU ASIE- 1 996 C.-B. CANADA ETATS-UNIS PACIFIQUE EUROPE AUTRES Estimation | en milliers | '8 158 3 708 4 187 1017 532 57 de visiteurs Depenses| 34093 | 1486 | 1132 598 310 32 en millions $ :